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Et c'est reparti pour un tour les amis ! Avec la promesse cette année de visiter encore plus souvent les salles sombres, maintenant que le Saint-Graal est en ma possession.

Journal 2017 (376 films) :
https://www.senscritique.com/liste/Journal_2017/1557904
Journal 2018 (265 ...

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Liste de

356 films

créee il y a plus de 4 ans · modifiée il y a plus de 3 ans

Paddington 2
7

Paddington 2 (2017)

1 h 43 min. Sortie : 6 décembre 2017 (France). Aventure, Comédie, Jeunesse

Film de Paul King

Peaky a mis 7/10.

Annotation :

1/1

Il accomplit absolument tout ce qu’il est venu accomplir. C’est réconfortant à souhait, mais surtout il procure un message simple et essentiel de bonté, qu’on ne retrouve plus assez souvent dans les films pour enfants. Les petits comme les grands s’y retrouvent. C’est très très joliment réalisé, chose assez rare pour les films « familiaux », y a peut-être que Hugo qui rivalise de ce côté.

C’est toujours un plaisir de voir Lord Grantham dans ce rôle (la référence à JCVD est superbe), c’est toujours un plaisir d’écouter les compositions de Dario Marianelli (le compositeur de Joe Wright), c’est toujours un plaisir tout court.

Anna Karénine
6.3

Anna Karénine (2012)

Anna Karenina

2 h 09 min. Sortie : 5 décembre 2012 (France). Drame, Romance

Film de Joe Wright

Peaky a mis 8/10.

Annotation :

1/1

Au panthéon des réalisateurs les plus sous-cotés, il est pas mal placé le Joe Wright. Mis au ban de la société parce qu’ils fait des films emprunts de sentimentalisme que les culs-nuls ont tendance à confondre avec « un film à l’eau de rose ».

A travers le roman de Tolstoi, c’est le triomphe de l’amour que célèbre Joe Wright. L’amour en dépit de tout, l’amour quitte à tout perdre, sa position, sa fortune, ses amis, ses enfants même. Joe Wright complète ici sa trilogie immensément romantique des films d’époque avec Keira Knightley.

Joe Wright c’est le cinéma du mouvement. Mouvement chorégraphié et millimétré de la caméra et des personnages. Mouvements en synchronie totale avec la musique de l’oscarisé Dario Marianelli, s’inspirant librement de sonorités russes folk du 19e et de Tchaikovsky et donnant cette touche faussement joyeuse, profondément tragique.

Anna Karenina dévoile aussi tout le talent de mise en scène de Joe Wright. Chaque plan, chaque transition recèle d’idées de réalisation jamais vues ailleurs. C’est non seulement d’une technique à laisser pantois (on se demande régulièrement « comment il a fait ça ») et d’une poésie à couper le souffle.

C’est fascinant à analyser d’ailleurs. Ainsi, une grande majorité des scènes sont tournées dans une salle de théâtre alors qu’elles ne devraient pas l’être. Par exemple, pour une course de chevaux, on devrait se trouver dans un hippodrome, et bien non, tout se passe dans la salle de théâtre. Quelle belle métaphore du théâtre de la vie, dans une société où tout n’est qu’apparence, que jeu d’acteur. Le seul à quitter ce décor théâtral d’ailleurs, c’est Constantine, parce que c’est le seul personnage authentique.

La mise en scène est tellement bourrée de symbolique, qu’on pourrait en parler pendant longtemps. On pourrait parler de la forte symbolique des couleurs dominantes : le blanc immaculé de l’innocence, de la pureté inconditionnelle. le rouge de l’amour passionnel, le bleu du désespoir. On pourrait parler de la symbolique des effets de réalisation, comme ces personnages qui s’immobilisent comme si le temps s’arrêtait, ou comme les éclats lumineux appuyés pour marquer l’idéalisme de la situation.

Et si tout ça ne suffisait pas, Alicia Vikander est indécente de beauté. Voilà, ce n’est pas un film parfait évidemment. Mais la puissance de ces sentiments romantiques, l’ingéniosité de sa mise en scène et l’intelligence de la symbolique ne sont pas reconnues à sa juste valeur.

Jojo Rabbit
7.1

Jojo Rabbit (2019)

1 h 48 min. Sortie : 29 janvier 2020 (France). Comédie, Drame, Guerre

Film de Taika Waititi

Peaky a mis 6/10.

Annotation :

1/1

Ca n’a absolument rien à voir avec le trailer, qui annonçait un truc complètement déluré, sur base d’une amitié entre un jeune garçon et son meilleur ami, Adolf Hitler. Ca, ce sont les dix premières minutes, très efficaces d’ailleurs, même si la ressemblance avec Moonrise Kingdom dépasse les bornes. Je serais Wes Anderson, je ferais un procès à Taika Waititi pour plagiat. Alors on peut rigoler, mais ça dépasse tout entendement. Ce sont les exacts mêmes décors, les mêmes accessoires de camp, les mêmes codes de couleur, les mêmes thèmes, la même façon de filmer si caractéristique de Wes.

Mais ces dix minutes passées, on transvase dans quelque chose de tellement consensuel, conventionnel dont j’ai dû mal à saisir la pertinence. Il y a une juive qui se cache dans la maison et le petit garçon, nazi inconditionnel, apprend à la connaître. Ce n’est pas longtemps drôle, pas triste non plus, attendrissant tout au plus. Il y a une scène où on fait 31 Heil Hitler en une minute, y a rien de controversé là-dedans, Lubitsch le faisait déjà en 1942.

J’ai du mal à saisir le but du film, son message. Dire qu’Hitler c’était pas quelqu’un de bien ? Que les juifs n’étaient pas différents des autres humains et ne méritaient pas de mourir ? C’est la déconstruction et reconstruction dans l’idée de jeunesse hitlérienne de ce qu’est et surtout de ce que n’est pas un juif (non ils n’ont pas de cornes). Mais fallait-il concentrer tout le film là-dessus ?

Je suis embêté, je pensais vraiment l’aimer mais y a zéro émotion dans ce film. On attendait une satire bien piquante, on se retrouve avec un joli petit film sans ambition. La dernière scène est sympa, les deux gosses sont très bons, ils font d’excellents accents nazis (il faut donner plus de rôles à Thomasin Mckenzie, c'est impressionnant comment elle cache son accent australien) mais c'est un gros pétard mouillé quand même. C’est naïf et attendrissant, sans aucun risque. Je suis déception.

Le Traître
7.2

Le Traître (2019)

Il traditore

2 h 33 min. Sortie : 30 octobre 2019 (France). Biopic, Policier, Drame

Film de Marco Bellocchio

Peaky a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

2/1

On a de plus en plus de films italiens qui nous parviennent et c’est très bien. D’autant que leur mise en scène est toujours très maîtrisée (Il Reino cette année). Je dis souvent qu’il n’y a rien de plus italien que les films italiens tellement leur culture et les valeurs (la fierté, la famille, la mauvaise foi) se retrouvent dans leurs projets.

Le sujet politique est ici au combien intéressant, peut-être la plus grande histoire de mafia italienne (ou de la Cosa Nostra, puisque la mafia est une appellation inventée par les journalistes). Tommaso Buscetta, en plein guerre des familles siciliennes ayant fait de nombreux morts autour de lui, décide de livrer tous les secrets de la mafia au juge Falcone. Des centaines de pages de déposition, qui mènera à des dizaines d’arrestations, du simple soldat, jusqu’aux grands parrains.

C’est une histoire tellement riche que dix films ne suffiraient pas à lui faire justice entièrement. Je trouve quand même dommage qu’on ne voit quasiment pas le juge Falcone alors que c’est le personnage central de l’histoire. Je trouve ça dommage de ne pas avoir exploré sa relation avec Buscetta alors que leur amitié me semble être le catalyseur de tout ce qui suit.

J’avoue être resté très extérieur à la première heure, ce n’est pas un film d’action malgré ses coups de sang d’une violence extrême. J’ai ainsi largement préférée la partie au tribunal, ayant toujours affectionné les films de tribunaux. La disposition exceptionnelle de la Cour fait pensé à une véritable arène de lions. Les suspects sont ainsi retenus dans des geôles vitrées à l’arrière de la Cour, interpellant les juges avec des parlophones. Les échanges, les confrontations, les joutes verbales, les menaces, les sous-entendus, les entraves à la justice, c’est un régal.

Bon Rétablissement !
5.2

Bon Rétablissement ! (2014)

1 h 21 min. Sortie : 17 septembre 2014 (France). Comédie

Film de Jean Becker

Peaky a mis 3/10.

Annotation :

2/1

Mes grands parents étaient morts de rire tout le film, j’ai cru qu’ils allaient me faire un infarctus sur le dos. Mais ça montre bien le public cible de « petits vieux » que vise ce genre de production. L’humour à deux balle est digne des punchlines d’Affaire Conclue.

C’est peut-être pas le fond fond du panier des téléfilms France télévision mais c’est vraiment la rentabilité maximum, où comment tenir 90 minutes avec un budget de trois mars et un snickers. C’est presque un huis-clos tellement y a qu’un décor (la chambre d’hôpital), avec un trois quart d’épaule digne des heures sombres du petit écran. Pour diminuer encore le cachet, on va te chercher le moins d’acteurs possibles, juste des gens contents d’être là (une humoriste à Ruquier et y a Anne-Sophie Lapix putin, je vous jure).

L’histoire est tellement plate, tellement prévisible, tellement française j’ai envie de dire, tellement c’est un best-off des clichés sociaux. Mais allez, ça ne fait pas de mal à une mouche, c’est déjà ça.

Le Clan des Siciliens
7.3

Le Clan des Siciliens (1969)

2 h 02 min. Sortie : 1 décembre 1969. Policier, Drame

Film de Henri Verneuil

Peaky a mis 7/10.

Annotation :

3/1

Film de gangster dont le titre résonne aujourd’hui comme culte, ce n’est cependant pas le meilleur du genre. Il en reprend tous les codes pourtant, notamment ceux imposés par Melville dans Le Doulos, Le Deuxième Souffle et Le Samouraï. Le même imperméable, les mêmes trahisons, le même fatalisme, les mêmes acteurs, la même ambiguïté qui entoure la figure du gangster. Comme l’impression d’ailleurs que les deux larrons s’influençaient pas mal l’un l’autre, vu qu’une année plus tard, on retrouvait à nouveau un casse de bijou chez Melville (Le Cercle Rouge).

C’est très correct, ça fait le taf comme on dit, avec une jolie séquence de détournement d'avion à New-York sous tension. Verneuil est toujours un bon metteur en scène mais il ne dispose pas cette fois des dialogues de Michel Audiard et ça se ressent. En fait, je ne comprends pas son obsession d’en faire un film italien. Pourquoi appeler ça le clan des siciliens, pourquoi mettre en scène absolument la mafia italienne ? Jean Gabin avec l’accent rital, c’est pas la meilleure idée qu’il ait eu. On s’embrouille vite dans l’usage des langues, en alternant constamment entre le français, l’anglais et l’italien.

Puis c’est chouette d’engager Ennio Morricone à la musique, qui reprend des sonorités de ces westerns. Mais jouer de la guimbarde sans arrêt (instrument excessivement énervant) ça passe dans un spaghetti ou dans un Kusturica déjanté mais dans un polar français, c’est tout de suite moins commode.

Agréable mais beaucoup trop conventionnel que pour sortir du lot.

À couteaux tirés
7.1

À couteaux tirés (2019)

Knives Out

2 h 10 min. Sortie : 27 novembre 2019. Comédie, Policier, Drame

Film de Rian Johnson

Peaky a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

3/1

Qu’est-ce que je l’aime le Rian Johnson. Séance une nouvelle fois jouissive, je dois bien l’avouer, et je suis ravi qu’il marche aussi bien en salle en Belgique.

J’adore les films qui triturent mon cerveau et Johnson est un excellent chirurgien. Evidemment qu’on part sur le modèle d’un whodunit et vu toutes les possibilités, indices et fausses pistes, on envisage rapidement toute une série de possibilités. Je serais curieux d’ailleurs de savoir à quoi vous avez pensé avant la solution avouée. J’étais tout fier de moi en partant sur « il s’est suicidé » puis sur « ils l’ont tous fait ». Mais dans la première demi-heure déjà, Johnson s’amuse justement à déconstruire ces deux mêmes hypothèses. Je suis ensuite parti sur une explication assez farfelue (le lieutenant Elliot a lui-même créé une affaire impossible à résoudre afin de piéger le détective Blanc, étant jaloux de son succès).

Là où j’étais aussi surpris, c’est qu’on va au-delà du simple principe de whodunit. C’est pas un spoil je pense, mais on est plus ou moins convaincu à la moitié du film de l’identité du coupable, de sa raison et de la façon dont ça se passe. Et la question change totalement. J’avais un peu peur qu’il n’y ait pas de second souffle mais ça repart de plus belle ensuite.

Les personnages sont très bien présentés, ce qui nous permet de faire ces théories. On sait tout de suite qui est qui (les informations sont astucieusement plusieurs fois répétées), malgré le nombre de personnages. On sait directement se repérer dans le manoir, on pourrait se rendre les yeux fermés aux waters. Cette mise en place parfaite (des lieux et des personnages), c’est capital et c’est beaucoup plus difficile à faire qu’on ne pourrait le penser.

Je reviens pas (ou vite fait quand même) sur la perfection du casting, avec un Daniel Craig à l’accent repêché du fin fond du Mississippi, sortant de l’ombre en allumant un briquet. Ou des scènes iconiques de Chris Evans, dont l’entrée est tardive mais qui s’éclate comme jamais. Ou de la présence de Lakeith Stanfield, à qui tout réussi depuis Atlanta. Ou de Jamie Lee Curtis, de Michael Shannon, de la future oscarisée (un jour, vous pouvez être sûr) Toni Collette, ou de… (vous avez compris).

Je pense que plusieurs scènes deviendront totalement cultes avec le temps, réutilisées à souhait dans d’autres contextes, notamment les scènes de Chris Evans (et le fameux Eat Shit), les scènes de la mami, la révélation du testament où ils pètent tous un câble, ainsi que

Maléfique - Le Pouvoir du mal
5.3

Maléfique - Le Pouvoir du mal (2019)

Maleficent: Mistress of Evil

1 h 59 min. Sortie : 16 octobre 2019 (France). Aventure, Fantasy, Drame

Film de Joachim Rønning

Peaky a mis 4/10.

Annotation :

4/1

Parfois je me demande pourquoi je m’inflige encore des choses pareilles. C’est beaucoup deux heures, on peut faire plein de choses. Mais il a fallu que je persiste et que regarde ça de la première à la dernière image. Heureusement que Dark Phoenix est sorti cette année pour mettre tout le monde d’accord sur la palme du pire blockbuster de l’année parce qu’on en était pas loin.

C’est même pas assez mauvais pour en rire. Y a juste rien dans ce film, mais vraiment rien, aucune vie, aucune magie, aucune émotion, aucun personnage intéressant, aucune originalité. C’est toujours la même rengaine éternelle « est-ce que les humains peuvent vivre en paix avec les créatures magiques », franchement combien de fois on a pas déjà vu ça. Et les créatures magiques vivent dans une énorme caverne sous-terraine, cachées des humains, alors que certaines d’entre elles prônent une guerre contre les humain afin de récupérer leur territoire et de ne plus devoir vivre cacher.

Tiens, mais ce serait-il pas là l’exacte intrigue de How to train your dragons 3 ? Et de dizaines d’autres avant lui ? Alors c’est vrai qu’il y a de bonnes actrices et le final tellement dysneylandisé est presque correct. Mais dans le genre deux heures perdues, on fait pas mieux.

Holy Motors
6.8

Holy Motors (2012)

1 h 55 min. Sortie : 4 juillet 2012 (France). Drame, Fantastique

Film de Leos Carax

Peaky a mis 4/10.

Annotation :

6/1

Avatar Peaky
Peaky
C’est vraiment pas pour moi, je suis complètement insensible à ce genre de proposition. C’est tellement radical que soit tu rentres dedans soit pas du tout. Et je suis resté extérieur au truc, j’ai failli quitter après dix minutes tellement c’est insupportable.

Je retiens juste la scène avec « Angèle » dans la voiture, très belle conversation entre un papa et sa fille qu’il a été rechercher à sa première fête, avouant qu’elle est restée cachée dans les toilettes parce qu’elle ne se sentait pas désirable. C’est la seule ou t’oublies que c’est un acteur et où t’y crois vraiment.

J’avais déjà détesté le moyen-métrage de Carax dans Tokyo!, mon impression est confirmée. Je trouve son cinéma très nombriliste, prétentieux dans la provocation, crade, agressif, sombre, faussement poétique et inutilement hermétique. (Irais-je jusqu’à dire que c’est le penchant français d’Aronofsky sans me faire une horde d’ennemis à vie, accourant à ma porte avec des torches et des fourches ?).

Pan
5.2

Pan (2015)

1 h 49 min. Sortie : 21 octobre 2015 (France). Aventure, Fantastique, Comédie

Film de Joe Wright

Peaky a mis 5/10.

Annotation :

Un film avec Rooney Mara peut-il être vraiment mauvais ?

Pan n’est pas une réussite en tout cas, et je dois bien avouer que cette fois, Joe Wright ne maitrise pas son sujet. Par contre, on ne peut pas lui reprocher un manque de créativité dans l’écriture, très loin des remakes Disney plan pour plan. On nous propose ici l’enfance de Peter Pan et sa belle amitié avec Crochet. Ce prequel offre donc de la consistance à l’univers, sans apporter de grosses incohérences. Il évite même les nombreux pièges et arrive à surprendre. Par exemple, Crochet rencontre des crocodiles, tend sa main dans l’eau pour essayer de repêcher Peter et on est alors convaincu que c’est ici qu’il va se faire amputer. Que nenni.

C’est quand même bien ridicule, et cela assez constamment. Mais d’un ridicule presque drôle, pas repoussant. On tient surement l’un des pires/meilleurs moments du cinéma avec le fameux « Is this Canada » que s’exclame Peter alors qu’il découvre Neverland, suivi d’une reprise de Smells like teen spirit. On serait presque dans un Mad Max version comédie musicale.

Pan se vautre surtout dans son écriture des dialogues et dans ses essais comiques complètement ratés. Les effets numériques ont parfois du mal à tenir le coup (surtout vu l’énorme budget), le final s’essaie à l’épique mais il est trop tard depuis longtemps. On ne s’attache jamais aux personnages, la faute à des premiers rôles peu charismatiques et sommes toute assez ratés, malgré une Rooney Mara encore une fois adorable.

Le Soliste
6.3

Le Soliste (2009)

The Soloist

1 h 57 min. Sortie : 23 décembre 2009 (France). Biopic, Drame, Comédie musicale

Film de Joe Wright

Peaky a mis 5/10.

Annotation :

8/1

Biopic tout ce qu’il y a de plus classique, sur un journaliste qui essaie d’aider un sans-abri ancien étudiant de Julliard, devenu schizophrène. Ou du moins dont le bien-être mental n’est pas parfait parce que le film est anti-diagnostic et anti-médication. C’est assez bien joué par Jamie Foxx d’ailleurs, on entend toutes les voix dans sa tête, c’est volontairement oppressant. Je l’ai toujours dit, j’ai toujours du mal avec les sujets de santé mentale, sans que je ne me l’explique.

Il y a une volonté de traiter de la mort programmée du journalisme, des laissés pour compte à Los Angeles, de la déficience mentale et de la musique en tant que thérapie. Mais c’est tellement classique, avec ses mauvais flashbacks et ses bons sentiments, que ça ne prend jamais.

1917
7.6

1917 (2019)

1 h 59 min. Sortie : 15 janvier 2020 (France). Drame, Guerre

Film de Sam Mendes

Peaky a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

8/1

Ils ont tellement forcés dans leur marketing agressif, que ce soit le lobbyisme auprès des remises de prix ou dans le recrutement de célébrités qui vendraient leur mère pour un pécule de vacances, que je l’attendais au tournant. A lire certains avis outrageusement démesurés dans les journaux, ce n'était plus des critiques mais des spots publicitaires.

L’exercice de style est sans conteste réussi pour Sam Mendes. Le faux et unique plan séquence est exemplaire, les coupures étant imperceptibles. Là où le montage de Birdman était astucieux mais assez visible, ici Mendes réalise un tour de force exceptionnel de précision et d’inventivité, on ne voit souvent que du feu entre les coupures. C'est juste totalement aberrant d'être parvenu à ça. Tout est filmé en temps réel donc, si ce n’est pour une seule ellipse temporelle afin de passer la nuit.

Au delà de ça… je reste sacrément sur ma fin. L’exercice de style jusqu’au boutiste coupe non seulement à toute émotion, mais aussi à tout spectaculaire. De la guerre, on ne verra aucun affrontement, même à vue d’homme. J’en connais peu des films qui font l'entièreté de leur promo en balançant le clip de la dernière scène (parce que c’est la seule avec un peu d’ampleur) Les allemands sont en fuite et n’ont laissé derrière eux que quelques troubles fêtes. Ce sont tous des salopards d’ailleurs, pas un pour sauver l’autre, tu leur offres une chance de rédemption et ils essaient tous de t’étriper dans un dernier souffle.

On suit constamment les personnages de dos, un angle qui s’inspire largement des jeux vidéos. Ça devait intensifier le sentiment de proximité, de danger pouvant surgir à tout moment. Mais même là, je suis passé à côté. Ce parti pris limite aussi les possibilités pour Deakins, dont le champ de vision est très réduit. Je retiens le passage nocturne dans les ruines, éclairés par des feux de camp agonisants et des fusées éphémères.

Cela va de soi qu’il n’y a aucune originalité dans les thèmes évoqués, si tant qu’on y trouve le moindre thème à exploiter. Je suis convaincu que le Behind The Scènes sera plus intéressant que le film lui-même. L’exercice de style est prodigieux, l’expérience décevante, le « film » inexistant.

The Foul King
6.8

The Foul King (2000)

Banchikwang

1 h 56 min. Sortie : 15 novembre 2023 (France). Comédie, Sport

Film de Kim Jee-Woon

Peaky a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

9/1

Derrière les intouchables Park Chan-wook et Bong Joon-ho, se trouve une troisième légende du cinéma coréen. Les trois compères s’entendent bien et ce n’est pas un hasard s’ils ont tous les trois sortis une production américaine en même temps (The Last Stand, Stoker, Snowpiercer). Pas un hasard que tous les trois aient travaillés avec Song Kang-ho (oui c’est l’acteur de Paraiste). Kim Jee-woon est d’ailleurs celui qui l’a fait révéler au grand public, l’acteur et le réalisateur ont construit leur carrière ensemble.

Voici donc le fameux Song Kang-ho en apprenti catcheur, dans une comédie efficace. Le film a fait un carton gigantesque en Corée. Le génie déjà apparent de Kim Jee-woon fait constamment oublier que le film fut tourné avec un budget d’argent de poche de lycéen. C’est attendrissant, on a constamment le sourire et c’est révélateur de la pression sociétale du pays.

Victoria
7.2

Victoria (2015)

2 h 08 min. Sortie : 1 juillet 2015 (France). Thriller, Drame

Film de Sebastian Schipper

Peaky a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

10/1

J’en suis le premier surpris mais j’ai bien plus aimé cet unique (vrai) plan séquence de Schipper que celui de Sam Mendes dans 1917.

Je ne m’attendais pas du tout à ce que ce soit aussi violent. On est beaucoup moins dans un Linklater que dans un film des frères Safdie. C’est la même descente aux enfers nocturne et urbaine, les mêmes mauvaises décisions qui s’enchaînent vers un destin funeste irréversible.

On suit donc ces personnages pendant deux heures, caméra à l’épaule, sans jamais couper. On se promène dans les rues berlinoises et j’ose même pas imaginer l’organisation monstrueuse d’un tel projet, quel culot de tourner tout d’une traite en prenant autant de risques. C’est un exploit d’avoir un résultat aussi professionnel, ça ne parait à aucun amateur. A aucun moment, on ne voit de gros ratés.

Et l’expérience de cet unique vrai plan séquence fonctionne à merveille. Victoria, rencontre cette bande de copains à la sortie d’une boite d’une nuit, comme nous. Comme il n’y a aucune ellipse, on vit exactement la même expérience qu’elle. Du coup, j’étais très vite impliqué dans leurs aventures. Le groupe d’amis devient notre groupe d’ami au fil de la folie de la nuit. Je ne me suis pas ennuyé un seul instant, il n’y a pas de temps morts, même dans les ballades pédestres.

Victoria est une performance cinématographique historique, une expérience sans précédent. L’unique plan séquence permet de transcender l’irréel, atteignant une illusion de vérité parfaite.

Away We Go
6.5

Away We Go (2009)

1 h 38 min. Sortie : 4 novembre 2009 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Sam Mendes

Peaky a mis 5/10.

Annotation :

11/1

Je ne sais pas trop ce qu’est venu faire Sam Mendes là-dedans. C’est un petit film sans prétention, l’archétype du film indé américain, où on voyage à travers le pays.

L’histoire d’un couple qui attend un enfant et ne sait pas où fonder leur famille. Ils ont plusieurs idées en tête et ils vont visiter une à une les villes du pays où ils ont des connaissances. Ce sont différents tableaux qui sont dressés donc, les personnages qu’on rencontre sont tous des gros cas sociaux insupportables, et du coup le couple passe rapidement à la ville prochaine.

Les acteurs (sauf John Krasinski évidemment) sont presque aussi insipides que le scénario ultra convenu mais les dialogues sont encore bien écrits, gentiment excentriques (alala le temps qui passe, alala c’est dur de fonder une famille mais je t’aimerai toujours)

The Quiet Family
6.7

The Quiet Family (1998)

Choyonghan kajok

1 h 38 min. Sortie : 25 avril 1998. Comédie, Thriller

Film de Kim Jee-Woon

Peaky a mis 6/10.

Annotation :

11/1

Quand même exceptionnel de retrouver dans le même film les deux monstres du cinéma coréen, les futures stars de Memories of Murder et de Old Boy. Tout ça dans les débuts de Kim Jee-woon. Du flair le gars.

C’est d’un humour très très noir, carrément morbide. Une famille ouvre un motel dans la forêt et leur premier client se suicide dans sa chambre. Du coup, ils l’enterrent pour ne pas porter à la réputation de leur nouvel établissement. Sauf que ce ne sera pas le dernier corps à enterrer, ils deviennent rapidement la famille Addams coréenne. Song Kang-ho prouve déjà tout son génie dans la comédie burlesque, ce type sait absolument tout faire. A quand une reconnaissance internationale digne ?


La Prisonnière du désert
7.6

La Prisonnière du désert (1956)

The Searchers

1 h 59 min. Sortie : 8 août 1956 (France). Western, Aventure, Drame

Film de John Ford

Peaky a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

12/1

(+1) Il est depuis longtemps dans mon top 10 et ce n’est pas prêt de changer. J’ai toujours eu un peu peur de la revoir, peur d’être déçu, peur que ça change l’image idyllique que je m’en était fait.

Mais le revoir m’a définitivement rassuré dans mes convictions. The Searchers est non seulement le meilleure western de l’histoire, c’est surtout un des films les plus importants du cinéma. Ce même film, cité inlassablement par Scorsese, Coppola, Spielberg ou Godard comme l’un des plus influents dans leur carrière. Ce même film dont les plans iconiques et la cinématographie sont encore aujourd’hui continuellement repris. Ce même film qui changea pour toujours la figure ambigüe de l’anti-héros. Ce même film qui bouleversera la Nouvelle Vague, le Nouvel Hollywood et tout ce qui s’en suit, du blockbuster au cinéma d’auteur.

Le revoir, c’est réaliser tous les dilemmes moraux qui assaillent continuellement les personnages. Le revoir, c’est être submergé d’images et de dialogues iconiques, dont le fameux « That will be the day ». Le revoir, c’est entrapercevoir toute la complexité du personnage d’Ethan, et son évolution psychologique, cassant tous les codes bien ancrés du western. Le revoir, c’est comprendre enfin pourquoi Ethan s’acharne à vouloir sauver la fille, dans une quête désespérée à travers les âges.

Une arnaque presque parfaite
6

Une arnaque presque parfaite (2009)

The Brothers Bloom

1 h 54 min. Sortie : 5 août 2009 (France). Action, Aventure, Comédie

Film de Rian Johnson

Peaky a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

13/1

C’est dans la veine du dernier film de Rian Johnson. On retrouve la même intelligence dans l’écriture, astucieuse, à rebondissement, avec toute sa galerie de personnages.

A la fin on ne sait plus qui se fait arnaquer, l’arnaqué, les arnaqueurs ou le spectateur. Chaque personnage pense connaître les dessous de l’arnaque, chaque personnage pense arnaquer l’autre. Ca maintient le suspens habilement. Alors il y a peut-être un ou deux twists de trop, Rachel Weisz fait peut-être du sous Natalie Portman, mais c’est sans aucun doute très divertissant

Vox Lux
5.6

Vox Lux (2018)

1 h 54 min. Sortie : 2 octobre 2019 (France). Drame, Musique

Film de Brady Corbet

Peaky a mis 3/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

14/1

Mais quel ovni ce machin, il a explosé mon cerveau en dix minutes.

Ca commence par une fusillade scolaire hyper violente, très triste. Et pas cinq minutes plus tard, on part sur une comédie musicale. Le changement de ton est explosif, limite provocateur. Ça parle de la montée d’une puissance d’une chanteuse, laquelle était victime de la fusillade.

Alors j’étais très emballé dans un premier temps, ça me faisait à penser à Teen Spirit avec Elle Fanning. Même envers du décor de la musique que découvre une future popstar, laquelle est traitée comme un produit par les producteurs, même mentor bienveillant mais rustre, même expérience du monde des adultes. C’est intéressant de voir que les deux films se basent secrètement sur la géniale chanteuse norvégienne Sigrid pour leur personnage et le style de chanson pop énergique.

Bonne première heure donc, très déconcertante mais non moins agréable. D’ailleurs donnez des rôles à Raffey Cassidy, elle est géniale Raffey Cassidy.

Mais alors cette deuxième heure ????????????????? C’est certainement la pire heure de cinéma de la décennie que j’ai pu voir (impossible d’appeler ça du cinéma d’ailleurs).

On part sur une ellipse de 14 ans, et c’est comme si un nouveau film débutait.
Le rôle de Céleste qui était joué par Cassidy est repris par Natalie Portman (aucune correspondance dans la voix et l’accent évidemment, mais surtout correspondance dans l’attitude). Et Cassidy change de rôle, elle devient la fille de Céleste (donc elle joue sa propre fille). Mon cerveau a buggué a partir de là.
AIS ATTENTION Stacy Marin, qui jouait la soeur de Céleste dans la première partie, elle continue à jouer son propre rôle, devenant donc la tante de Raffey (qui est devenue sa propre fille je le rappelle).

C’est d’une confusion à faire encore une fois exploser ton cerveau. Personne n’avait jamais oser ça, c’est de la folie ou du génie. Mais allez, passons.

Cette apparition de Portman, c’est les personnage le plus détestable jamais créer. Elle est devenue débile, elle a pris la grosse tête, elle se considère carrément comme une nouvelle religion (c’est pas une blague). Elle est tellement détestable que le film en devient détestable, devient plus malaisant que Cats. C’est consternant tellement c’est horrible et sans intérêt, avec en point d’orgue trente minute de concert de pop infâme totalement insupportable. Cette deuxième heure, c’est de la torture légalisée. Vous nous trollez, c’est juste humainement impossible de teni

Le Dernier Rempart
5.5

Le Dernier Rempart (2013)

The Last Stand

1 h 47 min. Sortie : 23 janvier 2013 (France). Action, Policier, Thriller

Film de Kim Jee-Woon

Peaky a mis 6/10.

Annotation :

15/1

2013. Soit l’année de l’incursion des cinéastes coréens aux USA. A côté des Snowpiercer et Stoker, on retrouve donc The Last Stand de Kim Jee-woon.

C’est certainement le moins efficace des trois, mais le maître coréen ne s’est pas fourvoyé pour autant. Son erreur fut selon moi de se plonger dans la mythologie américaine, en oubliant un peu ses racines dans l'avion. Et quoi de plus américain que Schwarzenegger qui se dresse seul en dernier rempart contre un parrain des cartels avant qu’il ne puisse franchir la frontière mexicaine, un Schwarzy qui, tout en enlevant dramatiquement ses lunettes de soleil, délivre des one-liners mémorables .

Quoi de plus américain surtout pour Kim Jee-woon de reprendre tous les codes du western. Les pistolets ont certes fait place aux fusils automatiques et aux snipers, mais tout est là. Quoi de plus américain aussi que d’y mêler un film de voiture à la Fast & Furious. Quoi de plus américain enfin de ne se contenter que de ça, un film d’action survolté, sans profondeur.

On retrouve tout de même une violence exacerbée ultra graphique, marque de fabrique du réalisateur. Kim Jee-woon réalise avec ce film un rêve, celui de se frotter à la mythologie américaine. Mais ce rêve n’est que chimère, tant il ne propose rien de nouveau, rien de personnel.

Klaus
7.7

Klaus (2019)

1 h 36 min. Sortie : 15 novembre 2019 (France). Aventure, Comédie, Jeunesse

Long-métrage d'animation de Sergio Pablos et Carlos Martínez López

Peaky a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

16/1

Alors grosse grosse surprise pour moi. Je n’ai pas aimé, j’ai adoré.

J’avais vu les retours plutôt positifs, parlant d’un chouette conte de Noël. C’est beaucoup plus que ça pour moi. C’est le genre de film que je pourrais revoir tous les ans tant il est parfait. C’est le genre de film que je montrerais directement à mes enfants si j’en avais.

Il est devenu beaucoup trop rare en effet de trouver des films qui s’adressent avec autant d’habilité à toutes les catégories d’âge. Tout le monde y trouve son compte, petits comme grands. Ils font ça avec un coeur énorme, sans jamais tomber dans le mielleux ou le sentimentalisme comme le font tous les films de Noël.

C’est surtout extrêmement drôle, très efficace, sans jamais tomber dans le grossier ou la facilité. Rien que l’image de la gamine qui enfonce sa carotte dans le bonhomme de neige, avec un regard de famille Addams, c’est un comique de répétition tellement simple mais qui me fait mourir de rire et me marque.

Klaus a aussi la bonne idée de réinterpréter tous les codes de l’histoire du Père Noël en réinventant leur origine, souvent de manière très drôle. Son originalité, il la trouve enfin dans son animation, non seulement très belle mais aussi assez unique.

Klaus n’est pas un simple conte de Noël réjouissant, qu’on lance pour se réchauffer le coeur ou pour faire plaisir à la petite soeur. C’est un grand film de cinéma, au coeur énorme et aux leçons éternelles. Un must.

Bad Boys
5.7

Bad Boys (1995)

1 h 58 min. Sortie : 5 juillet 1995 (France). Action, Comédie, Policier

Film de Michael Bay

Peaky a mis 3/10.

Annotation :

17/1

J’ai mangé mes premiers popcorn à 10 ans. C’était au cinéma et à la première bouchée, je me suis cassé une dent. Depuis, je déteste les popcorn, presque autant que je déteste les films qui ne sont là que pour en vendre.

J’ai donc détesté Bad Boys. Il n’atteint même pas le stade du « ça se laisse regarder » ou de l’horrible « c’est bien quand on veut se débrancher le cerveau ». C’est mauvais à tous les niveaux, c’est abrutissant et sans la moindre la qualité. C’est évidemment grossier et sans subtilité, comme le cinéma de Michael Bay. C’est bourré de clichés, c’est sur-cutté jusqu’à l’épilepsie. Tous les seconds rôles sont catastrophiques, détestables et insupportables.

Michael Bay s’emploie déjà à la chasse au temps mort. Du coup, entre deux explosions ou deux allusions sexuelles, il ne reste qu’une solution pour que le spectateur ne s’endorme pas : crier. Et ça crie, ça s’énerve tout le temps sans aucune raison. Ce film c’est un gros mal de tête.

Je parle même pas du scénario catastrophique, je cherche encore la raison pour laquelle ils sont forcés d’échanger de rôle. C’est là juste pour créer quelque chose et faire des blagues. Pareil pour la décision de garder la fille dans son propre appartement au lieu de l’amener dans un commissariat. Les personnages prennent constamment des décisions débiles et incompréhensibles.

Bref, ça m’a soûlé comme rarement et je déteste toujours autant le popcorn.

Les Misérables
7.5

Les Misérables (2019)

1 h 44 min. Sortie : 20 novembre 2019. Drame

Film de Ladj Ly

Peaky a mis 7/10.

Annotation :

17/1

Pas la claque que j’espérais mais néanmoins nécessaire.

Je suis hyper fan de tout ce que font les membres de Kourtrajmé et on retrouve chez Ladj Ly les mêmes codes de réalisation. Ils ont par exemple popularisé l’utilisation du drone, en rajoutant de la musique planante par derrière. On retrouve aussi toujours les mêmes plans séquence suivant de dos un personnage.

On l’a largement vendu comme étant impartial, sans prendre parti. Mais je trouve au contraire que certains personnages sont au contraire très caricaturaux (des deux côtés d’ailleurs), voire très exagérés dans leurs comportements afin de créer le conflit. C’est trop peu nuancé, même le personnage du nouveau brigadier, sensé incarné le calme, la justice et la boussole morale, celui auquel le spectateur est sensé s’identifier, le pacefique qui vient de la campagne il est directement hyper violent avec les enfants.

Je suis resté malheureusement très extérieur au film, comme je n’ai jamais été sensible à La Haine. Peut-être que c’est trop « français » pour moi (c’est pas du tout un reproche, c’est comme Dikkenek qui est trop belge pour nos voisins, on n’a pas exactement les mêmes codes, les mêmes références), peut-être que c’est juste pas mon truc. Mais je reste très content de l’avoir enfin rattrapé en salle et je supporterai toujours le travail des gars de Kourtrajmé, qui démontrent, ici encore avec Ladj Ly, une grande maîtrise technique, une patte unique et une analyse sociologique juste et profonde de la société française. Une bande à part.

Les Deux Papes
7

Les Deux Papes (2019)

The Two Popes

2 h 05 min. Sortie : 20 décembre 2019 (France). Drame

Film de Fernando Meirelles

Peaky a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

18/1

J’y allais vraiment à reculons, et finalement c’était bien mieux que prévu. Ils évitent toute austérité malgré le sujet, il y a même beaucoup d’émotion et d’empathie pour ces deux personnages à la fin.

Ce n’est pas mon sujet de prédilection et pourtant j’ai trouvé ça très intéressant. C’est vraiment l’opposition des deux courants de l’Eglise, réformateur et conservateur. Les échanges entre les deux papes, que tout oppose de base, sont passionnants dans la diversité de leur exégèse. Et malgré leur opposition, une amitié se crée.

C’est aussi beaucoup plus attrayant au niveau de la photographie que ça n’avait le droit de l’être, profitant de décors splendides, que ce soit en Italie ou en Argentine. Les passages en noir en blanc, représentant les (trop nombreux et trop classiques) flashbacks, offrent un style neuf et attrayant.

Un beau film donc, instructif et agréable, humanisant une fonction de facto inhumaine, au détour d’un pas de tango, d’une pizza ou d’une finale de coupe de monde partagée par ces deux hommes.

Adoration
6.2

Adoration (2019)

1 h 38 min. Sortie : 22 janvier 2020 (France). Drame, Thriller

Film de Fabrice Du Welz

Peaky a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

18/1

J’ai adoré.

Le cinéma belge dans toute sa splendeur. C’était évidemment fait pour moi, avec son histoire adolescente de Bonne & Clyde. Au lieu de réinterpréter l’aventure par la comédie comme Moonrise Kingdom, il le fait par le drame psychologique. Au lieu de l’interpréter par l’absence de sentiments comme The End of the fucking world, il l’interprète par le trop plein de sentiments. Des sentiments bruts et purs, innocents, débordants et aventureux.

C’est l’histoire de Paul et Gloria, laquelle est internée dans une clinique psychiatrique. Les deux personnages sont très marquants, la preuve étant que leur prénom sont inoubliables après la séance. Je pense qu’ils auraient dû plus jouer sur le doute concernant le personnage de Gloria. Pendant un moment, on n’est pas certain si elle est vraiment atteinte mentalement ou s’il faut plutôt la croire elle. Le film joue très peu sur cette ambiguïté d’abord, puis nous donne trop vite et trop brusquement la réponse.

Mais qu’importe, c’était un très beau moment de cinéma. Poelvoorde est bouleversant, toujours excellent dans ce genre de personnage détruit mais apaisé.

Retour à Zombieland
6

Retour à Zombieland (2019)

Zombieland: Double Tap

1 h 39 min. Sortie : 30 octobre 2019 (France). Action, Comédie, Épouvante-Horreur

Film de Ruben Fleischer

Peaky a mis 7/10.

Annotation :

21/1

Je ne vais pas bouder mon plaisir, j’ai passé un très bon moment. Je suis assez fan du premier opus et cette suite est digne, même si elle ne trouve pas vraiment raison d’être.

Les nouveaux personnages sont des clichés tellement volontairement exagérés (la pétasse et le hippie) qu’ils en deviennent très drôles. Je ne vois pas quelqu’un d’autre que Zoey Deutch pour réussir dans ce genre de rôle détestable et lui donner une force comique de ce poids.

On répète donc la formule du premier : pas de scénario mais énormément de fun, en reprenant certains codes visuels de Scott Pilgrim, mélangés à du Shaun of the Dead. C’est toujours un plaisir de retrouver cette bande, tous déjà nommés aux oscars au moins une fois dans leur carrière. Les scènes d’action sont mieux filmées qu’on ne le laisse entendre, presque inventive dans leur machinerie (en particulier toute la séquence dans le musée Elvis Presley). Mais c’est surtout très très drôle et efficace (se moquer de The Walking Dead en disant que c’est irréaliste, c’est juste parfait).

Tout le monde dit I Love You
6.6

Tout le monde dit I Love You (1996)

Everyone Says I Love You

1 h 41 min. Sortie : 12 février 1997 (France). Comédie, Comédie musicale, Romance

Film de Woody Allen

Peaky a mis 8/10.

Annotation :

20/1

Franchement, je pensais avoir fait le tour des Woody Allen. Mais alors Woody Allen en comédie musicale, personne n’y avait pensé, même pas lui. Et quel chouette moment.

Tout est évidemment caractéristique du style allénien, c’est très très drôle, toujours aussi efficace, malin et percutant dans l’écriture. Il pousse la psychanalyse névrosée de l’amour aussi loin que possible. On a toujours ces longs plans séquences de réunions familiales avec une belle machinerie et des discussions frénétiques, qui partent dans tous les sens et assez jouissives. C’est peut-être un peu confus et chaotique, dans un chassé-croisé amoureux choral. Allen sublime non seulement toute une galerie de personnages mais aussi de villes, entre Venise, Paris et New-York.

Puis ce qu’il y a toujours de sympathique dans un film de Woody Allen, c’est le casting toujours exceptionnel. Le petit coquin en profite une nouvelle pour avoir des scènes romantiques avec deux actrices en état de grâce, Julia Roberts et Drew Barrymore. Edward Norton est charmant comme tout, chantait tellement bien que Allen lui donna comme consigne de chanter moins juste afin que cela sonne plus réaliste. Il y a même Tim Roth en sociopathe, reprenant en quelque sorte son rôle de Réservoir Dogs. Et en guise de bonbon final, on retrouve une Natalie Portman toute jeune, peu de temps après Léon, qu’Allen a certainement dû aimé, étant donné la manière dont il la filme alors que l’action se passe ailleurs.

J’aimerais tellement être sur un plateau de Woody Allen et entendre ce qu’ils dit à ses acteurs. Un acteur qui joue dans Allen, adopte automatiquement les codes, les tics, la manière de jouer typiquement allénienne. Edward Norton, il devient littéralement Allen quoi, la transformation est bluffante.

Plus étonnant peut-être, le côté comédie musicale est aussi assez réussi. La façon de filmer et la gestuelle de Norton s’inspirent très clairement des films de Fred Astaire (reprise par Chazelle dans La La Land) d’ailleurs. C’est cette même façon de filmer de plein pied, en un seul plan. Ca paraît bête, mais c’est révolutionnaire à l’époque d’Astaire et c’est toujours hyper agréable aujourd’hui, d’autant que les acteurs ne sont pas doublés.

Plus original par contre, Allen innove dans sa façon de cadrer. Les personnages sont souvent cantonnés au coin droit de l’écran, ne prenant parfois que 10% du cadre. Cela donne la possibilité d’admirer tous les décors et c’est un risque qui paie.

Bref, c’est un excellent mom

J'ai perdu mon corps
7.4

J'ai perdu mon corps (2019)

1 h 21 min. Sortie : 6 novembre 2019. Drame, Fantastique, Romance

Long-métrage d'animation de Jérémy Clapin

Peaky a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

22/1

J’étais dubitatif en voyant le trailer, les films d’animation métaphoriques qui joue sur leur fibre poétique (la tortue rouge par exemple) ce n’était à priori pas pour moi.

Mais alors pour le coup, j’ai adoré. Déjà, mettre autant d’émotions à travers une main, c’est un exploit. Grâce à de l’animation ingénieuse et des mouvements de caméras tellement bien pensés, on ressent tout ce que cette main ressent : de la peur, du chagrin, l’envie de liberté, la solitude, l’émerveillement.

J’ai d’ailleurs autant aimé la partie sur la main que sur l’humain. On se dit constamment que c’est beau. C’est d’une pudeur (une qualité trop souvent oubliée de nos jours) bienveillante. Le personnage de Naoufel sonne authentique à chaque bouffée d’air qu’il prend, on s’identifie facilement à lui.

J’ai perdu mon corps est aussi doté de moments de grâce, comme cette discussion sur le destin, sur le toit d’un immeuble. Enfin, je pense qu’on peut tous se mettre d’accord sur la qualité exceptionnelle de la musique, éclectique et renversante, une des meilleures de l’année.

Les Poupées russes
6.3

Les Poupées russes (2005)

2 h 05 min. Sortie : 15 juin 2005 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Cédric Klapisch

Peaky a mis 6/10.

Annotation :

23/1

Un peu le même avis que pour l’auberge espagnole. Je déteste les gimmicks de réalisation ringards du début, sensés donner une identité au film, heureusement qu’on s’en débarrasse assez vite. Duris a un naturel fou, il joue sans aucun effort et je trouve ça charmant et efficace ; d’autant que la crise de la trentaine ça commence doucement à me parler.

Par contre, la formule n’est pas la même que pour L’auberge espagnole. Ce qui fonctionnait dans le premier film de Klapisch, c’était l’ambiance surréaliste d’une colocation. C’était de retrouver tous les personnages dans un endroit confiné, ambiance qui parlera directement à ceux qui l’ont connue. Alors qu’ici, Xavier revisite ses anciens camarades un a un, ils ne sont réunis que pour les dernières minutes. Du coup, adieu cette ambiance surréaliste et bonjour la fadeur des têtes à têtes humains.

« Lui, c’est monsieur tout le monde et c’est très rare. Des gens comme tout le monde, il y en a très peu ».

Jumanji : Bienvenue dans la jungle
5.7

Jumanji : Bienvenue dans la jungle (2017)

Jumanji: Welcome to the Jungle

1 h 51 min. Sortie : 20 décembre 2017. Aventure, Comédie, Fantastique

Film de Jake Kasdan

Peaky a mis 4/10.

Annotation :

25/1

Pour que ce genre de films d’inversion des corps puisse fonctionner, il faut que les personnages soient les plus gros clichés possibles, sinon on est perdu. Donc par définition, ce film ne pouvait pas être intéressant.

C’est le degré zéro du film zéro du film d’aventure, je prends absolument aucun plaisir à regarder ça. Y a un Jonas Brothers qui se pointe avec son charisme de crabe, c’est le pompon. A la limite ce que je sauverais, c’est la réflexion sur notre société du paraître, qui influence tous les rapports de force et jugements moraux.
La toute fin est sympathique et on voit bien que les acteurs se sont beaucoup amusés, ce qui n’est clairement pas mon cas.

Peaky

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