Sorti le 30 novembre 2012 sur 3DS (et PS Vita) dans l’indifférence générale, Virtue’s last reward est néanmoins un jeu à ne pas rater, avec pour seule obligation la compréhension de l’anglais. Quasiment introuvable dans le commerce, le jeu est disponible sur l’Eshop à 40 euros. Suite de 999, 9 hours, 9 persons, 9 doors, sorti sur Nintendo DS uniquement au japon et aux Etats-Unis, VLR est un jeu qui va au delà de l’excellence du premier.

Le jeu raconte une histoire somme toute assez classique au premier abord: Un jeune homme nommé Sigma se fait enlever par une mystérieuse personne avec un masque à gaz, et ce dernier l’enferme dans une base militaire afin de l’obliger à jouer au jeu Nonary Game, ambidex edition, évolution du jeu Nonary game de 999. Sigma se retrouve ainsi enfermé au début du jeu dans un ascenseur avec une jeune fille aux cheveux blancs, Phi. Celle-ci connaît déjà son prénom et semble savoir des choses que lui ne connaît pas encore. Sur un écran, un lapin parlant apparaît et explique les premières règles du jeu : il faut tout d’abord résoudre l’énigme de l’ascenseur pour pouvoir sortir. Une fois sortie, on s’aperçoit qu’il y a d’autres prisonniers, pour un total de 9 prisonniers. Chacun possède un bracelet avec un numéro de couleur inscrit dessus ainsi qu’un mot : « pair » ou « solo ». Le lapin revient de nouveau pour expliquer quelques règles supplémentaires : pour continuer le jeu, il faut passer des portes de couleurs, et pour passer ces portes il faut associer la couleur d’une paire de joueurs et la couleur d’un solo. Ainsi, le jeu nous propose différentes associations de personnes pour former la couleur de la porte.

Au début il y a 3 choix possibles. Derrière la porte de couleur, il y a une salle avec des énigmes. Le but est de trouver la combinaison d’un coffre pour sortir de la salle. Suivant les personnes avec qui on est associé, on va en apprendre plus sur leur passé, sur leurs motivations. Au début, tout le monde prétend qu’il ne sait pas pourquoi il est emprisonné, mais au fur et à mesure on va en apprendre plus sur chaque personnage, et, à la Lost, on va comprendre que tout le monde a un rôle à jouer dans le jeu. Une fois le coffre ouvert, chaque groupe (paire ou solo) recoit une carte ambidex, qui permet de voter. VLR rajoute une donnée très intéressante par rapport au 1er jeu : le vote « betray » ou le vote « ally ». Ca consiste tout simplement à trahir ou à s’allier avec la personne avec qui on s’était associé. Et ce vote permet de gagner des points. Le premier à 9 peut ouvrir la porte ultime et quitter le jeu. Mais ce n’est pas si simple : le groupe « pair » a deux joueurs qui vont voter contre un joueur « solo ». Si les deux groupes votent « ally », ils gagnent tous les deux 2 points. Comme on démarre avec 3 points et comme le dit un personnage durant le jeu, il suffirait que tout le monde vote 3 fois de suite « ally » pour que tout le monde puisse sortir.Mais voter « betray » alors que l’autre vote « ally » permet à celui qui a voter « betray » de prendre 3 points et celui qui a voter « ally » de perdre 2 points. Il est donc possible de sortir du jeu en seulement 2 parties : les 3 points de départ + les 6 points cumulés. Et dernière règle : si les deux groupes votent « betray » personne ne prend de points.

Sur le papier, il suffirait que tout le monde se mette d’accord pour que tout le monde survive. Mais le lapin parlant indique un règle qui faisait déjà parti du 1er jeu : zero, le kidnappeur, fait partie des 9 personnages. Cette règle sert aussi bien pour créer des tensions dans les groupes que pour le suspens du jeu : Qui est zero ? Ce que je viens de résumer n’est que le début du jeu et ne représente en rien l’excellence du scénario. Le jeu abordera plusieurs thèmes : la contamination, la fin du monde, la robotique, le clonage et pleins d’autres thèmes qui seront expliqués dans chaque variante de scénario. Il faut également savoir que le joueur fera partie intégrante du scénario pour expliquer certaines choses du jeu. Clairement ambitieux et immersif. Le jeu se résume à deux phases de jeux distinctes : la première est la phase de « visual novel » : elle consiste à lire le texte, les dialogues, et de temps en temps à faire des choix, qui modifieront le scénario. Il y a 9 fins, une par personnage, et 11 fins où la mort est inévitable. Ce qui est fascinant dans le jeu c’est que chaque fin impacte sur les autres fins.


Comme chaque fin nous fait parcourir un scénario spécifique, on apprend certaines choses qu’on ne pourra jamais savoir avec les autres fins. Je vais pas trop en dire pour éviter le « spoil » mais sachez que le scénario est un petit bijou d’intelligence et de complexité. Ce jeu fait honneur au jeu vidéo par son scénario fascinant et rempli de rebondissements. Il fait également quelques références au premier jeu, mais il y a des fichiers à trouver qui explique certaines choses du premier. La seconde phase est la phase « point and click » : c’est la partie énigmes. On fouille la salle, on associe des objets, on calcule, on trouve la combinaison du coffre (sans oublier de trouver la combinaison cachée pour avoir des fichiers secrets) et on quitte la salle. Phase sympathique pour souffler entre chaque pavé de scénario, elle sert également à découvrir la base et l’intérêt de chaque salle.



Graphiquement, le jeu est correct sans plus, on se déplace à 360° autour d’un point fixe, et on clique soit sur des flèches soit sur des portes pour changer de point de vue. Les décors sont variés suivant les salles, mais il est clair que les graphismes ne sont pas là pour mettre en valeur le jeu. Il y a également de très courtes cinématiques en 3D, qui sont franchement facultatives. Le gameplay est simple et passe par le stylet pour interagir avec les objets, pour déplacer la caméra. A noter qu’on peut jouer avec le joystick pour la lenteur de déplacement du curseur fait que le stylet est bien plus agréable pour ce jeu. Quand à la musique, elle sert bien son propos malgré quelques répétitions et usages abusives. La durée de vie est très impressionnante, 46 heures pour finir le jeu à 100%, ce qui fait moins d’un euro par heure de jeu, c’est pas cher payé pour un scénario aussi bien écrit. Pour les points faibles, on note néanmoins un scénario très bavard et très technique vers la fin malgré son excellence, une partie jeu vidéo en retrait comparée à la partie « roman » et un jeu intégralement en anglais avec les voix japonaises, ce n’est pas un défaut en soi mais certains éléments techniques peuvent dérouter certaines personnes.

Conclusion:

Virtue’s Last Reward est un petit bijou d’écriture. Il est à mettre parmi le top du top des scénarios de jeu vidéo. Une telle maîtrise de ses sujets frise l’insolence. Une fois qu’on a fait le jeu à 100%, ou même à partir du moment où l’on comprend certaines choses et les liens qui vont avec, on se met à rêver que les scénarios de jeux vidéos soient aussi complets, matures et digne d’intérêt. Ce qui n’est pas vraiment le cas de nos jours…
Sandman
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le 19 févr. 2013

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