Today I Die
6.9
Today I Die

Jeu de Daniel Benmergui (2009PC)

Étrange.

C'est vraiment le qualificatif qui me reste en bouche après avoir terminé ce "Today I Die Again" (puisque je l'ai fait sur iPhone).

Ce jeu, que j'appellerais plutôt expérimentation onirico-ludo-verbiste, commence directement sur le 1er écran de jeu avec un petit personnage qui semble flotter, avec un court texte placé au-dessus de sa tête. Pas de menu, pas d'aide, aucune indication. On se retrouve avec une sorte d'énigme à résoudre pour, on s'imagine, passer au tableau suivant. Après quelques expérimentations, on s'aperçoit qu'interchanger certains mots a une influence sur l'environnement. C'est ainsi qu'on progresse, par tâtonnement, par petites touches, jusqu'à arriver à la fin, qui nous propose soit de recommencer, soit de diffuser un poème via Twitter.

Mais j'en ai déjà trop dit alors qu'une grosse part de ce jeu est la découverte, la manipulation de ce petit univers. Justement, parlons-en. Il est minimaliste, il est sobre, comme une sorte d'hommage aux jeux 8 bits (ou alors c'est que Daniel Benmergui ne sait pas dessiner ?? Je rigole :o). Quoiqu'il en soit, il reste envoûtant car ces deux qualités permettent de faire marcher son imagination à plein régime : où sommes-nous ? Qui sommes-nous ? Pourquoi sommes-nous ici ? Que s'est-il passé avant ? Autant que questions auxquelles on peut s'amuser à répondre pendant le gameplay.

Encore que.... ce gameplay ne durera pas longtemps. Car on ne cachera pas que l'auteur a clairement développé son jeu pour se concentrer sur autre chose que la durée de vie et la complexité du gameplay. Et il a réussi, comme je l'explique plus haut. En contrepartie, le jeu dure environ 1h. On peut s'amuser à recommencer mais la plupart des joueurs ne le feront pas plus de 2 fois, la deuxième étant évidemment bien plus courte que la première.

Bref, cette petite expérimentation ludo-numérique est à essayer pour qui veut découvrir autre chose que des jeux pan-pan boum-boum. Ici, place à l'ambiance et, littéralement, à un jeu avec les mots, pour tenter autre chose. Est-ce de l'art, je ne sais pas mais je mettrais Today I Die dans la liste des jeux regroupant ceux permettant de réfléchir à la nature artistique ou non de ce médium. Par ce côté, il me rappelle Linger In Shadows sur PSN, une autre expérimentation (celle-ci se rapprochant plus d'une démo Amiga des années 90 qui serait à peu près interactive). Donc, techniquement, je ne sais même pas si ça vaut 79 centimes d'euros mais je suis heureux de financer des projets différents de ce qu'on voit quotidiennement.

Il est disponible gratuitement sur l'interouèbe mondialement global mais je vous encourage à l'acheter sur iPhone

http://www.ludomancy.com/games/today.php

Créée

le 16 nov. 2010

Critique lue 1.8K fois

15 j'aime

6 commentaires

sseb22

Écrit par

Critique lue 1.8K fois

15
6

D'autres avis sur Today I Die

Today I Die
Showel
4

Plop des bubulles

[SPOIL: lisez après avoir joué si vous ne voulez pas que le jeu perde une grande partie de son intérêt] Rapide, original, assez poétique, très simple. Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris (ok ok,...

le 10 août 2011

5 j'aime

4

Today I Die
DandyM
7

Courant alternatif

Une oeuvre brève mais agréable, qui vaut surtout comme témoignage d'une vie ludico-poétique en marge d'un business lourd dont on pourrait craindre qu'il étouffe la créativité. Difficile d'entrer dans...

le 24 juin 2011

3 j'aime

Du même critique

Total Recall : Mémoires programmées
sseb22
6

Comment gâcher un vrai travail de fond

Ayant prévu d'aller voir le film, je me suis repassé l'original de 1990. J'ai d'ailleurs écrit sa critique Par conséquent, les différences et les ressemblances m'ont sauté au visage. Et je pense que...

le 16 août 2012

69 j'aime

21

Piège de cristal
sseb22
9

Die Hard de cristal

J'ai toujours été un fan de cette série (bon, surtout les premier et troisième :o). Je dois avouer que le film est marqué "années 80" (cigarette à l'aéroport, arme dans l'avion, les vêtements,...)...

le 23 nov. 2010

63 j'aime

13

La Vie des autres
sseb22
9

D'une justesse désarmante

Berlin Est, 1984. Georg Dreyman est dramaturge et vit avec son actrice principale, Crista-Maria. Officiellement, Georg est fidèle au Parti mais le ministre de la culture le fait quand même surveiller...

le 24 mai 2011

57 j'aime

5