Atelier Yumia m’a laissé un sentiment étrange, comme si Gust cherchait à réinventer la série sans vraiment oser la trahir... Se retrouvant alors dans une entre deux étranges, qui ne lui permet pas d'assumer pleinement ces choix!

C’est un jeu qui respire la curiosité, l’envie de repartir à zéro, de faire autre chose qu’un simple atelier décoré de fleurs pastel. On sent une vraie volonté de mêler exploration, mélancolie et alchimie, de donner du souffle à un univers qui s’était parfois un peu enfermé dans sa propre douceur. Et à ce niveau, c’est plutôt réussi... Donc je me suis laissé séduire par la proposition et j'ai vraiment cru que j'allais être sur sacré renouveau!


Donc déjà on a cette atmosphère...

Une terre brisée, pleine de souvenirs dispersés, des zones corrompues à purifier, une héroïne qui cherche à comprendre ce qu’elle a oublié… Tout est baigné dans une lumière douce-amère, entre rêverie et désolation. On passe beaucoup de temps à se promener, à découvrir des fragments de mémoire, à sentir le poids d’un monde qui a vécu. L’idée de pouvoir installer de petits ateliers un peu partout, de fabriquer en pleine nature, apporte une vraie sensation de liberté.

Le jeu essaie d’élargir le champ d’action sans rompre avec son identité, et ça marche plutôt bien. Du moins sur le papier...


Car la boucle de gameplay est non seulement terriblement répétitive... Ce qui est plus qu'un comble pour un monde ouvert, mais en plus on nous jeter sur un terrain de jeu, très grand et terriblement vide!

C'est un mauvais monde ouvert d'il y a dix ans... Franchement c'est plutôt dur à encaisser et j'avoue d'emblé de pas avoir eu la patience de tous en découvrir, tellement que l'ennuie m'a gagné.


Les personnages, quand à eux, ne sont pas forcément profonds, mais ils ont une chaleur immédiate. Yumia est attachante, ses compagnons aussi, et la dynamique de groupe fonctionne grâce à des dialogues simples, humains, qui respirent l’aventure partagée. On sent que le jeu veut qu’on se repose sur ces liens plus que sur une intrigue dramatique. Et c’est plutôt malin, car c’est souvent là que la série a été la plus sincère.

J'ai d'ailleurs l'habitude de souffler lors de dialogues entre personnages dans ce genre de JRPG, car toujours très vide... Je ne dis pas que ce n'est pas le cas ici, c'est creux et vide, sans parler de leurs charadesign assez douteux... Mais c'est la synergie qu'il y a entre eux qui fonctionne plutôt bien et qui donne envi, un minimum de s'intéresser à eux.

Rien de révolutionnaire, rien de bien marquant, mais c'est suffisant.


L’alchimie reste le cœur du jeu, bien entendu, mais elle évolue dans un sens qui m'a bien surpris.

On peut créer plus facilement, un peu partout, et la mécanique est plus fluide, même si elle perd en complexité. Pour un nouveau joueur, c’est une bénédiction. Pour un vétéran, un petit crève-cœur. Le système semble taillé pour la souplesse plutôt que pour la profondeur, et on comprend pourquoi certains fans ont eu l’impression qu’on leur retirait un peu de leur magie.

Mais laissez moi vous poser une question... C'est quoi un vétéran de la série Atelier?... Parce que pour le coup, l'alchimie n'a jamais vraiment été compliqué... Jamais je ne me suis perdu, même lorsque les menus étaient catastrophique, alors pourquoi?

Pourquoi simplifier à outrance?... Parce qu'ici, je trouve qu'on y perd terriblement en coeur et en mécanique, pour pas grand chose... J'ai même eu la surprise de me rappeler qu'on était sur un jeu, ou je pouvais crafter des trucs avec de l'alchimie, tellement que ce n'est pas si central que ça!


Les combats vont dans le même sens, plus dynamiques, plus immédiats, mais moins tactiques aussi. Le plaisir y est, mais il s’épuise vite...

En mode normal, j'ai roulé sur tous les défis, sans y faire attention, en bourrinant les boutons et en appuyant machinalement sur des techniques... Faisant un beau feu d'artifice à l'écran, mais quand même terriblement vide sur le long terme.

S'il suffit d'esquiver quelque AOE et appuyer bêtement sur tous les boutons, sans combo et rien d'autres à se mettre sous la dent c'est quand même un peu dommage... Dommage, car au fond, j'ai voulu aimé ce système, avec le déploiement des troupes en rond au tour des cibles. C'est excellent et on peut très vite voir tous les éléments qui nous intéresses. Je ne serais vraiment pas contre retrouver cette vue à l'avenir, mais avec peut être un peu plus de challenge et de choix à faire dans les combats.


Techniquement, c’est difficile de fermer les yeux. Le jeu souffre d’optimisation, surtout sur Switch et je ne parle pas de la catastrophe sur SteamDeck avec des textures floues, du clipping, et des ralentissements fréquents. Certains lieux semblent avoir été pensés avec plus d’ambition que de moyens, et l’on ressent parfois une impression de grand flou. Rien de dramatique, mais dans un monde qui se veut si contemplatif, ces accrocs finissent par peser.

Je ne m'attarde d'ailleurs quasi jamais sur la technique, mais ici, j'avoue que ça a pu être un poid, surtout dans les phases d'explorations et sur certains combats un peu trop chargés...


Revenons d'ailleurs sur l’exploration, si séduisante au départ, finit elle aussi par se répéter. On découvre, on purifie, on ramasse, et on recommence. Les premières heures sont correctes, les suivantes installent une forme de routine. Ce n’est pas désagréable, mais le rythme devient mécanique, presque forcé. On sent le potentiel d’un monde ouvert sans la densité qui devrait l’accompagner.

Et pourtant, malgré tous ces défauts, Atelier Yumia garde une aura particulière. Il y a une sincérité dans son écriture, une tendresse dans sa musique, un sens du calme qui rappelle pourquoi cette série a toujours eu ses fidèles. Le jeu ne révolutionne rien, mais il ose changer de ton, aborder la mémoire, la perte et le rêve avec un regard plus doux, presque fataliste. On ressort de là un peu frustré mais apaisé, conscient d’avoir vu un monde maladroit mais sincère, et une héroïne qui, à sa manière, a su redonner un peu de sens à ce qui semblait perdu.


C’est un Atelier un peu bancal, parfois beau, parfois creux, mais toujours plein de cœur.

C'est peut être pour ça que je veux bien lui pardonner et que je resterai quand même très curieux du suite, car il y a quand même une base intéressante, pour qu'on puisse y voir fleurir du bon!

KumaCreep
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs jeux vidéo de 2025

Créée

le 8 oct. 2025

Critique lue 9 fois

KumaCreep

Écrit par

Critique lue 9 fois

Du même critique

Gintama
KumaCreep
9

See You Space Samurai

J'ai entendu la sortie du derniers chapitre pour pouvoir enfin partager tous l'amour que je porte à cette série. Gintama, que j'ai dans un premier temps connu fin 2006 avec son adaptation animé, que...

le 1 sept. 2019

15 j'aime

Regular Show
KumaCreep
10

Mordecai et Rigby, mes potes...

Y'a un truc que je trouve insupportable chez les gens de SensCritique... Je consomme beaucoup de produit culturel, donc je passe beaucoup de temps sur ce site et je lis aussi beaucoup de critique...

le 19 oct. 2018

12 j'aime

3

Ōkami HD
KumaCreep
3

Le saint Okami ne m'aura pas conquit

J’ai pas tenu bien longtemps… Seulement 5h… Puis voici l’éternelle question, ais-je le droit de donner un avis car j’ai fait le choix de ne pas perdre encore 35h sur ce jeu? Je suis vraiment désolé,...

le 3 juin 2020

12 j'aime

7