Cover 2021 : carnet de bord d'un lecteur naufragé

2021 : carnet de bord d'un lecteur naufragé

2021...Je suis sur ce site depuis 2016 (je crois...). Tant d'années passées à lire, à ne pas lire, à suivre passivement la course infernale du temps. Tant d'années passées, en réalité, à fuir la réalité. Après une année de pandémie, j'aborde cette nouvelle session de mon existence avec beaucoup de ...

Afficher plus

Liste de

34 livres

créee il y a plus de 3 ans · modifiée il y a environ 2 mois

Le Mahabharata
8.4

Le Mahabharata (2001)

Sortie : 2001 (France). Mythes & épopée

livre de Jean-Claude Carrière

Le débardeur ivre a mis 10/10.

Annotation :

Le Mahabharata original est l'une des oeuvres littéraires les plus vastes jamais composées, l'une des plus anciennes aussi, en plus d'être l'épopée la plus imposante jamais écrite. Aussi, même traduite et allégée par Jean-Claude Carrière, qui lui même tire son oeuvre de l'adptation théâtrale qu'en fit Peter Brooks, la surpuissance évocatrice de cette oeuvre reste (il me le semble en tout cas étant donné que personne ne peut prétendre avoir lu le Mahabharata en entier dans sa version originale hormis les Brahmes indien eux même et quelques courageux Occidentaux Indianistes ayant dédiés leurs vies à ses très rares traductions) intacte. Je suis sidéré à quel point ce texte, qui est avec le Ramayana l'une des deux oeuvre structurant l'hindouisme contemporain, est lucide sur l'âme humaine. Ici, le bien et le mal ne paraissent exister que pour être corrompus, les dieux meurents, les héros sont faillibles, les prophetes sournois et la guerre une fatalité qu'il faut accepter. Le monde, comme nos existences si furtives, est un champ de bataille, fait d'armes de destructions massives et de rivieres de sang infinis...Voilà ce que je retiens de ce texte. Un chef d'oeuvre intemporel, d'une profondeur folle et inégalée.

Le Fleuve des dieux
7.4

Le Fleuve des dieux

River of Gods

Sortie : 29 août 2010 (France). Roman

livre de Ian McDonald

Le débardeur ivre a mis 8/10.

Annotation :

Aussi sinueux que le Gange, ce livre est la mosaique complexe de neuf destins entrecroisés dans une Bénares (ou Varanaci) futuriste, capitale d'un Bharat Indépendant après la fraction de l'Inde. Plongée sans concession dans la pensée Indienne et sa culture, ce livre colossale réussi l'exploit de produire un univers de sf foisonnant où vient se percuter intelligences artificielles, premier contact extraterrestre et univers paralleles, le tout enrobé dans une spiritualité insaisissable pour nous autres occidentaux. Parfois hard science, parfois graveleux, régulierement hermetique, ce livre est à l'imagede la culture dense du sous-continent dont il rend ici un vibrant hommage : Le Fleuve des dieux ce n'est pas un livre sur l'Inde. C'est l'Inde.

Maharajah
7.4

Maharajah (2014)

The Strangler vine

Sortie : 2017 (France). Roman

livre de M. J. Carter

Le débardeur ivre a mis 7/10.

Annotation :

Brillant mélange entre le roman victorien et la dénonciation anticolonialiste, Maharajah aborde l'épineuse question du "thug", aujourd'hui entré dans le langage courant pour désigner un malandrin de circonstance mais qui au XIXeme siecle était le nom que donnait les autoritées de la Compagnie des Indes à de prétendues hardes d'assassins qui tuaient les voyageurs sur la Grand Trunk Road. Au travers d'un roman d'enquête sommes toutes peu palpitant mais qui aura le mérite de ne pas virer en fable exotique, Maharajah use de la déconstruction des mythes coloniaux comme d'un inspirant rebond dramatique.

Martin Scorsese, l'infiltré - une biographie
7.4

Martin Scorsese, l'infiltré - une biographie (2019)

Sortie : 21 février 2019 (France). Biographie

livre de Régis Dubois et Martin Scorsese

Le débardeur ivre a mis 9/10.

Annotation :

L'auteur est un véritable passioné, et ça se ressent dans ce travail qui se lit sans bouder son plaisir. Le destin de Scorcese est étonnant, car il est la représentation la plus concrete du doute au cinéma. Le travail de biographie dévoile ici un personnage de nuance constante, on peut plus "Scorcesien", se vouant une haine permanente, s'estimant comme un imposteur dans son propre milieu. N'importe quel aspirant réalisateur, issu "d'en bas" voudrait un destin comme celui ci ...Pourtant, pour un Scorcese, combien de milliers se cassent la gueule ?

Les Spectres de la terre brisée
7.3

Les Spectres de la terre brisée (2013)

Wraiths of the Broken Land

Sortie : 23 août 2018 (France). Roman

livre de S. Craig Zahler

Le débardeur ivre a mis 6/10.

Annotation :

N'est pas Cormac MacCarthy qui veut, et on se rend compte avec Les Spectres de la terre brisée a quel point "Méridien de Sang" aura bouleversé l'approche que l'on se fait encore aujourd'hui de l'Ouest en littérature tant on le retrouve par instant en surimpression dans ce roman. Si on retrouve dans ce livre le cradingue perturbant de l'homme qui écrivit et réalisa l'époustouflant "Bone Tomahawk", force est d'admettre que la surereprésentation de scènes d'actions trop détaillées transforme par instant la narration en cauchemard erratique (on ne sait plus qui est où, qui fait quoi et pire qui est encore vivant et qui est mort). Le style très simpliste de Zahler, qui frise parfois le scénario, est perturbant au départ puis devient assez plaisant, même si pour cela il faut sacrifier les 50 premieres pages du roman. De plus, il est toujours appréciable de lire un roman qui est aussi bien stationné en terme de chapitrage, permettant au lecteur de lire une dose potable de pages par jours sans avoir à couper en plein milieu d'un paragraphe, saisit par la fatigue. Bref, structurellement bon, un peu dérangeant mais au final on se doute de chaque retournement de situation avec un peu trop de facilité. Plaisant.

L'Île au trésor
7.5

L'Île au trésor (1883)

(traduction André Bay)

Treasure Island

Sortie : 1885 (France). Roman

livre de Robert Louis Stevenson

Le débardeur ivre a mis 4/10.

Annotation :

Ayant vu la moitié de la premiere saison de "Black Sails" récemment, je ne peux plus m'empêcher de visualiser Silver, Bones et Flint comme les jouvenceaux à peine poilus qui les jouent dans cette série si tiede (mais bon ça c'est mon probleme). Au delà de ça, le livre est...mouais. Sa force réside dans sa petite taille qui en fait un objet très bref, et donc plus ou moins bien rythmé. J'aurais abandonné si Stevenson s'était enfoncé dans des descriptions ronflantes, mais là tout est en ligne droite constante. Assez plat, peu engageant, et meme si on peut porter à son crédit quelques scènes d'actions bien pensées tel que l'affrontement entre Hawkins et Hands sur une Hispaniola à la dérive, on ne retient pas grand chose de ce petit roman d'aventure qui pourtant commençait si bien.

Tancrède
6.4

Tancrède

Roman

livre de Ugo Bellagamba

Le débardeur ivre a mis 5/10.

Annotation :

J'ai du étirer véritablement les bonnes sensations de lectures qu'engendrent toute la premiere partie afin d'apporter à ce livre la moyenne tant je considère le travail comme baclé sur sa seconde et derniere partie. L'aspect uchronie, promis par le titre, est au départ très subtil. Il faut toucher sa bille en histoire médievale pour reconnaitre véritablement le moment où la logique temporelle prend un virage. Seulement, une fois atteinte la partie portant sur les assassins, le livre part littéralement en vrille au point où cela devient assez froid et très désesquilibré, surtout quand la premiere partie s'attarde sur le recul d'un homme de foi face aux atrocités dont il est le témoin. La partie du siege de Maara est par certains aspects encore plus impactant que la majeur partie des passages dans la seconde partie. Quant au dernier chapitre, il est mal emmené. Voilà c'était pas fameux, mais j'approuve la démarche initiale, et je reconnais à Mr.Bellagamba une certaine poésie, et un plaisir communicatif dans la retranscriptions des batailles.

La Route
7.5

La Route (2006)

The Road

Sortie : 3 janvier 2008 (France). Roman, Science-fiction

livre de Cormac McCarthy

Le débardeur ivre a mis 7/10.

Annotation :

Bien qu'assez rébarbatif car pas suffisament "brutal" par instant (j'ai d'ailleurs, honte à moi, passé les 50 dernieres pages du roman à cause de ça), il est néanmoins bon de constater a quel point La Route de McCarthy se retrouve pleinement dans La Route d'Hillcoat, faisant de cette derniere une des meilleures adaptations de livre qu'on pouvait souhaiter. Ce que j'ai le plus apprécié, c'est le découpage de la narration en forme de petits paragraphes, tel les psaumes de l'ultime testament de l'humanité. On retrouve la technique narrative très immersive de McCarthy consistant à ne pas annoncer les dialogues, ou a faire répeter ses répliques aux personnages. Et puis il y a ce lyrisme cendré, qui n'est pas sans rapeller celui du sacro saint "Blood Meridian". Seulement, le livre aurait gagné à lui emboiter le pas sur tout ce qui est action car ici, la survie est traitée d'une maniere très terre-terre, voire trop ,en opposition ce qu'on croit connaitre de l'auteur de Santa Fe.

Les Nuages de Magellan
6.9

Les Nuages de Magellan (2018)

Sortie : 2018. Roman

livre de Estelle Faye

Le débardeur ivre a mis 4/10.

Annotation :

Je ne sais pas si c'était le bon moment pour moi de relire du space-opéra. En tout cas, les Nuages de Magellan ne m'ont pas emportés comme on peut le souhaiter de ce genre de roman d'aventure. Je trouve l'imaginaire qu'il convoque poussif et peu attrayant. Je lui reconnais une assez bonne gestion des problématiques actuelles, tel que l'ultralibéralisme et les réseaux sociaux, mais ça ne va pas chercher plus loin. Peut-être que ce roman croisera de nouveau la route de mes envies dans un futur proche mais ce n'est pas le cas pour l'instant.

Crépuscule sanglant
7.7

Crépuscule sanglant

Sortie : mars 2007 (France). Roman

livre de James Carlos Blake

Le débardeur ivre a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ce roman intense et sans concession est une grande réussite, et je remercie les éditions Gallmeister pour l'avoir récemment réedité en Français. Tout en s'inscrivant dans le sillon sanguinolent du Dark Western comme l'a défini Cormac MaCarthy avec son gigantissime "Méridien de Sang", Crépuscule sanglant se permet de rajouter une couche supplémentaire aux descriptions quasi orgasmique des carnages : celle de la sexualité, aussi omniprésente et puante que fascinante. Tout est déviance et tout est tabou dans ce livre de cinq cents pages qui joue avec nos pulsions et nos émotions jusqu'à un final d'une étonnante humanité. Le livre possède un message terrifiant sur la filiation et l'héritage que n'aurait pas renié Faulkner, et nous offre un instantané des histoires mêlées des Etats-Unis et du Mexique en cette seconde moitié des années 1840 que j'ai trouvé des plus putréfiée, des plus horribles, et donc des plus littéraire. On reprochera néanmoins à Carlos Blake toute une partie du roman s'ingéniant à copier sans grandement réinventer, voire même à désamorcer, ce qui faisait la force incontestable de son auguste prédécesseur en matiere d'Ouest monstrueux. Un grand roman.

Un enfant de Dieu
7.3

Un enfant de Dieu (1973)

Child of God

Sortie : 1992 (France). Roman

livre de Cormac McCarthy

Le débardeur ivre a mis 8/10.

Annotation :

Chez McCarthy, il y a ce tropisme vers le gris et le froid intense. Chez McCarthy, il y a cette idée d'éternité, de superposition d'époque. Sa littérature sent la poussière, le formol, la rouille du sang...On retrouve tout ça dans Un enfant de Dieu. Il produit entre ces lignes un personnage entre les marges, qu'on sera en tant que lecteur incapable d'aimer comme incapable de hair. Je trouve que tout le monde s'arrête trop rapidement sur le côté nécrophilie de l'oeuvre alors que pourtant l'aspect tueur en série/détraqué sexuel n'est pas aussi centrale que ça (chez l'auteur de Méridien de Sang, c'est assez rare pour être noté par ailleurs). On est là encore submergé par l'environnement, avec ces collines hivernales, ces inondations, et tous ces péquenauds dérangées qui forment un tout fascinant.

À coups redoublés
7.7

À coups redoublés (1974)

Bloodhouse

Sortie : janvier 2008 (France). Roman, Récit

livre de Kenneth Cook

Le débardeur ivre a mis 9/10.

Annotation :

Premiere tentative avec Kenneth Cook et Dieu que je n'ai pas été déçu. Avec ce roman d'une centaine de pages, l'auteur australien à qui on doit aussi le roman derriere le démentiel "Wake Up In Fright" de Ted Kotcheff signe ici un fantastique exercice de forme et de gestion de la tension. Cruauté, viol, tension homosexuelle et analyse comportementale acide de l'Australien moyen, Cook livre un roman tragicomique totalement orienté dans le sens d'une blague finale. Le livre brouille d'une maniere fantastique les pistes, jusqu'à la derniere phrase de son livre. Un whodunit chez les alcoolo. Incroyable !

La Ligne d'ombre
7.9

La Ligne d'ombre (1917)

(traduction Florence Herbulot)

The Shadow Line

Sortie : 1929 (France). Roman

livre de Joseph Conrad

Le débardeur ivre a mis 3/10.

Annotation :

Un narrateur égocentrique au possible qui empêche tout bonement d'adhérer au récit. Ca s'améliore peut-être plus tard, mais impossible de continuer au delà de l'arrivée du personnage principal à bord de son navire tant tout son cheminement pour l'acquérir est gonflante.

Le sang des Dalton
7.2

Le sang des Dalton

Sortie : janvier 2009 (France). Roman

livre de Ron Hansen

Le débardeur ivre a mis 6/10.

Annotation :

J'ai lu ce livre avec l'OST de l'Assasinat de Jesse James dans les oreilles afin de recréer les sensations que le film de Dominik, adapté d'un autre roman d'Hansen, avait si bien sut insuffler en moi. Seulement, ici, quand bien même il y a en filigrane le même discours sur le passage du temps et le désamorcage de la masculinité des figures de l'ouest, la narration est trop erratique pour être agréable. Les scènes d'actions, toutes des attaques de trains par ailleurs, sont cauchemardesques à suivre tant l'auteur nous fait faire des bonds décousus d'une action à l'autre, et nous empêche de nous concentrer. Je lui reconnais un formidable travail de fond sur le mythe des freres Dalton, et une description de la fusillade de Coffeyville très réussie en mode shootout à la Open Range de Costner. Mitigé.

Tueur de bisons

Tueur de bisons (1958)

The Buffalo Harvest

Sortie : 2010 (France). Roman, Récit

livre de Frank Mayer

Le débardeur ivre a mis 9/10.

Annotation :

Je me rends compte que ce sont très souvent les livres les plus courts, et la plupart du temps les témoignages qui sont les objets littéraires les plus percutants. Avec Tueur de bisons, on a là - je trouve - un alliage intéressant entre fond et forme. Tonton Mayer nous parle à la premiere personne de cette époque où il courait le buffalo à travers l'ouest, plombant cette conne de bestiole comme il le dit lui même pendant toute la durée des années 1870, décennie ensanglantée qui manqua d'effacer l'espèce du regne animal. C'est un homme cynique, détaché du temps qui nous parle de la différence entre les différents fusils et de la meilleure maniere de pieger le "rouge", avec aux levres une gouaille de vieux papy réac lucide sur sa nature. On se figure presque nous même assis au niveau de ses charentaises, à rire quand on croit qu'il est bon de rire et à l'écouter faire des promesses sur son propre récit comme n'importe quel ancêtre proche de sa fin. Prodigieusement percutant de par sa banalité.

La Vie au Moyen Âge
7.6

La Vie au Moyen Âge

Sortie : 1 juin 1982 (France). Essai

livre de Robert Delort

Le débardeur ivre a mis 5/10.

Annotation :

Je ne sais si j'ai appris ou non quelque chose avec ce livre . Disons que j'ai eu l'impression assez désagréable par moment de me voir rabâché certaines conceptions assez réductrices du moyen-âge, époque sombre où la masse passe avant l'individu et où TOUT est géré par l'église, quand bien même nous savons, si nous faisons l'effort evidemment de nous renseigner à droite et à gauche que tout n'a pas toujours été forcement si terrible, et là où j'espérais peut-être être conforté dans mon fantasme ou plutot ma théorie (ce qui n'est pas forcément une bonne chose...), j'ai plutot eu la sensation que Robert Delort revenait vers une conception du Moyen-Age à la Michelet, nous parlant de peur de l'an mil et autres lieux communs sur la prétendue nocivité de certaines structures sociales d'antan, jugées bien evidemment par les standards d'un homme du XXem siecle. Ou alors peut-être que finalement c'est l'âge du livre en lui même qui n'est plus en phase avec la redécouverte, timide, de cette époque qui parait traverser le monde intellectuel et artistique de notre temps. En clair, l'orientation vulgarisatrice du livre ne fut pas aussi sereine que ce que j'aurais pu a priori imaginer. Ce livre est donc en dessous du bel ouvrage collectif qu'avait écrit Le Goff & cie, et qui se nommait "L'homme médieval" quand bien même je trouve que Delort synthétise d'une belle manière l'environement psycho-social de ceux qui vécurent avant notre nous, il y a plus de mille ans tout de même.

Chroniques des années noires
7.1

Chroniques des années noires (2002)

The Years of Rice and Salt

Sortie : 2003 (France). Roman

livre de Kim Stanley Robinson

Le débardeur ivre a mis 5/10.

Annotation :

Est-ce que ce ne serait pas un second échec pour le joueur français ? Je crois bien que oui...J'avais lu les trois premiers chapitres des Chroniques des Années Noires en 2015 (soit il y a une éternité de cela), mais mon manque d'assiduité flagrante de l'époque, qui remonte à avant mon arrivée sur ce site merveilleux, m'avait empêché de perseverer. Six ans plus tard, je réitere l'expérience et je dois dire que ça y était presque. Seulement, le livre est une espece de coup de masse perpetuel. Si certains chapitres, qui à la maniere de Cloud Atlas suivent différentes reincarnation d'une "jati" de personnages, brillent de leur perspicacité et de leur force dans la reinterprétation de leur histoire commune, certains sont juste des dialogues métaphysiques soporifiques dont je me serais bien passé. Long à en crever (1000 pages !), je mets un cinq car cracher ainsi sur tant de travail serait absolument criminel. Et puis arriver à synthétiser à cette maniere autant de civilisations et de modes de pensées, inconnus à l'auteur, releve de l'exploit.

Neuromancien
7

Neuromancien (1984)

(traduction Laurent Queyssi)

Neuromancer

Sortie : 1 octobre 2020 (France). Roman, Science-fiction

livre de William Gibson

Le débardeur ivre a mis 4/10.

Annotation :

La seule maison d'édition à avoir réédité ce classique de la sf, c'est Au Diable Vauvert. Et...BORDEL ! 22 boules pour une édition augmenté d'une jolie couverture, c'est très très cher payé (surtout que la mise en page à l'intérieur est toute exigue, très désagréable). Cela mis de côté, qu'est-ce qui reste du Neuromancien aujourd'hui ? Une très bonne introduction, dans un Chiba futuriste qui ravira les amateurs d'ambiances Cyberpunk. Mais au delà de ça, quand l'intrigue se met à accelerer, on est largué. Pas largué à la Philip K. Dick, largué à la flou artistique total, à ne pas être en mesure de se figurer un quelconque environement, ou à décler une once d'enjeu. Il y a une histoire d'IA qui essaie de se suicider je crois, et encore j'en suis même pas sur. Tout est trop abstrait, indiscernable...Bref, je n'ai pas du tout apprécié sa lecture.

La Note américaine
8

La Note américaine (2017)

Killers of the Flower Moon: The Osage Murders and the Birth of the FBI

Sortie : 7 mars 2018 (France). Essai, Histoire

livre de David Grann

Le débardeur ivre a mis 10/10.

Annotation :

Bon...Faut en parler de ce bouquin. Phénomenal travail de synthétisation sur une affaire qui a traversé les décennies et qui aurait bien faillit tomber dans les oubliettes, La Note Américaine suinte le mal par tous les pores de ses pages. Ce mal Américain qui semble avoir jeté son dévolu sur cet état martyr d'Oklahoma en particulier où tant de choses horribles se sont produites pour les minorités. Dans une ambiance de western mort vivante, l'auteur nous transporte dans la psychée innomables de desperados sans foi ni loi, de cow-boy idéalistes, en plus d'être une authentique ode à la dignité. On ne lache pas ses pages une seule seconde et on se forcerait presque à arrêter parfois tant tout cela est prenant. Grandiose !

Lonesome Dove, tome 1
8.4

Lonesome Dove, tome 1 (1985)

Lonesome Dove

Sortie : 1990 (France). Roman

livre de Larry McMurtry

Le débardeur ivre a mis 7/10.

Annotation :

Qu'est-ce qui fait qu'on s'accroche à Lonesome Dove ? C'est la question que je me suis posé tout au long de ma lecture de cette premiere moitié - ce premier épisode - des aventures de Woodrow Call et Gus McRae. Ce n'est pas les péripeties étant donné que l'action est molle au possible, ni même la qualité des ennemis vu qu'aucun (a l'exception faite de Blue Duck et Emoke) ne semblent réellement ressortir vu que McMurtry a l'air de vouloir faire un western où il n'y a pas de véritables méchants, et où le seul adversaire reste l'avidité et les élements...Si on s'accroche à Lonesome Dove, et si je veux connaitre la suite, c'est parce que Lonesome Dove est une grande oeuvre chorale solidement ancrée dans sa mythologie , qui nous laisse entrapercevoir au fil des chapitres une ribambelles de mentalités, toutes différentes et toutes intéressantes. On s'attache aux personnages, à leurs peines et à leurs aspirations. Et puis c'est aussi très drole ! Pour l'instant, c'est une réussite, meme si comme toujours avec les livres que je lis j'aimerais parfois que l'auteur aille à l'essentiel.

Des jours sans fin
7.5

Des jours sans fin

Sortie : 11 janvier 2018 (France). Roman

livre de Sebastian Barry

Le débardeur ivre a mis 6/10.

Annotation :

Abordant et mélangeant des thèmes peux (voire pas du tout) exploités dans la littérature qui prétend au Grand Roman Américain tel que l'homosexualité, l'homoparentalité et la question du genre, Des jours sans fin demeure néanmoins très classique.

Lonesome Dove, tome 2
9

Lonesome Dove, tome 2 (1985)

Lonesome Dove

Sortie : 1990 (France). Roman

livre de Larry McMurtry

Le débardeur ivre a mis 8/10.

Annotation :

Nous y voilà...Ce fut une longue aventure, mais ça en valait la peine. Après un premier tome qui mettait énormement de temps à se mettre en place, cette seconde partie des aventures de la Hat Creek Cattle Company s'oriente bien plus sur l'âpreté du combat de l'homme contre la nature - avec un grand n ou juste la nature humaine. Si la fin tire un peu en longueur, force est d'admettre que la violence, la mort et les traumatismes sont ici bien plus présent et redonne de ce fait beaucoup plus d'interêts à ces personnages déjà si attachants. Il me tarde de lire les autres tomes de la saga, et de retrouver Gus et Call.

Vernon Subutex, tome 1
7.3

Vernon Subutex, tome 1 (2015)

Sortie : 7 janvier 2015. Roman

livre de Virginie Despentes

Le débardeur ivre a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Dans la catégorie bouquins qui font piger toute l'épouvante de la société Française, le premier tome de Vernon Subutex tient sans aucun doute le haut du panier. Acheté sur un quasi coup de tête, je ne regrette absolument pas mon choix. Le monde que dépeint Despentes est d'une tristesse implacable, juste, nuancé et sa capacité à se dédoubler dans sa chorale de personnages me laisse rêveur. Vrai livre social, cohortes de laissés pour comptes et de roitelets arrogants, lire Despentes c'est prendre le métro et flâner d'un quai à l'autre, d'un appart à l'autre. Ca me donne pas beaucoup d'espoir dans le futur par contre...

Du sang sur Rome
7.5

Du sang sur Rome (1991)

Les mystères de Rome, tome 1

Roman Blood

Sortie : 1 octobre 1998 (France). Roman, Policier

livre de Steven Saylor

Le débardeur ivre a mis 6/10.

Annotation :

Petite enquête historique correctement ficelée avec un personnage principal relativement intéressant, l'histoire Du sang sur Rome gagne en immersif ce qu'elle perd en véritable qualité dramatique. C'est bien mais ça va pas plus loin.

Jack Barron et l'éternité
7.7

Jack Barron et l'éternité (1969)

Bug Jack Barron

Sortie : 1969 (France). Roman

livre de Norman Spinrad

Le débardeur ivre a mis 4/10.

Annotation :

Trop de blabla, trop daté...Bref, ça m'a cassé les pieds. Déso pas déso tonton Norman.

Les Carnets du sous-sol
8.1

Les Carnets du sous-sol (1864)

(traduction André Markowicz)

Zapiski iz podpol'ia

Sortie : 1992 (France). Roman

livre de Fiodor Dostoïevski

Le débardeur ivre a mis 9/10.

Annotation :

Les Carnets du sous-sol, c'est le livre qu'il faut lire pour essayer de comprendre la notion d'inertie qui existe chez beaucoup d'hommes (avec un petit h). Une notion qui est devenu au XXIe siecle encore plus parlante qu'au siecle de son écriture, je trouve. Sans en expliquer l'origine (grand dieu merci ! voilà qui est rafraichissant !) , sans se trouver d'excuses si ce n'est celle d'être laid et méchant, le narrateur porte a la premiere personne ce fouillis de malaise, de cruauté et de petitesse qui est malheureusement trop humain. Après une premiere partie aussi confuse que fascinante, on est tracté sous la neige et le froid dans une seconde partie où l'on comprends qu'on a pas affaire à un timbré ou un tyran de premier ordre mais bien à un homme triste. Seulement triste et condamné à l'être. Et ça c'est fort...Evidemment, impossible de ne pas se reconnaitre soit même en un tel cafard.

Bruges-la-morte
7.3

Bruges-la-morte (1892)

Sortie : 1892 (France). Roman

livre de Georges Rodenbach

Le débardeur ivre a mis 5/10.

Annotation :

Pas grand chose à dire sur Bruges-la-morte : c'est rapide à lire, c'est un peu contemplatif et c'est très très ampoulé. Voilà.

La Vagabonde Courage
7

La Vagabonde Courage (1669)

Trutz Simplex oder Lebensbeschreibung der Ertzbetrügerin und Landstörtzerin Courasche

Sortie : 1669 (Allemagne). Roman

livre de Hans Jakob Christoffel von Grimmelshausen

Le débardeur ivre a mis 6/10.

Annotation :

Prodigieusement féministe dans sa représentation d'une personnage principale maitresse de sa sexualité et de ses sentiments, (c'est en tout cas le point de vue d'un homme blanc cisgenre, hein ? Peut-être que le bousin est juste en totale adéquation avec la mentalité et les structures cloisonnées de son époque et de la notre et que c'est juste moi qui suis incapable de reconnaitre ce qui est vraiment féministe ou pas), le livre est aussi une vue de l'intérieur de ce conflit très méconnu en France que l'on nomme Guerre de Trente Ans et pour cela il vaut son pesant de cacahuète. Picaresque, relativement crue bien que ce ne soit pas non plus très avant-gardiste, le livre possède une structure redondante qui commence à taper sur les nerfs au bout d'une centaine de pages. Au delà de ça, il vaut surtout le coup pour sa modernité ostentatoire.

Suttree
8.1

Suttree (1979)

Sortie : 1994 (France). Roman

livre de Cormac McCarthy

Le débardeur ivre a mis 9/10.

Annotation :

Bible de la galere, Suttree c'est l'Ulysses de McCarthy- en plus lisible, ce qui est assez ironique parce que justement le bouquin est un pavé costaud nimbé dans une prose dense et des recherches stylistiques si poussées qu'elles en deviennent cryptique. Je ne peux pas mettre dix au livre à cause de ça justement. Suttree, c'est une matiere informe. Le Styx du Southern Gothic. Avec son histoire d'aristo déchu volontaire, on est face à la misere dans toutes ses formes, poisseuses et poétiques. On alterne entre la brume et l'émotion dans un environement pollué. Et conclure cette lecture c'est se souvenir à quel point tonton Cormac est juste le meilleur auteur Américain.

Les Dynamiteurs
7.2

Les Dynamiteurs

The Dynamiters

Sortie : 3 septembre 2020 (France). Roman

livre de Benjamin Whitmer

Le débardeur ivre a mis 8/10.

Annotation :

Est-ce un western ? Un roman initiatique ? Une décharge incongrue de violence à la Zahler ? Très difficile à dire. Avec cette sorte de Peter Pan et Wendy fiché dans le Denver poisseux et miséreux de la fin du XIXe siecle, où certains enjeux ne sont pas bien clairs, on est néanmoins face à un récit d'une profonde humanité qui fait plaisir à lire. Et puis cet épilogue...Bon Dieu, cet épilogue. Voilà, c'est ça la vie mes enfants.

Liste vue 203 fois

4
5