Cover Anthologie des airs rebelles (liste participative)

Anthologie des airs rebelles (liste participative)

Cette liste est en partie basée sur le livre "Sous les pavés, les chansons" de Stan Cuesta, paru en avril 2018 chez Glénat.

Liste de

63 morceaux

créee il y a plus de 4 ans · modifiée il y a environ 1 an

Le Temps des cerises

Le Temps des cerises

Le Temps des cerises

02 min. Sortie : 0001 (France).

Morceau de Fred Gouin

Annotation :

1866

https://www.youtube.com/watch?v=KhwND2X_0-Q (Fred Gouin, 1922)

Le Temps des cerises est une chanson dont les paroles furent écrites en 1866 par Jean Baptiste Clément et la musique composée par Antoine Renard en 1868. Bien que lui étant antérieure, cette chanson est néanmoins fortement associée à la Commune de Paris de 1871, l'auteur étant lui-même un communard ayant combattu pendant la Semaine sanglante.

Une raison stylistique explique cette assimilation du Temps des cerises au souvenir de la Commune de Paris : son texte suffisamment imprécis qui parle d'une « plaie ouverte », d'un « souvenir que je garde au cœur », de « cerises d'amour [...] tombant [...] en gouttes de sang ». Ces mots peuvent aussi bien évoquer une révolution qui a échoué qu'un amour perdu. On est facilement tenté de voir là une métaphore poétique parlant d'une révolution en évitant de l'évoquer directement, les cerises représentant les impacts de balles ; balles auxquelles il est fait aussi allusion sous l'image des « belles » qu'il vaut mieux éviter. La coïncidence chronologique fait aussi que la Semaine sanglante fin mai 1871 se déroule justement durant la saison, le temps des cerises. Mais le simple examen de la date de composition (1866) montre qu'il s'agit d'une extrapolation postérieure. Il s'agit en fait d'une chanson évoquant simplement le printemps, et l'amour (particulièrement un chagrin d'amour, évoqué dans la dernière strophe). Les cerises renvoient aussi au sucre et à l'été, et donc à un contexte joyeux voire festif. Ainsi la chanson véhicule à la fois une certaine nostalgie et une certaine idée de gaîté.

Fred Gouin, chanteur mythique des années 30, est un des premiers à avoir enregistré le morceau "Le Temps des Cerises" sur disque. Un peu comme Caruso fit la renommée de la Cie "Gramophone", Fred Gouin vit sa renommée et sa popularité naître grâce aux disques Odéon.

(Wikipedia)

Interprétation choisie d'après une proposition de turandot

Strange Fruit
8.7

Strange Fruit

Strange Fruit

03 min. Sortie : 0001 (France).

Morceau de Billie Holiday

PiotrAakoun a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

1939 - contre le racisme

https://www.youtube.com/watch?v=-DGY9HvChXk (live, 1959)

Strange Fruit est un poème qu'il faut lire en ayant à l'esprit un paysage rural semé de champs de coton qui laissent voir ça et là quelques arbres isolés ou quelques bosquets procurant un peu de fraîcheur. Il faut imaginer qu'au siècle dernier, dans les années 30, au plus fort des lynchages dans les campagnes américaines, quand un promeneur empruntait une route serpentant dans ce paysage de rêves, au détour d'un chemin, il n'était pas rare qu'il voie suspendu à un arbre un étrange fruit. Un fruit noir qui ensanglantait les feuilles et les racines de l'arbre qui le portait.

Ce fruit étrange dont il est question désigne les corps des victimes noires des lynchages que l'on pendait aux arbres quand elles n'étaient pas brûlées vives. Ces images, Abel Meeropol, un enseignant juif d'origine russe, les avaient découvertes par le biais des photographies que les familles blanches s'adressaient sans vergogne et sur lesquelles on les voyait rayonnantes à côtés de leur victime. Choqué par cette pratique, il écrivit et publia un poème (Bitter Fruit) sous le pseudonyme de Aka Lewis Allan. Il en fera par la suite une chanson et la proposera à la chanteuse noire américaine de jazz et de bleues, Billie Holiday. Celle-ci, déjà célèbre, chantera pour la première fois ce texte, devenu Strange Fruit, au Café Society, seul club antiségrégationniste de New York.

Dans une mise en scène sobre avec le public plongé dans le noir et un faisceau de lumière éclairant la silhouette de Billie Holiday, celle-ci chanta d'une voix déchirante accompagnée des seules notes d'un piano. A la fin de sa prestation, le public désorienté garda un silence de mort. Puis, un spectateur osa battre des mains entraînant peu à peu le reste du public dans un tonnerre d'applaudissements. Depuis, cette chanson compte parmi les réquisitoires artistiques les plus vibrants contre le lynchage couramment pratiqué dans le Sud et l'Ouest des Etats-Unis. Seize ans avant que Rosa Parks ne devienne célèbre en refusant de céder sa place dans un bus en Alabama, grâce à « sa voix déchirée et déchirante », Billie Holiday a permis à ce poème de faire prendre conscience du racisme et du pouvoir de l'art dans le combat pour les droits des noirs.

(Raphaël ADJOBI)

Morceau présent dans le livre de Stan Cuesta

This Land Is Your Land
7.9

This Land Is Your Land (1999)

This Land Is Your Land

02 min. Sortie : 17 août 1999 (France).

Morceau de Woody Guthrie

Annotation :

1940 - contre l'intolérance

https://www.youtube.com/watch?v=wxiMrvDbq3s

Dans les années trente, il y a une chanson qui passait en boucle sur les ondes radios : « God Bless America », composée par Irving Berlin. Un chant patriotique repris par Kate Mess, souvent jugé comme un hymne officieux des États-Unis. « Let us swear allegiance to a land that’s free, Let us all be grateful for a land so fair » dit la chanson. Lassé d’entendre cette chanson qu’il n’estimait pas juste, Woody Guthrie décide de répondre à ce chant dans une chanson qu’il prénomme d’abord « God Blessed America For Me », rebaptisée par la suite « This land is your land ». Il considérait que Dieu n’était pas la solution aux problèmes de l’Amérique. Dans la version originale, il dénonçait et replaçait le peuple au centre de la Grande Amérique. Il écrivait notamment : « There was a big high wall there that tried to stop me. The sign was painted, said ‘Private Property.’ But on the backside, it didn’t say nothing. This land was made for you and me », avant de retirer ce passage, trop radical.

Quand Woody Guthrie écrit sa chanson, les États-Unis font face à la Grande Dépression. Les écarts entre les très riches et les très pauvres se creusent. Le hobo, qui a traversé le pays maintes fois en train et en auto-stop, a l’habitude de croiser sur sa route des pauvres gens, des travailleurs, des ouvriers, des fermiers, des migrants et immigrants qui luttent pour vivre, ou du moins survivre. Il a passé sa vie à relater le quotidien des « poor folks » dans ses chansons pour leur rendre hommage. Dans sa chanson « This land is your land », il estime que la grandeur des États-Unis : c’est sa population. En entier, mais surtout la grande Amérique appartient au peuple, aux travailleurs, et non aux riches banquiers et financiers.

(Rocknfool.net)

Morceau présent dans le livre de Stan Cuesta

Le Chant des partisans
8.5

Le Chant des partisans (1943)

Le Chant des partisans

02 min. Sortie : 1943 (France).

Morceau de Germaine Sablon

Annotation :

1943 - contre le nazisme

https://www.youtube.com/watch?v=rLy-IchgJ7E

Le Chant des partisans ou Chant de la libération est l’hymne de la Résistance française durant l’occupation par l’Allemagne nazie, pendant la Seconde Guerre mondiale. La musique, initialement composée en 1941 sur un texte russe, est due à la Française Anna Marly, ancienne émigrée russe qui en 1940 avait quitté la France pour Londres. Les paroles originales en français ont ensuite été écrites en 1943 par Joseph Kessel, également d’origine russe, et son neveu Maurice Druon qui venaient tous deux de rejoindre les Forces françaises libres.

(Wikipedia)

La version « historique » de Germaine Sablon, chantée au lendemain de la guerre, possède une force et une intensité certaines. Le tempo est rapide ; ce sera le plus rapide de toutes les versions à venir.

(Jean-Baptiste/Blog Partitions de chansons)

Interprétation choisie d'après une proposition de turandot

Le Déserteur
8.5

Le Déserteur

Le Déserteur

03 min.

Morceau de Boris Vian

PiotrAakoun a mis 10/10.

Annotation :

1954 - contre toutes les guerres

https://www.youtube.com/watch?v=gjndTXyk3mw

Il n’y a pas qu’une version du "déserteur" mais plusieurs sous le même titre. Ces changements sont dus à la censure : cette chanson, écrite suite à la guerre d’Indochine et au début de la guerre d’Algérie, encourage le fait de déserter. Or, à cette période, la situation de la France était telle que l’on ne pouvait démobiliser les troupes.

C’est pourquoi Boris Vian a modifié certaines paroles au fil des ans : la modification des derniers vers étant la plus étonnante car le texte initial n’a rien de pacifique : « que je tiendrai une arme et que je sais tirer » fut remplacé sur les conseils de Mouloudji par « que je n’aurai pas d’armes et qu’ils pourront tirer ».

« Monsieur le président » sera également remplacé par « Messieurs qu’on nomme grands » et « ma décision est prise, je m’en vais déserter » par « les guerres sont des bêtises, le monde en a assez ». Tous ces changements ont été réalisés dans le but d’adoucir la chanson et la rendre moins provocante.

Le déserteur est un chant de protestation contre la guerre, qui dénonce l’obligation de s’y rendre ainsi que ses conséquences. Elle prêche le pacifisme et est d’ailleurs devenue l’hymne des pacifistes. Par celle-ci, Boris Vian fait passer un message : la guerre est une souffrance pour tous, familles autant que soldats, et doit être abandonnée définitivement au profit d’un monde meilleur.

(digiSchool Brevet)

Morceau présent dans le livre de Stan Cuesta

Bella ciao
7.6

Bella ciao (2001)

Bella ciao

01 min. Sortie : 2001 (France).

Morceau de Yves Montand

Annotation :

1963 - contre le fascisme

https://www.youtube.com/watch?v=OYDtXewW67Q

Bella ciao est un chant de révolte italien qui célèbre l'engagement dans le combat mené par les partisans, résistants pendant la Seconde Guerre mondiale opposés aux troupes allemandes alliées de la République sociale italienne fasciste, dans le cadre de la Guerre civile italienne. Ce chant est devenu un hymne à la résistance dans le monde entier.

Au début du XXe siècle, Bella Ciao est un chant ouvrier, dont la datation précise est difficile. Les « mondines », ces ouvrières saisonnières piémontaises qui travaillaient dans les rizières italiennes de la plaine du Pô à la fin du XIXe siècle en seraient à l’origine. À travers ce chant, ces femmes protestent contre leurs dures conditions de travail : courbées toute la journée, de l’eau jusqu’aux genoux, elles devaient désherber les rizières d’Italie du Nord et repiquer des plants de riz, le tout sous surveillance.

À cette période, le chant, très populaire, se transmet à l’oral. Après la Première Guerre mondiale, la chanteuse italienne Giovanna Daffini, qui l’a appris en travaillant dans les rizières, le fait vivre à travers le pays lors de mariages, accompagnée par son mari au violon.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s’engage dans la Résistance. C’est d’ailleurs dans les rangs des résistants italiens qu’une nouvelle version du chant va naître.

L’air ne change pas, mais les paroles se font plus engagées contre le gouvernement fasciste de Benito Mussolini et les nazis installés en Italie pendant la guerre. Elles racontent l’adieu d’un partisan à sa belle.

Quelques années plus tard, pendant l’après-guerre, le chant traverse les frontières. En 1948, il est entonné à Berlin, par des étudiants communistes italiens invités par le Kominform. Ses paroles sont dès lors traduites en plusieurs langues (une soixantaine aujourd’hui), les groupes communistes se l’approprient partout dans le monde… En France, c’est Yves Montand qui le rend populaire en l’interprétant après la crise des missiles de Cuba. Puis, il est souvent chanté par les mouvements de gauche, lors des manifestations.

(Wikipedia/Marie Merdrignac, l'édition du soir)

Morceau présent dans le livre de Stan Cuesta

Blowin' in the Wind
8.4

Blowin' in the Wind (1963)

Blowin' in the Wind

02 min. Sortie : 1963 (France). Pop rock

Morceau de Bob Dylan

PiotrAakoun a mis 9/10.

Annotation :

1963 - pour la liberté de l'homme

https://www.youtube.com/watch?v=vWwgrjjIMXA (Live, 1963)

Titre emblématique de la carrière de Bob Dylan, ’’Blowin’ in the Wind’’ est issu du second album de Dylan. Si cette chanson est probablement la plus connue des protest songs, elle le doit en grande partie à son intemporalité. Et bien qu’il l’ait écrite en pleine guerre du Vietnam, Dylan ne fait référence à aucun événement précis … et parle pourtant, simplement et humainement, au monde entier.

Dylan aurait écrit cette chanson d'une grande amplitude humaine et poétique en une dizaine de minutes, un après-midi d'avril 1962, sur un coin de table du café The Commons (Greenwich Village), lieu de convergence des poètes de la beat generation et d'artistes folk et jazz.

Sur une mélodie empruntée à un ancien chant d'esclaves noirs (No More Auction Block), Dylan greffe les paroles qu'il vient de griffonner sur un morceau de papier, après un échange d'ordre politique avec d'autres clients. En fin de soirée, alors qu'il passe au Gerde's Folk City voisin, il en livre un premier embryon. Gil Turner (et ses New World Singers) la reprend à son compte ce soir-là : il est ovationné. Blowin' In The Wind, première composition majeure de Dylan, est partie pour faire un carton.

(Wikipedia/Rtbf-classic21)

Morceau présent dans le livre de Stan Cuesta

Mississippi Goddam
8.3

Mississippi Goddam (2000)

Mississippi Goddam

04 min. Sortie : 13 juin 2000 (France). Jazz

Morceau de Nina Simone

Annotation :

1964 - contre la ségrégation

https://www.youtube.com/watch?v=LJ25-U3jNWM (Live, 1965)

Dans cette chanson explicitement politique, Nina Simone parle du meurtre du militant Medgar Evers dans l’état du Mississippi et de la mort de quatre enfants lors de l’attaque d’une église noire par le Ku Klux Klan en Alabama.

Elle évoque sans détour sa rage, son indignation face à la ségrégation, aux discriminations quotidiennes que subissent les noir.e.s, et elle dénonce les critiques du mouvement pour les droits civiques qui somment à une modération des militant.e.s dans des discours moralisateurs et universalistes.

(mwasicollectif)

Morceau présent dans le livre de Stan Cuesta

The Universal Soldier
7.5

The Universal Soldier (1964)

The Universal Soldier

02 min. Sortie : 1964 (France).

Morceau de Buffy Sainte-Marie

Annotation :

1964 - contre les guerres

https://www.youtube.com/watch?v=zYEsFQ_gt7c

Fin 1963, le gouvernement américain comptait 16 000 « conseillers » — des soldats, en réalité — au Sud Vietnam. Le Vietnam était l’éléphant au milieu de la pièce — le public croyait que les États-Unis étaient effectivement en guerre, mais rien n’était toutefois officiel. L’auteure-compositrice-interprète Buffy Sainte-Marie, qui vivait aux États-Unis, avait elle aussi entendu ces rumeurs. Un soir, tandis qu’elle attendait d’embarquer sur un vol en direction de Toronto où elle devait donner un spectacle au café Purple Onion, elle a croisé des soldats blessés et ensanglantés qui arrivaient du Vietnam.

« Je n’avais jamais rien vu de tel », explique Sainte-Marie. « Puis je me suis demandé qui est responsable de la guerre. Est-ce que ce sont ces gars-là ? Dans le temps qu’il m’a fallu pour me rendre au Purple Onion, j’ai écrit “Qui élit les politiciens ? C’est nous.” C’est une chanson qui parle de notre responsabilité individuelle. » Une fois arrivée au Purple Onion, elle a complété l’écriture de Universal Soldier qui est rapidement devenu un hymne controversé pour le mouvement antiguerre qui commençait à prendre forme.

Sainte-Marie savait bien que The Universal Soldier avait un fort potentiel de longévité lorsqu’elle l’a écrite : « J’ai délibérément écrit Universal Soldier dans l’espoir qu’elle dure des générations et traverse les frontières linguistiques et nationales. »

https://www.rtbf.be/auvio/detail_protest-song-buffy-sainte-marie-universal-soldier?id=2506679 (émission protest song)

(Panthéon des Auteurs et Compositeurs Canadiens)

Morceau présent dans le livre de Stan Cuesta

Hasta siempre
8.5

Hasta siempre (1997)

Hasta siempre

Sortie : 1997 (France).

Morceau de Carlos Puebla

Annotation :

1965 - pour la révolution

https://www.youtube.com/watch?v=0k8xMiZp588

Hasta siempre est une chanson écrite par Carlos Puebla. Elle a pour sujet le commandant Ernesto Che Guevara au moment où celui-ci quitte le gouvernement de Fidel Castro et part pour la République du Congo.

La chanson Hasta siempre anticipe la fin tragique d'Ernesto Guevara à La Higuera, en Bolivie. Elle relate l'histoire presque légendaire de la révolution cubaine, glorifie le « Che » et le place à l'avant de la scène. Il est confirmé dans son rôle de représentant de la révolution.

Hasta siempre, Comandante veut dire en français Pour toujours, Commandant. Au-delà de n'être qu'une allusion au slogan Hasta la victoria siempre, la fin de cette chanson est aussi une affirmation que l'esprit du « Che » est pour toujours vivant dans la révolution cubaine.

À la fin de la chanson, on peut entendre un extrait du discours du Che auprès de l'ONU le 11 décembre 1964. "Esa ola ira creciendo cada día que pase; esa ola ya no parará más" (Cette vague grandira chaque jour qui passe; cette vague ne s'arrêtera plus).

(Wikipedia)

Chanson présente dans le livre de Stan Cuesta

Trouble Coming Everyday
7.6

Trouble Coming Everyday (1995)

Trouble Every Day

05 min. Sortie : 1995 (France).

Morceau de The Mothers of Invention

Annotation :

1966 - contre l'injustice sociale et le rôle abrutissant des médias

https://www.youtube.com/watch?v=sOGydWBJ1mE

Frank Zappa a écrite cette chanson en 1965 après avoir regardé les reportages sur les Watts Riots (Émeutes de Watts). Ce soir du 11 août, dans le quartier noir de Los Angeles, une interpellation policière tourne à l'émeute. Pendant six jours, des milliers de soldats sont mobilisés, 34 personnes sont tuées, 1032 blessées et 3952 arrêtées. Un hélicoptère de la télévision diffuse les affrontements en direct et en continu, parfait exemple de boule de neige médiatique : les infos accentuent le côté sensationnel, les émeutiers se voient à la télé et redoublent de violence.

Surnommé à l’origine “The Watts Riot Song”, les principaux thèmes lyriques sont la violence raciale, l’injustice sociale et le journalisme sensationnaliste. Le style musical, composé de plusieurs pistes de guitare et d’un harmonica, ressemble beaucoup plus au blues électrique qu’au rock’n’roll traditionnel.

(Wikipedia/Stan Cuesta)

Cette chanson est présente dans le livre de Stan Cuesta

Les Élucubrations d’Antoine
6.5

Les Élucubrations d’Antoine

03 min.

Morceau de Antoine

Annotation :

1966

https://www.youtube.com/watch?v=n3z4sTKn-f0

La pilule en vente dans les Monoprix, les cheveux longs, les chemises à fleurs: deux ans avant 1968, dans ses "Elucubrations", Antoine avait déjà quelques idées pour "un monde plus amusant". Aujourd'hui, le chanteur assure pourtant: "La provocation n'était pas mon truc."

"Aujourd'hui, ma chanson est enseignée dans les manuels d'histoire. Cela vaut toutes les décorations! Je n'avais vraiment pas l'idée de provoquer avec ces phrases surréalistes et je ne m'attendais pas à un succès aussi immense", confie à l'AFP le chanteur, qui a claqué rapidement la porte du showbiz pour prendre la mer.

"Avec le recul, peu de chansons ont autant collé à la société du moment. Un an après, on a fait l'amour et pas la guerre. En décembre 1967, la contraception est dépénalisée. Avec une chanson souriante, j'ai peut-être aidé à rendre le sujet moins sérieux", ajoute Antoine, 71 ans, barbe et cheveux toujours un peu longs, qui vient de publier chez Gallimard un livre sur "50 ans d'élucubrations".

En pleine vague yéyé, Antoine, alors élève ingénieur à l'Ecole Centrale, s'était mis à dos Johnny Hallyday en suggérant dans sa chanson de le "mettre en cage". L'idole des jeunes lui avait répondu vertement avec le titre "Cheveux longs et idées courtes".

Antoine assure aujourd'hui: "C'était juste une guéguerre de maisons de disques. Johnny m'avait félicité pour ma chanson qui le faisait marrer, et nous sommes toujours copains!"

(Jean-François Guyot/Le Point)

Chanson présente dans le livre de Stan Cuesta

Qui a tué grand’ maman ?
8.1

Qui a tué grand’ maman ?

Qui a tué Grand' Maman

02 min. Sortie : 0001 (France).

Morceau de Michel Polnareff

Annotation :

1971

https://www.youtube.com/watch?v=0OJJZzrrIqQ

Fait peu connu en France mais une chanson de Michel Polnareff -"Qui a tué grand-maman ?"- qui déjà dans le 70's, critiquait l'ouverture à l'international, la montée du chômage, une nouvelle société en regrettant celui de nos aïeuls, a été reprise et adaptée pour un mouvement révolutionnaire, le mouvement de Gwangju en Corée du Sud en 1980. Les nouvelles paroles chantées et diffusées à la radio sont assez violentes elles aussi ...

Je mets le lien d'un article complet
http://guibuni.over-blog.com/2014/12/il-y-a-35-ans-une-chanson-de-polnareff-transformee-en-chant-de-lutte-revolutionnaire-en-coree-du-sud.html

morceau proposé par SuperTexasWalker Ranger

Sun City

Sun City (1993)

Sun City

07 min. Sortie : 1993 (France).

Morceau de Artists United Against Apartheid

Annotation :

1985 - contre l'apartheid

https://www.youtube.com/watch?v=15a0C2wLbDw

Steven Van Zandt, qui venait de quitter le E Street band de Bruce Springsteen voyageait en Afrique du Sud, recherchant l'inspiration pour son prochain album. Son attention fut attirée par le fait que l'apartheid fonctionnait sur le même modèle que les réserves indiennes : il s'intéressa en particulier à Sun City, un complexe hôtelier et de loisir inter-racial fondé par Sol Kerzner et situé au Bophuthatswana, un Bantoustan indépendant dirigé par les noirs au beau milieu d'une région rurale de l'ouest du Transvaal.

Les conditions de vie dans les bantoustans pouvaient être particulièrement rudes : la pauvreté des populations noires était aggravée par la politique menée par les oligarchies des bantoustans et par le fait que leurs frontières excluaient souvent les meilleures terres et les industries. Le chômage était très répandu.

Le Bophuthatswana, le plus riche d'entre eux, était un homeland désigné pour les Tswanas. Il fit longtemps figure de vitrine du développement séparé. Doté de ressources minières et d'un multipartisme réel, il était morcelé en 6 blocs épars. Ses revenus provenaient de ses industries situées sur ses terres ou à ses frontières dans l'ouest du Transvaal, mais aussi des casinos et des spectacles de striptease, interdits en Afrique du Sud car jugés immoraux. Des véritables villes de loisirs se construisirent alors, tel Sun City, constituant une source de revenus très lucrative pour l'oligarchie du bantoustan.

Van Zandt voulait écrire une chanson sur Sun City en faisant le parallèle avec les indiens d'Amérique. Il lui fallut plusieurs mois pour trouver les artistes acceptant de participer à l'enregistrement. Bruce Springsteen et Miles Davis furent les premiers à accepter ; suivirent Bob Dylan, Herbie Hancock, Ringo Starr, Lou Reed, Run DMC, Peter Gabriel, Darlene Love, Afrika Bambaataa, Kurtis Blow, Jackson Browne, U2, George Clinton, Keith Richards, Ron Wood, Bonnie Raitt, Hall and Oates, Jimmy Cliff, Big Youth, Peter Garrett, et Joey Ramone. Les sessions d'enregistrement furent filmées par le journaliste Danny Schechter de ABC News.

Cependant, la moitié des stations de radio américaines refusèrent de diffuser "Sun City" en raison des critiques explicites à l'égard de la politique du Président Ronald Reagan. Les stations R&B trouvèrent le morceau trop rock, alors que les stations rock le jugeait trop hip-hop.

Morceau proposé par turandot

We Are the People

We Are the People

04 min.

Morceau de John Mellencamp

Annotation :

1987

https://www.youtube.com/watch?v=jWTOe21efyE

Farm Aid est un festival caritatif dont la première manifestation eut lieu en 1984 dans l'Illinois, afin de collecter des fonds pour les familles d'agriculteurs américaines. Le concert fut organisé par Willie Nelson, John Mellencamp et Neil Young, inspiré par un commentaire de Bob Dylan lors du Live Aid de la même année, espérant qu'une partie des fonds aiderait les fermiers américains surendettés et menacés de perdre leurs exploitations. Nelson et Mellencamp emmenèrent alors des familles d'agriculteurs devant le Congrès pour témoigner de leur situations. Le Congrès adopta l'Agricultural Credit Act of 1987 pour protéger ces familles de la saisie immobilière. « We are the people » est extraite de l’album “The Lonesome Jubilee” sorti cette même année. En 2012, Mellencamp a reçu le « John Steinbeck Award » remis à ceux qui perpétuent l’esprit de l’écrivain, son empathie, son engagement pour les valeurs démocratiques et sa foi en la dignité humaine.

Morceau et texte proposé par Thekla

Makhnovtchina
8

Makhnovtchina (1999)

Makhnovtchina

02 min. Sortie : 1999 (France).

Morceau de Bérurier Noir

Annotation :

1988 - pour l'anarchie

https://www.youtube.com/watch?v=MBB7rfv0OOo

Le titre Makhnovtchina est une reprise d’une chanson d'Étienne Roda-Gil, écrite en l’honneur des anarchistes ukrainiens de la Makhnovchtchina qui combattirent à la fois les blancs (partisans du Tsar) et l’Armée Rouge pendant la Révolution russe. La mélodie est tirée du chant soviétique Les Partisans.

Morceau proposé par nico94

Talkin' Bout a Revolution
8

Talkin' Bout a Revolution

02 min.

Morceau de Tracy Chapman

PiotrAakoun a mis 9/10.

Annotation :

1988 - contre les préjugés sur la classe ouvrière

https://bit.ly/32U1wZM

« Talkin' Bout A Revolution » est un titre politiquement engagé sorti sur le premier album éponyme de Tracy Chapman, devenu un classique de son répertoire.

Cette chanson fût composée en réaction aux préjugés des personnes fortunées pour la classe ouvrière. Tracy Chapman envoie ici un message d'activisme social.

(Rtbf-Classic21)

Morceau proposé par Aurea

Rockin’ the Res

Rockin’ the Res (1992)

Rockin' the Res

03 min. Sortie : 1992 (France).

Album version de John Trudell

Annotation :

1992

https://www.youtube.com/watch?v=LJj13SWNpYY

John Trudell (1946-2015), Amérindien Sioux il a mené des actions non violentes mais très médiatiques, notamment en tant que président de l’AIM, American Indian Movement et s’est imposé très vite comme l’un des plus ardents défenseurs de l’héritage culturel et politique des Indiens d’Amérique. En 1979, il a mis le feu à un drapeau américain, devant les bureaux du F.B.I. à Washington, lors d’une manifestation. Douze heures plus tard, dans la réserve Shoshone Paiute, dans le Nevada, un incendie, manifestement criminel, a réduit en cendres sa maison : sa femme, sa belle-mère (très impliquées dans la défense des Anciens, contre la mainmise des multinationales sur les nappes phréatiques et les ressources naturelles, comme l’uranium, présentes sur les réserves), et ses trois enfants (5 ans, 3 ans et 1 an) furent brûlés vifs prisonniers des flammes. Le Bureau des Affaires Indiennes a conclu à un accident : il n’y aura pas d’enquête…Effondré, le militant s’est réfugié dans l’écriture : « ces mots étaient mes larmes, mes bombes, ma vie. » Il a par ailleurs accepté de jouer son propre rôle dans Thunder Heart, Cœur de Tonnerre. La révolte avec la défense des droits de son peuple occupait une place importante dans les textes de ce spoken-word-artist, à part égale avec l’amour, et les femmes qui sont pour lui les piliers du monde.

Morceau et texte proposé par Thekla

Hasta siempre
7.3

Hasta siempre (1997)

Hasta Siempre

04 min. Sortie : 1997 (France).

Morceau de Nathalie Cardone

Annotation :

1997

https://www.youtube.com/watch?v=5Axuv78aanw

Cette chanson composée par Carlos Puebla en 1965 a été traduite en plusieurs langues et reprise par de nombreux artistes dont Joan Baez, Pierre Vassiliu ou Robert Wyatt, pour en citer quelques uns.

En 1997, Nathalie Cardone rencontre Laurent Boutonnat, le compositeur de Mylène Farmer, qui recherchait, pour les 30 ans de la mort de Che Guevara, une interprète hispanophone pour reprendre "Haste Siempre". Cette reprise dans un style variété connaîtra un grand succès et sera certifié disque de platine. Le clip, racoleur prouve que la révolution est devenu un produit de consommation très rentable.
(
https://www.youtube.com/watch?v=3MQQw4LGQls)

Cette version est proposée par Aurea

Merci maman, merci papa

Merci maman, merci papa (2005)

Merci maman, merci papa

03 min. Sortie : août 2005 (France).

Album version de Agnès Bihl

Annotation :

2005 - contre les injustices du monde actuel

https://www.youtube.com/watch?v=osqy9DD4-6U

« Merci Maman, merci Papa », formule ironique rodée il y a bien longtemps par le chanteur Pierre Perret dans sa fameuse chanson « Les jolies colonies de vacances », est reprise ici avec une autre ironie, froide cette fois, presque cynique. La raison en est simple: l’état du monde est désespérant pour l’enfant/chanteuse qui via l’allusion affectueuse à ses parents se tourne vers le monde des adultes: « quel monde me laissez-vous? » clame t-elle. L’ouverture de la chanson fait écho, à celle de Maxime Le Forestier « Né quelque part » (« Est-ce que les gens naissent égaux en droits à l’endroit où ils naissent… »). D’une plume acérée Agnès Bihl ne mâche pas ses mots. Elle questionne: les enfants prostitués ou soldats, la pollution, les désordres sanitaires, le sida et toutes ces injustices… c’est comme ça et pas autrement? Sommes-nous obligés de nous y résigner, d’accepter? La réponse est claire: c’est non!

Agnès Bihl chante avec une grande conviction ce texte incisif. On repère même des sanglots noués au fond de sa gorge… La musique est vive. Après une introduction sous forme d’une petite mélodie enfantine au vibraphone, le tempo enlevé qui accompagne l’impatience du propos, exprime colère et l’urgence. Basse et accordéon sont les principaux instruments, rejoints par un violoncelle et une batterie aux accents jazz. Enjouée et présente, l’orchestration reste toutefois en-deça du chant qui se détache tout du long pour que nous n’en perdions pas un mot.

(Blog "Bienvenue en chanson")

Morceau proposé par Pat-Monkey

Crazy Horse
5.8

Crazy Horse

03 min.

Morceau de Brigitte Fontaine

Annotation :

2013

https://bit.ly/2otl48v

« Crazy Horse » est une supplique pour Lola, jeune maman jetée en prison pour avoir volé pour ses enfants des steaks et des poupées. Elle s'imagine une vie exotique dans le célèbre cabaret parisien.

Pour illustrer la chanson, Brigitte Fontaine fait appel à Enki Bilal. Le célèbre bédéiste et réalisateur d'Immortel pour le grand écran fait se télescoper ses personnages féminins et la figure impressionnante d'une Brigitte Fontaine à la fois "reine des kékés" et poétesse bouleversante.

(Purepeople)

Morceau proposé par Aurea

FREEDOM
7.6

FREEDOM

04 min.

Morceau de Beyoncé et Kendrick Lamar

Annotation :

2016 - pour la liberté des filles

https://www.youtube.com/watch?v=3BMgV8jj9IU&feature=youtu.be (clip réalisé par l'ONG UN’s Global Goals à l'occasion de la Journée Mondiale de la Fille)

Cette chanson est un réquisitoire contre les discriminations à l'égard des Afro-américains et un hommage à la persévérance des femmes pour se libérer de toute domination.

Morceau proposé par Aurea

Respect
8.2

Respect

02 min.

Morceau de Aretha Franklin

Vietnam 67

Vietnam 67

Vietnam 67

02 min.

Morceau de Colette Magny

Les anarchistes
8.4

Les anarchistes (1989)

Les Anarchistes

Sortie : 1989 (France).

Morceau de Léo Ferré

Aux armes et cætera
7

Aux armes et cætera (1979)

Aux armes et cætera

03 min. Sortie : 1979 (France).

Morceau de Serge Gainsbourg

PiotrAakoun a mis 9/10.

The "Fish" Cheer / I-Feel-Like-I'm-Fixin'-To-Die Rag
8.2

The "Fish" Cheer / I-Feel-Like-I'm-Fixin'-To-Die Rag (1967)

The Fish Cheer / I-Feel-Like-I'm-Fixin'-To-Die Rag

03 min. Sortie : novembre 1967 (France).

Morceau de Country Joe and the Fish

Annotation :

https://www.youtube.com/watch?v=ScxI94XDdtY

proposé par Thekla

L'Internationale
7.8

L'Internationale (1994)

L'Internationale

06 min. Sortie : 5 septembre 1994 (France).

Morceau de Marc Ogeret

Ay Carmela

Ay Carmela

Ay Carmela

03 min. Bande-originale

Morceau de Rolando Alarcón

Annotation :

Chanson emblématique de la guerre d'Espagne (côté républicain). Celle que j'indique provient de la VO du film Hemingway et Gellhorn.

Interprétation choisie par turandot

Give Ireland Back to the Irish

Give Ireland Back to the Irish (1993)

Give Ireland Back to the Irish

03 min. Sortie : 7 juin 1993 (France).

Morceau de Wings

Annotation :

Même origine et même thème que Sunday bloody Sunday de U2. La différence est que le titre a été composé et édité (la date indiquée est celle d'une réédition) à chaud.

Morceau proposé par turandot

PiotrAakoun

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