Marche à l'ombre
10/20 sur jvc, 5/10 sur Gamekult. Non mais je sais pas à quoi ces gens la tournent mais c'est visiblement consternant. Je ne vais pas dire que ce jeu est parfait loin de la, mais quand même.... L'IA...
le 28 févr. 2014
24 j'aime
27
C’est toujours un plaisir que de constater le retour d’un grand du jeu vidéo. En l’occurence, la saga Thief commencée en 1998, véritable référence de l’époque du jeu d’infiltration. Garrett, le héros, a aujourd’hui le droit à une nouvelle mise en lumière. Problème, les voleurs ne s’illustrent que dans l’ombre.
C’est le studio Eidos Montreal qui s’occupe donc de reprendre l’un des plus grands succès de Looking Glass Studio. On pensait le projet entre de bonnes mains, d’autant plus que c’est ce même Eidos Montreal qui nous avait gratifié d’un des plus beaux jeux de 2011, Deus Ex : Human Revolution, une autre refonte d’un classique du jeu vidéo. Deus Ex possédait également ce côté infiltration qu’il savait manier à la perfection. Que s’est-il donc passé ?
C’est donc avec une certaine attente mais aussi avec tous les outils pour être agréablement surpris que nous lançons ce Thief nouvelle-génération. Pourtant, assez rapidement, des doutes s’installent. On sait que le jeu est sorti simultanément sur PC, old-gen et next-gen. Force est de constater que nous sommes bien loin de la qualité attendue des nouvelles consoles. Contrairement à ce que pouvait réaliser NBA 2k14 ou même Killzone : Shadow Fall, les textures sont extrêmement grossières, le moniteur peine à dépasser les 30 FPS. Pour ce qui est affiché, les 60 auraient dû être au rendez-vous. Pire encore, certaines phases de jeu qui nécessitent beaucoup de sources de lumières affichent un lag insupportable – de même, de manière assez inexplicable, pour les cinématiques de jeu… une ode aux machines de 98, peut-être ?
Pourtant, tout ce travail bâclé au niveau des éléments graphiques font de fait passer sous silence ce qui était une réalisation artistique plutôt correcte, voire bonne. Dans cette « City » sans nom ravagée par une mystérieuse épidémie, seuls les riches peuvent se permettre de continuer de vivre dans l’opulence. Les pauvres, et notre héros, sont eux condamnés à l’enfer pestilentiel des bas-quartiers. Une injustice que Garrett va, un peu malgré lui, combattre.
L’aspect esthétique n’est pas à son firmament, certes. Mais un jeu vidéo digne de ce nom peut se targuer d’autres qualités, après tout. Et c’est là que le bat blesse, pour notre plus grand désarroi. Alors que l’infiltration est un système de jeu complexe qui avait justement été perfectionné par le premier Thief, qui avait largement innové en ce sens, la notion même de discrétion prend ici un sens tout… particulier. Et pas le bon.
C’est réellement à se demander pourquoi Microsoft et Sony tentent à tout prix d’innover dans la conception de leurs manettes (touchpad, gachettes vibrantes…) quand autant de jeux se content du minimum en ce qui concerne le gameplay. A notre plus grande surprise, Thief en fait partie. Celui qui voudra une expérience purement infiltration se verra appuyer sur deux petits pauvres boutons : L2 pour courir un peu partout et franchir tous les obstacles (à la manière d’Assassin’s Creed), Carré long ou rapide pour les différentes actions d’interaction. Allez, dans notre générosité, on rajoute le joystick pour crocheter les serrures, action qui s’avère particulièrement rébarbative à la longue. Et c’est à peu près tout.
Autrement, dans un souci d’équilibre entre tous les types de joueurs, il ne faudra pas s’attendre à ce que Thief soit un modèle de débrouillardise à la Metal Gear Solid. Au contraire, le joueur a très souvent l’option de partir en force, avec un arsenal qu’il aura le plus souvent acheté en troquant les nombreux biens dérobés au cours des niveaux. Les combats au corps à corps manquent toutefois de rythme, et sonnent comme une punition, parfois difficilement évitable cependant. La faute en grande partie à des IA parfois vraiment affreuses : pour faire simple et éviter une fastidieuse liste de défauts, on peut faire tout ou presque sous le nez des gardes, pour peu qu’on connaisse les petites ruses adéquates.
Difficilement évitable, car également sujette bien trop souvent à des cartes qui n’exploitent que très peu la promesse d’une véritable multitude d’embranchements pour le joueur. Si les manières d’arriver à l’objectif sont bien variées, les rues étroites de The City sont bien vite étouffantes et ne permettent qu’en de très rares instants de réels moments de réflexion sur le meilleur chemin à prendre. Conséquence, Thief a une fâcheuse tendance à se montrer un peu trop directif. D’autant plus que les différentes missions au sein de la ville sont à parcourir au sein d’un système de place centrale entre les niveaux, et dont la multiplication des chargements ne rend pas forcément patient une fois – enfin – arrivé au début des missions.
Que de déception face à ce « reboot » de Thief. De déception, et même une pointe d’amertume, tant il semblerait que le jeu face honte à ses illustres prédecesseurs. Indigne de la next-gen, pauvre en gameplay, oscillant entre infiltration et combat sans jamais savoir trouver l’équilibre entre les deux, Thief n’est pas prêt d’embellir un line-up pour l’instant assez pauvre du côté de la next-gen. Garrett s’est fait choper, et il n’est pas humble dans la défaite.
Créée
le 17 nov. 2015
Critique lue 248 fois
D'autres avis sur Thief
10/20 sur jvc, 5/10 sur Gamekult. Non mais je sais pas à quoi ces gens la tournent mais c'est visiblement consternant. Je ne vais pas dire que ce jeu est parfait loin de la, mais quand même.... L'IA...
le 28 févr. 2014
24 j'aime
27
Les Reboots ou les Remakes, les industries culturelles semblent s'être bloqués à la mode Revival, entre Carrie et RoboCop au cinéma par exemple, le jeu vidéo est également touché par cette folie...
le 21 mars 2014
18 j'aime
Franchement, j'ai un peu de mal à comprendre l'acharnement médiatique sur ce jeu qui certes, ne ressemble pas à ses illustres aînés, mais qui est loin d'être une catastrophe vidéo-ludique. Mettre...
Par
le 27 oct. 2014
16 j'aime
1
Du même critique
15 ans. Il aura fallu 15 ans pour que le légendaire, le mythique La Tour Montparnasse Infernale connaisse sa suite sur grand écran. 15, soit deux fois l’âge mental cumulé des personnages créés par...
Par
le 15 janv. 2016
27 j'aime
1
Après Batman VS Superman, d'autres héros se foutent sur la gueule : ceux de Marvel. En fine bête vulgaire qu'elle est, la maison de Stan Lee dégomme tout au centuple. Résultat ? Rien. L'univers...
Par
le 14 avr. 2016
25 j'aime
16
Voilà maintenant plusieurs mois que Kanye West nous fait tourner en bourrique avec son dernier album. D’abord So Help Me God, puis Waves, ensuite Swish jusqu’à ce que The Life Of Pablo soit la...
Par
le 15 févr. 2016
23 j'aime
1