I DID SAVE COCOON (sort of)
Comme d’hab, j’ai 5 ans de retard, mais j’ai enfin joué à un nouveau Final Fantasy cette année. Du coup comme ça fait environ 100 000 ans que j’ai pas écrit sur SensCritique, autant revenir sur un jeu sur lequel j’ai eu tout autant de retard.
Final Fantasy XIII mérite la plupart des critiques qu’il a reçues. En particulier concernant sa linéarité. Il n’est pas à mettre entre les mains de tout le monde : les épris de liberté et de roleplay poussé n’y trouveront clairement pas leur compte, et pour peu que l’écriture des personnages déplaise, il n’y a plus guère que la magnificence des graphismes et le système de combat qui puissent maintenir l’attention du joueur – et encore. Tout ça pour dire, quand quelqu’un me dit que sa traversée de FFXIII a été pénible et qu’il ou elle a lâché l’affaire tellement c’était insupportable, facile de voir pourquoi.
Cela étant dit, je ne pense pas que FFXIII marque la « mort » de la série Final Fantasy, pas plus que le VIII ne l’a fait à sa sortie après le cultissime FFVII (puisque oui, on lui a reproché… grosso modo, de ne pas être FFVII et d’avoir un gameplay incompréhensible). Il existe une espèce de purisme parmi les fans de FF par rapport à quel FF est digne d’être labellisé « vrai FF » et quel autre ne mérite pas ce titre, et FFXIII en fait les frais depuis pas mal de temps (parce que trop de comm’ ? gameplay qui tranche trop avec les précédents ? tout à la fois ?).
Du point de vue de la narration, on est littéralement pris en otage par l’histoire. On suit le fil de couloir en couloir, on se mange les cinématiques, et on avance. L’arrivée dans les steppes de Pulse vers 20 heures de jeu (autrement dit, bien trop tard !) donne le vertige, puisqu’après s’être mangé des couloirs à sens unique à répétition, nous voici soudainement livrés à nous-mêmes dans une plaine bourrée de quêtes annexes et remplie de monstres aux niveaux hétéroclites.
A titre personnel, ça ne m’a pas dérangée. J’étais là pour qu’on me raconte une histoire et j’ai aimé la dite histoire. J’ai aimé la mythologie autour des Fal’cie, de Bhunivelze, Pulse, Lindzei, Etro, lesquels sont surtout évoqués en arrière-plan (du moins, dans le premier opus).
J’ai aimé Lightning, j’ai aimé Hope, je suis tombée amoureuse de Fang et j’ai même une affection toute particulière pour ce gros benêt de Snow, le héros idéaliste qui fait tout de travers et se mange plusieurs corrections bien méritées.
Je ne pense pas que les personnages de FFXIII soient aussi stéréotypés et « sans âme » qu’on ait voulu le faire croire. Ils ont certes des faiblesses d’écriture et pas mal de facilités qui ont été prises, mais je les ai trouvés crédibles dans l’ensemble, plutôt voire très attachants. En revanche gros point noir pour les PNJs et antagonistes, très transparents (hormis le design des méchants). Serah, la petite sœur de l’héroïne, manque elle aussi assez cruellement de profondeur pour un personnage qui mobilise autant l’attention de Lightning et Snow.
Après oui, on arrive pas à des scènes du type Cloud qui se déguise en femme pour rejoindre Aerith et globalement, ça manque d'humour.
Autre point, le gameplay en combat : on ne gère qu’un personnage à la fois, et il est possible de le laisser automatiquement choisir ses actions. Le joueur est surtout appelé à veiller à switcher entre les bonnes stratégies selon l’ennemi rencontré, l’état des personnages, etc. Résultat, c’est plus dynamique qu’un FF traditionnel. Les amateurs du tour par tour n’apprécieront sûrement pas mais pour ceux qui cherchent un système plus pêchu et instinctif, FFXIII remplit le contrat. Le système d’évolution rappelle un peu le sphérier d’FFX, mais est beaucoup moins inventif puisqu’à l’instar de la progression dans l’environnement, vos persos poursuivent linéairement leur bonhomme de chemin sur leur cristarium : ils ne peuvent pas déborder ailleurs.
Inutile de dire que le jeu est splendide même après 5 ans, Square Enix n’a jamais manqué de ressources de ce côté-là. Cocoon est magnifique, Pulse est magnifique, et hormis la platitude de certains PNJs, les personnages et surtout les méchants sont très beaux. Mais bon voilà, rester dans un couloir avec des environnements aussi superbes autour de soi, oui, c’est frustrant (Lac Bresha, côte de Sunleth, je crie votre nom).
Après, pour les persos principaux, évidemment, il faut adhérer au style de Tetsuya Nomura : ceintures, fermetures éclairs, fermetures éclairs, demi-jupes, capes, demi-capes, ceintures, ceintures, CEINTURES…
Côté musique, on s’en sort honorablement après Uematsu. L’ensemble de la bande originale est plaisant à écouter. J’aime particulièrement les différents thèmes de combat et le fait que les thèmes de personnages soient si différents les uns des autres en termes d’instruments (dominante violon-piano pour Lightning, guitare sèche pour Hope, mélodie funky pour Sazh, etc.).
Bref. Je l’avoue, je le confesse : malgré tous ses défauts, toutes ses tares, que je comprends, que j’accepte, je suis heureuse, j’ai profondément aimé Final Fantasy XIII et je le défendrai contre vents et marées.