Cover Avis succincts et superflus sur le cycle des Rougon-Macquart

Avis succincts et superflus sur le cycle des Rougon-Macquart

Cycle débuté en 2011 avec La Fortune des Rougon, liste débutée en 2014 avec La Joie de Vivre, tous deux mis en pause entre 2015 et 2019 au milieu de la Terre.

Liste de

16 livres

créee il y a plus de 9 ans · modifiée il y a presque 5 ans

La Fortune des Rougon
7.5

La Fortune des Rougon (1871)

Sortie : 1871 (France). Roman

livre de Émile Zola

Arbuste a mis 7/10.

Annotation :

Beaucoup de naïveté dans celui-ci, entre les amours juvéniles et la vieillesse amère et vilaine. L'ouvrage était toutefois massif puisqu'il devait présenter l'origine de la famille, ses grandes caractéristiques tout en peignant un soulèvement populaire ; on comprendra donc le ton un peu superficiel.
J'en garde un bon souvenir malgré tout, les envolées lyriques dans la description du mouvement révolutionnaire sont à la hauteur du cynisme qui transpire des Rougon.

La Curée
7.4

La Curée (1871)

Sortie : 1871 (France). Roman

livre de Émile Zola

Arbuste a mis 8/10.

Annotation :

On rentre dans le vif du sujet et dans ce qui fait que j'aime Zola : la passion destructrice, le tourbillon des événements et des sentiments qui font de beaucoup de ses ouvrages des œuvres vivantes.
Le Second Empire y est évidemment critiqué mais c'est surtout de l'évolution consumériste de Renée que le roman tire sa force. La morale étant, comme on le reverra souvent plus tard dans son oeuvre, que l'oisiveté est mère de tous les vices.

Le Ventre de Paris
7.5

Le Ventre de Paris (1873)

Sortie : 1873 (France). Roman

livre de Émile Zola

Arbuste a mis 7/10.

Annotation :

Ici c'est surtout le Zola peintre qui m'a marqué. Le livre est magnifique comme une toile de maître, il tire son épingle de ses descriptions des Halles très colorées, vivantes, magnifiques ; d'où l'utilisation de Claude Lantier "avant son heure".
Il pêche malheureusement sur son propos - la critique des "honnêtes gens" - qui bien qu'intéressant, est un peu trop étiré et perd de sa puissance.

La Conquête de Plassans
7.6

La Conquête de Plassans (1874)

Sortie : 1874 (France). Roman

livre de Émile Zola

Arbuste a mis 7/10.

Annotation :

J'ai personnellement beaucoup apprécié celui-ci quand je l'ai lu. On y retrouve un peu de ce que j'avais aimé dans La Curée, la passion qui prend un personnage ici jusqu'à la folie. Le personnage de l'abbé est génial de vice et de calcul, particulièrement dans ses moments de faiblesse qui le rendent violent de frustration. La fin de Mouret est juste superbe.
Il reste néanmoins peu crédible, l'histoire se suit sans grande logique et donne au tout un air un peu forcé.

La Faute de l'abbé Mouret
7.1

La Faute de l'abbé Mouret (1875)

Sortie : 1875 (France). Roman

livre de Émile Zola

Arbuste a mis 8/10.

Annotation :

Magnifique.
Encore une fois, c'est le Zola peintre qui émeut dans ce jardin luxuriant du Paradou. Cette tragédie sur fond biblique est un pamphlet incroyable contre la condamnation des pulsions vitales par le catholicisme.
Juste un peu long et ampoulé par moments.

Son Excellence Eugène Rougon
7.1

Son Excellence Eugène Rougon (1876)

Sortie : 1876 (France). Roman

livre de Émile Zola

Arbuste a mis 4/10.

Annotation :

Ah ! Première déception sur celui-ci.
J'en attendais beaucoup avant de m'y mettre - l’œuvre de Zola étant fondamentalement politique, son opus consacré au pouvoir serait forcément central ! - et je l'ai trouvé relativement médiocre. Zola se contente de très peu en condamnant simplement le manque de conviction idéologique, tant dans les hommes qui exercent le pouvoir que dans les profiteurs qui les entourent, alors que le thème était très riche et aurait mérité un traitement plus exhaustif.
Petit moment de grâce en milieu de bouquin avec la description du défilé.

L'Assommoir
7.1

L'Assommoir (1877)

Sortie : 1877 (France). Roman

livre de Émile Zola

Arbuste a mis 8/10.

Annotation :

La fresque populaire de Zola lui a valu sa fortune et une réputation éternelle de romancier tragique, voire un peu sadique.
Le roman possède pourtant ses grands moments de vie et de joie, qui ne rendent sa description de la misère des faubourgs que plus vivace et implacable.

Pour la petite histoire, c'était mon premier Zola, lecture imposée en première. Je l'ai détesté, il m'a dégoûté de la lecture pour plusieurs années. Je maintiens que c'est le pire des vingts (pour l'instant, mais je ne pense pas qu'il soit dépassé, tant il est méthodique dans la descente aux enfers qu'il décrit). Bref, si tu me lis et que tu es prof de français, fais pas ton mec et donne Germinal à tes élèves. S'il te plaît.

Une page d'amour
7.1

Une page d'amour (1878)

Sortie : 1878 (France).

livre de Émile Zola

Arbuste a mis 6/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Deuxième déception, encore une fois sur un thème que j'attendais au tournant. Le traitement y est trop mécanique et fade. Peut-être suis-je juste un mauvais client, quelqu'un qui n'aime pas la surprise ?
Pour plus d'infos, lire ma critique détaillée.

Nana
7.4

Nana (1880)

Sortie : 1880 (France). Roman

livre de Émile Zola

Arbuste a mis 5/10.

Annotation :

Celui-là j'ai bien mis quatre mois à le finir. Le point central de la trilogie bourgeoise commencée par Une Page d'Amour et terminée dans Pot-Bouille. Zola n'est jamais aussi chiant que quand il décrit la bourgeoisie.
Les tentures des salons bourgeois lui évoquent probablement une sorte d'engourdissement, une léthargie oisive qu'il transmet telle quelle au lecteur. Donc, on s'emmerde.

Non et puis sérieux, c'est quoi tous ces personnages ? Y'en a huit mille ! Et ils ont tous un nom ! Et ils servent à rien putain !

Ça y est je suis encore vénère.

Pot-Bouille
7.5

Pot-Bouille (1882)

Sortie : 1882 (France). Roman

livre de Émile Zola

Arbuste a mis 6/10.

Annotation :

Globalement même commentaire que précédemment. Zola continue son œuvre critique de la bourgeoisie et surtout des bourgeoises parisiennes.
Mais de belles percées ceci dit, comme cet accouchement immonde de la bonne au milieu du livre ou le personnage du père que j'ai particulièrement aimé.

Au bonheur des dames
7.4

Au bonheur des dames (1883)

Sortie : 1883 (France). Roman

livre de Émile Zola

Arbuste a mis 7/10.

Annotation :

Là, on revient à ce que j'aime. Une description vivante d'un monde, d'une marche frénétique vers le progrès, une vision éclectique et - c'est assez rare chez ce gros bourrin pour être précisé - un peu subtile, un peu mesurée, tantôt tragique et tantôt épique.
In fine, une petite fraîcheur bienvenue en fin de bouquin.

La Joie de vivre
7.6

La Joie de vivre (1883)

Sortie : 1883 (France). Roman

livre de Émile Zola

Arbuste a mis 4/10.

Annotation :

Non sans déconner, le nihilisme ça va bien 5 minutes mais pas en 500 pages sans aucune évolution.
La mort de la mère déchire par contre.

Germinal
7.3

Germinal (1885)

Sortie : 1885 (France). Roman

livre de Émile Zola

Arbuste a mis 9/10.

Annotation :

Chef-d'oeuvre. Que dire qui n'a pas déjà été dit ?

Bon, pour l'exercice, je vais tenter d'expliciter un peu. On a tout ce qui fait un bon Zola, une description qui te prend aux tripes dans les grands événements comme dans les scènes de la vie quotidienne, une histoire tragique avec une montée en puissance finale à couper le souffle, beaucoup de personnages mais assez caractéristiques pour qu'on se rappelle de leurs noms...

Mais il y a un truc qui le rend spécial, et meilleur que tous les autres. C'est que pour une fois, les personnages sont humains et attachants. Étienne, malgré sa vanité toute naturelle, veut bien faire et souffre avec ses camarades. C'était pas si dur de créer un peu d'empathie, non ?

L'Œuvre
7.5

L'Œuvre (1886)

Sortie : 1886 (France). Roman

livre de Émile Zola

Arbuste a mis 8/10.

Annotation :

Un drame comme Zola n'en avait plus écrit depuis l'Assomoir. On retrouve cette évolution quasi-mécanique de la tragédie qui se met en place et de l'obsession qui prend petit à petit le pas sur la vie.

Mais ici l'importance que le thème revêt pour l'auteur lui rend la description de la déchéance non seulement du personnage principal mais aussi et surtout des liens qui l'unissent à son milieu encore plus totale, hissant l’œuvre à des sommets de pathos lors de cette Cène finale prenant place au cœur du cimetière des anciennes amitiés.

Bref, l'Œuvre déchire. Top 2.

La Terre
7.6

La Terre (1887)

Sortie : 1887 (France). Roman

livre de Émile Zola

Arbuste a mis 6/10.

Annotation :

Œuvre du divorce entre Zola et ses pairs, on reprocha beaucoup à l'écrivain d'avoir définitivement trahi le contrat naturaliste pour céder aux appels de sa propre concupiscence. Il est vrai que la métaphore filée tout au long du bouquin sur la fertilité et l'ensemencement de la terre a de quoi agacer, tout autant qu'on imagine difficilement de tels personnages représenter l'ensemble du corps social auquel ils appartiennent. En somme, Zola en fait trop, et son naturalisme se fait plus que jamais un anti-romantisme.

Tant pis pour le naturalisme, alors. La Terre est une des œuvres "extrêmes" de l'écrivain, de celles où le tragique est porté par la caricature, par l'emphase, par la grossièreté finalement du coup de pinceau ; où les situations, au bout du réel, acquièrent une portée quasi-onirique, cauchemardesque. Comme l'Assommoir, c'est une de ces plongées lentes dans l'enfer d'un quotidien qui se corrompt peu à peu, et en cela, l'oeuvre ne manque pas de poésie. Il est malgré tout dommageable que le regard sonne si faux, de même que l'analyse sociale, car comme l'a pointé la critique en son temps, c'est plus dans la psyché de Zola et dans sa considération personnelle du monde paysan qu'on a l'impression de mettre le nez, que dans quoi que ce soit qui ait à voir avec la moindre réalité humaine. D'où une certaine distanciation du lecteur. Les descriptions de la Beauce manquent par ailleurs un peu de vie, et on ne retrouve pas le trait dynamique, sensuel d'autres œuvres "naturelles" comme la Faute de l'Abbé Mouret ou le Ventre de Paris. Une petite déception donc.

L'Argent
7.4

L'Argent (1891)

Sortie : 1891 (France). Roman

livre de Émile Zola

Arbuste a mis 8/10.

Annotation :

L'Argent tient une place toute particulière puisque de la même manière que l'Assomoir m'avait dégoûté de la littérature, celui-ci m'a réconcilié avec. À l'occasion encore une fois d'une lecture imposée, c'est cocasse.

De vraies belles idées sur un thème passionnant. Les personnages sont tous vraiment excellents, du banquier juif au fils bâtard miséreux. Dommage que la progression soit si classique et attendue.

Arbuste

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