Mais ou est passé l'héritage de Rome premier du nom ?

Tout d’abord même s’il reste un titre à part entière, Rome 2 est un jeu qui s’inscrit dans la longue lignée des Total War, est c’est à ce titre que je le critique et le noterais.
J’ai récemment retesté ce jeu que j’avais au finale assez peu joué sans que je me rappelle exactement pourquoi en dehors du fait que ça n’avait pas était le coup de foudre entre nous et que je m’étais ennuyé ferme dessus.
Le redécouvrir a été l’occasion de mettre le doigt sur les nombreux problèmes du titre alors que d’autres total war sont sortie depuis et corrigent certain d’entre eux. Notamment Attila qui est une sorte de grand frère bien plus abouti.
J’évacue directement la question des bugs en évoquant le fait qu’ils étaient très (trop) nombreux à sa sortie pour un triple A mais sont résolu depuis (heureusement hein sa fait 7 ans). Je vais plutôt me concentrer sur le visuel et les mécaniques.

Déjà le jeu n’est pas très beau et pour moi ça ne relève même pas vraiment des graphismes qui sont très correcte pour ce genre de jeux mais plutôt de l’artistique. Comparativement à Rome premier du nom les couleurs sont très ternes, tout semble gris et sombre, du vert gaulois au rouge romain.
Je pense que cela part d’un parti pris plus réaliste que pour les total war précédent. Sauf que déjà cela nuit au rendu visuel et ça rend les soldats plus difficiles à distinguer les uns des autres, que ce soit les différents types d’unités entre elles ou les soldats des deux camps. Mais en plus ce coté gris cracra boueux est en fait un cliché ! Que ce soit durant l’antiquité ou le moyen âge on aime la couleur, on aime se faire beau pour partir à la guerre dès qu’on en a les moyens et les armes et armures claquait. La tous les types de soldats se confondent, même les unités d’élites.

Autre problème dans le rendu visuel, la faible variété des modèles. Cette innovation avait été intégrée dans Médiéval 2 qui proposait outre des têtes différentes des formes d’armes et d’armures varié au sein d’une même unité. Là les armes sont toutes identiques et les têtes peu variés. Problèmes aggravé par le fait que par les gaulois ont tous des moustaches tombantes ou les germains tous des barbes hirsutes ce qui diminue encore plus la faible distinction entre les soldats à moins de zoomer au max. Résultat on a l’impression de faire de nouveaux face à une armée de clone issus de Rome 1, en plus détaillé mais en beaucoup moins zoli.
Ce côté clonage se retrouve aussi dans les types d’unités elle-même car en dehors de quelques factions comme Rome ou Carthage les autres ont des unités extrêmement génériques mais aussi très peu nombreuses. Ça se résume souvent à Frondeurs, javeliniers, lanciers, épéistes, suivit du dénominatifs régionale du genre Celtes, Orientaux ou Germains. Même chose chez les nombreuses factions grecques avec les mêmes types d’hoplites partout.
Une fois de plus Rome 1 avait réussi à proposer bien plus de variété chez les factions mineurs et les barbares, quitte à être parfois un peu fantaisiste mais au moins les factions avaient une personnalité. On sent que les devs se sont dit « bouarf 90% de ces couillons vont juste jouer Rome, Sparte et Carthage, alors pourquoi se faire chier. »

En plus ce faibles nombre d’unités différentes rend la majorité de ses factions assez pauvres et générique en termes de gameplay et tous les combats se ressemblent d’un bout à l’autre de la carte. Sans unités spéciale ou originale impossible de se démarquer au combat que ce soit en solo ou en multi.
Toujours dans l’aspect combat un autre élément me gêne, les problèmes lié aux charges de cavaleries. La cavalerie fonctionne mal, elle s’arrête pour un rien, des soldats s’écartent et force le groupe à s’arrêter sans raison etc. C’est très compliqué de placer une belle charge non pas à cause de l’ennemi mais juste parce que les unités font n’importe quoi et passe leur temps à se réorganiser dès qu’on leur donne un nouvel ordre. Et une fois n’est pas coutume ce problème n’était présent ni dans Rome 1 ni dans Médiéval 2.
On notera l’absence de masse et de poussée des unités ce qui fait que des soldats plus lourdement armée ou plus nombreux ne peuvent repousser une unité qui leur fait face alors que c’est la base de la guerre d’infanterie, couper la ligne ennemi ou la repousser jusqu’à dislocation. Ça c’est un problème récurrent puisque les total war ajoutent et enlèvent régulièrement cet élément des combats comme si les devs ne savaient pas vraiment quoi en faire.
Du coup les combats sont à mon sens rarement plaisant alors qu’ils devraient être une composante majeure d’un total war.
La campagne s’en sort un peu mieux avec une diplomatie qui se veut plus poussée et un système de provinces regroupant 4 villes dont la gestion est un peu plus recherchée qu’avant, intégrant la culture par exemple.
Mais le tout reste embryonnaire, de bonnes idées peu poussées ou entravé par une interface souvent peu pratique voir confuse. Le pire étant la diplomatie dont le fonctionnement dépend de la difficulté choisi pour la campagne. Plus elle est élevé plus vous aurez d’ia ennemis qui vous déclareront des guerres sans raisons et parfois de manières absurdes car ne pouvant juste pas vous atteindre.
C’est seulement une fois que vous aurez un minimum de guerre en cours que vous pourrez commencer à chercher des alliés et faire des pactes de commerce ou des demandes d’accès au territoire. C’est une façon de relever la difficulté en isolent le joueur, mais elle nuit au reste du jeu.

Au finale Rome 2 n’est pas un mauvais jeu mais il semble être une ébauche mal fini pour une série qui après avoir était assez arcade cherchait à renouveler ses mécaniques tout en étant un peu plus historique quitte à en devenir absurde.
Fade est sans doute le mot qui résume le mieux mon avis. Heureusement cette base servira à une suite autrement plus jouissive.

5/10