Dans mon voyage à travers les jeux videos, je me devais de passer par Warcraft II, ne serait ce que pour pouvoir dire: “c’est nettement mieux maintenant”.
Qu’on soit clair, ça n’est pas le jeu en lui-même que je critique. Simplement, il faut reconnaitre qu’il a vraiment vieillit, ne bénéficiant pas d’un certain nombre de standards qui nous semblent aujourd’hui juste indispensable. Le plus criant, c’est la différence entre les orcs de la Horde et les humains de l’Alliance : si l’on excepte les pouvoirs magiques des ogremagies/paladins et mages/sorciers, et une légère différence entre archers elfes et trolls (les premiers peuvent avoir un bonus de dégâts, les autres se régénèrent), on est exactement sur le même type de gameplay, seul le design des unités et des bâtiments changeant. Pire, on retrouve pratiquement les mêmes missions (sur des cartes heureusement différentes) d’une civilisation à l’autre. En gros, le choix de la civilisation est vraiment une pure question de goût, parce que niveau expérience de jeu…
Après avoir vu le défaut principal (à mon sens) du jeu, voyons ce qu’il y a d’autre. Déjà, il faut bien dire que la campagne, sans non plus casser des briques, et plutôt sympathique et nous amène à des scénarios un poil plus coton qu’il n’y parait. Je me souviens notamment avoir bloqué sur le dernier des orcs, à une époque, ainsi que sur le deuxième de l’Alliance de Beyond the Dark Portal. Comme quoi, on s’améliore ! Avouons-le, le manque de solution stratégique est parfois un peu frustrant, et on a vite fait de faire une pile de paladin/ogremagie au lieu de se casser la tête à faire dans la subtilité avec les mages. On pourra noter que si le contrôle des ballistes/catapultes nécessite comme toujours une certaine maitrise sous peine de dégâts collatéraux, il en va de même avec les griffons/dragons qui, s’ils sont mal disposés et/ou très nombreux, peuvent se tirer dessus. Enfin, dernier point rageant, certaines missions demande de battre l’ennemi, et ne nous accorde la victoire qu’une fois toutes les unités vaincues. On se retrouve donc parfois avec une armée colossale à rechercher à travers toute la carte la malheureuse unité qui pourrait tout renverser. C’est très exaspérant !
Beyond the Dark Portal, l’add-on, poursuit la campagne (et suppose que l’Alliance a remporté la victoire). Et quand on dit « poursuit », c’est vraiment le cas, tant la difficulté est là et dans la continuité de la dernière mission du jeu de base. Pas de gentilles missions d’immersion, comme dans le Tides of Darkness, on ici commence dans le grand bain. Et ça devient d’ailleurs vite assez corsé (sauf la campagne orc qui, à un moment, tombe un peu dans la facilité toute relative avant une conclusion bien méchante) ! On notera cependant que ce jeu n’apporte aucune nouveauté, tant dans les mécanismes de jeu que dans les unités, si l’on excepte les héros, plus présents qu’avant. Un peu dommage…
En résumé, Warcraft II est un jeu qui a vieillit, et si on s’habitue aux graphismes assez simples, il n’en reste pas moins que certains mécanismes de jeu sont assez poussifs ou mal fichus. Cependant, et c’est ça la magie, on y rejoue encore avec un certain plaisir. Certainement pas un de ces jeux magnifiques dont on rêve et à qui on repense avec émotion, mais un jeu suffisamment bon justifier une petite partie, comme au bon vieux temps.