J'ai un rapport compliqué avec ce Zelda.
L'ambiance est vraiment particulière, comme une longue agonie, ou plutôt un long deuil. On connaît l'échéance, on essaye d'enrailler la fatalité, tout ceci dans un long périple cauchemardesque. Le mot n'est pas anodin: ce Zelda vous propose de vivre un cauchemar.
C'est un vrai plaisir de découvrir cette mécanique autour des agendas. Et cette version 3DS vous met dans le confort pour suivre ces quêtes inscrites dans le temps. Le jeu se parcourt comme un monde ouvert, on explore, on expérimente, on rate, on comprend, on avance.
Je n'ai pas été gêné par la mécanique de jeu, ni par la répétitivité. Majora's Mask est un jeu parfaitement maîtrisé dans sa narration et son rapport aux espaces, au temps. Je n'ai pas non plus été gêné par le faible nombre de ses donjons et leur dimension plus symbolique que véritable coeur du jeu.
Par contre je ne peux pas dire que j'ai adoré l'expérience. Un peu à l'instar d'un jeu d'horreur pur, j'ai été soulagé d'en venir à bout - avec l'ensemble des masques et cette ultime fin toujours un peu déprimée.
C'est un véritable jeu d'auteur, un peu à l'instar de Planescape Torment: un jeu un peu étrange, à l'ambition très marquée, mais aussi sacrément casse-gueule pour la "suite" d'un jalon aussi intemporel et populaire qu'Ocarina of Time.