Joy divisée

Comme j'avais bien aimé le précédent jeu du studio (Contrast), je me faisait une joie de plonger dans le nouvel univers très prometteur de Compulsion. Et quelle ne fut pas ma déception en découvrant un jeu qui ne sait pas vraiment ce qu'il veut être

Le monde proposé est chouette et très joli, mais assez sous-exploité. Scénaristiquement, le jeu démarre un peu trop tard à mon goût, ce qui donne l'impression de jouer un 3ème acte plutôt qu'un jeu complet. C'est un peu dommage, car la cinématique d'intro donnait envie.

A l'origine, le jeu était fait pour être un survival, et ça se sent, avec le craft et le système des barres de faim, de soif et de sommeil. Mais dans le contexte de ce jeu basé sur la narration et la discrétion, ces éléments de gameplay sont hors-sujet et se révèlent être davantage agaçants qu'immersifs. L'infiltration, pourtant une grande partie de We Happy Few, est assez limitée sans être gratifiante. L'apport de la génération procédurale est quant à lui tellement transparent que la moitié des joueurs ne sont sans doute pas au courant qu'elle existe. C'est triste.

Le jeu a beau être long, j'ai davantage envie de faire le 100% d'un Assassin's Creed moderne que de le finir. C'est dire à quel point j'ai ressenti le même ennui et le même découragement que la fois où j'ai fait la campagne de Dead Island tout seul. Tout est lassant, des missions à l'arbre de compétence en passant par les combats et la gestion de l'inventaire. J'ai envie de découvrir le lore et les personnages, mais pour cela, il faut se coltiner un open-world aux froides incohérences.

Excellent en rien et médiocre en tout, We Happy Few rejoint la liste des oeuvres imparfaites dont le charisme et les bonnes idées ne les laisseront pas tomber dans l'oubli.