Uncharted 4 : A Thief's End en aura faire languir plus d’un ces dernières années et une fois achevé, autant dire qu’il s’impose comme un argument de poids en faveur d’une new-gen qui peine encore à me convaincre. Oui, U4 dégomme tout ce qu’on a pu voir sur console jusqu’à maintenant. Technique impeccable, graphismes soignés offrant des panoramas d’une qualité jamais atteinte, et gameplay toujours plus fluide reprenant la recette gagnante des opus précédents. Autant de points largement encensés par la critique et sur lesquels je passe rapidement puisque le soft met tout le monde d’accord. Pour autant, il me semble important de développer d’autres aspects du jeu, positifs comme négatifs, dont on parle moins.


Car finalement, ce n’est ni dans son gameplay, ni dans ses graphismes qu’U4 m’a le plus agréablement surpris, mais dans son scénario. Il nous livre ce qui est sans doute la meilleure histoire de la saga, dans laquelle on retrouve nos personnages préférés mais aussi un nouveau qu’on apprend très vite à apprécier. La narration à base de flashbacks bien intégrés nous distille les différents éléments de l’intrigue au compte-goutte et le jeu ose quelques rebondissements appréciables. L’écriture des dialogues est précises et parsèment l’ensemble de pointes d’humour typiques de la série, mais également de séquences émotions touchantes qui confèrent aux personnages des caractères d’autant plus humains et attachants. Bonne surprise de ce côté-là, donc.


Mais aussi bon qu’il soit, U4 me laisse un peu sur ma faim, pas parce qu’il ne tient pas ses promesses, mais parce qu’il s’en contente. U4 remplit le cahier des charges, et il le fait bien, mais il manque selon moi d’un brin d’ambition. Car en l’état, le jeu ne nous surprend pas. Il réitère une recette qui fonctionne mais n’y apporte pas grand-chose si ce n’est le grappin, qui permet de jouer davantage sur la verticalité des niveaux, et le système d’infiltration grâce auquel on peut clean certaines zones en furtivité. Mais on va pas se mentir, c’est plutôt léger. De plus, les gunfights, déjà pas très nombreux, le sont d’autant moins quand on se la joue fufu, d’où le sentiment d’une certaine baisse de rythme par moment.


Enfin, je n’ai pas retrouvé dans U4 la magie qui caractérise ses ainés, cette sensation de redécouvrir l’Histoire au travers des légendes qui ont forgé notre civilisation. Celui-ci parait plus terre-à-terre et donc moins… grandiose. Passé le côté splendide du jeu, U4 peine à se démarquer de ses prédécesseurs, et ce n’est pas la multiplicité des séquences nostalgie qui va me contredire, comme si le jeu se tuait à nous rappeler ce qu’on a vécu plutôt que de se concentrer sur ce que l’on vit sur le moment. En tant que dernier opus de la saga (en tout cas à l’heure où j’écris ces lignes car chacun sait que ça change vite dans le monde vidéoludique), U4 se veut très rétrospectif au détriment peut être de sa propre identité.


Ce qui est dommage, c’est que lorsque je pense « Uncharted », ça m’évoque essentiellement des événements des 2 et 3 mais peu du 4 que je viens pourtant de finir, ce qui témoigne en quelques sortes du manque de scènes marquantes de ce dernier opus. Il a moins d’identité que ses prédécesseurs, identité qui ne s’incarne presqu’exclusivement dans le personnage de Sam, très sympa soit dit en passant, mais pas suffisamment dans l’aventure en elle-même. U4 boucle la saga d’une assez belle manière mais il aurait pu marquer le coup plus fortement encore.


Pour conclure, Uncharted 4 : A Thief's End bénéficie d’une telle aura qu’il me semble nécessaire de modérer un peu les éloges à son égard. Il ne déçoit pas mais laisse l’impression qu’il aurait pu aller plus loin, voir plus grand. Ceci dit, malgré les quelques regrets que j’ai pu émettre, retenez tout de même une chose : U4 fait le taf et reste un indispensable de cette gen.


N.B. : pas de multi coop’ local à l’image du 3 qui permettait de prolonger le fun entre potes, et ça c’est pas cool. Espérons le voir arriver par la suite.

Gilraen
8
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le 17 mai 2016

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Gilraën

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