ça glisse beaucoup

Vanquish c'est quand même un jeu qui sortait un peu de nul part. Peu de gens l'attendaient, et, de manière générale , le succès de ce titre a été il faut le dire plutôt réservé. La force motrice de ce Vanquish aura été à terme d'acquérir un ensemble de fans ou de gamers respectables suffisamment curieux pour découvrir le titre conçu par Shinji Mikami qui aura su percer la fin des années 2000 en , non pas "réinventant", mais plutôt en restructurant à la fois le BTA avec Bayonetta et le TPS avec Vanquish. Ou comment parvenir à créer une formule réussie pour tous, sans égarer le joueur ou lui donner la sensation dérangeante de ne pas avoir su saisir la pleine appréciation de son jeu. L'idée étant de trouver une formule qui plait aux plus profanes et aux aficionados du genre. Paradoxe fort quand on regarde les ventes de ces titres (même si Bayonetta se maintient encore comme une des principales licences du BTA).

Le TPS ça fait longtemps que ça existe et ça a eu , depuis le début des années 2000, tout un tas de déclinaisons ludiques de manière à proposer des formules intéressantes dans le genre de l'aventure ou de l'infiltration par exemple. Ici on parlera peut-être davantage de cover-shooter, on se cache derrière un mur/barricade/stand de hot dog , on récupère sa santé et on attend la salve ennemi pour, à son tour, lâcher la sauce et compter les morts jusqu'à plus soif. ça c'est le modèle standard , ça existe depuis 30 ans et ça ne s'est presque pas renouvelé. Gears of War , tenant du genre à la fin des années 2000 offre une expérience du cover shooter poussé au paroxysme et d'une lenteur inextricable. On finit par croire qu'on joue à une bataille navale ou à un jeu d'horreur. Mais Vanquish, auréolé du logo Platinum Games, parvient à botter les fesses de 20 ans de jeu vidéo en proposant un Cover-shooter .... ou le cover vous pénalise.

C'est la première chose et la plus importante : Vanquish c'est vif, vanquish c'est bon, c'est aussi une proposition ludique qui n'a probablement pas oublié les sensations fondamentales du shoot, on traque, on trouve , on tue ou on détruit et on emporte la bataille. Vanquish assimile adroitement les concepts du cover-shooter et du TPS de manière générale et transforme le tout en ballet contemporain réactif qui aurait sans doute plu à Béjart. C'est un jeu ou l'on danse plus que dans Just Dance. On quitte volontairement l'idée de rester statique dans Vanquish grâce à des mécaniques de jauge génialement groupée dans une formule de gameplay proposant un déplacement particulièrement vif et grisant à l'aide de réacteurs/propulseurs. Le résultat ? ça pète. ça siffle. pas de temps mort. On s'approprie au mieux le terrain, on use de ses capacités de mouvement et du bullet-time pour prendre à revers, pour encercler les nombreux robots communistes qui servent d'antagonistes. Alors le joueur n'est plus cloitré derrière un mur à attendre indéfiniment de voir tomber ses adversaires. Comme dans un shooter en fait : on traque l'ennemi, on est pas la proie.

Vanquish est une des propositions ludiques phares de ces 20 dernières années pour les raisons évoquées plus haut et ce n'est pas tant son univers, sa courte durée (5 heures pour en venir à bout, court plaisir !) ou son "scénario" (qui se résume en un blockbuster américain vu par des japonais) qui sera à retenir mais bien sa façon d'articuler son game-design autour de concepts archaïques repensés pour tous et repensés pour être....ludiques. Bravo Vanquish !