Un reboot salvateur.

Je n’ai pas joué à un Tomb Raider depuis l’opus PS2, Tomb Raider : l’Ange des Ténèbres. J’ai toujours eu envie de me prendre la Trilogy HD Legend, Anniversary et Underworld, mais j’ai finalement opté pour le reboot, parce que le contexte me plaisait plus, la nouvelle Lara me parlait plus, son côté plus humain, plus fragile (sa poitrine moins abusée). Bref, j’y ai passé de nombreuses heures, de très bonnes heures.

Un point sur l’histoire. Lara part avec l’équipage du bateau l’Endurance pour trouver des infos sur la Yamatai et la Reine Himiko. Mais ils se retrouvent, à cause de l’instinct de Lara, à naviguer dans le Triangle du Dragon, et une violente tempête fait naufrager le navire sur une île, où Lara se fait immédiatement assommée. Le scénario est bon, j’ai bien aimé suivre l’histoire, découvrir petit à petit les révélations sur l’île et ses occupants, sur la légende de la Reine Himiko. Les personnages sont assez bien traités, même si la plupart des membres de l’équipage sont un peu trop cliché à mon goût. Le personnage de Lara est par contre vraiment bien, j’ai apprécié sa réécriture, changeant la femme forte des précédents opus à la fille fragile et sensible, qui doit apprendre à survivre. J’ai suivi son évolution avec un grand intérêt, et je suis plutôt satisfait. Et que dire de cette fin qui nous montre clairement que Lara Croft est devenue celle que l’on connaît, à travers une scène qui m’a fait palpiter mon petit cœur. Epique et collector. Clairement, la narration m’a plu, l’évolution de la Lara (à travers ses vêtements, son comportement) est bonne, même si j’aurais aimé que ce soit toujours plus poussé, je ne m’attendais déjà pas à un tel traitement. Entrons maintenant dans le vif du sujet avec le jeu en lui-même.

Tout d’abord, j’ai été très surpris de l’ambiance malsaine que possédait le jeu. C’est gore, glauque, y’a des cadavres partout, des zones bizarres et c’est très bien fait. Le début est flippant, j’ai accroché presque immédiatement. Oui parce qu’en fait, le début dans la grotte ne m’a pas vraiment convaincu, entre les graphismes qui m’avaient l’air bof, les gémissements de Lara gonflant, le côté trop Uncharted, ou tout pète, et l’instinct de survie qui m’avait l’air bien cheaté. Que nenni, une fois sorti de la grotte, j’y ai vu un jeu très agréable visuellement, artistiquement c’est génial, Lara ne gémit plus autant, tout ne s’écroule pas sous ses pas à la manière d’un Nathan Drake, même si effectivement, la jeune femme a quand même une sacrée poisse. Mais j’ai trouvé cette poisse cohérente dans l’ensemble, créée par les ennemis eux-mêmes, ou elle-même. Les ennemis sont d’ailleurs aussi pris dans cette poisse, et c’est plutôt pas mal.

En termes d’animations, même si ce n’est pas aussi parfait que dans Uncharted (oui, encore lui), Lara se débrouille très bien. Mains sur les parois proches, sur les caisses animations visibles quand elle allume le briquet sur son arc pour enflammer la flèche, Lara met ses mains devant elle pour se protéger quand elle est trop près des flammes et tourne la tête, ou la baisse, et d’autres encore, je suis globalement satisfait du travail effectué sur la gestuelle de Lara, ainsi que la caméra qui tremblote lorsque l’on court. Il y a aussi le fait que Lara bouge la tête en fonction de là où l’on regarde, même en courant, c’est sympa, surtout que le corps suit plutôt bien le mouvement.

En ce qui concerne le jeu en lui-même, les phases de plate-forme sont beaucoup moins importantes que dans les anciens Tomb Raider, et il ne faut plus se placer au millimètre près pour réussir un saut. Un mal ? Non, Tomb Raider s’est simplement mis au goût du jour, avec un gameplay souple, simple, et moins assisté que la moyenne des jeux. Il n’y a pas de rebord qui brille pour nous dire « c’est là qu’il faut sauter, hey ho ! », ni d’objets en surbrillance, même l’instinct est finalement anecdotique, et je m’en suis servi très peu de fois, simplement pour trouver quelques objets quand j’explorais.

Parce que oui, l’exploration est le mot clé de cet opus. Le jeu se compose de deux zones : les ouvertes et les fermées. Les zones fermées sont des couloirs, souvent pour faire avancer le scénario, mais qui possède quand même son lot d’exploration. Les zones ouvertes sont celles où l’on peut se déplacer librement, en explorant chaque brindille d’herbes pour trouver un trésor. Bon, pas chaque brindille d’herbes, mais il y a vraiment pas mal de choses à faire dans ces zones. Documents à trouver qui relate des évènements d’avant, ou de maintenant, des reliques, dont certaines peuvent être examiné pour trouver un indice, des géocaches, des tombeaux secrets, des cartes aux trésors, et chaque zone possède un défi unique. Sur la plage, il faudra chercher des cairns et déminer des bombes, dans la jungle il faudra trouver des totems et tirer dessus, autre part ce sera des statues à allumer, bref, le jeu ne manque pas de choses à faire et regorge d’exploration, le tout étant réellement bien amener et bien foutu.

Pour en revenir une dernière fois aux plates-formes, on va avoir dans le jeu un piolet qui va nous servir à grimper sur certaines parois rocheuses, et là encore, ce n’est pas assisté, c’est-à-dire que c’est à nous d’appuyer sur la touche carré pour nous accrocher. Et quelques fois, on enchaîne glissage + saut + touche carré pour s’accrocher, un peu de challenge (même si c’est relativement simple, soyons honnêtes), ça ne peut pas faire de mal. Lara a aussi avec elle une torche, qu’on peut allumer de différentes façons au cours de l’aventure. Cette torche sert évidemment à éclairer, mais aussi à brûler certains objets qui nous donnent ensuite des matériaux, ou certaines structures qui crament ensuite pour laisser un passage s’ouvrir, même si ça a été très rare dans le jeu.

Qui dit Tomb Raider dit gunfights, cela va de soi. Dans cet opus, les combats ressemblent beaucoup aux TPS classiques, on se cache, on tire, on se cache, on tire. Oui mais sauf que là, on ne reste pas toujours à la même planque, l’IA étant assez agressif et nous jetant des bombes pour nous faire sortir, on est souvent en train de courir. Il y a deux approches différentes, aussi efficace l’une que l’autre. L’approche action, où l’on va tuer tout le monde à coups de flèches, de pistolets, ou au corps à corps, et l’approche infiltration, qui n’est pas toujours possible, mais qui est réellement génial, puisque comme l’IA est intelligente, si on se fait prendre, c’est par notre faute, et pas parce que y’aura eu un bug ou que le mec nous aura vu à des kilomètres ou par le Saint-Esprit.

Un exemple d’ailleurs, j’avais décidé de tous me les faire à la sauce infiltration. Je commence à m’y prendre comme un chef (non, je ne me fais pas d’éloges), j’en tue un, deux, trois, puis j’en vois deux en face de moi. Y’avait un lac. Ils me cherchaient, ils parlaient entre eux. J’ai avancé lentement dans le lac, jusqu’à y entré, et j’ai commencé à m’approcher, peut-être trop rapidement, parce que l’un des gardes à gueulé « Quoi ?! Dans l’eau ! ». J’ai arrêté de bouger, et ils ont commencé à mettre leurs lampes torches dans l’eau, j’ai reculé lentement, sans me faire voir, et je suis sorti. Quelques temps après, ils ont arrêté de chercher dans l’eau et ont repris leurs recherches normalement. J’ai trouvé ça vraiment bien, ils ne m’ont pas vu, mais entendu, j’avais avancé trop rapidement, le bruit de l’eau avait éveillé les soupçons, vraiment bien.

Bon, sinon, les combats « normaux » sont dynamiques, les armes dispos sont limités mais font leur boulot, j’ai très souvent utilisé l’arc, parce que c’est hyper classe, puis on peut éliminer un ennemi rapidement et en silence aussi. A noter que je suis retourné souvent dans les zones d’avant quand j’avais de nouvelles armes, tout simplement parce que je n’avais pas tout à 100% dans la zone, et qu’une fois certaines armes acquises (ou améliorations), je pouvais « ouvrir » de nouvelles voies, ce qui est toujours sympa. Y’a aussi un petit côté RPG, léger hein, c’est juste que quand on trouve des feux de camps, on peut améliorer les compétences et armes de Lara, grâce aux matériaux qu’on trouve dans les différentes zones, sur les cadavres humains et sur les animaux (d’ailleurs, la chasse ne sert pas à grand-chose, puisqu’il n’y a pas d’aspect survie, ça ne servira qu’à avoir de l’expérience et des matériaux). Une fois un nombre atteint de matériaux, on peut dépenser ses points dans l’amélioration d’armes.

Pour les compétences c’est différent, il faut avoir un point de compétence, qu’on acquiert pendant les combats, en explorant… Certaines améliorations ne servent pas à grand-chose, et l’on se demande pourquoi ce n’était pas inclus de base (genre jeter du sable sur les bad guys), mais bon, on ne va pas chipoter. Dommage aussi que les tombeaux secrets comportent des énigmes un peu trop simpliste, mais ça à la mérite d’apporter une touche old Tomb Raider.

Pour ce qui est de l’OST, le nouveau thème principal est chouette, les thèmes dans le jeu sont d’ailleurs réussi, le compositeur Jason Graves (à qui l’on doit aussi les Dead Space) a fait du bon boulot, de même que les bruitages et compagnie qui sont sympas.

J’ai dû finir le jeu en + de 25h, je me demande même si je n’approche pas des 30h. Je l’ai terminé à 95%, d’après ce que m’annonce le jeu. Ce qui est plutôt excellent pour un jeu de ce genre, d’autant qu’il me reste encore quelques trucs à faire ici et là. La durée de vie est donc très bonne, je n’ai pas touché au multi par contre, parce que ce n’est pas vraiment ma came le multi-joueurs online, donc je pourrais rien dire dessus.

Il resterait encore pas mal de choses à dire, comme les différentes utilisations de l’arc, mais si un jour l’envie vous prends de faire le jeu, je ne voudrais pas trop spoiler, même si c’est déjà pas mal fait dans ce test. En conclusion, je dirais que le jeu est excellent, génial, varié, long, beau, l’ambiance de ce nouveau jeu est beaucoup plus malsaine, glauque, et c’est une réussite. La nouvelle Lara est plus belle que jamais, et son nouveau caractère est plaisant à découvrir. Un des rares reproches que je pourrais faire concernant le jeu est tout simplement la mise en scène, qui en fait beaucoup trop vers le milieu du jeu, Lara a trop de poisse et ce n’est pas assez crédible, ce qui est dommage alors qu’au début tout était plutôt crédible, en terme de poisse je parle, parce que ça n’atteignait pas qu’elle. A part ça, j’ai vécu avec Tomb Raider d’excellentes heures, ce reboot est clairement la meilleure chose qui a pu lui arriver, instaurant de nouvelles bases.

Et puisque les anciens Tomb Raider ont inspirés la série Uncharted, et que ce dernier a inspiré ce reboot, j’aurais même tendance à dire que le Roi (la Reine dans ce cas) est de retour, et supérieur à la série (géniale soit dit en passant) de Naughty Dog. Tomb Raider est de retour, et meilleur que jamais, espérons qu’il s’améliore maintenant dans les futurs épisodes, qu’il garde sa place. Une survivante est née. Et une légende est de retour.