A la recherche du temps perçu*

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1. Les théories générales

Prigogine et le temps comme interface entre l'esprit et la matière.

Théories physiques de l'espace-temps en pagaille : cosmologique, mécanique, quantique, calorifique, statistique, informationnelle, évolutionniste, métabolique, systèmique

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2. Le temps métabolique : le corps comme un espace-temps.

Trois éléments fondateurs :
- la matière : le corps physique, un état (vivant ou mort)
- l'énergie : le flux qui permet la vie
- l'information : liaison entre la matière et l'esprit, le corps vécu

Les interactions de cette trinité :
- énergie - matière = métabolisme
- matière - information = structure, formes
- information - énergie = pensée, conscience

a. La durée de vie : temps linéaire
--> ralentir le métabolisme augmente la durée de vie : par refroidissement (hibernation, congélation) ou par anabiose (déshydratation)
--> l'homéothermie, 37° pour l'homme, permet un rapport physique constant au temps
--> arrête du métabolisme : hors temps, éternité d'un instant

b. le développement corporel : temps linéaire
--> la perception du temps métabolique peut se comparer à la perception de la vitesse d'un train : les vitesses constantes ne sont pas perçues, seulement les variations le sont.
--> les besoins métaboliques diminuent avec l'avancée en âge : in utéro, nourriture constante donc temps continu et dilaté, pas de cyclicité VS scansion des repas et introduction du temps-durée

c. le renouvellement corporel : temps circulaire
--> horloge biologique endogène, boucles rétroactives
--> importance des "donneurs de temps" extérieur (jour / nuit, chaleur / froid, etc) d'où personne enfermée dans une grotte devient fou car plus de perception externe du temps
--> paradoxe ! car donne impression d'un temps immuable et irréversible

d. les perturbations / défense contre le temps métabolique
--> troubles alimentaires pour ralentir le métabolisme : impression d'un temps dilaté
--> grossesse et métabolisme double, impression de temps infini
--> fièvre / sauna :
--> vieillesse et besoins métaboliques moindres : temps passe plus vite

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3. Le temps cognitivo-affectif : le traitement de l'information
l'homme est vu comme un système de traitement d'informations, de production de symbolisme

Eddington : "l'entropie est la flèche du temps"
la lutte du temps serait une lutte contre l'entropie

Claude Shannon : l'information est un ensemble de donnée qui varie en quantité selon sa probabilité. Une information probable est moins quantitative qu'une information improbable (on apprend plus de quelque chose qu'on ne connaît pas : "cet hiver il va faire froid" est un message probable qui véhicule peu d'information.)
La quantité d'information va dépendre de la personne, des valeurs accordées à l'information.

a. création et répétition : différence selon l'âge et le métier
--> ouvrier / vieillard : répétitions rapides, homme / culture
--> paysan / adulte : répétition lente, nature
--> artisan / jeune : créations discontinues et répétitions, homme / individu
--> artiste / enfant : créations continues et unique, individu

b. quantité d'info et influence sur le temps
--> quantité élevée : temps absent, recherche du savoir absolu, hors champ de la mort, temps linéaire et résurrection
--> quantité faible : temps pesant, figé dans le présent, répétitions et éternel retour, temps cyclique et réincarnation
--> quantité nulle : temps mort, non conscience, vide / néant / informe, pas de temps et désordre maximal

c. défenses contre le temps cognitif
--> obsessionnel qui ordonne le temps en rangeant
--> autiste qui ritualise tout, cyclicité du temps, perturbation des rituels provoque crise et angoisse
--> délire : création d'une autre réalité hors temps (rapprochement du fou et de l'artiste)
--> dédoublement de la personnalité hors temps
--> démence pour oublier, se situer hors temps
--> sommeil

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De nombreuses pathologies semblent donc être une réponse face à la question de la mort, une tentative de modifier le temps, de le contrôler.

Comme le temps n'est pas perçu de la même manière selon les cultures, les pathologies s'expriment en conséquence différemment.

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Cité dans : Violence du temps et pathologies hypermodernes, de la soumission au temps à la domination du temps : http://www.cairn.info/revue-cliniques-mediterraneennes-2008-2-page-23.htm
"En considérant le premier visage de la temporalité contemporaine, celui de l’instantanéité, on pourrait avoir le sentiment qu’à l’épaisseur du temps d’autrefois, à sa pesanteur parfois, aurait succédé une volatilité du temps, une instabilité extrême, une légèreté totale, presque une abolition de ses contraintes."
"Par l’instantanéité, il pense abolir le temps mais se retrouve aussi arrimé à l’immédiat. Par l’urgence, en traitant le plus de choses possible dans le moins de temps possible, il veut triompher du temps."

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Je me demande si pratiques sexuelles (déviantes ou non) sont influençables par une perception du temps particulière.
Grossièrement, la pulsion de vie pour la survie de l'espèce entraîne la reproduction : c'est une survie à long terme contre la mort de la lignée. Qu'en serait-il des autres pratiques sexuelles ?

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Lectures futures :

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Une thèse sur la perception de temps chez les schizophrènes : http://theses.ulaval.ca/archimede/meta/26742

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Le temps du corps : http://www.cairn.info/revue-champ-psychosomatique-2003-2.htm