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Persona 5: Royal
8.9
Persona 5: Royal

Jeu de Atlus (2019Nintendo Switch)

Frustration royale et parties de trouduc nocturnes.

Cela faisait du temps que la franchise me faisait de l'oeil : j'adore les RPG et les Visual Novel, j'ai joué au premier Shin Megami Tensei sur SNES où le concept avait une certaine résonnance (notamment celle de collectionner des Dieux et les faire fusionner entre eux.) Le hic, c'est que la franchise fut un long moment trustée par des consoles que je n'avais pas. Avec l'apparition de Joker dans Super Smash Bros, je me suis dit "haaaa, il y a peut-être un début de quelque chose" et j'ai patiemment attendu chaque Nintendo Direct jusqu'à ce que Persona 5 (la version "Royal with cheese") se retrouve sur Switch, puis, en solde.

Je ne vous fait pas l'affront de vous expliquer le concept du jeu ni même son pitch de base car je risque de répéter ce que les gens disent déjà dessus. Oui, c'est un très bon jeu : D.A. géniale, bon personnages, univers incroyable, des tonnes d'options dans les combats qui le distingue d'un RPG lambda, une musique sensationnelles, des animations ultra-réussies et des super seyui (Morgana est doublé par la meuf qui fait Chopper et Pikachu.) En plus, le portage sur Switch est ultra-optimisé pour ne pas avoir de problème de latence ou de framerate.


Après, j'ai eu un gros problème avec ce jeu, c'est mon emploi du temps. Notamment le fait de m'occuper d'un nouveau-né en parallèle de mes parties.


Le jeu de la frustration maximale :


En effet, malgré l'aspect "dockable" de la Switch, P5R est un jeu où les postes de sauvegarde ne se font qu'à des lieux ou des moment précis, et si au global, il y en a pas mal, il m'est arrivé, surtout en début de partie, de devoir attendre 10 à 15 minutes avant de sauvegarder. Et parfois, j'avais pas 10 à 15 minutes devant moi (surtout quand on se retrouve face à un enfant qui veut manger là, maintenant et qui se fiche qu'on soit dans un combat de boss) ce qui fait que de nombreuses fois j'ai laissé ma partie sur le côté et que j'ai parfois du reprendre le jeu après 3 heures de pause pour juste me précipiter vers le premier checkpoint venu. Je me souviens aussi de ce moment où j'ai regardé des cinématiques après un boss, debout dans la cuisine, avec ma copine qui attendait pour qu'on regarde un film et moi qui faisait "non mais attends, je termine ça et j'arrive."


De ce point de vue là, le début du jeu est méga frustrant et pour l'avoir refait, on piétine beaucoup : entre les premiers couloirs, les nouvelles et les nouvelles options que ton personnage débloque au fur et à mesure, les discussions dans la prison, la recherche de volleyeurs martyrisés par Kamoshida, le joueur est bloqué dans un couloir. Pire que ça : on lui laisse une apparence de liberté mais où chaque option, y compris aller se chercher un soda résulte par "tu n'as pas le temps de faire ça, FAIT ÇA " et ce pendant trois à quatre heures de jeux. (Voire plus dans mon cas.)


C'est d'autant plus injuste que cela arrive en miroir avec le personnage principal qui est considéré comme un délinquant pour avoir juste voulu aider une dame dans la rue, et passe tout le début du jeu à se faire bolosser . Là encore je pense que c'est fait exprès pour qu'on ai vite de l'attachement pour lui. J'ai passé beaucoup de temps au début dans les couloirs du lycée en étant persuadé que cela allait être utile et que j'allais y croiser pas mal de protagonistes. En fait non. A partir du moment où la navigation par carte est possible, j'y ai plus trop trainé et tant pis pour la pimbêche de l'équipe du journal avec laquelle je dialoguais très souvent au début.


Mais à vrai dire, tout le jeu repose sur de la frustration :


Entre deux visite au temple du boss que l'on doit battre, il est proposé au joueur tout un tas d'activités consistant à soit faire du leveling et remplir des missions, maximiser ses stats sociales, développer le contact avec les autres personnages (23 en tout) ou faire des activités annexe comme avoir un petit job ou faire un mini-jeu (il y a un mini-jeu de pêche, évidemment.) Tout à l'air sympa à faire et tout amène des récompenses qui seront utile dans la parties, notamment les discussions, ce qui peut amener à débloquer des pouvoirs annexes ultra pratiques voire pété.


Sauf que tout ça, ça prend du temps, et qu'on est limité par le temps à deux activités par jour, voire même moins. Sans parler de ces moments où le héros ne peut pas faire ces activités. Je me souviens de ce moment où j'étais lancé dans une mission qui consistait à bosser trois fois chez le fleuriste, mais que Joker était trop occupé par les concours, puis le voyage à Okinawa pour y retourner. (Foutu voyage qui sert pas grand chose dans l'intrigue et frustre juste le joueur de ne pas retourner en ville.) Ce qui créé aussi un truc drôle : on peut être embauché pour un job et pointer quand on le peut.


J'ai fini avec un personnage qui avait sympathisé avec un peu tout le monde, histoire de débloquer des pouvoirs, mais qui n'avait le maximum d'étoiles que pour 6 personnages (dont trois qui se débloquent automatiquement) et le jeu me l'a bien fait sentir dans la fin en me disant "tiens, y a pas grand monde qui veut te revoir avant que tu ne parte, dommage."


Bon, j'ai quand même réussi à finir avec une amoureuse, Haru. J'ai un peu hésité avec Ann, mais Haru, c'est quand même la gentillesse même, elle est tout en douceur et c'est un peu mon type de fille préférée. (J'hésitai à sortir avec la gothique médecin mais là c'était purement cosmétique.)


Un jeu qui t'aide beaucoup :


Je ne sais pas si c'est moi, mais j'ai pas vraiment eu l'impression d'être dans un jeu particulièrement difficile. Est-ce parce que j'ai fait du leveling involontaire plusieurs fois, (en reprenant une partie après trois heures de pause, on se perd et du coup, on affronte les ennemis en boucle) mais je me suis rarement senti en vrai difficulté et mes personnages prenaient facilement du niveau jusqu'à être niveau 75 vers la fin du jeu.


Il faut dire qu'une fois qu'on comprend le système d'affinités des démons avec tel ou tel type d'attaque, le jeu devient relativement simple, d'autant plus qu'il n'est pas avare dans les techniques pour buter les ennemis : entre les objets à utiliser, les personas, les flingues, et les assauts, il y a de quoi faire. J'ai eu quand même des game-over mais la plupart du temps ils étaient bien plus lié à un gros coup de malchance (un ennemi qui va spécifiquement viser Joker trois fois à la suite.)


Il y a qu'un seul pic de difficulté et c'est le boss du 4ème niveau, Okamura. C'est même complétement absurde parce que jusqu'ici le joueur y allait main dans la poche. Et pour le coup, je ne comprends vraiment pas pourquoi tout à coup, ce mur de difficulté, avec un boss qui nécessite que l'on élimine les mobs qu'il balance en 2 coup, et un timer. C'est franchement assez injuste, d'autant plus que si l'on se dit "ok, je laisse tomber pour l'instant, je vais dans le Memento pour m'entrainer" le jeu te dit "ha non, tu peux pas, a moins de te friter à lui et de faire un game-over." Ça m'aura fait lire les guides de jeu et apprendre à quel point la technique du "passage de main" est assez puissante. Mais j'en ai pas mal chié.

Le reste du temps, le jeu se fait sans difficulté majeure, d'autant plus si comme moi vous avez pas mal trainé dans le Memento à la recherche d'orbes. Ne sachant pas vraiment aussi à quel moment était le véritable boss de jeu, il y a pas mal d'objets très pratique (les pilules permettant de redonner la totalité des PV/PC des personnages) que j'ai gardé pour plus tard. Ce qui a fait que le vrai boss de fin ne m'a pas vraiment posé trop de difficulté. Je suis mort une fois, mais c'est plus un manque de pot et j'ai pas trop désespéré.


Super "Trouduc" Simulator :


C'est pas comptabilisé dans mon temps de jeu, mais j'aurai passé pas mal de temps dans le "Repére des voleurs". C'est juste une sorte de menu des "Succès du jeu" amélioré, qui permet de débloquer les musiques, les artworks, la musique du jeu et divers goodies en échange de jetons que l'on débloque en remplissant des succès. Ce qui incite déjà le joueur à faire telle ou telle activité (comme bosser 15 fois) en plus de celles déjà entamées.


Mais on peut aussi gagner des jetons en jouant au Magnat, une version améliorée du jeu de carte du "trouduc" (ou président) contre nos potes. Mieux, le jeu vient avec son propre système de récompense, ce qui m'a incité à multiplier les parties (d'autant plus qu'en se situant en dehors du "temps de jeu" on peut accéder à ce lieu quand on veut sans que cela ne fasse défiler le temps.) Il y a même des soirs où je me suis juste fait une partie de Magnat, juste pour le plaisir de gratter un peu d'argent. Les nombreuses parties de trouduc effectué sur mon temps scolaire au cours du lycée auront donc servi à quelque chose.

Un jeu que TU NE PEUX PAS faire en une run :


C'est vraiment des fripouilles : sans se renseigner sur Internet, on pourrait penser que le temps de jeu est d'une année scolaire japonaise (d'avril à mai) sauf que non... passé le 24 décembre, l'intrigue est finie. Ce qui fait que soit on a visé certains succès (lire tous les livres du jeu, bosser X fois à tel ou tel endroit) ou soit qu'on a commencé à se lier avec des personnages épars et que le seul moyen de continuer tout ça, c'est de recommencer le jeu pour y passer plus de temps.


D'autant plus que le jeu te promet qu'en New Game+ tu recommence avec ton fric, tes stats sociales, tes objets les plus pétés, ce qui fait qu'il y a plein de trucs que tu n'aura pas à refaire (en théorie.) Et puis, tout le monde te dit qu'il y a des fins supplémentaires et des bonus si on a sympathisé avec untel ou untel à tel moment.


Donc, voilà, après 111 heures de jeu (oui, je me suis pas mal égaré) sur ma première partie, j'ai immédiatement recommencé à y jouer. Et si j'avais été frustré par les premières heures de jeu la première fois, je me suis retapé tout le tutoriel et le premier palais sur 4 heures (contre 12 la première fois.) En vrai, il m'a fallut quasiment une petite quinzaine d'heure avant d'avoir l'impression de faire enfin les choses différemment.


Moi qui pensait y passer tout au plus une cinquantaine d'heure, ce second run m'aura occupé 89 heures supplémentaires : entre les activités que j'avais pas faites et que j'ai maximisé, les palais que je me suis retapé (en accéléré) les fins cachés à débloquer et surtout ce qui m'intéressait le plus : tenter d'avoir tous les personnages à 10 de relations avant la fin du jeu. J'y suis arrivé quasiment avant la fin "classique" du jeu (il me restait juste Kawamaki à maximiser mais c'est impossible dans les derniers jours vu que notre personnage ne va plus en cours.)


Ha oui, je me suis aussi amusé à draguer la quasi intégralité des filles dans cette partie (tout en explorant des parties où mon personnage finissait juste copain avec elles) à l'exception d'Ichiko (qui ne m'intéressait pas particulièrement) et de Futaba. J'ai jeté un coup d'oeil à ce qu'il se passe quand on drague cette dernière, mais son rapport avec le joueur tiens plus de la petite soeur et du grand frère, et je me suis senti un peu sale de voir une fin où ils finissaient ensemble. A noter que s'il y a des personnages où la romance tombe limite sous le sens (Ann, Haru, Chihaya) il y en a d'autres où ça ressemble presque à "ha, tu veux sortir avec moi ? Ok, pourquoi pas" (mention spéciale à Kawamaki où ça se termine presque par du "ok, si tu insiste.") Bref, j'ai testé toutes les pistes, histoires de débloquer les deux succès : celui où on les drague toute et celui où on est resté pote avec elles.

Ceci dit c'était rigolo de voir son personnage se faire bolosser le lendemain de la St Valentin par toutes ses conquêtes.


La fin alternative m'a bien pris une vingtaine d'heure : entre les cinématiques, les nouvelles quêtes du Memento, les nouvelles discussions avec les personnages, le nouveau palais j'ai bien état . Bon, j'ai du faire du grinding parce que j'ai pas rencontré tant de difficulté que ça devant le vrai boss : bon, je me suis fait étalé deux fois mais j'étais mal préparé et une fois compris, il reste juste long à faire mais assez satisfaisant dans les gameplay qu'il nous fait déployer. (J'en ai profité aussi pour me faire le jeu de pêche, qui est juste très moyen, il faut masher le bouton comme pas permis et c'est juste énervant.)


Y en a un peu plus, je vous le mets ?


Bon et après tout ça, j'ai quand même jeté un coup d'oeil à voir ce que donnait le 100% mais hélas, booster une persona pour qu'elle ai 99 à toutes ses stats est quand même long et laborieux. Néanmoins en tentant tout de même de le faire je me suis acharné pour avoir le Compendium à 100% en passant mon temps à me balader dans le Memento.


Avec toutes les Persona légendaires et mes compagnons au niveau 99, j'ai quand même réussi à battre 5 fois la faucheuse et à battre un des boss caché (sur les trois du jeux) ainsi que le défi consistant à faire 9999 de dégât en une seule attaque. Le reste me semble trop dur pour que cela puisse m'amuser.

Je crois que ça y est, j'ai poncé le jeu. C'était une super expérience, mais je crois que je vais attendre plusieurs années avant de me frotter à des jeux comme Persona 3 ou 4 ainsi que les jeux dans le même style comme Metaphor Refantasio. Ça reste quand même une expérience qui m'aura occupé 6 bon mois.


Jeu fini à 94%

Environ 230 heures de jeux : (240 pour la Switch mais vu les nombres de moment où j'ai posé la console sans y jouer, ça compte pas.)

115 heures pour le premier run et 100 heures pour le second. Et une quinzaine d'heures pour remplir le compendium et m'apercevoir que je ne battrais jamais les boss secondaires.



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le 7 nov. 2024

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