25 ans, toutes ses dents, un gros canari et une épée qui gesticule en tout sens !
80% DE LA COMMUNICATION PASSE PAR LE GESTUEL... ET, TOC !
Les cordes vocales engluées depuis des époques séculaires, un chapeau de lutin du Père Noël, des bottes, une épée et un bouclier... Cela fait 25 ans que Link met les mêmes vêtements, ça commence à bien faire ! Ben en fait, non, parce que Link et Link, c'est pas le même Link, voyez ? Bien que l'information n'ait jamais été clarifiée réellement (à part en cette période "anniversaire"), il semblerait qu'une chronologie se dessine malgré tout, offrant une réelle cohérence à la témérité et la candeur du héros de The Legend of Zelda.
En cette deuxième décennie du second millénaire, nombreux sont les personnages de jeu vidéo à fêter leur anniversaire (Mario, Sonic, Pacman, toute la clique quoi...). Cette année, Nintendo a vu les choses en moyennement grand... En proposant des concerts (dont un à Londres) et, entre autres, une édition de The Legend of Zelda : Skyward Sword dorée (comme à l'accoutumée, quoi !) avec une Wiimote Plus dans les mêmes teintes.
AMEN... NOUS QUELQUE CHOSE DE NOUVEAU
L'arrivée du messie made in Nintendo est toujours fort attendue, certes, mais à chaque fois, des gens crient au scandale par le manque de tournant violent – aïe - que pourraient subir (bon, ok, bénéficier) les licences de la firme de Kyôto. En même temps, chacun (les fans, du moins) sait que les Japonais sont connus pour le conservatisme, etc., etc. et etc. ! Du coup, on se retrouve avec un Zelda qui divise. D'un côté, les gens qui boudent Nintendo volontairement (par principe, dirons-nous), de l'autre ceux qui sont déçus par le manque d'innovations et, pour finir, les satisfaits.
"Y EN A MÊME QUI DISENT QU'ILS L'ONT VU VOLER !"
Skyward Sword, c'est The Legend of Zelda dans les airs. Déjà là, on arrive sur une entrée en la matière originale (du moins, du jamais vu jusqu'ici dans la série). Ensuite, notre bonhomme muet - ça aussi décrié par certains joueurs, alors qu'on connait la position de la firme avec le « il est plus facile de s'identifier au personnage s'il ne possède pas une voix qui n'est, de toute façon, pas la nôtre ». – nous apporte (grâce à un entrainement secret, sans doute avec des moines tibétains ou un truc du genre mais chut !) deux choses particulièrement appréciables. Premièrement, le gamin peut « booster » sa course. Via une jauge aux formes d'un citron vert, le gaillard peut pousser un sprint, s'élancer pour grimper, etc. Ensuite, le « motion gaming » prend tout son sens grâce au Wii Motion Plus. Il est désormais possible de profiter d'une précision incroyable (encore perfectible, certes !). Les ennemis sont conçus en fonction et il faudra agiter le bras, à la fois, horizontalement mais aussi verticalement. Résultat : certains se plaignent, se demandent si la longueur du jeu et son aspect « gesticulation physique » sont rédhibitoires. Arrêtez de croire que les publicités, où ces nombreuses stars utilisant une surface de trois mètres cubes pour faire des mouvements, représentent une pratique constante alors qu'il suffit de faire cela tranquillement, assis au fond de son canapé. L'utilisation de cette jouabilité – jusqu'à alors, plutôt sous-exploitée – se révèle toujours aussi plaisante.
PERSONNE N'EST PARFAIT
Ce que l'on peut regretter (mais vraiment quoi...) pour cet opus c'est l'utilisation – habitude de la série désormais (oh, non, encore ??) – de l'instrument, ici la Lyre, qui est plutôt ridicule. On ne peut que passer vulgairement de gauche à droite, avec, si l'on effectue le mouvement plus lentement, la possibilité de se focaliser sur certaines notes... Mais pas vraiment de quoi crier au génie sur le plan instinctif. Ensuite, les phases en célestrier de Link sont franchement bâclées... Agréable en pratique mais si seulement on pouvait faire plus de choses, voir plus, encore, toujours plus. Le ciel est un peu tristounet même si certaines zones sont intéressantes à visiter. Ensuite, le "conseiller" habituel de Link, ici l'âme fantomatique bleutée de son épée (épée => Skywar Sword => ok ? ), Fay, utilise en termes de langage une sorte de yaourt agaçant ressemblant à du japonais à l'envers... puis, pour faire son titillant : non, mais, oh, il faudrait penser à fluidifier les dialogues... A... A... A... ah oui... A...
Le jeu possède un level design toujours aussi efficace où chaque situation est vraiment innovante avec des jonctions entre l'extérieur et les donjons beaucoup plus floutées qu'à l'habitude (ah, vous voyez !!!). Mais aussi un design ingénieux : là où Nintendo ne peut pas gérer ses profondeurs de champ à cause de la limitation technique de la console, un filigrane, donnant aux décors un aspect pointilliste (issu du mouvement impressionniste, tout ça) vient nuancer l'image de façon fort habile. Une réussite.
Mentionnons le fait que le jeu (collector ou non) était vendu avec un disque rempli de merveilles réorchestrées. Un parcours plutôt général de tous les épisodes. Un passage tout à fait exceptionnel est à noter : l'Overworld Theme de The Legend of Zelda : A Link to the Past qui, après une montée passionnante, s'arrête quelques secondes pour entamer le thème à proprement parlé, avec une énergie incroyable. Un vrai frisson !!
Bref : stop ou encore ? Le mélange entre valeurs sûres et innovations est savamment pensé... et, tout en ressemblant à du déjà-vu, on se délecte d'un jeu franchement réussi. On sent également la fraîcheur apporté par Eiji Aonuma... Et ça fait un bien fou !
Mais... purée... une chose qui est vraiment ***** (fédération de la censure vidéoludique : désappointant !) : ces foutus aller et retour, quelque peu gonflants, nom de nom...
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.