Il faut que j'arrête d'avoir des attentes vis-à-vis des jeux. (Ca, c'est une critique qui commence du tonnerre...).

Une petite indication avant de rentrer dans le vif du sujet : les astérisques renvoient à des spoils en fin de critique.

Ayant joué et apprécié son prédécesseur (999: Nine Hours, Nine Persons, Nine Doors), j'attendais de Zero Escape: Virtue's Last Reward un jeu frôlant l'excellence, qui non content de poursuivre un scénario dantesque, corrigerait les défauts de gameplay. (Oui oui, rien que ça. Mais j'ai beaucoup apprécié le scénario de 999, malgré le 7 que je lui ai collé. Et je vous recommande fortement de le finir avant de commencer Virtue's Last Reward.)

Côté gameplay, j'ai été servie. Exit les énigmes que l'on refait 10 fois, bonjour système ingénieux où il suffit de sélectionner un noeud de l'histoire pour y revenir. Bon, le seul problème de ce système, c'est qu'à force de sauter d'une branche à l'autre de l'arbre décisionnel, on finit parfois par s'y perdre. (Quelles salles ai-je visitées cette fois-là, et avec qui ?).
Mais bon. Je pardonne, c'est mineur, et je préfère largement ça au système précédent.

Alors, qu'est-ce qui m'a un peu fâchée avec cet opus ?
Son scénario ? Un brin tiré par les cheveux ? Eh oui, encore un peu plus que 999, qui en tenait déjà une bonne couche. Mais non. En s'accrochant un peu, le scénario est vraiment sympa, même si la fin est une grosse claque dans le bon et dans le mauvais sens du terme.*

Le titre se paie même le plaisir d'ajouter en son coeur un défi basé sur le dilemme du prisonnier. A savoir : s'allier avec son coéquipier ou le trahir. Si les deux coéquipiers s'allient, tout le monde est gagnant, si les deux choisissent de trahir, personne ne gagne quoique ce soit. Et la meilleure partie : si l'un trahit et pas l'autre, celui qui a trahi ramasse la mise, tandis qu'il ne reste à l'autre que ses yeux pour pleurer (c'est la version courte).
Et ça, scénaristiquement, c'est génial.

Sauf si. Sauf si, on n'éprouve parfois aucun remords à trahir un perso, parce que ce perso n'est aucunement intéressant.
Un indice pour vous : si le chara-design est raté, la personnalité l'est aussi.
http://oyster.ignimgs.com/wordpress/stg.ign.com/2012/10/Zero-Escape-Virtues-Last-Reward-Review-Topper.jpg **

Et on touche au deuxième détail qui fâche. La 3D. Bon sang, j'adorais les sprites 2D de 999. Et là, ils se sont dit que c'était la 3DS, et que ce serait mieux avec des modèles avec 5 postures et demie ?

Et last but not least : le troisième "petit" détail qui fait que je trouve 999 supérieur.
L'ambiance. L'ambiance de 999 était définitement glauque. La bande-son minimaliste, les petits bruits grinçants. Ils ont repris tout ça dans VLR, mais ça n'a pas le même effet. Il n'y a plus ce petit côté : si vous ne vous dépêchez pas, vous allez tous mourir (d'ailleurs, il n'y a pas de toilettes dans cet opus. Comment ils ont fait ?).
Apparemment, les gens se plaignaient que 999 était trop effrayant, et c'est ce qui a conduit le studio à "alléger" un peu ce VLR. (En fait, le créateur du jeu n'était pas d'accord non plus, mais ses supérieurs en ont décidé autrement...).
Et pourtant. C'est cet aspect glauque et stressant qui faisait tout le charme du jeu. C'est ce stress qui forçait à vouloir savoir la suite (le virus "Juste un dernier tour" dans sa forme première...).

Enfin bon. Je dis ça, mais quand ils sortiront le 3ème opus, j'aurais sûrement envie d'y jouer.
Là, c'est le syndrôme "Toy Story" qui m'influence : un 1er génial, un 2ème moins bon, et un 3ème qui ne pouvait pas mieux conclure la série...


SPOILS :
* Vous savez, ce bon gros cliffhanger qui vous envoie à la face : "Hey, suite au prochain épisode mon coco."

** De gauche à droite, on a donc : Tenmyouji (le vieux), Clover (les amateurs de 999 seront contents de la retrouver... ***), Quark (le gamin), Dio, Sigma (le perso principal), Phi, Alice, K (le perso en armure) et Luna.
Sigma est génial tout comme Phi. Luna n'est pas mal non plus, tout comme K et Dio. La présence du vieux est suprenante, et il gagne en intérêt. On se retrouve donc avec deux persos bouche-trous : Quark et surtout Alice. Je suis sûre que vous aviez déjà deviné qu'Alice ne servait à rien. Surtout si vous avez déjà joué à 999, elle vous aura sûrement rappelé Lotus. C'est le même type de perso : fille dénudée aux gros seins et à la grande gueule.

*** Jusqu'à ce qu'ils se rendent compte qu'elle a perdu tout son charme. Sérieux. On parle de la fille qui trucide tout le monde dans une des fins de 999. Une fille avec du caractère, et suffisament intelligente pour berner son monde, et se transformer en berserk. Là, ils en ont fait une godiche.
Melodron
7
Écrit par

Créée

le 7 oct. 2013

Critique lue 480 fois

2 j'aime

5 commentaires

Melodron

Écrit par

Critique lue 480 fois

2
5

D'autres avis sur Virtue's Last Reward

Virtue's Last Reward
Red13
9

Au Lutin Preserve

- Cette critique ne contient strictement aucun spoil du jeu, seulement certains éléments de contexte qui ne perturberont aucunement votre expérience de jeu future sur le titre - Virtue's Last Reward...

le 6 juin 2014

17 j'aime

18

Virtue's Last Reward
TheBTaka
10

Tu fui, ego eris.

Pour prévenir d'entrée de jeu, cette critique ne présentera aucun spoil, ou si elle le fera, ça sera derrière une balise spoiler. Vous pouvez donc lire cette critique sans avoir terminé V'sLR ou...

le 24 mars 2016

16 j'aime

7

Virtue's Last Reward
Twelvy
10

Tout ce que le jeu vidéo peut apporter à la narration

Virtue's Last Reward est mon premier jeu Vita. Le bouche à oreille autour du titre a eu raison de moi et je me suis décidé à l'acheter, ne serait-ce que pour tester un genre que je ne connaissais pas...

le 31 août 2013

8 j'aime

Du même critique

Breaking Bad
Melodron
9

Don't trust chemists

Breaking Bad est l'histoire d'une descente aux enfers. On dit souvent que c'est l'histoire d'un prof de chimie qui pète un plomb à l'annonce de son cancer (et de sa mort prochaine). Qu'il se met à...

le 20 nov. 2011

14 j'aime

5

Paprika
Melodron
8

Critique de Paprika par Melodron

Et moi qui râlais parce qu'Inception traînait trop en longueur et n'utilisait pas assez le "monde des rêves" (autrement que par ses niveaux de limbes et un pauvre paradoxe)... Voilà un film...

le 4 juil. 2011

13 j'aime

2

Hunger Games, tome 1
Melodron
7

Critique de Hunger Games, tome 1 par Melodron

Lu parce que recommandé par un étudiant anglais en extase totale devant ce livre. Acheté parce qu'avoir en quatrième de couverture Stephenie Meyer et Stephen King qui recommandent le même bouquin, ça...

le 7 mars 2012

9 j'aime

2