Sorti en 2017, NieR Automata est la suite de NieR, un RPG-Beat’em all ayant reçu un accueil plutôt tiède. Cela n’a pas refroidi Square Enix et Yoko Taro. Après avoir apprécié NieR Replicant, j’étais impatient de découvrir cette suite. D’autant plus que le jeu est développé par Platinum Games, dont on ne vante plus les louages en termes de gameplay après, notamment, les grandioses Bayonnetta. La douche froide était rude. Très rude.
Jouer à un jeu de la série NieR semble engager le joueur à subir certains codes atypiques du jeu vidéo. À l’instar de NieR de 2010, NieR Automata demande au joueur de recommencer un morceau de l’aventure. On suit la route A. Sympathique, mais rien de folichon. Puis la route B, qui est la route A mais sous un autre angle de vue. Moins pertinente et moins appréciable, car à part quelques scènes et phases de jeu, tout est identique. Certes, le gameplay évolue, mais la justification auprès du joueur de refaire une dizaine d’heures de jeu est dure à encaisser. Après cela, on fait la route C, qui est longue. Elle paraît presque interminable. Le jeu a le bon goût d’offrir un menu qui permet de sélectionner le chapitre pour choisir d’où nous reprenons pour pouvoir déclencher la fin de la route D (comme dans NieR, la différence se fait à un choix en fin de jeu). Enfin, la route E nous est ouverte grâce à ce sélectionneur de chapitre également. Le jeu possède 26 fins. Je ne me suis pas amusé à toutes les faire, car je me suis peu amusé sur le jeu. Les missions sont répétitives et peu intéressantes. C’est presque équivalent à l’acte 1 de NieR de 2010. J’ai traîné des pieds pendant tant de temps. Je pense que c’est notamment dû au fait que la route B a cassé mon élan. De ce fait, je n’ai pas ressenti d’empathie pour les personnages et aucune scène ne m’a marqué comme certaines de l’acte 2 de NieR.
Malheureusement, il n’y a pas que la route B qui a cassé mon élan. Le gameplay aussi ne vend pas du rêve. Là aussi, se trouve mon immense déception. C’est illisible. On ne voit rien, ni les ennemis qui attaque, ni notre personnage. Que dire du mapping des contrôles sur la manette ? On utilise une gâchette pour tirer en continu, une pour esquiver et une autre pour lock sur un mob. Lock qui se désactive à chaque ennemi tué, donc qui demande de l’activer à chaque fois qu’un ennemi meurt. La dextérité qui est demandée pour de simples commandes est hallucinante. Pour rester sur le lock : en plus du défaut cité précédemment, il est capable de se focus sur un mob pacifique qu’on ne veut pas attaquer. Sans oublier la caméra qui parfois n’assume rien du tout. Les combats étaient très peu appréciables. The Legend of Zelda Ocarina of Time a créé le lock automatique et l’a maîtrisé de façon prodigieuse. Metroid Prime l’a modernisé. NieR a régressé. De plus, que dire des crashs que j’ai subi avec ce jeu ? Près d’une dizaine d’erreurs sur un jeu sorti en 2017. L’expérience était de plus en plus désagréable.
Je pourrais continuer avec d’autres éléments qui m’ont déçu. Comme n’ai eu aucune empathie pour les personnages, l’histoire ne m’a fait aucun effet. Je me redressais de ma chaise quand je voyais des personnages de NieR revenir, mais c’était souvent la débandade. Il n’y a presque aucun lien avec NieR de 2010. Ce petit monde inutilement grand. Ces graphismes et cette technique à la ramasse. Même les musiques, qui restent très bonnes, paraissent en dessous de celle de NieR. C’est frustrant. Tout n’est pas à jeter. Certains thèmes abordés restent pertinents et l’ambiance globale est toujours forte. L’idée de pirater avec 9S est aussi intéressante, car cette idée assez méta d’androïde, de menus ou de puces qui permettent d’avoir des fonctionnalités en supplémentaires, même les plus évidentes.
Bref, déception certaine pour NieR Automata. J’ai l’impression d’avoir traîné des pieds sur un jeu et au final, j’ai pris peu de plaisir. Pour toutes les raisons dites plus haut mais peut être aussi à cause des attentes que j’avais. J’ai traîné des pieds sur NieR, mais j’ai aussi trouvé une certaine satisfaction dans l’ensemble. Pas là. Je ne comprends pas la hype qui véhicule autour de ce jeu. Le propos ne peut pas tout sauver. La forme compte aussi. Le gameplay autant, si ce n’est plus.