50 albums qui auront marqué les années 2010

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*Eruption du volcan islandais Eyjafjöll*

La décennie commence sur le mode du voyage et de l'évasion. Produit sur le label indépendant Ninja Tune, Simon Green alias Bonobo incarne le downtempo ou "chill out" dans sa tendance mélodieuse, exotique et évocatrice. La multiplicité des instruments et des sons contribue à en faire un album revigorant et chaleureux. Le morceau éponyme est sublime.

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*Explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon*

Contrairement à celle de Bonobo, la musique de Flying Lotus n'est pas de tout repos. Cosmogramma est un album cérébral, où l'auditeur n'est jamais mis dans une zone de confort mais plutôt propulsé vers l'inconnu, en roue libre sur un lit astral fait de kicks et de nappes, à la recherche de lumière et d'oxygène. C'est une oeuvre complexe et éclectique où l'IDM côtoie le jazz et le hip-hop.

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*Politiques de relance contre la crise économique*

Les Black Angels sont un groupe américain resté fidèle à la tradition garage, depuis le milieu des années 2000. Phosphene Dream est un album délicieux où l'on retrouve l'énergie communicative des Beatles, la noirceur intrigante des 13th Floor Elevators et la fraîche modernité des Dandy Warhols. "Bad Vibrations", "Entrance Song" ou encore "Telephone" sont des bombes à fission nucléaire.

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*Wikileaks*

S'agit-il de folk, de musique classique... ? Difficile à dire, mais ce qui est sûr, c'est que la démarche artistique d'Agnes Obel est empreinte d'authenticité. Son chant et son piano se conjuguent avec une pureté et avec une certaine gravité pour dessiner des volutes harmonieux dans les airs. Son côté quelque peu minimaliste permet à cette musique de respirer.

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*Début du Printemps arabe*

Nicolas Jaar est de ces artistes expérimentateurs pour qui la musique électronique semble être un mode d'expression plutôt qu'un genre qui enferme. Space Is Only Noise est toutefois assez claustrophobique, paradoxalement, et convoquera en chacun des images subconscientes et ténébreuses. Un morceau comme "Keep Me There" sera également bon pour votre déhanché.

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*Accident nucléaire de Fukushima*

Stupeflip occupe une place totalement à part dans le paysage du rap français. En plus d'être un album-concept bien construit, The Hypnoflip Invasion est un chef d'oeuvre d'écriture absurde, ou faussement absurde, où les instrumentations participent des décalages et de la parodie. "Stupeflip vite !!!" est l'un des plus grands morceaux français de tous les temps, tous genres confondus.

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*Intervention militaire en Lybie*

The English Riviera est un accomplissement pour Metronomy et pour l’electro-pop de manière générale. Devenu un incontournable des soirées, ce disque aligne les perles dansantes telles que « The Look », « The Bay », « Loving Arm » ou encore « Corrine ». A la fois ensoleillé, groovy et péchu, on sent qu’il a été concocté avec la passion qu’il sait retransmettre.

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*Mort d'Oussama Ben Laden*

Parmi tous les albums de post-rock sortis dans les années 2010, Take Care, Take Care, Take Care est l’un de ceux qui accomplit le mieux la vocation originelle du genre : celle de nous faire rêver. Sous des allures de gaillardise épique, c’est un album à fleur de peau, où la fragilité se conjugue à la recherche de vérité et de sens dans un monde que les humains laissent à sa dérive.

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*Affaire DSK*

Propulsé par le single « Pumped Up Kicks » qui fait un carton partout dans le monde, Torches est un album de musique pop accrocheuse et originale. Dominés par les claviers, les morceaux regorgent de bidouillages intéressants et de lignes mélodiques percutantes. L’album contient quelques facilités que l’on pardonnera mais aussi des bijoux comme « Helena Beat » ou « Houdini ».

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*Attentats perpetrés par Anders Behring Breivik en Norvège*

Le discret Baxter Dury s’est tracé une voie solide dans l’univers de la pop indépendante. La force de ses compositions tient de leur groove inspiré, d’un espace sonore aéré et d’une belle complémentarité entre voix masculine et féminine. On le sent à la fois sûr de lui et un peu dans son monde, de sorte que le qualificatif de « pop de chambre » peut venir à l’esprit.

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*Plus de 7 milliards d'humains sur Terre*

Le titre de roi de la punchline dans les années 2010 peut sans conteste revenir à Orelsan. Le rappeur de Caen porte un regard fin et cynique sur notre société sans se prendre trop au sérieux. Il expose ses propres contradictions en même temps que celles du monde. « Suicide social » est une prouesse de style, entre l’ironie de Voltaire, les portraits de La Bruyère et la déprime de Châteaubriant.

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*Attentats perpertrés par Mohammed Merah en France*

L’electro swing gagne en profondeur avec The Princess de Parov Stelar. Le morceau éponyme et « Silent Shuffle » font planer aussi sûrement qu’un bon vieux pétard. « All Night » donne envie de sauter partout. « Milla’s Dream » est d’une mélancolie renversante, un peu ambiance « Le Bal » de Vigny, avec son piano, son saxophone et ses jolis violons.

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*François Hollande est élu président de la République*

Groupe majeur des années 1990, un peu moins inspiré la décennie suivante, The Brian Jonestown Massacre accomplit un tournant radical avec Aufheben. Le génial Anton Newcombe s’est surpassé pour réaliser un album ésotérique nous embarquant dans des terres vierges et psychédéliques. « Illuminomi », « Viholliseni Maalla » ou encore « Clouds Are Lie » sont des perles rares.

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*Conférence de Rio +20 sur le développement durable*

alt-J est l’un des groupes qui a le mieux su renouveler la grâce contemplative héritée de Simon & Garfunkel. On se croirait parfois dans une messe païenne, mais cette musique exhale quelque chose d’universel en nous reconnectant avec les éléments. « Breezeblocks » donne du peps tandis que « Tessellate », « Something Good » et « Taro » font voir les choses en grand.

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*Début de la mode du selfie*

Le rock alternatif de Grizzly Bear se situe dans la lignée de celui de Radiohead, qui a eu une descendance très féconde. On y trouve donc de la nostalgie, des guitares trafiquées et des chants évaporés. Mais il y a aussi quelque chose de Pavement, et le groupe réussit en définitive à imposer sa propre patte sonore avec des titres étincelants comme « Yet Again » ou « gun-shy ».

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*Retrait des troupes en Afghanistan*

On adore ou on déteste. Personnellement, je soutiens que Saez est du niveau de Brel ou Brassens et que son triple album Messina est l’un des grands chefs d’œuvre de la décennie. Toujours possédé, ce romantique enragé excelle conjointement dans le rock, la chanson française et la musique classique (!). Des perles telles que « Betty », « Messine », « Les Magnifiques », « Les Meurtrières » ou « Ma Petite Couturière » ne sauraient tomber dans l’oubli.

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*Ouragan Sandy à New York*

Clairement l'un des meilleurs albums de la décennie. Tame Impala nous embarque dans un trip kaléidoscopique à 10 000 km au-dessus des nuages sur le thème fédérateur de la solitude. "Mind Mischief", "Why Won’t They Talk to Me" ou encore "Feels Like We Only Going Backwars" sont des perles de rock psychédélique. Avec Innerspeaker puis Lonerism, le groupe australien renouvelle ce genre en profondeur et ouvre d'infinies perspectives.

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*Réélection de Barack Obama aux Etats-Unis*

Avec son second album Rats, Balthazar supplante Girls in Hawaï comme le meilleur groupe d’indie rock belge. Le groupe dominé par Maarten Devoldere alias Warhaus, à la voix grave caractéristique, a un talent peu commun pour ficeler des chansons aux mélodies imparables et aux ambiances claires-obscures, où les cordes sont frottées avec une émotion chuintante et frémissante.

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*Affaire Cahuzac*

Yo La Tengo n’avait plus rien à prouver depuis longtemps mais livre ici l’un de ses albums les plus touchants. Ils développent l’esprit folk rock de Fakebook sans renier l’approche expérimentale de leur chef d’œuvre Painful. Cette synthèse magistralement interprétée fait de Fade un album à la fois calme et entraînant, d’apparence dépouillée et pourtant très riche dans ses textures.

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*Intervention militaire au Mali*

Leader de Porcupine Tree, Steven Wilson entame une carrière solo à la fin des années 2000. Il est alors l'un des rares artistes relativement connus à porter haut et puissamment l'étendard du rock progressif, genre qui avait connu sa période de gloire dans les années 1970. Le long et complexe morceau d’ouverture « Luminol » est exemplaire de cette tradition impeccablement poursuivie.

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*Effondrement du Rana Plaza à Dacca*

Parmi les groupes de rock psychédélique des années 2010, (Thee) Oh Sees n’est pas des plus faciles à suivre. Pas moins de 12 albums en 10 ans, avec beaucoup de renouvellements à la clé ! Floating Coffin semble être une bonne porte d’entrée pour pénétrer dans leur univers, avec son aspect garage encore mal dégrossi, ses rythmes effrénés et ses effets ufologiques ou industrieux.

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*Débats sur le mariage pour tous*

Fauve est un collectif dont les membres incorporent des éléments personnels dans leurs textes tout en restant anonymes. La pluralité des vécus fait qu’il est facile pour l’auditeur de s’identifier à tel ou tel passage. A la croisée du rap et de la chanson française, l’EP Blizzard a réintroduit le spleen et l’idéal baudelairiens au cœur des modes de vie contemporains en ces années troubles.

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*Révélations d'Edward Snowden*

De tous les groupes de rock psychédélique australien de cette décennie, Jagwar Ma est l’un des plus originaux. Ils ont réussi à conjuguer avec brio psychédélisme et musique électronique, dans un album joyeux qui évoque à la fois les expérimentations perchées des années 1960 et les beats dansants des DJ à la mode. L’enchaînement « That Loneliness » / « Come and Save Me » est exceptionnel.

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*La crise grecque bat son plein*

A la croisée entre rock alternatif et psychédélique, Midlake est de ces groupes qui ont le don de vous embarquer dans leur univers dès les premières notes. Flûtes, guitares et synthés forment des trames mouvantes qui tendent à s’estomper derrière des rythmes tribaux et un chant incantatoire. L’ambiance crépusculaire d’Antiphon convoque les forces de la nature et les mystères irrésolus.

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*Affaire Dieudonné*

L’un des plus beaux albums de la décennie est aussi l’un des plus mésestimés : Rave Tapes est d’après moi le plus grand accomplissement de Mogwai à ce jour, dans la continuité de son génial prédécesseur. Le groupe a un talent sans pareil pour donner de grands coups d’éclats noisy et faire surgir la lumière du chaos instrumental. Chaque morceau est une perle singulière, entre orgies soniques, lamentations électroniques, mécaniques implacables et lenteurs illusionnistes.

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*Révolution de Maïden en Ukraine*

Temples vient compléter la longue liste des groupes de rock psychédélique britanniques apportant entière satisfaction à nos oreilles. Dans le sillon des Beatles, ils livrent des morceaux accrocheurs et légèrement décalés. Un rayon de soleil se dégage de cet album exotique propulsé par des titres comme « Shelter Song », « Sun Structures » ou « Mesmerise ».

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*Enlèvement de lycéennes par Boko Haram*

Produit sur l’excellent label canadien Constellation Records, Ought joue un post-punk à la fois frais et aventureux dans la lignée des Public Image Ltd et Talking Heads. Leur premier album est un concentré de réjouissances revigorantes. « Pleasant Heart », « Today More Than Any Other Day » et « The Weather Song » abondent d’une volonté de puissance nietzschéenne.

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*Epidémie Ebola en Afrique de l'Ouest*

Le meilleur comme le pire du rock a fleuri le long de la West Coast américaine. Cet album de Growlers fait partie du meilleur. Leur musique un peu roots est agrémentée de judicieux effets donnant à chaque morceau sa propre texture sonore. Le groupe manie bien les pédales, le rythme, la complémentarité entre langue anglaise et lignes mélodiques – que demander de plus ?

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*Disparition d'étudiants au Mexique*

Bonne nouvelle pour les chauvins, la France n’est pas à la ramasse en matière de rock psychédélique ! Forever Pavot est le projet d’un certain Emile Sornin, auteur de compositions originales incluant des ingrédients psychédéliques mais aussi baroques – jusqu’au clavecin – dans une ambiance rappelant les musiques de film. Mystérieux, captivant et un brin épique.

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*Sommet d'Ottawa débouchant sur l'annonce du CETA*

Un bel album d’electronica, où les nappes vaporeuses se posent délicatement sur des beats feutrés pour fournir une matière sonore cotonneuse. De la délicatesse jusque dans la réverbération des voix intimistes. Beaucoup de profondeur sur « Silver ». Le style de Caribou flirte avec la house et la techno minimale, et devient carrément expérimental sur un morceau comme « Mars ».