Oh oui, mon gars ! InFamous ! LE jeu playstation que j'attends, n'en déplaise à tous les fans de Naughty Dog, pour moi Sucker Punch les dépasse, du moins les dépassait. Je m'explique. J'ai débuté la Playstation 3 avec InFamous, premier du nom, et ce fut une claque magistrale. Le genre de claque, que quand tu la prends, tu décolles, tu t'envoles, tu profite deux secondes du paysage et tu redescends sur le cul. A peine terminé le premier, j'ai enchaîné avec le second, comme une dope, une histoire dans laquelle je me sentais impliqué. C'est indescriptible en dehors d'une possible dépendance scénaristique. Le premier étant une introduction, la majeur partie des événements se déroule dans le second. Et je vous dis ça, sans préciser que j'ai grandit avec Sly Cooper. Bref, Infamous Second Son devrait avoir pour sous-titre "L'héritage de Cole". Que s'est-il passé, après le sacrifice de Cole, que sont devenus les porteurs soit-disant infectés ?



Gods Among Us



Il n'y a pas vraiment à s'inquiéter tant que ça, ils sont emprisonnés et pour certains torturés. Autant le dire, Cole s'est sacrifié pour pas grand chose, en dehors de son espoir de changer le monde. Pour sûr, il l'a changé. Et ce volet montre à quel point un homme a pu changer le monde entier, sa vision des choses, et qu'il n'évolue jamais. Que la moindre différence attise la peur chez l'autre. Il y a d'ailleurs pour cet aspect un grand nombre de références bien placées par rapport au fait que ce nouveau personnage, Delsin, soit rejeté.


D'ailleurs, le passage de Delsin à Cole est à la fois un défaut et une qualité. D'une part, parce que donner à Cole ces nouveaux pouvoirs auraient été une erreur difficilement explicable et de ce fait, impardonnable. Donc un bon point d'intégrer ce personnage particulier, aux multiples facettes et pouvoirs. Un personnage, qui plus est, colle parfaitement au profil de l'anarchiste, opposé aux forces de l'ordre, où l'univers et le design rend particulièrement bien cet aspect de loi martiale et d'oppression.


Les points faibles du personnage résident dans ce manque de charisme du personnage et ce qui le pousse à agir. Du côté "bon" cela semble un peu ridicule, et du côté "mauvais", j'ai eu le sentiment d'une incohérence assez troublante. En dehors de l'introduction, le jeu présente un univers plus jeune, moins sombre. Un léger aspect science-fiction avec le design des ennemis, et la sensation de jouer à travers les pages d'un manga, de par la mise en scène des cinématiques, les ennemis, un petit sentiment de répétition dans le contrôle des quartiers. Mais toujours un sentiment de variété dans la différence de la difficulté de l'acquisition de certains quartiers. Un certain objectif à mener à bien, de réduire l'ordre à néant, et donner le monde aux "bioterroristes", autrement appelés Porteurs.



Beyond Good and Evil



La différence bien/mal a le seul défaut de se sélectionner dès l'introduction. Il n'y a donc aucune possibilité de revenir à une neutralité et de changer en cours de partie. Assez dommage, mais d'un certain point de vue, très réaliste. Il faut avouer qu'il n'est pas simple de changer le regard de quelqu'un. Une fois apparu comme "méchant", on ne peut vraiment faire croire à un changement de notre mentalité aux yeux d'une ville entière. Non, le véritable défaut caché est l'inégalité entre les capacités qu'offre le côté "mauvais" par rapport à ceux du côté "bon". On passe d'un côté permettant de presque spammer l'attaque ultime, à une autre favorisant plus la fuite. Du point de vue du gameplay, l'on préfèrera partir du côté "mauvais".


Un côté mauvais, difficile à sélectionner à la vue du scénario et de la scène qui consiste à nous faire choisir la mentalité du personnage. Et on ne va pas se le cacher, celui qui choisi directement le "mauvais" choix, est ou un véritable enfoiré, ou un sadique véritable. Question des choix, des décisions, il n'y a malheureusement pas de choix aussi fort que ceux dans les deux premiers jeux. Pas aussi difficiles à prendre, qui nous dit "Je fais l'enfoiré, ou pas... Non, je peux pas faire ça... Mais j'aurais ça... Mais ce serait dégueulasse...". A l'exception d'un ou deux choix assez violents, rien d'aussi fort que celui de choisir entre la mort d'une dizaine d'innocents ou sa copine. Oui, j'ai du mal à ne pas comparer ce jeu aux précédents. Comme je l'ai dit, c'est un héritage.



Pixels



Ce qui faisait hurler les joueurs des premiers InFamous, fans ou non, étaient les graphismes, la qualité de l'image. Mais j'ai juste envie de dire que "Je m'en branle de vos pixels, du moment que l'on me sert un scénario aussi poignant que le premier !"
Cela n'empêche que Sucker Punch a fait d'immenses progrès. Et oui, je ne sais pas si il s'agit du passage à la PS4 qui fait que je suis impressionné, ou si bien évidemment Sucker Punch continue son évolution qui avait déjà été remarqué entre InFamous et InFamous 2.


Ce qui fait la force de ce jeu est son histoire, une sorte de conclusion à la saga de Cole, et une introduction à la possible saga de Delsin. Même si, encore une fois, je ne veux pas dévaloriser le jeu, l'histoire semble être un peu une réutilisation de l'histoire du premier volet pour ce qui est des personnages, de l'équipe autour du héros. Un peu comme le, devenu stéréotype, héritage de Joss Whedon dans les séries télés américaines avec cette équipe typique du geek, de la bimbo, du meilleur pote et du héros. C'est exactement la formation utilisée dans ce jeu, mais d'une manière assez subtile, et qui ne parait pas lourd. Après, les valeurs de "racisme" dans le jeu sont très biens travaillés, et donne un autre point de vue sur la chose, et toujours, cette manipulation des médias. Et je suis assez content de retrouver cet élément, même si, j'aurais aimé qu'il soit encore plus présent, mais je comprends que l'on laisse cet élément de côté, puisqu'il était déjà présent dans les épisodes précédents.


En terme de Gameplay, rien à dire. Une diversité de pouvoirs, des missions secrètes, plusieurs moyens de se déplacer, qu'il s'agisse de vitesse, de "vol" (non, on ne vole toujours pas, mais on plane, encore). Une évolution et une parfaite utilisation des pouvoirs proposés. Si l'on a déjà joué aux précédents, le style de jeu n'étonnera pas en dehors des pouvoirs proposés qui ne manquent clairement pas d'originalité. Comme une évolution avec son temps, il n'y a clairement rien à redire.


Et comme il n'y a rien à redire, courez l'acheter si ce n'est pas déjà fait. A l'heure actuelle il ne vaut plus grand chose neuf ou d'occasion, ce jeu mérite de vous faire passer trois bonnes soirées, voir plus si vous souhaitez poursuivre l'aventure et finir toutes les missions secondaires. Bientôt, inFamous aura son heure de gloire et sera reconnu pour le talent de ses histoires. Ah, et par pitié ! Ne regardez pas ces streams de merde qui vous spoil et retire tout possible attachement à certains personnages ! Ces gens tuent les jeux vidéos plus que le téléchargement. Prenez The Order 1886, en exemple. Personne n'y joue, tout le monde connait la fin. Et de même pour inFamous, qui, sans sa communauté de fans aurait déjà pu voir la fin de la licence à cause d'une poignée de "YouTubeurs" sans talent.

Watchful
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs jeux vidéo de 2014, Les meilleurs jeux de la PlayStation 4 (PS4) et Les meilleurs jeux où l'on est du côté des méchants

Créée

le 5 déc. 2015

Critique lue 468 fois

Watchful

Écrit par

Critique lue 468 fois

D'autres avis sur inFamous: Second Son

inFamous: Second Son
Cronos
8

Delsin-moi un mouton

Après une sortie de la console qui remonte à octobre 2013 (quand même), voici que Sony dégaine enfin une exclusivité censé mettre en avant les capacités de la console ainsi que son potentiel. Pour...

le 23 mars 2014

16 j'aime

1

inFamous: Second Son
Kain
7

Dans ta gueule!

Killzone SF était déjà très jolie, mais ce infamous est véritablement la première grosse baffe graphique sur PlayStation4. Arriver à un tel niveau technique durant les débuts d'une nouvelle machine...

Par

le 24 avr. 2014

8 j'aime

Du même critique

L’Homme au bob
Watchful
1

Jamais, Tu ne chanteras plus, Jamais

"Aussi riche en connerie qu'une boîte de conserve d'OGM" - GreenPeace "Ca nous change du gras mou" - Cuisine Actuelle "J'aurais préféré manger des surgelés à Auchan" - Jean-Pierre Coffe "Oh putain,...

le 15 mars 2015

26 j'aime

5

The Crow
Watchful
10

Une carrière morte-née

Brandon Lee, après des films d'action assez moyen, va-t-on dire, accepte ce rôle après avoir lu le comics qu'il a adoré. Ce film de Alex Proyas, supervisé par James O'Barr l'auteur du comics, voit la...

le 7 nov. 2013

21 j'aime

Secret Story
Watchful
10

Merci qui ? Merci, Castaldi

Quand j'étais petit, j'aimais bien la télé. Il y avait pleins de dessins animés intéressants pour la plupart. C'était amusant, et dans le pire des cas divertissant. Pour les plus âgés, certains se...

le 13 oct. 2015

16 j'aime