Années 40 : Ce qu'il faut retenir

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La tendresse face à la passion, la raison face au coeur...

David Lean est l'auteur d'un film exceptionnel sur la naissance d'un amour interdit, coupable et transcendant, qui envoûte les deux amoureux alors que leur destinée semblait déjà toute tracée.

La gare est le point central du film, ou plutôt le train, véritable moteur de cet amour éphémère, de cet amour qui fait tout oublier, ou plutôt qui ne fait penser qu'à l'autre, le train comme sentiment assourdissant, comme la lenteur d'un instant figé dans le temps, comme deux âmes qui s'enlacent avant de disparaître. Brève Rencontre est une romance unique, intemporelle, où la caméra se pose dans un mélange de lumière et d'obscurité sur nos deux amants sans jamais les juger ni les opposer. Ils ont tous les deux les mêmes failles et les mêmes sentiments.

Un petit chef d'oeuvre. Une caresse sur un corps délaissé.

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Et Alice en proie à l'amour, prisonnière du beau soldat Joe, regarde son homme repartir aussi vite qu'il est venu à elle... Et de cette histoire ensorcelée par les astres, elle ne retiendra que le meilleur et le plus imparable des sentiments : elle ne se sent plus seule car elle est dans cette foule de ceux qui ont connu l'amour, le vrai, l'espace d'un instant fulgurant...

Ce film de Minnelli est une très belle histoire d'amour, Brève Rencontre où un soldat en permission tombe sous le charme d'une jeune secrétaire. Ils vivent quelques heures intenses où se mêlent état d'extase et regards tendres. L'horloge comme point de rendez-vous, comme le temps qui s'arrête pour les laisser vivre, comme cette volonté du coeur qui prendra soin de séparer les amoureux trop tôt - toujours trop tôt.

L'Horloge est un très joli film, une courte romance qui prend le coeur très bien interprétée par la fabuleuse Judy Garland et le charismatique Robert Walker. Minnelli insuffle à son film une énergie très positive, et s'il joue avec le temps dans la deuxième partie du film pour renverser son propos, c'est pour mieux mettre en évidence cette fin candide et cruelle à la fois.

C'est un film que je vous conseille, vous pouvez y aller les yeux fermés.

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http://www.senscritique.com/film/L_Ombre_d_un_doute/critique/44923061

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Clouzot ou l'art de démêler son intrigue dans les toutes dernières minutes.

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Catherine Sloper est la future héritière d'une immense fortune acquise par son père. Disgracieuse, timide et victime d'une crédulité qui dépasse l'entendement, elle tombe sous le charme d'un jeune homme qui possède toutes les qualités sauf celle d'avoir le sou, Morris Townsend. Amour soudain et inexplicable pour la si peu sociable Catherine ? Son père est persuadé d'avoir l'explication et, pour lui, ce jeune goujat n'est qu'un coureur de dot pique-assiette qui ne peut s'intéresser à sa progéniture, véritable nid à défauts sur pattes...

Le drame de William Wyler, adaptation d'un roman de Henry James, Washington Square, arrive à nous captiver avec un postulat de départ compliqué : l'héroïne n'a aucune prestance, est plutôt laide et semble tout l'inverse des jeunes femmes de l'époque. Elle multiplie les bourdes, baisse la tête, se tient mal, parle peu et vit sa frustration comme si elle portait une tonne sur ses épaules. Olivia de Havilland, dans sa façon d'incarner la maladresse ou, plus tard, dans sa capacité à endurcir son personnage et à le révéler, mesure toute l'étendue des possibilités de son fabuleux portrait de femme en train d'éclore et livre une excellente partition. Montgomery Clift n'est pas en reste, il n'a de cesse de faire douter le spectateur sur ses véritables intentions et paraît aussi arrogant qu'ensorcelant.

L'Héritière, c'est avant tout une mise en scène qui enveloppe tout d'un fin drapé d'esthétisme, très présent mais jamais accaparant. Des plans souvent statiques, des jeux de reflets, d'ombres, une malice dans le cadrage qui suivent l'évolution des personnages tous très engagés dans leurs propres intérêts. Dans cette romance impossible, les scènes sont souvent théâtrales, avec ce père impassible, cette héritière gauche et cet amant vénal. Un trio dont le scénario, pourtant simple, ne s'effrite jamais et qui termine en apothéose dans un dernier quart d'heure glaçant et, si je peux me permettre, pleinement mérité !

C'est cynique, pessimiste, cinglant, parfois désinvolte mais c'est avant tout le tableau d'une femme engoncée dans son mal-être qui se révélera... bien malgré elle.

C'est beau, aussi. C'est surtout beau.

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Adapté du roman de Tchekov "Drame de chasse", ce film n'est pas très clinquant et souffre de quelques gros flottements. Ceci dit, il m'a permis de faire la découverte de la superbe Linda Darnell et de confirmer mon intérêt pour Douglas Sirk, véritable magicien.

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J'ai tellement ri, été touché, eu des frissons face à la vie de ce casanova si attachant. Lubitsch sublime l'amour, la tendresse et surtout l'humour, qu'il distille parfaitement à travers le cynisme, les dialogues et les défauts accentués et surlignés au marqueur de ses personnages. Don Ameche est totalement charismatique et Gene Tierney, qui tutoie les anges tellement elle est belle et pure, n'est pas loin de livrer la meilleure prestation de sa carrière - pas loin, car il y a tant d'excellents films pour autant d'excellents rôles.

Je vous conseille ce Lubitsch vivement, c'est une friandise qui éclate en bouche et qui laisse tout chose. Quels talents. Un gros coup de cœur.

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J'hésitais à devenir officiellement fan de la râleuse et naïve Olivia de Havilland, je crois que c'est désormais le cas !

Olivia est schizophrène et ne reconnait pas son mari. Pour la soigner, on l'enferme dans un hôpital psychiatrique pour pouvoir la guérir. La maladie a ses hauts, ses bas, mais entourée de fous, elle aura bien du mal à s'en sortir, dans cet environnement si éloigné du sien et qu'elle ne comprend pas. Va-t-elle recouvrir la mémoire ou tombera-t-elle aux oubliettes, comme toutes ces âmes en peine perdues au beau milieu d'un no man's land éternel ?

Olivia de Havilland (L'Héritière) réalise une prestation exceptionnelle, elle mêle avec brio la paranoïa, la schizophrénie, les crises d'angoisse, les moments de lucidité et les pensées qui traversent son esprit et qui sont révélées au spectateur. Elle n'en fait jamais trop, assez "normale" pour être sincèrement attachante et "atteinte" pour être émouvante et inquiétante par moment. Le film multiplie les métaphores plus ou moins subtiles, joue beaucoup sur le son et la perte de repères. On y aborde les thèmes de la folie liée aux souvenirs, à la naissance, aux chocs, de la nécessité de certains traitements, des infirmières pas toujours très attentionnées, de la volonté de parler, de traiter les gens comme des humains et non du bétail. On sent une naissance, la naissance d'un début de thérapie bien plus efficace lorsqu'on s'évertue à aider chacun individuellement.

Une vraie perle que cette Fosse aux serpents, portée avec panache et profondeur par l'impressionnante Olivia. Un coup de projecteur incisif sur ces hôpitaux qui font la pluie et le beau temps dans les esprits embrumés.

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Malgré un côté un peu tchip dans certains effets, l'adaptation fait souvent froid dans le dos.
La prestation que livre Spencer Tracy, notamment en M. Hyde, est effrayante et surprenante.
J'ai beaucoup aimé même si le tout est irrégulier.

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http://www.senscritique.com/film/La_Vie_est_belle/critique/35179388

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Un film plus humaniste qu'il n'y paraît, où le profit et le populisme médiatique sont relayés au second plan. C'est surtout l'histoire d'un homme qui, guidé par sa propre conviction, va se servir de son rôle de clochard pour se révéler et éveiller les consciences. C'est la beauté de la prise de conscience, quand l'on apprend, comme dans la vie, par la force des choses et des erreurs.

Gary Cooper est émouvant, Barbara Stanwyck époustouflante notamment dans la première partie du film où son personnage est mieux maîtrisé. Capra livre ici un drame généreux plus qu'une comédie aux ressorts incroyables, orchestré en deux temps. la narration est classique, voire haletante, et le cinéaste laisse peu de marge pour des erreurs, si ce n'est peut-être un rythme plutôt inégal notamment lors des pontes de la finance à la fin. Encore conquis !

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Un bon Capra. Si j'ai une petite critique à faire, c'est celle d'avoir voulu mélanger le côté policier/thriller au côté comédie. Ca fonctionne moyen pour moi, vers les 3/4 du film j'étais déjà beaucoup moins emballé.

Après, Cary Grant est monstrueux. Lui que je considère souvent comme une valeur sûre est ici transcendé, très drôle et très énergique. C'est un vrai bonheur ce garçon quand il est comme ça. Il est bien aidé par la petite bouille de Priscilla Lane. On sent la pièce de théâtre derrière tant les scènes forment un flot de péripéties et de gags en tout genre. Certains plans avec le jeu des ombres font un peu tâche dans le décor, le film étant beaucoup plus intéressant du côté de son rythme haletant que par son esthétisme.un peu surfait par moment.

Un bon moment, merci TheBadBreaker !

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Très belle surprise pour ce thriller superbement mis en scène par Charles Vidor. Le jeu des lumières, des ombres figées, l'utilisation parfaite du décor et des premiers plans, seconds plans et arrières-plans (qui donnent de l'importance aux personnages, les aveuglent ou les minimisent) font de ce Gilda une petite merveille. Rita Hayworth est passionnante en amante tantôt désespérée, tantôt forte comme un roc, elle livre une prestation à la Ava Gardner, donc forcément de haut vol. Le film aurait peut-être mérité une atmosphère plus pesante avec un rythme encore plus nonchalant et plus de noirceur dans les personnages ( la patte de Mankiewicz aurait bien aidé). Certaines scènes sont assez maladroites (pluie mal faite, panoramiques saccadés, voix off dispensable) mais ça ne ternit en rien la qualité de cet imprésario de très grande qualité. Le suspense dure jusqu'à la fin. Dans la lignée des plus grands classiques de l'époque.

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Des longueurs, une Rita Hayworth froide que je préfère en mode Gilda, un objet cinématographique au suspense bien maîtrisé. La scène du procès est géniale, on dirait une gigantesque satire, comme pas mal de moments du film. Je n'en garderai pas un souvenir impérissable ceci dit. Une fin à la Orson Welles.