Undertale
7.8
Undertale

Jeu de Toby Fox (2015PC)

Joueur depuis le plus jeune âge, j’ai joué à quantité de jeux tout au long de ma vie, et depuis quelques années, j’ai tendance de plus en plus à enchaîner les jeux, cherchant désespérément la perle rare qui me fera vibrer.


Dans une industrie qui à tendance de plus en plus à s’approprier les codes cinématographiques et favoriser l’aspect photo-réaliste en oubliant un peu son ADN premier, les rares jeux qui m’ont marqué l’année dernière l’ont fait essentiellement par leur narration (The Witcher 3, Tales from the borderlands) ou leur gameplay (Nuclear Throne, invisible inc). Souvent considéré comme art total (mélant musique, écriture, animation, graphisme, interactivité ect..) par les défenseurs du média comme d’un art à part entier, il n’y a en pratique peu de jeux qui m’ont fait cet effet d’assister à une alchimie parfaite entre plusieurs domaines artistiques. Et vous voyez sûrement donc où je veux en venir, Undertale fait pour moi partie de cette catégorie d’oeuvres qui arrivent à développer son propre univers sans renier ses origines.


Jeu de rôle en 2D pixelisé, Undertale vous met dans la peau d’un(e) enfant qui après être tombé dans un fossé se retrouve coincé dans un monde étrange peuplé de monstres plus ou moins bienveillants. Si d’habitude dans les jeux de rôle, ce sont les monstres qui envahissent le monde civilisé des humains faisant office de menace principale, Undertale projette le joueur dans la situation inverse. Autrefois en paix, les humains bien plus puissants ont brisé l’entente cordiale entre les 2 peuples, les monstres se retrouvant acculé et piégé dans un monde souterrain. C’est donc dans ce contexte tendu que notre avatar va devoir faire face aux réactions ambivalentes des différents personnages face à notre humanité et possible dangerosité.


Matérialisant parfaitement cet équilibre précaire, la mécanique principale d’Undertale introduite par un tutoriel un peu longuet, est la possibilité au joueur d’épargner les différents monstres et boss rencontrés lors des affrontements aléatoires et scriptés en dialoguant avec eux. Pour la faire courte, il est donc possible de compléter sa partie de façon pacifiste.. A moins que vous en décidiez autrement, après tout vous êtes aux commandes.


Pour moi, la préoccupation première d’un jeu de rôle et in fine d’un jeu vidéo devrait être l’impact du joueur sur son environnement, peu importe qu’il soit forcé, illusoire ou partiel. Si l’on me demandait pourquoi je continue de consommer autant de jeux vidéo et ce qui en fait à mon sens quelque chose d’unique, c’est bien son interactivité. Et d’interactions, Undertale en est bourré.
Quasiment chaque action, aussi mineure soit-elle aura des conséquences, jusqu’au point où lorsque l’on aura terminé son premier run, on se demande s’il l’on doit relancer une partie au détriment de la cohérence de nos choix.
Jouer à Undertale, c’est également le meilleur moyen de (faire) prendre conscience de l’importance du game design, de la musique, de l’écriture ou de l’animation dans l’appréciation globale d’un jeu vidéo. A la manière de la mise en scène au cinéma, Undertale est pour moi l’un des rares jeux à illustrer de façon aussi magistrale le dialogue entre joueur et développeur, et ainsi à exposer d’innombrables niveaux de lectures et de pistes de réflexion.


Pour finir, j’aimerais parler de l’amour que j’ai pour chacun des personnages principaux d’Undertale, pour l’humour et l’intelligence de son écriture, pour son game design et musique évolutive complétement maboule qui a dû prendre des milliers d’heures de réflexion. Mais ce serait spoiler l’un des meilleurs jeux de ces dernières années, et je m’y refuse.
N’écoutez pas le vacarme ambiant autour du jeu, jouez-y, tout simplement.

Pendrago
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs jeux vidéo de 2015, Top 10 Jeux vidéo, Les meilleurs jeux indépendants sur PC et Jeux vidéo : Edition 2016

Créée

le 19 janv. 2016

Critique lue 613 fois

5 j'aime

Pendrago

Écrit par

Critique lue 613 fois

5

D'autres avis sur Undertale

Undertale
KPTNBeefheart
1

MOTHER FUCKER

loLOLOOLOPLO IL EST TROP BIEN CE JEU ON DIRAIT MOTHER LES ENNEMIS ILS PARLENT ET TOUT ILS SONT TROP FUNNAY SA ME RAPPELE EARTHBOUND ON POUVAIT DEFONCER DES HIPPIES ET DU VOMI LES DIALOGUES SONT TROP...

le 13 oct. 2015

62 j'aime

99

Undertale
le-mad-dog
9

Je confirme, ce jeu vaut toute la hype qu'il a autour de lui.

OUI, nous sommes en janvier 2016 et au moment où j'écris cette critique et il est difficile de se débarrasser des fans envahissants d'Undertale, déclaré pour certains "jeu à la fanbase la plus...

le 24 janv. 2016

42 j'aime

4

Undertale
Newtsaet
5

Pitié, arrêtez avec Undertale !

La première fois que j'ai entendu parler d'Undertale, c'est un pote qui m'a dit "Eh t'as vu ce jeu, tout le monde s'enflamme sur le net, ils disent que c'est le meilleur jeu de l'année". Je suis allé...

le 22 mars 2016

27 j'aime

5

Du même critique

Nuclear Throne
Pendrago
9

Nuclear Joy

Cela fait très longtemps que je n’avais pas ressenti ce sentiment d’accomplissement. Après 20 heures de jeu et un compteur de morts à 3 chiffres, ça y est, je fais partie des joueurs qui ont terminé...

le 13 déc. 2015

10 j'aime

Truman Capote
Pendrago
7

J'ai une mémoire de 94%...

Truman Capote est un film de personnages. Comprendre par là que le postulat de départ (une famille américaine assassinée), et sa résolution importe peu. Ni totalement un biopic, ni un thriller,...

le 18 janv. 2015

8 j'aime