Cette critique n'est pas une critique.
Le scénario des Souls est probablement une des choses les plus compliquées existantes dans l'univers vidéoludique. C'est tout un jeu qui se joue dans le jeu pour deviner qui est qui, pourquoi lui est là, quel est cet univers et pourquoi diable vous mourrez sans cesse. Et ce jeu se fait en prêtant attention au moindre détail qui vous est offert. Des descriptions jusqu'aux décors. Il faut chercher, deviner et interpréter. Je remercie énormément la chaîne de VaatiVidya qui fait un boulot monstre sur chacun des opus pour tenter d'abattre ce travail à notre place. J'utiliserai parfois plusieurs de ses interprétations à lui tout en excluant celles un peu excessives, mon seul but étant de rassembler l'important des informations concernant le troisième volet afin de vous décrire l'histoire du jeu (parce que j'ai que ça à faire). Quatre petites règles avant de commencer :
1 - Le temps est une chose relative dans l'univers des Souls. Un siècle = un millénaire, une semaine = une heure, quelques secondes = trois minutes et trois minutes = un millénaire. Vous êtes paumés ? Les développeurs aussi.
2 - L'histoire diffère sur certains points selon l'opus de la série. Et bien que je donnerai plusieurs informations relatives à Dark Souls 1, nous nous concentrerons donc surtout sur Dark Souls 3 ici, presque sans les DLC.
3 - Je ne prends pas en compte Dark Souls 2. Si vous êtes nouveau dans cette série, sachez que cet opus n'a pas été réalisé par Miyazaki et change presque totalement de monde et d'enjeux. À l'inverse, le 3 est la suite directe du 1.
4 - Il y aura probablement des manques, cette tentative d'explication porte bien son nom et n'a pas pour but d'être exhaustive. Il pourrait également y avoir des erreurs, et j'invite les courageux (tarés) qui liront tout ça à me les signaler afin de parfaire mes propres connaissances de cet univers.
(Préparez-vous, et sachez que j'écris cette critique d'un seul trait.)
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Au commencement, il n'y avait pas grand chose
En fait ça commence y'a méga longtemps, et le monde c'était que de la caillasse avec des arbres géants où habitaient des dragons géants en pierre, le tout entouré de brume et sans soleil. C'est l'Âge des anciens. Sauf que le feu est apparu (le feu dans Dark Souls c'est la base de la vie, de la puissance et la raison d'être de la plupart des races de cet univers), que quatre âmes extrêmement puissantes en ont été tirées et que certains êtres vivants rampants jusqu'alors sous la surface en ont profité pour s'en emparer et devenir des seigneurs. Il y avait Nito, le premier mort (un squelette géant). Puis La sorcière d'Izalith et ses filles du chaos, un clan de pyromanes uniquement constitué de femmes qui inventent la pyromancie (magie de feu et d'explosion avec quelques dérives comme la possibilité de créer du gaz toxique ou encore de suer sa race). Et enfin le seul qui nous intéresse : Gwen. Le seigneur solaire avec des chevaliers solaires à son service et qui fonde tout un culte autour du soleil (parce que soleil, feu, il fallait y penser). Vous pensez que c'est des humains, mais que nenni ! Ils appartiennent à une race à part qu'on va appeler la race des Dieux. C'est comme les humains, mais c'est basiquement immortel et ça peut être jusqu'à trois fois plus grand. Un quatrième filou (nommé "pygmé") est cependant parvenu à arracher la quatrième âme, qui était un peu étrange et qui fût nommée "l'âme sombre" (Dark Souls, voilà pour le titre). Et ce filou, c'est l'ancêtre des humains. Il est très important dans Dark Souls 1, mais on parle ici du 3 (je reviendrai un peu sur lui plus tard).
Bref, les 3 seigneurs décident de faire la guerre aux dragons pour choper leurs territoires. Chacun y va de son petit coup de pouce : Gwen et ses chevaliers les pulvérisent en leur balançant des lances de foudre, Izalith et ses copines brûlent les grands arbres dans lesquels ils habitaient et Nito répand chez eux les graines de la maladie et de la mort. Et ils gagnent, notamment grâce à la trahison de Seath l'écorché, un dragon albinos, aveugle et surtout sans écailles (ce qui, contrairement aux autres dragons anciens, le rend tout à fait mortel) moqué par ses frangins. Gwen devient le seigneur du monde et fonde la légendaire cité d'Anor Londo, la sorcière d'Izalith fonde la contrée… d'Izalith (oui oui) qui devient automatiquement le berceau de la pyromancie et Nito joue un peu l'administrateur des morts dans sa caverne. Ah oui, et Gwen il file un titre de duc à Seath pour pas faire le bâtard. Seath décide de passer sa vie dans son château de duc afin de trouver le secret de l'immortalité à l'aide d'un cristal bizarre et d'écailles de dragons (il fini par devenir cinglé d'ailleurs), et surtout il créée la magie (la vraie, un art distinct de la pyromancie), mais les Dieux ils aiment pas trop ça alors ils utilisent des miracles (troisième et dernier art distinct qui se concentre sur des trucs de paladins comme le soin ou les attaques de foudre). Les dragons, eux, vont se planquer dans différents endroits et leur noble espèce évoluera dans tous les sens pour donner une multitude de sous-races. Et les dragons anciens à l'origine de toutes ces races (les vrais, ceux qui régnaient autrefois sur le monde) ne sont plus qu'au nombre de deux, en comptant ce traître de Seath. Tout va bien, c'est désormais l'Âge du feu pendant une période... indéterminée, mais extrêmement longue (souvenez-vous, le temps est relatif).
L'âge des Dieux, AKA l'Âge d'or, comme dans Berserk
Ici, Gwen a eu plusieurs enfants dont on ne connaît pas vraiment la mère. Ils formeront la "vieille lignée royale" et seront dès à présent les dieux de ce monde. Le premier fils de Gwen était un tueur de dragons exceptionnel et un dieu de la guerre, vénéré par les chevaliers solaires. Pour son nom… il se trouve qu'il existe un autre dieu de la guerre qui s'appelle Faraam et qui a son propre ordre de chevaliers. Et tout indique qu'il s'agit du même dieu en réalité. Puis il y a eu la première fille, Gwenevere, que Gwen a élevée au rang de déesse-mère et de la fécondité, adorée du peuple et vénérée partout. Et enfin le plus important, celui qui régît tout dans Dark Souls 1, le Soleil Noir Gwendolyn. Oui oui c'est un mec, mais il est né sous le signe de la lune et donc il a été élevé comme une fille et... écoutez, c'est basiquement une femme, mais il a un pénis. Et des serpents à la place des jambes. Bref, sachez juste que Gwendolyn a toujours été ignoré par son père, à tel point qu'aucune statue n'a été érigée en son honneur. Il est et restera pourtant le plus fidèle de la famille, demeurant comme le dernier gardien de la légendaire Anor Londo dans le premier opus et mettant en place tous les évènements de ce dernier afin de poursuivre l'Âge du Feu. Sa fascination pour le soleil est telle que son masque/casque... ben, regardez par vous-mêmes quoi…
Les humains, eux, fondent leurs propres contrées et royaumes ainsi qu'une religion pour vénérer les dieux : la Voie Immaculée. Ses représentants sont des clercs, ils utilisent des miracles et c'est que ça commence à ressembler à un vrai monde de fantasy tout ça.
Le Feu se meurt
SAUF QUE, vient l'évènement qui démarre l'histoire de toute la saga, le pilier du scénario et ce qui confirme la règle que rien n'est éternel : Le Feu se meurt. On prévoit un bon gros retour aux ténèbres originels enveloppant autrefois les territoires des dragons, et Gwen ne le supporte tout simplement pas. La sorcière d'Izalith tente une expérience pour régler le problème : elle consume son âme de Seigneur dans le but de créer une nouvelle flamme primordiale ! Bonne nouvelle, elle réussit effectivement à créer un nouvel équivalent au Feu : le Feu du Chaos. Mauvaise nouvelle, cette connerie porte bien son nom. L'expérience ravage la contrée d'Izalith en la baignant dans les flammes, donne naissance aux démons de cet univers et transforme la sorcière Izalith elle-même en foyer du chaos, dans les tréfonds de ce qui devient "Izalith la perdue". Bref, ça arrange pas tellement le problème de base, et Gwen il l'a mauvaise. Tellement qu'il préfère se sacrifier pour prolonger un peu le feu, histoire que son âge prenne pas fin tout de suite. Les âmes peuvent alimenter le feu, et les âmes exceptionnellement puissantes comme la sienne peuvent empêcher la fin de l'âge du feu. Il devient ce qu'on appelle un Seigneur des Cendres, un être d'une puissance monumentale, et dont la mort alimente ledit âge du feu. Et il y en aura beaucoup après lui. Petite anecdote, ses chevaliers l'ayant suivi se sont fait brûler par la réalimentation du feu et sont devenus des corps vides parcourant le monde, leurs armures noires de suie. Pendant ce laps de temps, son premier fils décide de le trahir pour rejoindre le camp des dragons, qui attendent patiemment la fin de l'âge du feu pour revenir. La raison ? On en sait fichtre rien, mais on peut facilement imaginer qu'il voyait d'un mauvais œil son père jouer au tyran qui refuse que le monde lui échappe. Du coup, le premier fils, on détruit toute trace de son existence. Les statues, les documents le mentionnant, absolument tout. Il fût littéralement rayé de l'Histoire.
Pendant ce temps, chez les humains, une malédiction sévit : la malédiction des morts-vivant, dont les victimes portent une marque noire. Ça fait quoi ? Quand tu meurs, tu retourne au dernier feu de camps auquel tu t'es reposé. Ça a l'air cool ? Ça ne l'est pas. Petit à petit, tu dépéris et deviens de plus en plus une carcasse. Une sorte de cadavre ambulant qui attaque tout ce qui bouge et perd son humanité. Attention cependant, il faut que ces feux de camps soient composés d'ossements d'autres morts-vivants, afin de réellement en faire des sortes de "temples-relais" de la première flamme. La Voie Immaculée décide de glorifier les mort-vivants les rejoignant pour en vérité les envoyer dans des missions suicides à la recherche d'artefacts légendaires (oui, le but est juste de s'en débarrasser). Les mort-vivants peuvent également régénérer en buvant de l'estus, un genre de sirop d'érable (vos potions de vie dans les jeux). Ah oui, et chaque fois qu'ils meurent, ils alimentent un petit peu le feu. Parce qu'ils sacrifient leur âme à leur échelle. Du coup, on se dit que papa Gwen est peut-être derrière tout ça et qu'il a manigancé cette malédiction pour forcer les humains à garder son âge intact sans même qu'ils le sachent, ces derniers alimentant le Feu à chaque nouvelle mort. Surtout que Gwen sait que l'âge des ténèbres sera l'âge des humains, l'âge du feu étant aussi l'âge des Dieux (je vous parlerai un peu de l'ancêtre des humains plus tard). D'une pierre deux coups comme dirait l'autre, quel enfoiré quand même.
Tout ça, c'était les explications de la base de la base. Maintenant, on passe aux informations relativement relatives à Dark Souls 3 (parce que jusque-là, c'était quasiment exclusivement du Dark Souls 1, sinon pour Faraam). Et ça inclura des informations relatives à Dark Souls 1 également. Gwendolyn décide de créer l'ordre des lames de la lune noire, des chevaliers dont le but est de traquer les ennemis des Seigneurs et de protéger les Seigneurs des Cendres. Ils doivent aussi punir les offenses, protéger les membres de la voie immaculée et des fois ils font le café. Et des Seigneurs des Cendres, y'en a eu plein. Ils se sont succédé depuis la mort de Gwen pendant des millénaires/siècles/minutes, tous à des âges différents en se sacrifiant au final pour alimenter le feu. Gwendolyn dirige un peu le monde dans l'ombre, accomplissant la volonté de feu son père bien aimé (hohoho), et prenant soin de sa petite sœur adorée Yorshka. Yorshka on sait pas trop qui est sa mère... ni même son père en fait, on soupçonne ce coquin de Seath quand même, parce qu'elle a des écailles et une queue de dragon similaire.
Quant à Gwenevere, elle est partie dans le royaume de Lothric. Une nation assez sympa aux chevaliers maîtrisant la foudre et dont le sport national est le massacre de dragons. Dans quel but ? Se marier avec son souverain, Oceiros, afin de lui donner une progéniture capable de devenir un seigneur des cendres et d'alimenter à nouveau l'âge du feu dans un futur proche (ou pas, souvenez-vous, temps relatif). Elle lui fait trois gosses : deux garçons et une fille. Le premier fils, c'est Lorian, l'épéiste vedette du royaume tellement fort qu'il a déjà affronté un prince démon, et que sa lame est restée à jamais imbibée de flammes. Le second fils, c'est Lothric. Il est faible et maladif (il ne peut même pas marcher tout seul), mais est un lanceur de miracle prodigieux. Et c'est lui qui est destiné à devenir Seigneur des Cendres ! Quand à la fille, elle s'appelle Gertrude (pauvre gosse) et ce serait une ange... ou peu s'en faut. Non non, pas une ange au sens figuré, une vraie ange. Avec des ailes, des plumes et tout le tintouin. Gwenevere va jusqu'à créer une religion basée sur les anges pour convaincre la population du bien fondé de ses idée de sacrifier leur prince, et encore et toujours afin de vénérer le soleil. Ah oui, et ces gros tas en sont le bras armé. Bref, les machinations de Gwendolyn se passent bien, sa complice Gwenevere assure dans son royaume (qui paraît immense et majestueux, mais on sait tous que c'est un patelin à côté d'Anor Londo) et tout devait se dérouler comme prévu. Mais c'était sans compter sur le petit fils de pute du jeu, le grand méchant, celui que vous affronterez la première fois sans même faire attention à quel point il est important, j'ai nommé le tuteur du prince Lothric, Sulyvahn. Je reviendrai sur ce type juste après.
Et vient l'Âge des Seigneurs sans trône
Tout ce qui importe ici, c'est que le tuteur de Lothric (Sulyvahn) le convainc de ne pas se sacrifier pour le feu et de laisser les Dieux se démerder dans leur coin. Résultat ? Guerre civile, qui sévit toujours dans le jeu d'ailleurs. Guerre civile entre les anges de Gwenevere cherchant à ramener Lothric à la raison et les chevaliers ultra badass de Lothric, fidèles à leur prince. Gertrude est capturée par les fidèle du tuteur résidant dans les grandes archives et est mise en cage au sommet desdites archives (Qui culminent quand même au dessus du château, voyez plutôt. Un patelin tout de même à côté d'Anor Londo). Le roi Oceiros, lui... et bien il est tellement fasciné par les dragons qu'il a décidé d'en devenir un, aveugle et albinos comme Seath (car on utilise sa magie et ses recherches, les trucs reliés à Seath dans ce monde valent une fortune pour les mages). Il donne même naissance avec Gwenevere à un dernier enfant invisible qu'il appelle "Ocelotte" et qui serait destiné, selon lui, à devenir l'héritier des dragons anciens. Bref, il perd la boule, passe son temps dans ses jardins et on finit donc par l'appeler le "roi illuminé". Gwenevere, elle, s'exile une dernière fois.
Lothric ayant refusé de se sacrifier, Lothian accepte de porter avec lui sa "malédiction", c'est à dire son rôle de Seigneur des Cendres... ce qui fait de lui un légume. Un légume qui peut quand même se battre. Et qui se téléporte. Dans tous les cas, ils refusent d'aller alimenter le feu et ce dernier se meurt comme pas possible. En fait, le Feu se meurt tellement qu'on doit augmenter la quantité de combustible afin de le sauver. Et on décide de faire la pire chose possible : on sonne une cloche géante capable de ranimer les Seigneurs des Cendres d'antan, tous de différentes époques, afin de les rappeler et de leur demander de se sacrifier une seconde fois. Ludleth de Courland , Aldrich, le Saint des profondeurs, la légion des morts-vivants de Farron, (surnommé les veilleurs des abysses) et enfin Yhorm le géant, seigneur solitaire de la capitale profanée. Sauf que rebelote, à part Ludleth qui se rend directement à Lige-Feu (un sanctuaire destiné à faire le rituel de maintient du feu, le HUB de Dark Souls 3) pour attendre son second sacrifice (car c'est un homme d'honneur, né petit dans ce monde mais souhaitant le quitter dignement), ces messieurs ne compte pas DU TOUT aller brûler leurs puissants culs à nouveau, même pour sauver l'Âge du Feu. Du coup, ils désertent leurs trônes et se trouvent désormais dans leurs domaines respectifs. Chacun a ses raisons, et je parlerai de chacun d'eux en temps et en heure.
Avant de s'exiler, Gwenevere a fait une toute dernière chose cependant ; elle a disposé de puissants anneaux dans un immense cimetière au pied du Royaume, afin que des Morteflamme puissent en bénéficier.
C'est quoi des morteflammes ?
Et bien il se trouve que la rébellion d'un Seigneur des Cendre n'est pas un imprévu, et que des morts-vivants existent spécialement pour les traquer et les ramener bon gré mal gré sur leurs trônes à Lige-Feu. Ces morteflammes sont des humains revenus d'entre les morts, donc des mort-vivants. Mais ils ne craignent pas les effets négatifs subis par ces derniers, car ils ne portent pas la marque noire, symbole qui en fait une malédiction ! Pas de décomposition, pas de transformation en carcasse, à moins d'accepter que l'une d'elles te pose sa marque noire. Bref, c'est ultra cool, même si on finit souvent fou à force de mourir. Les morteflammes apparaissent quand les Seigneurs "désertent leurs trônes" (quand ils décident de ne pas s'y rendre plutôt), ce qui vient justement d'arriver. Et bien sûr, comme ce sont des morts-vivants, ils apparaissent dans le cimetière. C'est d'ailleurs là que commence le jeu, à l'aube de votre grande mission.
Parce qu'à toute bonne histoire, il faut un bon méchant
Sulyvahn c'est qui ? Sulyvahn, c'est celui qui, en faisant ses conneries, a provoqué les évènements du jeu. Retour à Anor Londo, avant la guerre civile et alors que tout allait bien. Sulyvahn est un puissant mage, né dans le monde peint d'Aryamis (renommé Ariandel depuis... oui il y a des mondes qui naissent des peintures, on peut aller dedans au travers de leur toile et c'est cool). Sauf que Sulyvahn, il a de grandes ambitions. D'ÉNORMES ambitions. Le monde peint d'Ariandel (qui fait le premier DLC de Dark Souls 3, "Ashes of Ariandel") est normalement destiné à accueillir les âmes en peine en provenance du vrai monde réel, des êtres ayant tellement souffert durant leur vie qu'ils ne cherchent plus qu'un coin où se reposer et oublier les vicissitudes de l'existence. Sulyvahn se rend compte que c'est un peu pourri pour réaliser ses rêves, et il quitte son lieu de naissance pour voyager dans le vrai monde. Il se rend un jour dans la capitale profanée alors en ruines (dont je parlerai dans le paragraphe consacré à Yhorm), une ville planquée sous terre et dont les habitants ont été exterminé par la Flamme Profanée. La flamme profanée c'est quoi ? Tout comme le Feu du Chaos créé par Izalith, il s'agit d'un équivalent du Feu apparu au tout début. Et tout comme le Feu du Chaos, la Flamme Profanée a quelque chose qui déconne par rapport au Feu de base. En effet, elle avale le coeur de ceux l'approchant un peu trop et abrite littéralement les abysses. Et c'est quoi les abysses ? Quelque chose d'extrêmement important dans la série des Dark Souls. On va faire simple, les abysses c'est une déformation des ténèbres, quelque chose de tellement sombre et malsain qu'elles absorbent le feu et corromps tout ce qui s'y frotte trop (bref, le "mal" à l'état brut dans le monde des Souls). La Flamme Profanée avait alors décimé toute la capitale (je tenterai de vous raconter pour Yhorm), et Sulyvahn a eu la bonne idée d'y plonger son espadon, créant ainsi l'espadon profané. Sa vie est plus ou moins floue. Il a rejoint l'ordre de la lune noire, sous les ordres de Gwendolyn. Bien qu'une partie de ses pouvoirs lui venaient de la lune (les pouvoirs que te filent Gwendolyn quand il t'embauche quoi), on le soupçonnait d'utiliser également beaucoup de magie. Mais Sulyvahn est un fils de pute et un salopard ambitieux, dont l'objectif est à la mesure du personnage : renverser les Dieux. Il gravira les échelons au sein d'Anor Londo jusqu'à atteindre un statut assez élevé pour accomplir sa trahison. Un jour, Gwendolyn tomba gravement "malade", au point qu'il ne pouvait plus diriger les lames de la lune noire. "MALADE", on pense surtout que Sulyvahn l'a empoisonné à l'aide des diacres des profondeurs (je reviendrai sur eux quand je parlerai d'Aldrich).
La lourde responsabilité de diriger les lames de la lune noire retomba donc sur sa naïve et gentille petite sœur, Yorshka. Mais Sulyvahn s'arrogea le titre de "Grand Maître" de leur ordre, et fît emprisonner la pauvre fille au sommet d'une tour totalement inaccessible. Il en profita également pour prendre le contrôle d'Irithyll de la Vallée Boréale. Une légendaire cité jouxtant Anor Londo. Petit bonus, il semble que Sulyvahn ait la possibilité, au travers de ses yeux, de transformer les gens en monstres fous sanguinaires, un peu comme ça, comme ça ou encore comme ça. Car oui, quiconque plonge son regard dans le sien est pris de vision d'horreur, jusqu'à ce que folie s'ensuive. Et la flamme profanée contenue dans son espadon n'y est peut-être pas pour rien. C'est ce qu'il fît avec les habitants d'Irithyll, en plus de réduire la plupart en esclavage. Il captura également une des filles de Gwenevere (dont nous ne connaissons ni l'identité ni la vie) pour en faire sa danseuse. Il éprouvait une fascination malsaine pour elle, et lui donna son œil dans lequel la gamine plongea son regard. Ce qui la rendit totalement folle et fusionna son armure avec sa peau, la transformant en une tarée tueuse agonisante lui obéissant sans sourciller. Bref, et Gwendolyn dans tout ça ? Agonisant, il ne pu se protéger de ce que Sulyvahn lui réservait : Aldrich, le Saint des Profondeurs, cherchait à ce moment à dévorer les Dieux pour satisfaire son horrible appétit (nous reviendront là-dessus également). Le Grand Maître amena celui qui sera désormais connu sous le nom du "Dévoreur des Dieux" dans la cathédrale où résidait Gwendolyn, afin de provoquer l'impensable. Affaibli, il se sacrifia en se laissant dévorer pour sauver sa petite sœur de ce funeste destin. Bon, là sur le papier ça a pas l'air mais c'est ultra-triste donc vous pourriez au moins faire semblant... bref, Sulyvahn devînt le tyran qui enferma Yorshka. Et il reproduit la même chose qu'il avait faite à la fille de Gwenevere à une autre personne, nommée Vordt le "Chien de la Vallée Boréale", afin d'en faire le gardien de cette dernière, et il lui confia son autre oeil. Il envoya en plus de ça plusieurs de ses chevaliers (à qui il fît plus ou moins la même chose) à Lothric, afin de "garder un œil" sur la situation (hahaha je suis horrible). Voili Voilou pour cette ordure. Et vu qu'on parle d'Aldrich... on va parler d'Aldrich.
Aldrich, ou l'obésité morbide vue autrement
Il existe une cathédrale nommée la "Cathédrale des profondeurs". Un lieu de culte pour vénérer le feu, le soleil, les Dieux, bref, la normalité de la religion, ainsi que pour y enfermer les atrocités venues... des profondeurs, c'est bien, vous suivez. Ses diacres sont présents un peu partout, notamment à Anor Londo où ils jouent un rôle d'autorité spirituelle au service du Feu et des Dieux. Et puis un vénérable clerc du nom d'Aldrich fît son apparition. Aldrich il mangeait des humains, tellement qu'il a fini par bouffir comme un porc qu'on engraisse, tellement qu'il devînt cette masse noire informe assez dégueulasse, tellement qu'il absorbait ce qu'il mangeait. Il prît rapidement le contrôle de la cathédrale des profondeurs, et modifia petit à petit les pages des tomes divins utilisés par les diacres pour les remplacer par des extraits d'ouvrages parlant des abysses. Ils finirent certes plus puissants que jamais, mais corrompus. Et totalement dévoués à leur seigneur de la gloutonnerie aussi.
Aldrich fût finalement enfermé avec eux au sein de la cathédrale, où l'on décida qu'il deviendrait un Seigneur des Cendres. On lui acheminait même des sacrifices depuis un village proche, dont ses fidèles prirent le contrôle, afin de les mener à Aldrich pour qu'il les dévore. Un village si touché par la malédiction des morts-vivants qu'on finît tout simplement par l'appeler "le village des morts-vivants". Il se sacrifia finalement (ou fût forcé à se sacrifier) pour maintenir l'âge du feu, et son corps reposait désormais dans un immense cercueil au sein de la cathédrale. Sauf que, scénario, résurrection des seigneurs des cendres, et Aldrich il a moyen envie de mourir une nouvelle fois maintenant qu'il est de retour. Il dévora encore plus de monde, et devait probablement avoir une sorte de dette envers Sulyvahn, qui provoqua les évènements menant à sa résurrection. De plus, Aldrich était originaire d'Irithyll. De ce fait, il s'enfuit de son cercueil avant que le joueur n'y parvienne pour ramper vers la légendaire vallée boréale, et donc vers Anor Londo (le tout en laissant la garde de son cercueil et de la cathédrale des profondeurs à un de ses généraux, l'archidiacre Royce). Maintenant, les évènements se rejoignent, Gwendolyn maintenu captif dans la cathédrale par Sulyvahn qui cherchait à s'en débarrasser, et Aldrich qui avait soudainement décidé que seuls les dieux pourraient satisfaire son appétit (la raison est assez peu étonnante ; il fût déçu des réalités liées à son accession au rôle de Seigneur). Il dévora donc Gwendolyn, et prit une partie de sa forme ainsi que ses pouvoirs. En plus de cela, il semblerait qu'il ait la capacité d'obtenir des pouvoirs rien qu'en y rêvant, et qu'il pouvait prédire l'avenir de cette même manière. Il entrevît l'avènement de l'âges des eaux les plus profondes (imaginez une énorme montée des eaux), qui pourrait donc succéder à l'âge du feu et des Seigneurs sans trônes. Et c'est probablement ce que Sulyvahn voudrait également (il veut mettre fin à l'âge des Dieux, souvenez-vous). Concernant l'empoisonnement de Gwendolyn (sa "maladie"), il faut se dire que les diacres des profondeurs étaient très présents à Irithyll et Anor Londo, et qu'ils allaient donc pouvoir aider Aldrich et Sulyvahn de l'intérieur. C'est donc sûrement eux qui ont empoisonné le Soleil Noir, menant à sa mort. Voilà pour la plus grosse ordure de cette grande et triste histoire.
Il est à noter que, dans votre aventure, vous ferez la connaissance d'Anri d'Astora et d'Horace (le sexe du premier varie en fonction du vôtre pour donner l'inverse, mais on va dire ici que c'est une femme). Anri est une gentille morteflamme amicale et Horace son fidèle camarade qui ne parle pas beaucoup. Anri tient énormément à lui, car elle serait incapable d'accomplir son rôle seule sans son aide. Astora ? Une lointaine contrée habitée par des nobles, aujourd'hui disparue. Son rôle ? Et bien, le rôle des morteflammes : traquer les Seigneur des Cendres. Un rôle qu'elle prend énormément à cœur. Il faut savoir qu'un humain ne revient pas d'entre les morts sous la forme d'une morteflamme pour rien. Sinon vous, la plupart ont déjà une affinité avec un Seigneur des Cendres, ce qui explique leur motivation pour accomplir leur tâche et descendre ce dernier. Alors, quel est le lien entre Anri et Aldrich ? Quand Anri était petite, elle fût capturée et enfermée dans la cathédrale des profondeurs avec d'autres enfants, dans le but de satisfaire l'appétit monstrueux d'Aldrich. Par miracle, elle parvînt à s'en échapper avec un autre gosse qui s'appelait Horace. Les autres enfants n'eurent cependant pas du tout la même chance qu'eux. En grandissant, Anri (sachant qu'elle venait d'Astora) se mît en quête de cette légendaire contrée. Horace... on s'en fout un peu de lui, on sait qu'il tua un jour un méchant bourreau et qu'il s'empara de son armure qu'il fît sienne. Aldrich surnommé "le sinistre" par Anri finit par mourir en tant que Seigneur des Cendres, Anri et Horace mènent leur vie apparemment séparément et meurent à leur tour. Puis scénario, la cloche sonne, les Seigneurs des Cendres reviennent. Quand les morteflammes, dont elles, furent rappelées des morts à leurs tours, elle décida de répondre volontiers à l'appel pour aller traquer Aldrich, coûte que coûte à l'aide de son fidèle compagnon. Pour se venger, pour venger les enfants morts et pour mettre fin à l'existence d'une abomination pareille. La suite, vous la vivrez dans le jeu. Et si je tente d'expliquer le scénario de Dark Souls 3, je tenterai de ne pas trop en dévoiler sur ce qui se passe réellement dans le jeu et que vous allez vivre (parce que le but est quand même que les rares péons venant ici en commençant le jeu puisse apprécier leur quête en connaissant simplement la base de tout ce merdier). Sachez juste qu'Anri n'est rien sans Horace, et qu'elle se sentirait incapable de porter une telle destinée seule. Aldrich la terrifie, et son traumatisme reste extrêmement vif.
Si tu plonges longtemps ton regard dans les abysses, les abysses t'enculent
On pourrait parler de Yhorm, mais la légion des mort-vivants de Farron, les Veilleurs des abysses, prendront plus de temps. ALORS il y a un personnage sur lequel tous les fans de Dark Souls 1 mouillent en entendant son nom, un chevalier ultra cool qui donne une armure non moins cool, c'est Artorias. Du temps de l'âge du feu, Gwen avait 4 chevaliers ultra forts. Ornstein le tueur de dragons, Ciaran la lame du Seigneur, Gough l'œil de faucon et enfin Artorias. Gough et Ciaran ne nous intéressent pas, rien à voir avec Dark Souls 3 et même dans le 1 ils étaient déjà useless. Ornstein, on suppose qu'il était le capitaine des 4 chevaliers. Il était un tueur de dragons légendaire lors de l'âge des anciens et, dans Dark Souls 1, a eu pour dernier rôle de garder la cathédrale d'Anor Londo au côté de Smough, le bourreau cannibale. Une tâche ingrate, mais qu'il remplira jusqu'au bout dans le premier opus jusqu'à se faire tuer par le joueur en défendant l'entrée de la chambre de Gwenevere. Mais souvenez-vous, les timelines changent selon le jeu. Dans Dark Souls 3, et bien nous apprenons que son maître n'est autre que le plus grand tueur de dragons au monde, le premier fils de Gwen (celui dont on ne sait rien car le CSA est passé par là). Quand ce dernier trahi son papa pour rejoindre les dragons, Ornstein était probablement déchiré entre deux choix. Suivre son devoir et sa loyauté, ou son maître et son cœur ? Cette fois-ci, c'est la deuxième option qui gagne. Garder la cathédrale avec Smough est non seulement déshonorant, mais ça n'a rien à voir avec le glorieux temps où il était le chevalier vedette tueur de dragons. Il laissa donc cette dernière, en ruines, permettant à Aldrich de s'y incruster et de dévorer Smough ainsi que Gwendolyn. Puis il alla rejoindre le pic du dragon ancien, une forteresse au sommet d'une immense montagne escarpée où pleins de dragons vivent, et où réside désormais le "traître". Il l'a affronté ou rejoint, peu importe, en compagnie d'autres tueurs de dragons, et c'est la fin pour lui.
L'histoire d'Artorias prend seulement place dans la timeline de Dark Souls 1, mais je vais quand même l'expliquer vite fait (parce qu'on est plus à ça près). Du temps où tout allait encore bien, on se rendît compte qu'une force obscure encore pire que les ténèbres, une déformation de ces dernières (les abysses, relisez le paragraphe sur Sulyvahn si votre mémoire flanche), était née à Oolacile. Un ancien royaume emprunt de magie, où est née une nouvelle forme de sorcellerie appelée "sorcellerie dorée" (qui se concentre sur la lumière et ses déformations ainsi que les illusions). On envoie Artorias, qui est le meilleur épéiste des chevaliers, pour arranger la situation. La légende raconte qu'il est parvenu à vaincre le monstre à l'origine de ce chaos, Manus, mais qu'il a péri lors du combat. La vérité est toute autre cependant, Artorias affronta bel et bien l'abomination à l'origine des abysses mais échoua pour devenir corrompu. Le joueur de Dark Souls 1 finit par voyager dans le temps et tue Artorias, avant d'aller poutrer Manus à sa place. Et ça rend très mal pour les dieux un échec pareil. Voyant que le héros ayant sauvé la situation était un grand anonyme ayant subitement disparu après son exploit (retour vers le futur, littéralement) et ne sachant probablement pas qu'il s'agissait d'un humain venu du futur, ils créèrent la légende selon laquelle Artorias vainquît les abysses en se sacrifiant. La même légende qui est racontée dans le futur duquel le joueur vient. C'est compliqué les voyages dans le temps. Bref, et Artorias avait un lien avec un petit louveteau nommé Sif qu'il sauva des abysses. Le louveteau grandira et gardera ensuite sa tombe pour l'éternité... ou peu s'en faut (il devient un boss de Dark Souls 1 qu'on pleure toujours en affrontant parce que WHO'S A GOOD BOY ???).
Et bien des siècles, des millénaires ou quelques secondes après lui (temps, relatif, tout ça) est née la Légion des mort-vivants de Farron, surnommés les "Veilleurs des Abysses". Ils résident dans le Bastion de Farron, un marécage absolument atroce qui met leurs compétences de survie à l'épreuve à chaque instant. La légion a il y a longtemps conclu un pacte, dans lequel ils acceptèrent de partager le sang du loup afin d'obtenir sa force. En gros, un loup de la même taille que Sif et qui partage son sang avec eux s'ils lui jurent allégeance. Et c'est grâce à ce pacte que la Légion est devenue un Seigneur des Cendres (oui oui, pas un veilleur en particulier, toute la légion). Et ces veilleurs des abysses, leur boulot, c'est de traquer les abomination issues des abysses et de les exterminer. Ils sont forts, très forts. Leurs techniques à l'épée sont directement inspirée de celles d'Artorias et ils savent utiliser des sorts mineurs extrêmement rapides. Plus encore, les lurons sont constamment prêts à raser un royaume entier si la moindre manifestation des abysses se fait sentir. Bref, c'est classe, c'est cool, c'est edgy et leur bastion de trouve à l'entrée des catacombes d'un royaume touché par les abysses ; Carthus. Alors oui, je disais que le temps dans Dark Souls était un sacré bordel, mais la géographie est à peu près le même délire. Vous croyiez qu'Irithyll jouxtait naturellement Anor Londo dans le premier opus ? On en entend même pas parler alors que la capitale des dieux est un level entier. Soit la timeline change également la position de certains lieux ou influence l'histoire de telle sorte que certaines constructions se fassent ou non, soit (attention c'est une théorie à la con que j'ai repêché quelque part) la flamme a littéralement rapproché les terres pour faciliter son sauvetage. On parle d'une entité quasiment vivante et apparemment divine après tout. Bref, Carthus, abysse, tout ça. Le grand seigneur de Carthus était Wolnir, un conquérant extrêmement célèbre qui défît les seigneurs indépendants de ces terres pour tout rassembler en un seul royaume. Le bougre était également cruel, n'hésitant pas à organiser des combats de gladiateurs morbides pour la simple jouissance de survivre à ceux se trouvant dans l'arène. Mais Wolnir craignait une chose par dessus tout ; la mort et les abysses dans lesquelles il plongerait une fois passé de vie à trépas. Et il sombra dans les abysses, jusqu'à probablement maudire son royaume entier une fois mort pour engendrer une armée de squelettes, et apprenant des techniques interdites du feu noir trop cool des abysses des ténèbres... enfin, voilà quoi. Du coup les veilleurs ont une bonne raison de veiller à cet endroit là. Sauf que les abysses finissent toujours, TOUJOURS par corrompre ce qui y touche trop longtemps. Et un jour est venu où le sang du loup se trouvant dans leurs veines ne suffisait plus à lutter contre. La légion sombra alors dans un combat perpétuel contre elle-même, les veilleurs s'entretuant et revenant sans arrêt à la vie. Mais qu'importe les conflits internes car, plus ou moins dans le même temps, ils furent quand même sacrifiés au Feu dans le cadre de leur rôle de Seigneur des Cendres. Les âges passèrent, Lothric refusa d'accomplir son rôle, scénario, résurrection des Seigneurs et les veilleurs revinrent à la vie quand la cloche sonna. Leur infinie lutte interne reprit son cours, les empêchant d'aller une nouvelle fois accomplir leur rôle de Seigneur des Cendres. Et ce combat éternel ne trouvera son terme que si une morteflamme s'occupe de les faire revenir sur leur trône. C'est à peu près tout pour eux, mais qu'en est-il de leur "Anri et Horace", de la morteflamme qui leur est lié ?
Faucon-du-Breuil, un chevalier dépressif que vous rencontrerez dès le début à Lige-Feu. Pessimiste sans autre ambition que de se plaindre de l'impossibilité de sa tâche, il tentera sans arrêt de vous décourager dans votre mission. Mais ne vous y trompez pas, il a fait partie de la légion des mort-vivants de Farron. Il a simplement déserté son poste avant que les pauvres diables ne finissent corrompus jusqu'aux os. Ils lui font un peu pitié, mais il n'a pas de quoi se vanter. La raison de son bannissement / sa désertion ? Deux choses ; d'une, sa technique de combat qui incluait un bouclier, et qui était contraire à celle utilisée par les veilleurs ou seule l'attaque et sa vélocité priment. De deux, sa quête personelle. Une quête personnelle qui fait partie de l'histoire même du jeu... non non non, pas son univers, celle que vous allez vivre. Oui parce que je vous raconte pas réellement l'histoire du jeu, je vous raconte les informations permettant d'appréhender l'histoire du jeu... même si découvrir ces information fait partie de l'histoire du jeu, et que je vous spoil dans un certain sens. On passe à Yhorm ? On passe à Yhorm, et je pourrais presque aller me coucher après.
Le géant au cœur fragile et aux pieds d'argile
Il y a fort fort longtemps, un grand conquérant pris le contrôle d'une capitale indépendante souterraine et de son peuple. Et ce même peuple demanda à un de ses descendants d'accepter le rôle de souverain de la capitale. Ce descendant, c'était Yhorm, qui en devînt le seigneur solitaire. Un géant qui jura de mettre sa force au service de ce même peuple, devenant leur lame et leur bouclier. Pour ce mystérieux conquérant, on pense surtout à Wolnir, qui mît autrefois une bonne partie du monde à genoux avant de sombrer dans les abysses. Laissant ses nombreux territoires sans souverains, les peuples auraient alors cherché de puissants dirigeants pour éviter le chaos. Pour revenir à Yhorm, il n'était pas vraiment aimé de ses sujets, ces derniers jouant d'hypocrisie à outrance en l'appelant "Seigneur" tout en le dénigrant. Il faut savoir que les géants ne sont pas appréciés dans ce monde, souvent réduits en esclavage et servant aux basses besognes des autres peuples. Afin de leur prouver sa bonne foi et sa loyauté, Yhorm leur donna alors la seule arme capable de le mettre à genoux ; un espadon des tempêtes. Une puissante épée renfermant la puissance du vent, et se révélant mortelle pour les géants.
Seulement, un jour vînt où Yhorm perdît un être cher, qu'il fût incapable de défendre. Il abandonna alors son légendaire et immense bouclier pour rajouter une seconde poignée sur sa gigantesque machette, ne voyant plus l'intérêt de se protéger ou de protéger les autres. Et comme sa vie n'était pas encore assez pourrie, des femmes descendantes d'un ancien oracle firent leur apparition dans sa cité et déclenchèrent dans la capitale l'apparition de la Flamme Profanée. Un autre équivalent du feu, en laquelle sommeille les abysses et avalant le cœur de ceux la touchant (et celle dans laquelle, longtemps après, Sulyvahn viendra tremper sa lame). Les femmes se transformèrent en abominations à tête de main, mais continuèrent leur petite vie tranquille comme si de rien n'était. Yhorm prend alors la décision de devenir un Seigneur des Cendres, ayant une âme monumentale à offrir et souhaitant probablement éteindre la flamme profanée sommeillant dans sa capitale. Mais elle ne s'éteignît pas, et au contraire brûla l'intégralité de la ville et de ses habitants. Les âges passèrent, la cloche sonna, et Yhorm revînt d'entre les morts. Mais pourquoi irait-il se sacrifier une seconde fois, maintenant qu'il n'a vraiment plus rien à sauver ? Les hypocrites l'ayant autrefois appellé "Seigneur" sont morts, et Yhorm ne désire apparemment plus rien, sinon rester assis à attendre qu'un protagoniste quelconque vienne le déloger de son trône.
Et il se trouve que Yhorm avait en vérité un second espadon des tempêtes. Une arme qu'il offrît à un ami cher, à qui il fît faire la promesse de venir le vaincre si jamais il manquait à son devoir. Et cet ami, c'est Siegward de Catarina. Surnommé le "chevalier onion" parce que... enfin, merde, ça se passe d'explications. Regardez donc ces élégantes courbures, idéales pour parer les coups d'épée. Cet empoté au cœur immense est la morteflamme qui est liée à Yhorm. Et celui qui, avec Anri et Horace, est le plus déterminé à arriver au bout de sa quête (soyez gentil par contre, filez lui un coup de main).
Iundex téléphonique
Un sixième ? Me serais-je gouré dans mes fiches ? Oui, oui bah non, le compte était bon. Presque bon. On a pas parlé de ceux qui échouent, les ratés, les losers, les grands oubliés de l'Histoire, comme ce bon vieux Iundex Gundyr. Iundex Gundyr était un champion incroyablement puissant. Si puissant qu'il rivalisait sans peine avec les Seigneurs des Cendres. Voyant que le feu se mourrait et ayant une âme apparemment monumentale à offrir, il décida noblement d'aller se sacrifier au sanctuaire de Lige-Feu. Mais il arriva trop tard. Et ce qu'il trouva ne fût qu'horreur et déception ; Un sanctuaire plongé dans les ténèbres, et dont le propre échec à faire sonner la cloche avait démarré un nouvel âge sombre. Un monde privé du Feu.
Il y sombra dans les abysses, sa colossale carcasse gardant désormais l'entrée des lieux. Par un miracle encore inexpliqué, sa carcasse échoua également dans une autre version du monde. Une version où la cloche sonna bel et bien, et où la traque des Seigneurs sans trône donnait encore un espoir de pouvoir empêcher l'extinction du Feu. VOTRE version du monde. Il obtînt alors un nouveau rôle ; tester les morteflammes se rendant à Lige-Feu, et ne laisser passer que ceux parvenant à le vaincre. Il fait donc aujourd'hui office de "Juge des Morteflammes" devant ce sanctuaire, son véritable corps perdu dans les ténèbres d'un monde qui ne devrait jamais voir le jour.
Londor, AKA le Mordor, comme dans Berserk
Bon bah tout ça c'est cool, mais du côté des humains ? Et du côté des humains portant la marque sombre plus précisément, que deviennent au final ces mort-vivants ? Le début de leur malédiction ne se passe pas trop mal, ils peuvent mourir autant de fois qu'ils le souhaitent qu'ils reviendront tout frais au feu de camps. Tout frais ? Pas pour longtemps. Plus ils meurent, plus ils perdent l'esprit, et plus ils deviennent des carcasses. Et les carcasses, le monde de Dark Souls en est rempli durant ces heures sombres. Ce sont des dégénérés fou furieux qui attaquent tout ce qui bouge, bref, des zombies badass qui se servent encore de leurs épées quoi. Pourtant, Dark Souls 3 nous apprend que toutes les carcasses ne finissent pas par perdre l'esprit, et qu'il existe même un royaume humain, plongé dans les ténèbres, et habité par des carcasses. Ce royaume, c'est Londor.
Retour en arrière, genre... très longtemps, du temps où Gwen, Izalith et Nito venaient tout juste de récupérer leurs âmes extrêmement puissantes. Vous inquiétez pas, ça a un rapport avec Londor et au final ça aura du sens. Le monde était alors une ébauche de caillasse et de brouillard noyée dans les ténèbres. J'ai dit qu'il y avait un quatrième filou qui était parvenu à s'emparer de l'âme sombre. Ce filou, je l'ai dit aussi, est l'ancêtre des humains. Plus petits que ses comparses, il ne fonda nul royaume, voyant que les Dieux avaient pris possession de la quasi-totalité du monde sans lui en affrontant les dragons. Il les jalousait probablement, mais que pouvait-il faire à l'aube de leur Âge ? La plupart des humains après lui acceptèrent de vivre sous les Dieux. Mais durant l'Âge des Anciens, il n'y avait pas que les dragons dominant la surface et les bipèdes rampants en dessous. Il y avait également des serpents. De très gros serpents, vivant dans les profondeurs. Nous en comptons deux très importants, des serpents primordiaux qui précèdent tous les Âges, deux entités immortelles qui tentent de manipuler l'Existence ; Frampt dit le "cherche-roi", et Kaathe dit le "cherche-ténèbres". Dans l'univers de Dark Souls, les serpents répondent à une symbolique très importante, celle de la créature qui voulait être un dragon, mais qui ne reste qu'un simple serpent, et qui tente donc d'avaler des proies plus grosses qu'elle (et qui représente également les morts-vivants, dans une moindre mesure). Cette symbolique nous vient directement d'eux. Mais ces serpents se sont séparés. Frampt a rejoint les Dieux, Gwendolyn, Gwenevere et tout son clan. Et lorsque le Feu se mourût dans Dark Souls 1, il viendra chercher le protagoniste afin de le manipuler aux côtés du Soleil Noir pour le pousser à sauver le Feu (et, à la fin, se sacrifier). Mais Kaathe, lui, viendra lui révéler autre chose. Il est le descendant du premier humain furtif, celui ayant récupéré le petit bout de flamme, il n'a donc pas à servir les Dieux et à sauver leur Âge alors qu'il pourrait débuter celui des Hommes en arrachant le feu à son écrin et en plongeant à nouveau le monde dans les ténèbres ! Du coup, choix cornélien de fin de Dark Souls 1, vous sauvez le Feu en mourant ou vous l'éteignez en devenant le dernier roi dans les ténèbres. Et dans Dark Souls 3, pendant que Frampt joue avec Gwendolyn et Gwenevere pour chercher des Seigneurs des Cendres, Kaathe réunit les humains mort-vivants devenus des carcasses et aidera trois sœurs à fonder un royaume pour eux. Le Royaume de Londor. Vous voyez que ça a du sens, non ?
Londor est dirigée par l'Église Noire, la religion vénérant Kaathe, et qui a été fondée par trois sœurs, toutes des épéistes tellement exceptionnelle que leur seul talent au combat a permis ce miracle. Friede, Yuria et Liliane. Nous ne savons rien sur Liliane, sinon qu'elle est la plus jeune de la fratrie. Yuria, elle, remplit son office au service de Kaathe en cherchant une carcasse qui pourrait devenir le roi de Londor, et arracherait le Feu à son écrin pour commencer l'Âge des ténèbres et celui des humains. Friede fait l'objet du premier DLC, "Ashes of Ariandel", dont j'éviterai de parler ici pour ne pas doubler la taille du paragraphe. Sachez simplement qu'elle est partie dans le même tableau qui a vu naître Sulyvahn afin de faire ses manigances. Bref, que peut-on dire d'autre sur Londor ? C'est sûrement noyé dans les ténèbres et les carcasses ont l'air de s'être organisés en une société (on parle de zombies dégénérés à la base). Une société qui vénère Kaathe et a une église immense dont les clochers sont ornés de piques. Tout ceci nous rappelle une chose très importante ; le monde de Dark Souls n'est qu'un terrain de jeu pour des entités bien plus vielles que nous. Ils sont quand même rigolos avec leurs moustaches ces serpents...
Et puis il y a nous, les clowns de service
Et voilà où nous en sommes, de pauvres et faibles humains, perdus dans un monde d'entités et de royaumes qui nous dépassent. Vous vous réveillez dans votre propre tombe, couvert de poussière, encore sapé de votre équipement dans un cimetière menant au sanctuaire de Lige-Feu. On vous demande d'accomplir l'impossible ; traverser ces terres pour traquer les Seigneurs des Cendres, et les ramener de gré ou de force, mort ou vif, sur leurs trônes. Mais vous n'êtes qu'un pauvre péon, armé comme un humain, qui se bat comme un humain, dans un monde où tout semble avoir été conçu pour déchirer des humains.
Mais il est impossible de réellement mourir.
Vous revenez inlassablement à la charge après être de nouveau passé de vie à trépas, la seule mort à laquelle vous avez droit est un suicide mental. C'est là votre véritable force ; échouer pour recommencer à nouveau, jusqu'à atteindre la folie. Votre endurance, votre force, votre dextérité, vos résistances, vos capacités ou même votre foi augmentent, à mesure que vous absorbez les âmes des ennemis vaincus. Et vous finissez par éliminer ces entités pour finalement défier les plus grande abominations de ce monde, jusqu'à devenir le seul être digne du titre de "Seigneur".
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Si vous êtes arrivés jusqu'ici, c'est probablement que vous avez scrollé. Cette grande histoire est terminée, bien qu'elle ne soit en réalité que le début de la fin. Si c'est effectivement tout un monde qui s'achève en apocalypse sous vos yeux, c'est aussi une autre histoire qui débute. Dark Souls III, c'est avant tout une progression hallucinante dans un gameplay quasiment parfait, et un univers qui se densifie de plus en plus à chaque avancée. Un jeu absolument unique, exigeant comme jamais et fourbe à en crever, demandant parfois à ce qu'on s'investisse corps et âme dans cette lutte pour crier de joie après avoir triomphé d'une épreuve. C'est aussi une des expériences les plus addictives au monde, et je souhaite sincèrement qu'elle vous plaise, ou qu'elle vous a plu autant qu'à moi elle m'a plu.
Sur ce, je vous laisse, je crois que je suis mort.
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