Torchlight, c'est avant tout un gros hommage à l'âge d'or des hack 'n slash, qui ne se caractérise pas tellement par un grand nombre de jeux de qualité, mais par un géant qui a tout démoli sur son passage, Diablo, ou plus précisément sa suite, Diablo II. ainsi, si le premier Torchlight était finalement assez semblable dans sa structure au bon vieux Diablo premier du nom, ce Torchlight II, lui, s'attaque très clairement au big boss du genre, D2.
Le scénario lui-même est tellement proche qu'on est limite même plus dans l'hommage mais pratiquement dans la copie: l'Alchimiste est sorti de son trou à Torchlight et, possédé par une force démoniaque, s'applique à corrompre les esprits protecteurs des éléments naturels (dans Diablo II, c'était le démon Diablo qui possédait un type afin d'aller réveiller ses généraux endormis, on a donc clairement le même genre de fil scénaristique).
Torchlight II joue donc à la fois la carte de la nostalgie, mais également du renouveau. En effet, si le gameplay est terriblement semblable à la série des Diablo, T2 veut également améliorer la formule mise au point dans le premier opus: environnement plus vaste, beaucoup moins linéaires (même si la structure reste terriblement classique), variété d'objectifs secondaires dont certains sont plus ou moins cachés, révision du système de crafting (désormais les gemmes craftées ensemble ne font pas une gemme de niveau supérieur, on est donc poussés à les utiliser au fur et à mesure qu'on les droppe au lieu de thésauriser), amélioration du pet (qui peut également maintenant partir acheter en ville des objets de première nécessité pour vous) et autres modifications diverses et variées qui améliorent clairement l'expérience de jeu (notamment le fait que les items bleus s'identifient automatiquement quand on atteint un certain niveau, ça évite de jouer avec des parchemins d'identification pendant des heures).
Donc. Torchlight II mieux que le 1? Certainement. Est-ce pour autant un grand jeu? Oui et non. En fait, ce volet est beaucoup trop classique pour être un grand jeu. C'est une force et une faiblesse. Force parce qu'on est immédiatement en terrain connu, du coup le plaisir de jeu est aussi instantané que réel (c'est pas faux de dire que c'est dans les vieilles casseroles qu'on fait les meilleures soupes). D'un autre côté, passées quelques heures de jeu, l'intérêt retombe. Le jeu est toujours bien, franchement, mais à trop vouloir s'inspirer d'un (excellent) modèle, le jeu manque clairement d'identité.
Et ce n'est pas l'aspect artistique qui me contredira: si les graphismes sont effectivement assez différents, il faut toutefois accrocher à ce design cartoonesque, qui est certes joli mais devient vite lassant, ça manque de sale, de vrai, on se croirait au pays des jouets en plastique. Quant à la musique, elle, elle rappellera fortement l'univers de D2, sans toutefois atteindre la même qualité, et le thème de Torchlight premier du nom se répète jusqu'à avoir la gerbe.
Enfin, on pourra reprocher au jeu son manque de contenu endgame. Il y a un new game +, mais voilà, c'est "juste" un new game +, il n'y a pas de donjon supplémentaire comme dans le premier opus (sauf si j'ai manqué quelque chose avec la quête des parties de robot, dont j'ai loupé la dernière), juste la possibilité d'acheter une zone générée aléatoirement pour farmer. Donc au bout du compte, vous lâcherez vite l'affaire.
Ah oui, la comparaison avec Diablo 3... j'ai pas envie de la faire, et ça fait trop longtemps que j'ai fait ce jeu pour que ça soit pertinent de toute façon.
Torchlight II reste sans aucun doute un très bon jeu, qui parlera particulièrement aux nostalgiques de D2. Mais il ne s'agit pas non plus d'un incontournable.
