The Legend of Zelda: Majora's Mask 3D
8.3
The Legend of Zelda: Majora's Mask 3D

Jeu de Grezzo et Nintendo (2015Nintendo 3DS)

The Legend of Zelda Ocarina of Time est sans aucun doute l'un des jeux les plus cultes et les plus populaires qui soit, sa suite directe sur la même console avait donc fort à faire pour au moins l’égaler dans le cœur des joueurs, les développeurs le savaient et ont donc décidé de prendre le risque de bousculer la formule et sa réputation est telle que certains le trouvent supérieur à son grand frère quand d’autres n’y voient même pas un vrai Zelda, n’ayant pas de N64 à l’époque de sa sortie, ce n’est qu’aujourd’hui que je découvre cette suite dans son remake 3DS.


La critique étant longue, je vous propose cette musique extraite de l’OST du jeu : https://www.youtube.com/watch?v=GXtes-dcF5k.



GAMEPLAY / CONTENU : 9 / 10



La première grande originalité du gameplay qui est un concept très peu revu depuis, pourtant cœur de ce jeu, c’est le concept des 3 jours qui reboot sans arrêt, un apocalypse se produit 3 jours après notre arrivée dans Bourg-Clocher au début du jeu et il faut régulièrement remonter le temps pour éviter le game over en espérant trouver comment l’empêcher. Ce concept a deux grandes conséquences : les objets importants restent dans l’inventaire mais pas les munitions, rubis... qui se récoltent très rapidement donc pas d’inquiétude, mais surtout les quêtes entamées mais pas finies doivent être recommencées ce qui pousse à trouver par soi-même quoi faire pour progresser et souvent recommencer en ayant cette fois-ci optimisé son précieux temps de jeu.


Comme le dit notre hibou préféré, « il te faudra du courage et de la détermination pour surmonter les terribles épreuves qui t’attendent, si tu peux faire appel à ce qu’il y a de meilleur en toi, et seulement alors, tout ça ne sera qu’un jeu d’enfant. » Et effectivement, le jeu n’est pas excessivement difficile mais il réclame de la patience : on prend du temps à tourner en rond, on finit par trouver la soluce mais c’est trop tard pour conclure la quête avant la fin des 3 jours ou le stress du compte à rebours final nous pousse à ne pas essayer tellement être brûlé vif nous aura traumatisé, on recommence sauf qu’on sait cette fois-ci où aller, quoi faire, de quoi on a besoin et ça passe, et on est content d’y être enfin arrivé et d’obtenir une récompense qui elle est permanente.


C’est un parti pris qui frustre bien sûr, qui en découragea plus d’un, moi même j’ai ragé plus d’une fois mais au final c’est ce qui rend le jeu davantage original et gratifiant, pour moi c’est un sacré point fort. En plus, quand j’ai appris que les développeurs ont réalisé ce jeu magnifique en seulement un an, contre 3 pour Ocarina, bien qu’ils avaient déjà le moteur, je me suis dit que c’était un parallèle très amusant à faire : les développeurs pressés par le temps qui le rendent bien aux joueurs qui seront placés dans une situation semblable, là où aujourd’hui un temps de développement court signifie un jeu buggé surpatché.


Le maniement de Link est aussi souple et complet que son aîné mais cette fois il y a une grande différence : les masques et bon sang que l’idée est géniale. En plus des objets à récupérer et des mélodies à apprendre qui enrichissent déjà le gameplay, des masques doivent être trouvés et octroient des capacités supplémentaires et parmi elles d’excellentes idées que je ne vous spoilerai pas mais au final le gameplay est ultra-complet et très bien exploité. Les donjons sont moins nombreux que dans Ocarina of Time mais plus travaillés et complexes, il en va de même pour les boss qui sont spectaculaires et réellement intéressants à affronter en réinvestissant les masques durement acquis, affronter Skorn avec le compte à rebours final a été l’un de mes combats de boss les plus intenses tout jeux vidéo confondu.


À côté de la trame principale, on trouve plein de quêtes annexes très intéressantes et de mini-jeux amusants et difficiles pour un contenu on ne peut plus à la hauteur de ce que l’on pouvait en attendre. On a donc un concept original, une difficulté gratifiante, un maniement souple, des situations de jeu qui se renouvellent, un contenu suffisamment conséquent... on est vraiment pas loin du sans faute même si Ocarina bien sûr avait le mérite de partir de rien.



SCENARIO / GRAPHISMES : 10 / 10



Si je reprochais au scénario d’Ocarina of Time d’être très classique avec cette quête de la Triforce largement reprise de Link to the Past (qui ne volait déjà pas bien haut) et très en retrait avec beaucoup de quêtes à peine scénarisées et des personnalités pour ses personnages très fades et oubliables pour la plupart à mon goût, Majora’s Mask prend une voie très différente. Ça se remarque dès les premiers dialogues du jeu avec Taya beaucoup plus amusante et attachante que Navi pour ne cesser de se confirmer par la suite.


Réalisé avec le même moteur de jeu qu’Ocarina, que ce soit pour la N64 ou la 3DS respectivement, la réalisation profite des mêmes qualités que son grand frère avec certains décors magnifiés mais par contre la direction artistique est ultra-différente. Autant je n’aimais pas le chara-design de beaucoup de personnages dans Ocarina, autant dans Majora grâce à cette nouvelle ambiance plus sombre et psychédélique ça passe mieux, ça paraît plus logique de trouver des personnages à la tête complètement déjanté là où dans Ocarina ça m’a donné le sentiment de gâcher bêtement le côté aventure sérieuse.


Ambiance sombre et psychédélique très présente et très pesante mais pourtant combinée à un certain enchantement quand justement on redonne un peu de vie éphémère mais tellement rafraîchissante et redécouvrir un environnement après en avoir tué le boss est souvent un moment fort, d’autant plus fort qu’on sait que l’on ne pourra en profiter bien longtemps. C’est vraiment une idée de génie, si rendre sa vie à un environnement après avoir réalisé une quête est une bonne idée déjà vue, le faire de façon temporaire renforce vraiment cette ambiance que je trouve unique, au sein de la saga Zelda mais aussi du jeu vidéo en général.


L’univers étant si sombre et mystérieux que toute une théorie très intéressante a été élaboré sur le scénario, la voici, attention spoiler maximum : http://www.gameblog.fr/article-lecteur_2371_deuil-d-un-heros. À mon avis, tout n’est pas vrai là-dedans mais il y a des points qui me paraissent très pertinents qui impliquent un sacré soin dans l’écriture, les musiques et l’esthétisme, la façon dont on peut les combiner pour raconter une histoire intelligente avec subtilité et ça c’est l’empreinte d’un grand jeu à coup sûr. J’aime bien également la non reconnaissance de nos accomplissements dans le scénario dû au voyage dans le temps, on sauve le monde parce qu’on ne veut pas qu’il disparaisse, peu importe qu’on ne puisse en tirer aucune gloire, ça fait de nous en quelque sorte le bien incarné dans un monde qui en a grandement besoin.


Majora’s Mask est donc solidement réalisé mais surtout son ambiance sombre et captivante rendue à travers tout ce qui le compose est à la fois originale pour la saga, réussie tant elle nous interpelle et pertinente quand on tente d’en comprendre le sens, un jeu profond grâce à ce qui fait de lui un jeu en allant jusqu’à donner du sens aux mécaniques qui le font tourner.



CONCLUSION



The Legend of Zelda Ocarina of Time ne pouvait espérer une meilleure suite à mes yeux, plus originale, plus mature, plus aboutie, mieux écrite... à une époque où les suites sans risques aux jeux à grands succès sont légions, Majora’s Mask montre une autre voie, celle de l’audace d’instaurer un concept unique et exigeant au message intelligent et subtil tout en reprenant les grandes qualités de son grand frère. L’aventure grandiose, exigeante, émouvante et unique, c’est dans ce Zelda que je la ressens le plus.


Pour ceux qui ont fini le jeu, un petit fan cover que j’adore : https://www.youtube.com/watch?v=NhyM6i8_-ls.

Créée

le 31 oct. 2016

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damon8671

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