2019 au cinéma

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Quoi de mieux pour commencer l'année 2019 qu'un nouveau chef d’œuvre de Clint Eastwood. Comment appeler autrement ce film quand c'est son meilleur film depuis "Gran Torino" ou "Million Dollar Baby". "The Mule" est un incroyable retour de Clint Eastwood devant et derrière la caméra. En tant qu'acteur, il est tout simplement sublime. On a l'impression d'être avec son vieux grand-père qu'on connaît depuis toujours : le grand-père un peu raciste avec un bon fond, toujours prêt à aider les autres. On ressent toute la vieillesse et la faiblesse physique d'un homme qui a été l’icône, le héros de tant de générations. J'ai grandi avec ses films et je continuerai à aller les voir tant qu'il aura la force d'en faire car, à 90 ans, Clint Eastwood ne démérite pas non plus du côté de la réalisation. Avec des plans simples, sobres mais diablement efficaces, Eastwood raconte la paisible vie de cet horticulteur devenu mule pour les cartels afin de retrouver sa gloire passée, détruite par l'arrivée d'internet. Le parallèle avec la bio d'Eastwood est facile et pourtant saisissante. Si on remplace les fleurs par les films, on tient ce qui le démange depuis longtemps : l'abandon de sa famille pour assouvir sa passion du cinéma où il est "quelqu'un". Ce côté méta ajoute de l'émotion à des scènes déjà extrêmement chargée. Mais, "The Mule" en dehors de con côté policier et drame familiale, est avant tout un film rempli d'humour (je n'ai pas souvenir d'avoir autant rigolé en salle l'année dernière). Le simple fait de voir de jeunes femmes se déhancher autour d'Eastwood lors d'une soirée organisée par le cartel est à mourir de rire. Enfin, Bradley Cooper est clairement désignée par Eastwood comme son successeur, celui qui reprendra le flambeau du cinéma américain dans tout ce qu'il a de pur, après son décès. Le seul point où je suis insatisfait est la non-conclusion de la relation avec Julio. Peut être que l'histoire ne le permettait pas. C'est un quasi sans faute et un film qui vient directement s'insérer en tête des meilleurs films de 2019.

9,5/10

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7,5/10

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Edmond est le beau petit film français de ce début d'année. Quand notre cinéma hexagonal produit ce genre de douceur, il est bon de le faire remarquer. Alexis Michalik voulait dès le départ faire un film sur l'histoire de la création de Cyrano de Bergerac mais, faute de financement suffisant, il la transforma en pièce de théâtre. Le succès de la pièce lui permis de revenir à son médium initial : le cinéma. Pour une première réalisation (de long-métrage), Alexis Michalik s'en sort admirablement bien. Notamment, avec la brillante idée de faire jouer le dernier acte de la pièce en décor réel et non dans le théâtre. Sa technique n'est pas parfaite (flous, mouvements de caméra pas fluide...) mais j'ai l'étrange impression que c'est la norme dans le cinéma français. C'est vraiment l'interprétation beaucoup trop théâtrale de certains comédiens qui bloquent. Celle de Lucie Boujenah en est le paroxysme, que dis-je, le sommet tant sa prestation paraît artificielle. Mais à côté de ça, une certaine fraîcheur se dégage du film et l'on se plaît à voir le processus créatif (sûrement fictif) de Rostang.

7/10

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Green Book est un film beaucoup mieux écrit qu'il n'y parait et bien loin des accusations de "White Savior" orchestré par un certain pan de l'Amérique noire. C'est un film qui ne parle pas tant de race que de classe et c'est quelque chose dont les américains n'ont plus l'habitude. Viggo Mortensen n'est pas le blanc qui apprend au noire à accepter le racisme mais le prolétaire qui apprend au bourgeois à vivre plus simplement. Chacun apporte quelque chose à l'autree et l'amitié qui en résulte sonne juste. C'est d'autant plus visible dans la scène où la voiture tombe en panne devant un champ de coton. Le regard que lance Mahershala Ali vers les travailleurs noirs (qui ressemblent plus à des esclaves) est suffisant pour comprendre l'impasse dans lequel il se trouve : il ne vit pas dans la même réalité qu'eux. Son personnage est rejeté à la fois par les noirs et par les blancs. Ici pas de morale raciale autosuffisante, juste une dépiction de la réalité de l'époque dans toute son injustice et sa violence. Peter Fallery tout comme Adam McKay a décidé de se diriger vers un cinéma plus mature, plus "sérieux". La réussite de son film lui a valu un oscar. Peut être que d'autres films étaient plus méritant à cette égard (oui, je parle de toi Roma) mais il n'empêche que c'est un choix courageux quand on connait les différentes controverses autour du film.

8/10

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CINEXPERIENCE