Cover Bilan de l'année - 1979

Liste de

62 films

créee il y a presque 7 ans · modifiée il y a plus de 3 ans

Apocalypse Now
8.3
1.

Apocalypse Now (1979)

2 h 27 min. Sortie : 26 septembre 1979 (France). Drame, Guerre

Film de Francis Ford Coppola

KingRabbit a mis 9/10.

Annotation :

J'avais pas vraiment adhéré au film quand je l'avais vu gamin, j'avais trop d'aprioris sur Brando, et je pense que je m'attendais à un film de guerre plus classique qu'à un river movie bizarroïde et angoissant.

Bon ben je regrette pas de l'avoir vu, car en fait ça en fout plein les yeux, c'est clairement du grand spectacle, avec mise en scène magistrale, ambiance de dingue, déluges de feux d'artifice. Le film fonctionne comme un parc d'attraction déjanté, les héros visiteurs s'arrêtant à chaque étape dans un nouvel univers comprenant son lot de péripéties glauques, lunaires et désespérées.

Par contre, point de détail essentiel, je refuse de voir la version redux, aucune envie de me taper un apport très contestable de 40 minutes d'Aurore Clément.

La version d'origine est donc parfaite en tant que telle.
Je pense qu'un des éléments clés qui participe à l'étrangeté du film, à son aspect poisseux, et dont on ne parle pas assez souvent à mon sens, c'est la musique électronique assez extraordinaire du père de Coppola, Carmine, qui fait résonner des nappes musicales à la popol vuh qui enserrent l'équipe de voyageurs.

Les Petites Fugues
7.3
2.

Les Petites Fugues (1979)

2 h 11 min. Sortie : 27 janvier 1979 (France). Comédie dramatique

Film de Yves Yersin

KingRabbit a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Grand grand film. Si j'avais le temps, j'aimerai tellement en faire une critique, tellement y a de choses à en dire.
Là aussi, film éminemment moderne, et intemporel.
C'est la chronique à la fois bouleversante et hilarante de la fin d'un monde (paysan). On sait en quelques instants que le héros en a plein le cul, et que ça pourrait faire des siècles qu'il produit les mêmes routines, le même travail, et que sous ses atours de type sinistre, on a un personnage farfelu avide de liberté et d'émancipation.

La mise en scène envoie du bois comme pas permis, dès le départ avec ce travelling de dingo lors de l'arrivée du train, on a l'impression que c'est le Sergio Leone d'il était une fois en Amérique qui est derrière la caméra.

Les essais de la mobylette, qui finissent par se conclure par des escapades sublimes dans les montagnes suisses, sous une musique de choeurs libérateurs.
La caméra qui s'envole à travers les cimes des arbres;
Le mélange harmonieux entre filmage documentaire, et élans fictionnels poétiques.

Ce microcosme de personnages qui prend de l'épaisseur au fur et à mesure du film.
Cette partie de cartes brillante où tout est dans le non-dit et les jeux de regard.
Night in white Satin sur l'herbe.
Cette danse extatique au bout de la nuit dans une boîte après s'être embourbé dans du motocross rugissant à la Spetters.
Un putain de film.

Tess
7.2
3.

Tess (1979)

2 h 50 min. Sortie : 31 octobre 1979 (France). Drame, Romance

Film de Roman Polanski

KingRabbit a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Très beau film, très beau film d'amour impossible, photo belle à s'en damner (du niveau du Barry Lyndon de Kubrick), musique parfaite de Sarde, mise en scène classieuse, rythme royalement maîtrisé sur plus de 3h.
Puis le récit est super cool, plein d'ellipses brillantes qui font qu'on est parfois un peu déboussolé, perdu, et qu'on finit par découvrir rétrospectivement des choses qui donnent un nouvel éclairage aux événements passés (par exemple toute les scènes où Tess essaye d'avouer son passé à celui qu'elle aime). L'ellipse finale, l'ultime ellipse ou la tragédie à son sommet, et où les personnages sont définitivement victimes de leur connerie au milieu d'une succession de malentendus (c'est le genre de la tragédie qui veut ça).

Je trouve par ailleurs le film pas aussi manichéen que certains le présentent.
J'ai pas trouvé le premier type complètement odieux dans un premier temps, sincèrement amoureux de Tess (même s'il parvient à devenir véritablement détestable). Par exemple, ce qui est troublant, c'est que même ce qui est décrit par la suite comme un viol, dans les faits on n'a pas vraiment l'impression que le personnage se refuse complètement à son assaillant (elle a l'air encore plus consentante que la nana dans les chiens de paille, c'est dire).

Tandis que le véritable amour de Tess est quand même particulièrement ballot, voire très irritant par ses choix débiles, et un peu rétrograde alors qu'il est présenté comme le progressiste de l'histoire, l'homme libre et indépendant.

C'est rare que j'adhère à ce point à un récit classique, et aussi à un film (magnifique à voir ça aide) où pendant les 40 premières minutes on voit Nastassja Kinski traire des vaches et attraper des poulets.
Blague à part, Kinski a eu en début de carrière l'opportunité de jouer de très beaux rôles de femmes perdues de vue, et recherchées désespérément par leur ex (cf aussi paris texas).

Ce que j'aime bien enfin dans ce Polanski, c'est l'habileté dans les changements de point de vue, c'est pas du tout 3h dans la vie de Tess, on alterne, on change de personnage central, on perd Tess de vue, et ça contribue à aérer le film, et renforcer son aspect tragique (surtout quand on ne sait plus où Tess peut bien se trouver).

Alien - Le 8ème Passager
8.1
4.

Alien - Le 8ème Passager (1979)

Alien

1 h 57 min. Sortie : 12 septembre 1979 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de Ridley Scott

KingRabbit a mis 8/10.

Annotation :

Un peu déçu en le revoyant tout compte fait.
Je maintiens le 8 parce que c'est un film qui m'a marqué gamin, et qu'il y subsiste quelques scènes marquantes. Je pense notamment au compte à rebours final, et la solitude de Ripley abandonnée à elle-même dans des couloirs étouffants, cernée par des lumières stroboscopiques et des jets de fumée apocalyptiques qui donnent des frissons. On est vraiment là dans la meilleure veine du survival classique.

Bon sinon faut quand même se fader toute une série de dialogues bien peu passionnants (souvent parsemés de termes pseudo techniques), des personnages vides, stéréotypés aux problématiques redondantes (le coup du salaire minimum des deux loustics de Kotto et Harry Dean, ça va 5 minutes), ce qui rend l'ensemble un peu superficiel et pas foncièrement passionnant.

Mais y a un travail de décor, d'ambiance, une superbe BO toute en finesse de Goldsmith qui m'a marqué durablement en dosant un mélange entre le mystère et l'horreur, des longs travellings dans des couloirs vides qui prennent vie peu à peu, gros taff de bruitage pour assurer l'immersion. Bref ça reste quand même ce qui s'est fait de mieux dans le saga (enfin vu le niveau du reste, c'est pas si difficile).

Bienvenue Mister Chance
7.4
5.

Bienvenue Mister Chance (1979)

Being There

2 h 10 min. Sortie : 13 août 1980 (France). Comédie dramatique

Film de Hal Ashby

KingRabbit a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Complètement lunaire. C'est un peu "La Party" en mode dépression profonde, avec un Peter Sellers complètement amorphe. Sublime séquence où il découvre le monde qui l'entoure, sous la musique de 2001 remixée façon Soul.
Un film très déconcertant, très drôle aussi.
Le seul hic, c'est qu'il est un peu systématique, et qu'une fois qu'on en a compris les rouages (en gros tous les personnages comprennent ce qu'ils veulent de Sellers, à l'image de Forrest Gump, qui n'est rien d'autre qu'un miroir), ça devient un peu répétitif, même si on garde toujours de grands moments d'hilarité et d'absurde (le rdv avec l'ambassadeur russe / la scène hallucinante et très malaisante d'onanisme de Shirley MacLaine / et évidemment le final).

Le film laisse une impression mêlée d'humour, et de malaise, voire de noirceur profonde, et de désespoir total. Tout est gris, tout est morne, tout est insensé.

Cinq Soirées
7
6.

Cinq Soirées (1979)

Piats Vetcherov

1 h 43 min. Sortie : 1979 (France). Drame, Romance

Film de Nikita Mikhalkov

KingRabbit a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Histoire d'amour de vieux qui se sont perdus pendant des années et qui se retrouvent dans la douleur. Déjà j'adore ce type de postulat, les amours de vieux ça marche toujours vachement bien.

Beau, pur, imparable, éminemment touchants.
Acteurs magnifiques (en particulier Stanislav Lyubshin), déroulé des 5 soirées ingénieux (les deux personnages centraux sont loin de passer ces 5 soirées ensemble tout du long), beaucoup de péripéties qui font craindre le pire, l'échec, la perte définitive après l'amorce d'un espoir de véritables retrouvailles.

Le film fait aussi un bel écho à Sibériade, où l'on trouvait déjà Lyudmila Gurchenko, et là aussi dans une histoire de déni d'un amour fou, avec comme partenaire... Nikita Mikhalkov. La boucle est bouclée.

Pas 8, parce que j'ai ressenti tout de même une ou deux longueurs, et surtout le film a beaucoup de mal à démarrer. Mais il prend sa pleine mesure quand il se recentre sur les deux héros. Mais ça n'entache pas le ressenti global.

Sibériade
7.6
7.

Sibériade (1979)

Sibiriada

4 h 35 min. Sortie : 28 novembre 1979 (France). Drame, Historique, Romance

Film de Andreï Kontchalovski

KingRabbit a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Bon ben je vais pas être très original dans mon commentaire, voilà une bonne grosse fresque de 4h30 qui se regarde sans trop de difficultés. Quelques longueurs évidemment, mais malgré cette durée mastodonte, le film n'est pas si lourd que ça, les différentes séquences ancrées dans des période de temps définies de l'histoire de la sibérie et de la russie, ne s'éternisent jamais ce qui fait qu'on ne s'ennuie pas à suivre l'évolution (parfois burtale) des personnages, puis de leurs descendants, et des descendants des descendants.
C'est un peu une fresque à la 1900, mais en moins lourdingue, en plus simple aussi. Des tonnes de personnages, mais sans s'éparpiller ou se perdre dans des digressions inutiles.
Et une fin aussi superbe qu'ambigüe sur le rapport entre le pouvoir central, la nature éternelle, les traditions millénaires foulées au pied.
Et puis c'est aussi un joli film romantique, avec plusieurs roméo et plusieurs juliette, et quelques déchirements admirablement mis en scène, et notamment le dernier avec un Mikhalkov étonnamment touchant alors qu'il est particulièrement bouffonesque dans son jeu (et dans sa moustache).
Beau film donc.

Norma Rae
7.3
8.

Norma Rae (1979)

1 h 54 min. Sortie : 30 mai 1979 (France). Drame

Film de Martin Ritt

KingRabbit a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Vraiment bien foutu, alors que le synopsis néoréaliste envoie pas spécialement du rêve, Ritt en tire un film punchy, subtil et pas lourdingue.
Mise en scène franchement classe, en particulier lorsque l'on est plongé au coeur de la fabrique où l'immersion est totale grâce au travail de bruitage, aux jeux de caméra, à l'agencement de l'espace (et ces énormes machines qui suffisent à former des voies de passage), et au montage hyper dynamique (un enchaînement brutal de séquences m'a marqué, où comment illustrer de façon percutante la mort au travail).

Le film déroule pas mal de séquences qui envoient du bois, et qui sont franchement fortes (je pense en particulier à la scène où tous les ouvriers arrêtent les uns après les autres leur machine en signe de protestation et de soutien à Norma Rae).

Les persos ont de jolis enjeux, et dilemmes ingérables (en particulier le rôle titre évidemment), sans qu'on ne sombre pour autant dans des clichés de cinéma, tout reste très simple et pas gratuitement surligné.

Puis on a une actrice formidable, Sally Field est déchaînée dans le film, et des seconds rôles tous excellents (de Beau Bridges à Pat Hingle).

Le seul véritable hic, c'est que les enjeux du film finissent par stagner dans les 30-40 dernières minutes, et que plus grand chose de neuf ne se produit à partir du moment où Norma Rae décide de se syndicaliser. Un gros 7 quand même.

Justice pour tous
7
9.

Justice pour tous (1979)

...And Justice for All

2 h. Sortie : 5 mars 1980 (France). Drame, Thriller

Film de Norman Jewison

KingRabbit a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Belle surprise, j'ai été très étonné de pouvoir découvrir un bon Pacino méconnu, alors que je pensais avoir fait le tour de sa filmo.
Le film est un peu déconcertant, un traitement documentaire à la Lumet, mais avec de légères touches cartoonesques dans les scènes ou dans la caractérisation des personnages. Ce qui fait qu'on a quelques scènes un peu bizarres dans un cadre très réaliste et bizarre, sans que ce grand écart ne devienne choquant, ou trop artificiel (malgré une scène de prise d'otage en prison un peu grotesque).

Au départ le film est perturbant dans l'enchaînement des scènes, qui à chaque fois concernent des personnages secondaires différents et gravitant autour de Pacino. On voit en fait non pas une histoire, mais plusieurs histoires dont Pacino est le personnage principal, et l'évolution de chacune de ces sous-histoires est présentée alternativement comme pour un feuilleton. Finalement ce récit éclaté parvient à fonctionner trop bien, les enchaînements sont dynamiques et fluides, et permettent de dessiner en creux une représentation de plus en plus fine du héros, de l'univers dans lequel il évolue, et du monde judiciaire américain.

Alors on pourra rétorquer à raison, qu'on est souvent dans du cliché et dans des problématiques un peu galvaudées du type : Défendre et faire libérer des coupables / Faire emprisonner des innocents etc...

Mais néanmoins ça gâche pas le truc, et on a un très bon divertissement tout à fait honnête, avec une prestation extrêmement réussie de Pacino, et évidemment une plaidoirie finale qui se fait attendre mais qui ne déçoit pas dans le genre pétage de câble.

Les Seigneurs
7
10.

Les Seigneurs (1979)

The Wanderers

1 h 53 min. Sortie : 12 mars 1980 (France). Comédie dramatique

Film de Philip Kaufman

KingRabbit a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Film passionnant dans son avant-gardisme, bien que perfectible à plein de points de vue.
C'est un joyeux bordel, ça change constammment de style, de registre, on passe du film de mafieux classique, au film de zombies dans une ambiance à la After Hours, du film de potes au film de gangs (même si les gangs sont heureusement assez secondaires dans le film).

Réalisation assez virtuose, avec une gestion impressionnante des foules (j'ai un souvenir assez fort de la première séquence à l'école avec le plan séquence dans le hall principal rempli à ras-bords d'élèves de tous bords, toutes couleurs).

Et puis il y a aussi cet usage très tarantinien de la musique, avec des sauts permanents hors et extra diégèse, et un montage sonore percutant et très cool.

Enfin il y a les acteurs principaux qui ne payent pas de mine dans un premier temps (on se dit même que dans un genre de films similaires, il sera difficile de tenir la comparaison avec Matt Dillon ou Mickey Rourke) et qui se révèlent progressivement pour finir par être très attachants.
Et il y a des touches de mélancolies ici ou là (magnifique scène de transition d'une époque vers une autre, lors de l'apparition quasi-fantomatique de Bob Dylan).

Une réal brillante par petites touches (je pense par exemple à la scène du strip poker, avec un jeu constant sur l'avant et l'arrière plan, ou la scène de l'arrivée d'un sauveur en mode superhéros au début du film), une photo superbe qui capture l'essence cinématographique des quartiers new-yorkais la nuit tombée, comme a su si bien le faire Scorsese dans After Hours.

Alors, ça manque parfois un peu de rythme, le récit s'égare parfois dans des développements sans intérêt, et sans conclusion, et la bande des "Baldies" peut parfois évoquer les pires moments de "ça va cogner", nanar clinteastwoodien par excellence.

Hair
7.2
11.

Hair (1979)

2 h 01 min. Sortie : 9 mai 1979 (France). Comédie musicale, Drame

Film de Miloš Forman

KingRabbit a mis 7/10.

Annotation :

Ca démarre horriblement (malgré la chanson d'ouverture Aquarius), y a aucun rythme, ils sont tous plus exaspérants les uns que les autres à gesticuler comme des débiles mentaux.
Et puis t'as une scène de prise de LSD, où John Savage part en trip mariage à l'église avec sa bien-aimée, et enfin Forman commence à se lâcher dans la mise en scène à faire du n'importe quoi qui fait plaisir.

Ca retombe un peu avec des sous intrigues casse bonbons (en particulier autour du noir qui s'appelle "Lafayette), et on a une dernière demi-heure assez formidable dans un camp militaire, avec infiltration/exfiltration à gogos, et des enjeux puissants qui se révèlent, et enfin la tant attendue touche mélancolique retranscrite brillamment.
En bref, toutes ces têtes de cons qui pompaient l'air (Treat Williams en tête), ont réussi l'exploit d'être attachantes, et d'avoir chacune une identité propre.

Et surtout, la dernière chanson est magnifique (let the sunshine), parce qu'elle intervient dans un mélange de plusieurs chansons précédentes du film, et qui prises individuellement étaient abominables, mais qui là prennent une véritable ampleur, et ça devient juste beau.

Ah et y a aussi une scène vraiment lunaire avec des officiers noirs qui chantent un truc comme "j'aime les garçons blancs", avec des sourires de gros pervers, là je me suis demandé sur quelle planète j'étais tombé.

La Grande Attaque du train d'or
6.8
12.

La Grande Attaque du train d'or (1978)

The First Great Train Robbery

1 h 50 min. Sortie : 18 avril 1979 (France). Aventure, Policier

Film de Michael Crichton

KingRabbit a mis 7/10.

Annotation :

J'aime beaucoup, un film d'aventure très spielbergien, léger, virtuose, ludique, et prenant.
La reconstitution du 19ème siècle est splendide, la photo est belle à tomber (magnifique gare par exemple)..
Et puis c'est un excellent buddy movie avec un duo qui marche à fond : Sutherland + Connery, c'est ultra complémentaire, les deux acteurs ne s'auto-vampirisent pas, mais dans des styles différents, ils se complètent.

Sutherland est d'ailleurs celui qui a le plus de potentiel pour tout vampiriser (quitte à souvent être exaspérant, tant il vole la vedette à tout le monde, en jouant en général ultra expressionniste, et donc n'importe comment). Ben là, il saoule pas, grâce à Connery qui rééquilibre le film avec son flegme.

Enfin la fameuse attaque du train qui conclut le film, est extrêmement bien foutue, et vraiment impressionnante, à tel point qu'on a vraiment le sentiment que Connery joue sa vie sur le toit du train, à chaque passage sous un pont.

Petit final à la Cat Ballou sympatoche.
Seul petit détail négatif, par moment je trouvais l'écriture un peu en deça, avec des résolutions de problèmes un peu expédiées, quelques ellipses un peu manquées, et quelques soucis de clartés ici ou là.

Le Tambour
7.2
13.

Le Tambour (1979)

Die Blechtrommel

2 h 22 min. Sortie : 19 septembre 1979. Drame, Guerre

Film de Volker Schlöndorff

KingRabbit a mis 7/10.

Annotation :

On dirait un film de Kusturica. On joue constamment sur la bizarrerie, le lunaire, l'insaisissable, le surréalisme.
Difficile de se situer vis-à-vis du film, on ne sait jamais sur quel pied danser, est-on dans le réel ou dans la pure fantasmagorie, dans le cartoon ou dans la tragédie ? le film reste volontairement confus sur ses intentions, sur le point de vue adopté, sur son message ?

C'est indiscutablement beau, mise en scène de patron (très kusturicienne, dans ces séquences chaotiques, bondées de figurants, où peuvent se mêler dans le même plan gravité, folie et légèreté), photo superbe, plans ultra chiadés, musique de Maurice Jarre très expérimentale (et aussi très reconnaissable, avec des dissonances proches d'un "Juge et hors-la-loi")...
Et puis c'est aussi un peu longuet. Le film est bien trop long, ça finit par se répéter, revoir pour la trentième fois le casse-couille tambouriner comme un gros gogole, ça peut taper sur les nerfs. Et l'intérêt du film se dilue un peu, en se perdant dans des intrigues secondaires emmerdantes (Je pense notamment au cirque itinérant des nains, particulièrement chiant) et dont il est difficile de comprendre les enjeux.

On dirait un peu un film autiste.

La Bande des quatre
7.5
14.

La Bande des quatre (1979)

Breaking Away

1 h 41 min. Sortie : 9 janvier 1980 (France). Comédie dramatique, Romance, Sport

Film de Peter Yates

KingRabbit a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Très joli film de bande de potes, très moderne (à l'image du Diner de Barry Levinson dans un genre similaire, on quitte une mécanique de récit classique pour dériver dans des tranches de vie plus impressionnistes, avec une succession décousue de scènes fortes et de temps morts, où l'on passe en revue des dizaines de personnages de façon un peu anarchique, mais tout en parvenant à garder un fil conducteur, en réalité un personnage prend assez rapidement le dessus sur tous les autres).

Ce qui est intéressant, c'est que le film ne démarre pas très bien, avec parfois l'impression d'être dans une mauvaise comédie, mais c'est progressivement qu'il prend étrangement de l'ampleur et se transformer en quelque chose de plus profond (avec un soupçon de mélancolie à la Fellini époque "Les Vitelloni").
Et surtout magnifique bouquet final avec la géante compétition de vélo, filmée avec un putain de brio, à la fois drôle, poignante, prenante, éreintante.
Très joli film tout compte fait, même s'il faut y croire et accepter d'y adhérer dans un premier temps.

La vengeance est à moi
7.4
15.

La vengeance est à moi (1979)

Fukushû suru wa ware ni ari

2 h 20 min. Sortie : 24 novembre 1982 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Shôhei Imamura

KingRabbit a mis 7/10.

Annotation :

C'est un peu le bordel avec la chronologie éclatée faut s'accrocher, c'est un chouïa long, mais finalement le puzzle autour du perso principal (sorte de Frank Abagnale d'arrête moi si tu peux, version hardcore) finit par se reconstituer, et le film arrive à devenir prenant avec ces histoires glauco-perverses dont les japonais sont les plus grands experts, entre frustration sexuelle et déversement soudain de violence.
Pas mal, avec une super performance de Ken Ogata en prime.

Le Thème
7.1
16.

Le Thème (1986)

Tema

1 h 40 min. Sortie : 1979 (France). Comédie dramatique

Film de Gleb Panfilov

KingRabbit a mis 7/10.

Annotation :

Ca parle trop (surtout la trop longue scène d'appartement à la fin), mais le film a un truc dans la bizarrerie de son ambiance qui peut potentiellement poursuivre après le visionnage.

Je trouve l'acteur principal excellent (avec un petit côté Eric Gerets), y a plein de petites idées très intéressantes (par exemple les contradictions entre ce qu'il dit en voix off et ce qu'il dit à voix haute), j'aime beaucoup l'aspect voyeur/passif qu'on retrouve dans plusieurs scènes et qui contribuent à créer une atmosphère assez angoissante (la scène du musée quand il suit la nana, même la fin dans l'appartement quand il est reclus et caché dans la cuisine dans la pénombre, et qu'il se fait assaillir par le chat, le tout pendant de longues minutes, les errances qui pour le coup ne m'ont pas gonflé). Et enfin un usage très intéressant de la musique, avec le leitmotiv de la ballade rock de son fils et ses vocalises qui se perdent à la fois dans l'immensité du paysage russe alentour, et dans l'exiguïté des espaces ultra confinés. T'as ces décors neigeux qui englobent tout de façon très étouffante (le début d'ailleurs on peut penser à fargo), et la mise en scène le retranscrit très bien.
La scène du repas est très intéressante aussi, dans son évolution quasi à la kusturica quand les papiers se mettent à voler dans tous les sens, et que le personnage décide de partir en couilles en valsant.

Film intéressant sur la thématique potentiellement assommante du type fini et dépressif.

1941
6.1
17.

1941 (1979)

1 h 58 min. Sortie : 12 mars 1980 (France). Action, Comédie, Drame

Film de Steven Spielberg

KingRabbit a mis 7/10.

Annotation :

C'est du Spielberg pur jus, ce mélange de virtuosité technique hallucinant où tout est calibré/chorégraphié au millimètre près avec des idées visuelles dingues, et cette balourdise éléphantesque écoeurante.

Le film est vraiment pas drôle, il est souvent très lourd et très con, et très embarrassant (en particulier pour les grands acteurs qui viennent s'y ridiculiser, type Toshiro Mifune et Christopher Lee dans des rôles très peu intéressants).
Et en même temps, ça envoie du bois, direction artistique de feu, décors somptueux, gigantisme, nombre astronomique de figurants (j'avais pas vu ça depuis Coup de coeur de Coppola), mise en scène de taré (incroyable scène de bal dansant où Spielberg déploie tout son génie, à un niveau rarement égalé).
Le film me semble avoir été une source d'inspiration de pas mal de trucs, notamment la longue poursuite aérienne dans l'avenue gigantesque m'a fait penser au final de Batman de Burton, des renvois à Jurassic Park, à Indiana Jones (le début du deuxième).

Et puis on a quand même un acteur qui sort du lot, Ned Beatty qui est proprement hilarant avec une économie de moyens, et qui détruit consciencieusement sa baraque avec une batterie aérienne, pour finir sur un très beau final hautement satyrique. A la suite d'un discours patriotique à la Independance day, la maison ornée du drapeau américain devant laquelle se tiennent les personnages s'écroule lamentablement. Etonnant.

Hardcore
7.2
18.

Hardcore (1979)

1 h 48 min. Sortie : 2 mai 1979 (France). Drame, Thriller

Film de Paul Schrader

KingRabbit a mis 7/10.

Annotation :

Pas mal, une production Walter Hill, scénarisée et réalisée par Schrader, autant dire qu'on s'attend à voir un film bien burné.
Et ça rate pas, notamment grâce à un George C Scott parfait pour passer du père de famille religieux et propre sur lui, au vigilante vener et badass qui va casser des culs pour sauver sa fille en mode Liam Neeson.

Ca reste néanmoins un film pépère, au déroulement prévisible, qui n'apporte pas grand chose au genre (ça n'a pas la portée, la folie ni la poésie d'un Taxi Driver par exemple), mais qui arrive malgré tout à faire son petit effet grâce à son ambiance réaliste et crédible (excepté la fin qui vire dans le grandguignolesque et qui gâche un peu l'ensemble). Parfois j'ai eu quand même le sentiment de voir un body double du pauvre, quand le héros côtoie le monde du porno californien avec ses producteurs lubriques et vulgaires (mais difficile de comparer, Body Double est beaucoup plus baroque et caricatural)..

Le Roman d'Elvis
6.4
19.

Le Roman d'Elvis (1979)

Elvis

2 h 30 min. Sortie : 22 août 1979 (France). Biopic, Musique

Téléfilm de John Carpenter

KingRabbit a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un portrait d'époque plaisant à suivre, avec un Kurt Russell tout simplement excellent puisqu'il arrive à endosser le rôle du king et à être crédible, alors qu'il ne lui ressemble pas du tout.
Elvis passe un peu pour un beauf demi-demeuré qui a besoin de sa mommy pour se moucher le nez, mais il finit par être attachant dans ce biopic pas trop hagiographique.
Sublime photo (un visuel très hopperien), mise en scène très soignée et sobre, et finalement un portrait intéressant de l'Amérique par l'entremise de cette success story.

Magnifique Shelley Winters aussi dans le rôle de la mère.
Il manque juste un peu de noirceur, et Russell ne pousse pas le vice assez loin (par exemple, il ne fait pas du de niro en prenant des kilos pour coller complètement au rôle, lors du dernier come-back final d'Elvis, il a exactement la même carrure que lorsqu'il était jeune premier, ce qui ne colle pas vraiment avec la réalité).

Kramer contre Kramer
7.2
20.

Kramer contre Kramer (1979)

Kramer vs. Kramer

1 h 45 min. Sortie : 7 février 1980 (France). Drame

Film de Robert Benton

KingRabbit a mis 7/10.

Annotation :

J'étais vraiment pas serein au départ, voire complètement inquiet quand j'ai commencé à comprendre que le môme aurait un rôle clé.
Puis j'ai vraiment paniqué quand j'ai réalisé que Dustin se mettait à cabotiner comme un crétin, et à hurler n'importe comment.
Alors quand j'ai entraperçu Meryl Streep, exaspérante entre 1000, là je me suis dit que ça avait un potentiel pour être terrible.

Ben non, c'est pas si mal, d'abord parce que Meryl Streep est absente de la quasi-totalité du film, ce qui nous permet d'avoir des vacances, et d'évacuer de grosses séquences mélo, Dustin se calme (à noter qu'il est très macron-compatible dans le film, puisqu'il est jeune et dynamique et prêt à sacrifier toute sa life pour son job de merde, et des patrons vraisemblablement en marche) et que le film finit par trouver son rythme, avec des enjeux et conflits assez prenants : surtout lorsque le noeud de l'intrigue se resserre avec la procédure judiciaire. On a une scène très intéressante dans laquelle Dustin doit tout mettre en oeuvre pour trouver un job à n'importe quel prix, pour espérer avoir une chance de garder son gosse. Toute la séquence d'entretien d'embauche est assez angoissante, et casse le rythme un peu pépère du film de façon assez étonnante.

La procédure en elle-même peut faire débat dans le sens où ce sont les avocats seconds rôles qui se salissent les mains en lieu et place des deux protagonistes qui restent parfaitement droits et intègres, ce qui donne un côté un peu bisounours au film, personne n'est vraiment mauvais et tout le monde est bardé de bons sentiments. Mais les scènes en elles-mêmes sont plutôt bien foutues, sans être pour autant d'une originalité renversante, on ressent toute la tension, et l'importance des enjeux pour un sujet qui pourtant ne me touche pas du tout (la garde du chiard).
Accessoirement, y a une superbe photo, avec quelques très beaux plans, ce qui fait que globalement ça se regarde très facilement.

Monty Python - La Vie de Brian
7.7
21.

Monty Python - La Vie de Brian (1979)

Monty Python's Life of Brian

1 h 34 min. Sortie : 8 avril 1980 (France). Comédie, Péplum, Aventure

Film de Terry Jones

KingRabbit a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Ce qui est chouette par rapport au sens de la vie, c'est qu'on a là une véritable histoire complète de bout en bout, mais c'est pas si ultime que ça, c'est pas non plus hyper hilarant, mais c'est sympa. Cf ma critique.

Le Château de Cagliostro
7.2
22.

Le Château de Cagliostro (1979)

Rupan sansei: Kariosutoro no shiro

1 h 40 min. Sortie : 23 janvier 2019 (France). Action, Aventure, Animation

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

KingRabbit a mis 7/10.

Annotation :

J'aime bien. Au début j'ai quand même trouvé ça abusé que Miyazaki reprenne trait pour trait certains décors du roi et l'oiseau (notamment la grande tour), et évidemment beaucoup de détails du récit (les chausse-trappes, les gardiens qui pullulent, la sorte de ville souterraine, etc...).

Mais finalement c'est pas véritablement le roi et l'oiseau, c'est autre chose, avec des personnages assez funky, de nouvelles péripéties, un rythme différent et moins lancinant, on ressent la pâte japonaise.
Les décors (au-delà du château) sont magnifiques, les paysages, le travail sur la lumière, c'est vraiment très beau.
Par contre j'ai pas pigé l'utilité de la révélation finale, tout ça ne mène qu'à révéler le secret du château : l'existence d'une cité romaine souterraine. Et alors ? Quel lien avec le récit ? On en fait quoi ? Absolument rien. Tout l'enjeu du truc est donc totalement dérisoire.

Mais c'est sympa à mater, comme une sorte de variation autour de l'univers du roi et l'oiseau dans un contexte très différent.

Les Guerriers de la nuit
7.3
23.

Les Guerriers de la nuit (1979)

The Warriors

1 h 32 min. Sortie : 27 août 1980 (France). Action, Thriller

Film de Walter Hill

KingRabbit a mis 6/10.

Annotation :

Un gros 6, parce que même si ça a des côtés très nanardesques, Walter Hill, pourtant un gros tâcheron, arrive à créer un univers très sympa.
J'aime beaucoup par exemple les transitions avec les cases de BD qui donnent un aspect comics très chouette au film.
Les pérégrinations le temps d'une nuit dans les bas-fonds new yorkais donnent l'occasion de rencontrer des gangs de plus en plus farfelus, même si les bagarres sont nazes, et si les personnages sont tous plus ridicules ou exaspérants les uns que les autres. Y a un cachet global qui fait que le film n'est pas du tout relou à suivre.

Merci d'avoir été ma femme
6.3
24.

Merci d'avoir été ma femme (1979)

Starting Over

1 h 45 min. Sortie : 7 mai 1980 (France). Romance, Comédie

Film de Alan J. Pakula

KingRabbit a mis 6/10.

Annotation :

On trouve vraiment une patte James L Brooks, une représentation douce-amère du couple américain d'âge moyen, très 1er degré avec une dose de comédie, de bons sentiments, et de désenchantement.
Ca marche pas mal ici, même si on est dans un triangle amoureux un peu basique, et que Burt Reynolds a quelques difficultés à avoir plus de deux expressions faciales.
Candice Bergen remonte le film avec une prestation particulièrement lunaire dans le rôle d'une nympho persuadée qu'elle chante juste, alors qu'elles se lancent dans des performances atroces et extrêmement embarrassantes.
Rigolo.
Bon j'ai pas parlé de Jill Clayburgh qui est insupportable comme d'hab, mais ça colle bien avec son rôle pour le coup.

Le Plombier
6.3
25.

Le Plombier (1979)

The Plumber

1 h 16 min. Sortie : 8 juin 1979 (Australie). Épouvante-Horreur, Thriller

Téléfilm de Peter Weir

KingRabbit a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un gros 6, parce que mine de rien le film est vraiment sympa à voir, et franchement bien foutu malgré l'économie de moyens.
Mise en scène assez brillante qui arrive à créer une vraie atmosphère de tension et d'angoisse dans ce huis-clos bien étouffant. Je me rappelle d'un très beau plan séquence avec le plombier qui tourne sans cesse autour de l'héroïne, comme un pur prédateur.
J'aime beaucoup aussi l'idée de la mutation du décor, au fur et à mesure que le plombier prend possession des lieux, les canalisations se multiplient dans tous les recoins de l'appart pour virer progressivement dans un délire expressionniste.
Et puis les acteurs, totalement méconnus, sont absolument parfaits.
Judy Morris dans le rôle de la proie innocente, et Ivar Kants dans celui du prédateur psychopathe, complètement imprévisible, toujours à mi-chemin entre le génial et l'exaspérant.
Après ça reste un petit film qui n'est pas ultra marquant.

The Human Factor
6.5
26.

The Human Factor (1979)

1 h 55 min. Sortie : 10 juin 1981 (France). Policier

Film de Otto Preminger

KingRabbit a mis 6/10.

Annotation :

Film qui conforte cette idée marrante qu'il n'y a rien de plus anti-cinématographique que le boulot d'espion, sorte de comptable administratif qui passe sa vie dans des bureaux moches, avec un attaché-case rempli de paperasses sous le bras.

Le film est donc très (trop) austère, un peu téléfilmique, mais au moins il assume son parti-pris ultra réaliste (bon à 1 ou 2 moments on n'est pas loin du grandguignolesque notamment quand le héros se déguise pour passer inaperçu)?
Nicol Williamson est très bon dans le rôle de l'espion fade, insipide et chiant à crever.

Le film met pas mal de temps à décoller, mais ça finit par évoluer. Le hic c'est que c'est parfois encore plus dur à suivre que du John Le Carré (avec des moments assez perturbants où l'on se rend compte après tout le monde que tel personnage était un communiste), et que j'ai souvent été assez frustré car perdu.
Pas transcendant, mais pas inintéressant pour autant, surtout grâce au parti-pris radical.

Le Cavalier électrique
6.7
27.

Le Cavalier électrique (1979)

The Electric Horseman

2 h 01 min. Sortie : 23 avril 1980 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Sydney Pollack

KingRabbit a mis 6/10.

Annotation :

Deux films en un.
Un premier film excellent qui expose avec virtuosité toute la vulgarité de las vegas, et de ce pauvre cow boy humilié à vendre des corn flakes.
Magnifique générique d'ouverture qui illustre dans une brillante succession de plans la déchéance brutale d'un roi du rodéo en homme sandwich.
Les déambulations d'un Redford déchiré dans un univers à la Hunter S thompson, les persos secondaires à foison, laissent présager le meilleur.

Et puis finalement non, tout ça est brutalement bazardé pour se focaliser sur une histoire de cheval et de jane fonda dans son énième rôle de journaliste imbuvable (avec un florilège de coiffures choux-fleur particulièrement absurde). Le film devient un banal road-movie, où les personnages n'évoluent guère plus, dans un ton mollasson très raccord avec le style des mauvais Pollack.

Bref au bout du compte une belle déception.

Le Christ s'est arrêté à Eboli
7.5
28.

Le Christ s'est arrêté à Eboli (1979)

Cristo si è fermato a Eboli

2 h 30 min. Sortie : 7 mai 1980 (France). Drame, Historique, Guerre

Film de Francesco Rosi

KingRabbit a mis 6/10.

Annotation :

Difficile de se prononcer, car même s'il est parfois bien chiant, le film a un truc.
En terme de récit, on peut pas dire que ça dépote spécialement, ça s'étire pendant 2h30 et il ne s'y passe pas grand chose.

Le héros est exilé (pour des raisons qui ne sont pas développées dans le film, et c'est d'ailleurs pas si mal) au fin fond de la (magnifique) cambrousse du sud de l'Italie, vallonnée et oubliée, où le temps et l'évolution et les turpitudes du monde n'ont pratiquement aucune prise sur l'éternité paysanne.

Alors Gian Maria erre dans un village, croise des personnages qui étalent leur vie, leurs problématiques, leurs traditions, leurs croyances ancestrales, dans un rythme lancinant. C'est visuellement très beau, soigné, classieux, la musique est superbement mélancolique.
Mais c'est pas passionnant.
Une scène m'a réveillé parce qu'elle intègre enfin de la dramaturgie dans le film :
La confrontation avec le "Podestat", un Christoph Waltz local (période Inglorious Bastards), est assez remarquable. Derrière l'apparence de politesse, de connivence et de distinction d'une rencontre entre le héros et un chef fasciste local, se cache tout un jeu de sous-entendus et de menaces sourdes. Les dialogues ainsi que les silences font merveille, et arrivent à créer un vrai climat de tension.

La mise en scène a elle aussi parfois de jolies inspirations, des suspensions poétiques sur certains plans, de beaux travellings étirés.

Film intéressant, porté aussi par un Gian Maria Volonté tout en sobriété.

The Man Who Stole the Sun
7.6
29.

The Man Who Stole the Sun (1979)

Taiyô wo nusunda otoko

2 h 27 min. Sortie : 6 octobre 1979 (Japon). Action, Policier

Film de Kazuhiko Hasegawa

KingRabbit a mis 6/10.

Annotation :

2h30 quand même.
Faut les encaisser, et c'est quand même un peu éprouvant.

Doit y avoir une quarantaine de minutes d'assemblage d'une bombe atomique, où un type passe son temps à polir des boules argentées.
Et 1h15 de course-poursuite bien longuette.

Y a une ambiance bizarroïde pas déplaisante, quelque chose qui doit renvoyer aux fantasmes japonais et donc un peu interculturels, des échos à une société qui sombre dans l'ennui et une jeunesse déboussolée. Une BO très intéressante, un final évidemment violent dont les excès m'ont un peu rappelé le souvenir du final de "l'enfer des armes" qui m'avait marqué.
Et puis une mise en scène assez moderne qui dans les séquences d'action arrive à envoyer du pâté.
Et j'ai beaucoup aimé la scène du casse de la centrale nucléaire avec des procédés expérimentaux qu'un Godard n'aurait pas renié (je pense aux arrêts sur images lors des séquences de tirs).

Que le spectacle commence...
7.6
30.

Que le spectacle commence... (1979)

All That Jazz

1 h 58 min. Sortie : 16 juillet 1980 (France). Drame, Comédie musicale, Musique

Film de Bob Fosse

KingRabbit a mis 6/10.

Annotation :

C'est lourdingue. Pesant aussi.
C'est même pas si virtuose en terme de mise en scène, j'ai trouvé ça assez plat et morne la plupart du temps.
Ce qui m'a choqué c'est que les chorégraphies sont franchement dégueulasses (le machin pseudo expérimental du milieu où ils finissent tous
à poils, est un summum de laideur totale), et la fin j'en parle même pas, on sombre dans la ringardise la plus absolue.

Puis y a même pas vraiment de rythme, le montage est assommant avec ces séquences leitmotivs répétées jusqu'à plus soif, les retours constants sur le stand-up du Lenny du pauvre pas drôle.

Et puis au-delà de ça, c'est compliqué d'avoir de l'empathie pour le héros, fdp de compète dont le seul fait d'arme est de se vanter de se taper tout ce qui bouge, et d'être en bisbilles avec son ex, son amante et sa fille. En vrai, j'en ai strictement rien à carrer, et ces intrigues sentimentales ne sont jamais un tant soit peu intéressantes dans le récit.

Bon j'ai l'air d'avoir trouvé ça horrible, mais c'est pas non plus complètement indigne, et l'actrice Ann Reinking apporte un peu de grâce à ce "8 et demi" laborieux.

KingRabbit

Liste de

Liste vue 1.3K fois

2