The Witcher 2: Assassins of Kings par Reynio
J'ai longuement réfléchi avant de venir poster une critique.
Entre autre parce que je ne viens pas souvent, mais aussi parce que je ne sais pas comment noter ce jeu.
Commençons simplement par évoqué des lointains souvenirs : Witcher, inspiré des histoires de Sapkowsky, m'est offert par un ami. J'y joue. Je suis heureux de retrouver un jeu de rôle, un jeu où -je m'en rends progressivement compte- les choix ont une très grande portée morale. Des souvenirs de Baldur's Gate, Planescape : Torment et quelques autres me reviennent doucement en mémoire.
Bref, Witcher est un jeu avec lequel j'ai vraiment accroché, quel que soit la manière dont on y joue.
J'avais donc hâte de triturer son petit frère et d'en savoir plus sur ces fameux assassins. Je prends le clavier, la souris et je joue. J'accroche avec la mise en scène, le cachot, la manière dont le prologue est amené... Mais assez vite, je subis une douche froide. Glacée, même.
Dès le premier combat, je comprends que cet aspect du jeu n'a plus rien à voir avec son aîné (rappelons vite fait que le gameplay de Witcher était simple et efficace, du moins de mon point de vue : succession de coups lors des clics à enchaîner avec le bon timing + consommation élixirs pour se simplifier la vie lors des affrontements).
Le principe ne change pas radicalement là, comprenons-nous bien. Mais Geralt doit obligatoirement être en mode méditation pour pouvoir consommer un élixir. Quel est l'intérêt donc de la moitié d'entre eux qui doivent être consommé juste au début de l'affrontement (et que du coup, vous les prenez juste après avoir chargé la sauvegarde automatique) ? Par ailleurs, la plupart des élixirs ont des effets positifs ET négatifs (ce qui est frustrant). Et enfin pour clore ce sujet, impossible de consommer plus de trois élixirs tant ceux-ci sont toxiques.
Les développeurs ont-ils cru que le comportement de Geralt dans Witcher était une incitation à la consommation de drogue ? Mystère...
Enfin, cette histoire d'élixir n'est pas trop grave toute seule... Le problème c'est que la difficulté des combats est absolument mal gérée : deux coups (aller, trois) et vous mangerez les pissenlits par la racines... Donc il ne faut pas se faire toucher, mais c'est loin d'être facile dès lors qu'on affronte trois ennemis en même temps. Donc vous allez, après quelques essais infructueux, enchaînez les roulades en tentant par moment de placer un coup d'épée ou un signe de sorceleur...
Je ne crois pas que ce problème vienne de moi (je veux dire... je suis pas si mauvais quand même) donc, il y a un problème au niveau de la conception du jeu. Je trouve dommage de devoir jouer à un jeu en tournant en rond pendant les combats pour attendre que les points de vie remontent.
Par contre, que personne ne me dise qu'il s'agit d'un gameplay de console. Je peux vous jurer qu'avec une manette les combats seraient tout aussi merdiques.
Signalons que l'inventaire a été modifié mais pas en bien. La mise à jour de l'inventaire dans Witcher le rendait plus pratique, les accessoires et potion d'un côté, les ingrédients d'alchimie de l'autre.
On a maintenant droit à un inventaire par onglet -mais certains objets se retrouvent dans plusieurs onglet- et à un système de poids (lorsque vous aurez ramassé trois griffes de kikimorhes, vous pourrez rentrer les revendre sous peine de vous traîner comme une limace). Par ailleurs, dites adieu au coffre, ce compagnon si pratique...
J'ai quelques autres regrets : un arbre de compétences minimalisé à un tel point qu'on se demande si ça peut tenir lieu de buisson, des phases d'infiltration avec un gameplay indigne, ainsi qu'une subtilité étonnante, c'est à dire l'impossibilité de changer les commandes si le jeu est lancé ou de gérer les sauvegardes (ce qui doit se faire via la touche "suppr" de votre clavier dans l'explorateur Windows). Extraordinaire.
Mais passer le prologue, une fois rentré dans le vif de l'histoire, je suis passé outre ses quelques aspects enquiquinants. Le jeu est superbe, la mise en scène excellente, les musiques et les bruitages sont dans le ton et l'univers de Sapkowsky, toujours aussi sombre et violent, est parfaitement bien rendu, avec une histoire plutôt bien ficelée.
J'ai conscience d'avoir ici plus insisté sur les défauts du jeu que sur ses qualités (mais c'est toujours plus facile de se plaindre que de dire que tout va bien).
Si vous avez aimé le premier Witcher et que vous souhaitez connaître la suite de l'histoire de notre héros, vous passerez outre les défauts que j'ai cité plus haut et vous serez enchanté par cet univers.
Si vous n'avez pas aimé Witcher ou que vous n'aimez pas du tout le style hack'n'slash, n'y jouez pas.
Pour conclure, j'indiquerais que CDProject semble -vu la tournure du jeu- vouloir faire une suite. J'espère sincèrement que celle-ci sera plus dans la veine de Witcher que de Assassins of Kings, et que les choix (parfois cruciaux) auront des incidences réels dans celle-ci si elle voit le jour.