La recette du gâchis-parmentier

Des jeux vidéos ratés, j'en ai vu, des idées prometteuses ratés, j'en ai vu, des bonnes saga qui ont un épisode foiré, j'en ai vu, mais un jeu qui arrive à réunir ces 3 concepts à la fois, j'avoue que ça, c'est assez nouveau.

Assassin's Creed III, c'est le dernier "bijou" de notre entreprise française bien aimé Ubisoft. Avant d'aller plus loin dans cette critique, sachez que je ne suis pas un AC hater, mais un AC lover, en témoignent les notes et les critiques que j'ai attribué à la saga Ezio, qui reste d'après moi le top of the pop du jeu d'aventure.


Le 5eme épisode de la franchise commence par une introduction dont je ne spoilerai pas l’intérêt, même si celui ci est globalement assez nul. En effet, il s'agit d'un long tutorial mais beaucoup trop long. Il ne faut pas 5h pour maîtriser toutes les mécaniques de gameplay de Assassin's Creed, un petit entrainement dans l'animus aurait largement suffit.

Question scénario, c'est le moment ou on commence à se poser des questions. L'histoire de Haytham que vous contrôlez au début du jeu semble avoir un intérêt certain, et propulse l'aventure dans un sérieux assez palpable. On se sent relativement bien, malgré quelques fausses notes mais pas plus que dans les anciens épisodes.
Par contre, du coté de Desmond, les 2 premières minutes d'introduction nous sert dans le nanard le plus profond, feat le 21 decembre 2012, véritable placement marketing dans le scénar puisque cette date n’apparaît nullement autre-part dans la saga.
Par ailleurs toute la partie Desmond est un véritable désastre d'un point de vue écriture. Entre les relations pères fils ultra cliché : "J'en ai marre d'être un pion !" - "Fils... c'est ton destin..." - "Ouais... hein... bah euh... okay mais pas tout le temps hein !!" et les petites escapades à travers le monde inutiles... Et tous les dialogues de la partie Desmond sont aussi intéressant que le fond d'un pot de cornichon, quand y a plus de cornichon.

Pour en revenir à la partie amérique de ACIII, le malheur commence quand apparaît Connor. Malheureusement pour lui Connor commence l'aventure avec une image de gamin immature et débile, et cette image ne va pas la quitter jusqu'à la fin du jeu.
Le héros est aux antipodes de ce qu'était Ezio, et son histoire est également pire que cliché : Papa est un méchant, le village du héros est brûlé et la mère meurt. Incroyable, on avait vraiment jamais vu ça et on ne ressent AUCUNE émotion dans aucune de ces scènes. Incomparable avec la scène de la pendaison de Assassin's Creed II.
Sans oublier le passage en hibou totalement inutile et dont l'ambiance sort du dernier film catastrophe à la mode, qui se trouvait dans un dragonball gardé par une vieille depuis 400 ans.

De plus, la mentalité de Connor, tout comme le reste de l'écriture du jeu est bourrée d'incohérence.
J'en veux pour preuve le premier passage ou il frappe à la porte du domaine, gardé par un Samuel L Jackson qui aurait bouffé trop d'oignon. Le gamin se dit motivé et prêt à tout. Il frappe à la porte une fois personne répond, il va dormir. Il se lève, tu frappes 2 fois à la porte, et le jeu te demande d'aller te recoucher. I mean : what ?
Et y a plein de passage débile comme ça dans le jeu : Avec Haytham, on fait le tour du bateau, on parle à un mec et on repart dormir, ou dans la prison, on se leve, un garde nous fait coucou, on se recouche. WAHO. Le pire reste la fin du jeu, avec des séquences ou Connor avance à 2 à l'heure.

Je ne comprends pas l’intérêt de ces passages ultra long et parfaitement inutiles, dans un MGS, ce serait passé car l'émotion serait passé avec. Mais ici, ou est l'émotion ? Ou est l'attachement au personnage ? Il n'y en a pas. Connor fait des choix moraux complètement incohérent, sa seule motivation au départ est celle de se venger de ceux qui ont brûlé son village, mais quand il apprend que c'est Washington qui l'a fait, non seulement à part s'énerver il ne fait rien, mais en plus il continue de l'aider et continue à poursuivre un mec (certes méchant) mais qui n'a rien à voir avec son but premier, au nom de la liberté du peuple, une cause morale qu'il décide d'attraper en plein milieu du jeu sans aucune raison.
Idem, le mec il protège son peuple, par contre y a une mission ou il massacre toute sa famille. Fin je veux dire hein quoi comment pourquoi ?

Tout ça complété par des missions qui n'ont pas de sens, la Tea Party "Mais pourquoi je fais ça !" - "Tu verras". Ben non. On voit pas. Idem, Charles Lee, le "grand" méchant de l'histoire, est attaquable à mainte reprise dans le scénario mais il attend 3 ans le moment opportun (on passe de 1779 à 1782 entre les 2 dernières séquences) pour finalement l'attaquer alors qu'il est en plein discours entouré par 50 gardes.
"Mais non ne l'attaque pas maintenant, ce serait trop grillé", grillé ? Mec je viens de descendre 150 gardes à la hache, c'est bon niveau couverture c'est fini hein.


Bref, je m'étale sur la partie écriture car c'est vraiment la tache noire de ce Assassin's Creed, alors que la saga Ezio était franchement bien écrite et bien rythmée. Et le gameplay alors ? Même désastre, ou est passé la magie de la 2eme saga ?

Ce n'est pas tant les différents systèmes qui ont changé, mais plutôt la "forme" du jeu que je critique. Nous sommes dans un jeu qui s'appelle Assassin's Creed, mais les assassinats discret constitue une seule mission dans tout le jeu. Seuls les forts en mission annexes font appel à quelques sens de gameplay d'infiltration, malheureusement ce dernier n'est pas bien servi.
Entre Connor qui sort automatiquement de la paille ou qui ne se baisse plus dès qu'il se fait grillé, entre le double assassinat qui marche une fois sur 10, entre le fait que dès qu'on se fout sur un rebord de caisse PLUS PERSONNE ne nous voit, ce n'est franchement pas la partie la plus plaisante du jeu.

Pour le reste des missions, ce jeu aurait mieux fait de s'appeler "Massacre à la hache : le retour de l'indien pas content". 95% des missions du jeu, se déroule en quelques étapes :
- T'avances tout droit
- 20 gardes popent, tu sors ta hache tu spammes un bouton et un 2eme quand y a un GROS TRIANGLE ROUGE qui s'affiche en haut de la tête des ennemis, tu massacres tout le monde
- Répéter action 1 et 2 jusqu'à la fin de la mission.

Et quand y a un "boss", faut-il l'assassiner ? Ben non, mettons une cut scène et une poursuite ah les poursuites ! Les poursuites c'est du 7eme art les mecs, faut voir ça en vrai pour y croire. C'est les seules poursuite de l'histoire du jv ou le mec t'attend pour continuer sa course, bon c'est pas le seul jeu vidéo qui fait ça, mais là c'est quand même ultra flagrant. Le gars t'attend littéralement. Stupide.
Pis la qualité des poursuites se résume à du push forward, rien à esquiver, pas de chemin alternatif. On appuie sur le mode course, on court tout droit, on attend 20 secondes "ding", c'est prêt. Poursuite au micro onde.


Pour finir, voilà à quoi ressemblerait une courte critique sur le jeu :

"Assassin's Creed III est un jeu d'Ubipqskd qui nous permet de voyaklfdjhsl sur les rives de l'ancien ainsi que de. On contrôle Connor, un indien prêt à pour sauvmlkdsml son. A la fin, Connor parvient à signer un autographe à Ricky Martin et sera embauché comme agent d'entretien à la SNCF."

Vous avez remarqué ? Oui, y a des mots qui buggent, y a des problèmes d'affichage avec certains mots, et la fin n'a pas de sens. Et bien Assassin's Creed III, c'est un peu ça. Le jeu est truffé de bug, quand y en a quelques uns, ce n'est pas grave, mais là c'est tout le temps. Les personnages qui disparaissent, les animaux qui restent bloqués, les objectifs principaux qui ne s’enclenchant pas, les voix qui se désynchronise en mettant pause pendant les cut scènes, bref une horreur.
Alors bon, ça empeche pas de jouer, mais voir un loup courir contre un rocher dans Frontier, ça casse l'immersion et c'est embêtant car un Assassin's Creed sans immersion...

Ah oui Frontier, la zone "nature" de ACIII, si j'en ai pas parlé, c'est parce que j'ai rien à dire, il n'y a absolument RIEN à faire dans cette forêt. D'ailleurs, contrairement à Assassin's Creed II/B/R, ou je m'amusais beaucoup à restaurer la ville et à débloquer de l'équipement, ici, j'en ai jamais eu rien à foutre car le jeu ne met absolument pas l’intérêt d'une telle chose en avant. Ça sert à quoi d'avoir du fric dans ce jeu en fait ? Idem, les armes, elles servent à quoi ? Le système de combo à complètement cassé l’intérêt des armes, ainsi que la vie qui remonte à la Call Of Duty casse complètement l’intérêt d'upgrade l'armure (à vrai dire j'ai même pas regardé si c'était possible).



RESUMONS : Assassin's Creed III est un vrai désastre. Pas d'assassinat, des bugs partout, une écriture ATROCE et chiante, un Boston/New York a 3000 lieux de la réalisation d'une Venise ou d'une Rome, un héros qui reste un gamin débile pendant tout le jeu, l'inutilité des quêtes annexes et de Frontier, et j'en passe et j'en passe...

Il ne reste à sauver que les animations et les détails propres aux personnages, les batailles navales, vraiment bien foutues, ainsi que l'OST. Les batailles rangés quant à elles sont franchement pas folichonnes.

Je suis écoeuré de voir ce que la série est devenue, j'avais placé beaucoup d'espoir dans ce Assassin's Creed 3, mais tout ce que j'en tire après une bonne 20ene d'heure, c'est de voir une série qui s'est faite complètement massacré, que ce soit en terme de qualité d'écriture que de ligne directrice dans le gameplay.

Ubisoft, vous n'avez pas le choix, soit vous pondez un 3.5 digne d’intérêt mais vu le carnage de la ligne scénaristique du 3 ça va franchement être dur de redresser le tir, soit faut passer tout de suite au 4 car c'est pas possible. Et je sais même pas comment certains peuvent mettre 9/10, ou voir la plupart des magasines pétés le 16/17 sans problème. Ont-ils vraiment joué au même jeu ? Ont-ils vraiment trouvé l'histoire de Connor intéressante ?

Je me pose quand même des questions sur ce qui amuse les gens dans les jeux vidéos aujourd'hui, j'ai du raté une étape.