Bilan - top 10 films VUS en 2013

L'année 2013 va s'achever, il est temps de faire un petit bilan de mon expérience cinématographique de cette année. Si j'ai eu moins d'immenses surprises que l'an dernier (mais c'était impossible de faire mieux...), j'ai eu quelques "confirmations" cinématographiques : Luis Bunuel est devenu mon ...

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10 films

créee il y a plus de 10 ans · modifiée il y a plus de 10 ans

Nosferatu le vampire
7.7
1.

Nosferatu le vampire (1922)

Nosferatu, eine Symphonie des Grauens

1 h 34 min. Sortie : 4 mars 1922 (France). Épouvante-Horreur

Film de Friedrich Wilhelm Murnau

MrOrange a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Je crois que Murnau est le cinéaste qui a fait les plus puissants films muets. En effet, j'étais loin de m'imaginer le degré d'horreur que procure ce Nosferatu, un degré d'horreur dû au silence des personnages, l'impuissance face à cette créature de la nuit, l'ombre du vampire s'approchant doucement de ses victimes la nuit,cet orchestre symphonique accompagnant tout le film (d'ailleurs j'aurais rêvé de voir le film au cinéma avec un orchestre en direct), et ce bâteau porteur de la peste approchant doucement la ville. Voilà comment Murnau filme l'effroi, avec en plus la magnifique teinture du film (d'ailleurs pour ceux qui l'ont vu, vous l'avez regardé en N&B ou en "couleur" ?) qui s'accentue selon le climat. Et d'ailleurs, malgré l'exagération des gestes des personnages, l'horreur du film quant à elle est n'est pas exagérée. Elle est presque discrète mais suffisamment impressionnante pour qu'on la remarque. En plus d'être un immense film qui peut figurer parmi mes préférés, c'est aussi une oeuvre en avance sur son temps. Si tout Murnau est de cet acabit (et de celui de l'Aurore), je n'ai plus qu'à me précipiter dessus.

Le Lauréat
7.8
2.

Le Lauréat (1967)

The Graduate

1 h 46 min. Sortie : 4 septembre 1968 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Mike Nichols

MrOrange a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Bien que le générique commence de manière mélancolique avec la sublime chanson de Simon and Garfunkel, The Sound of Silence, le film a de l'humour, proche des sitcoms, qui disparaitra au fur et à mesure qu'avance le fim, de la même manière que le changement de Dustin Hoffman, bluffant (qui ne s'est pas reconnu en lui à un moment ou un autre ?). C'est la parfaite comédie hollywoodienne, un vrai régal, les premières situations entre la cougar Mrs Robinson et Hoffman sont géniales et drôles, et Le Lauréat montre parfaitement les conséquences que peuvent avoir un amour comme celui-ci, le désintérêt des études, les regrets, les incertitudes et on sent une certaine nostalgie. C'est savoureux, tantôt drôle tantôt mélancolique, et judicieux. J'adore ce film, et je me reconnais totalement dans le personnage de Hoffman !

I... comme Icare
7.6
3.

I... comme Icare (1979)

2 h. Sortie : 19 décembre 1979 (France). Thriller

Film de Henri Verneuil

MrOrange a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

J'ai toujours gardé une image sympathique de Verneuil, avec des films plutôt bons comme Le Clan des Siciliens ou encore La Vache et le Prisonnier qui est un souvenir d'enfance, mais jamais je ne me serais attendu à ce qu'il fasse un film si puissant. I comme Icare est passionnant à tous les points : que ce soit la tension omniprésente de l'intrigue, l'expérience de Milgram – brillante analyse de la réaction et de la prise de conscience des gens lorsqu'ils sont face à une situation fascisante - absolument marquante qui renforce l'idée que ce film est bien plus qu'un polar politique. Montand , lors de la nuit fatidique, qui est à deux doigts de percer le mystère, bercé par une magnifique musique, ou encore Jean Lescot, le dernier témoin, qui, l'expression figée d'effroi, voit s'avancer vers lui une voiture noire mystérieuse sont deux des scènes absolument inoubliables de ce grand film; inspiré par l'assassinat de JFK, évoluant dans un pays imaginaire, où le décor, l'extérieur, terne, est terriblement inquiétant car dénué de vie et de chaleur, c'est au travers de quelques personnages que le cinéaste arrive à dépeindre une véritable société. Coup de génie.

Tant qu'on a la santé
7
4.

Tant qu'on a la santé (1966)

1 h 17 min. Sortie : 25 février 1966. Comédie

Film de Pierre Étaix

MrOrange a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Rarement un film à sketchs n'a été aussi cohérent et avec des segments d'une valeur égale. Le premier, Insomnie, est un formidable hommage à Nosferatu ; le second (le moins bon mais très bien quand même) se moque de la publicité faisant l'apologie de la consommation ; le troisième met en avant avec humour le stress (sûrement de la population parisienne ?) des citadins, avec les chantiers de travaux, les restos du midi blindés de monde, les bouchons, les places de parkings occupées... et le dernier, le plus irrésistible, sur des gens de la ville qui ont des mésaventures à la campagne, absolument hilarant (le passage du bûcheron qui dandine en se fait électriser, sous les yeux exaspérés des citadins qui commencent à en avoir ras-le-cul des champs, j'en ris encore...). Pourquoi tout ceci est cohérent ? Parce que Etaix a concocté un mixage sonore absolument parfait, d'une précision incroyable, surpassant tous les exercices de style de Godard dans ce domaine, qui traduit parfaitement l'atmosphère stressante et pesante des lieux où vivent les personnages : la chambre d'un insomniaque qui cherche à tromper l'ennui car il n'arrive pas à dormir, des personnages qui cherchent à fuir le vampire, la ville en pleine activité ; puis deux personnes de la ville inquiétés par les bruits bizarres et le climat totalement différent de la campagne. Enfin bref, ce film est un chef d'oeuvre, un film assez expérimental même, mélangeant plusieurs ambiances (dramatiques, horrifiques, humoristiques, réalistes...) et qui peut sûrement compter parmi mes films favoris. Grandiose et mésestimé.

Soigne ta droite
6.5
5.

Soigne ta droite (1987)

1 h 22 min. Sortie : 30 décembre 1987 (France). Comédie dramatique

Film de Jean-Luc Godard

MrOrange a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Eh bien ce chef d'oeuvre, je ne l'avais pas vu venir. Considéré par beaucoup comme un Godard mineur, une petite pièce de plus dans l'immense filmographie de son auteur, on peut dire que je ne m'attendais pas à lui attribuer la note maximale. En fait, en voyant ce film, j'ai compris que Godard est peut-être le cinéaste le plus pop de France : les Rita Mitsouko, le mouvement Mao, les fesses nues de Brigitte Bardot, la fraîcheur artistique d'A bout de souffle, le Coca-Cola et le petit-fils de Marx... Il s'est toujours adapté au mouvement populaire d'une époque. "Soigne ta droite" ne se prend pas au sérieux, avec sa philosophie pertinente mais volontairement dérisoire (de toutes façons, la pertinence ne ferait-elle pas son effet que si elle sort avec légèreté ?). C'est léger, drôle, avec une approche philosophique comme le faisait Rohmer (et je préfère quand c'est Godard qui s'y colle), et JLG s'avère être un acteur vraiment sympathique, attachant (le détachant alors de son image antipathique), et son personnage de l'Idiot/le Prince, avec ses maladresses chapliniennes, fusionne parfaitement avec celui de l'Individu interprété par Villeret - et cela correspond parfaitement à la philosophie et à la réflexion du film. En fait, "Soigne ta droite", c'est "Film Socialisme", mais en beaucoup plus agréable, charmant, clair, tout en gardant le même ton soucieux sur l'avenir. Le labyrinthe Godardien théâtral, philosophique, parfumé d'ironie, n'a jamais été aussi délicieux, et nous sommes face à un grand film mésestimé.

La Vie criminelle d'Archibald de La Cruz
7.3
6.

La Vie criminelle d'Archibald de La Cruz (1957)

Ensayo de un crimen

1 h 29 min. Sortie : 27 avril 2022 (France). Comédie, Policier, Drame

Film de Luis Buñuel

MrOrange a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Avec La Vie Criminelle d'Archibald de la Cruz, Luis Bunuel porte au final un regard presque optimiste (ironie toujours présente cependant), plus pondéré mais toujours sur l'impuissance masculine vis-à-vis de la femme. Si l'histoire de base, ou plutôt comment le titre français vend le film, est assez surréaliste on se surprend à s'identifier au personnage principal, cas typique d'une personne souffrant de trop d'anachronisme provoquant une impuissance sociale, qui fantasme de posséder une boite musicale permettant de tuer indirectement ceux qui l'ont déçu ou qui profitent de lui. Le gentil homme sous l'armure. Ernesto Alonzo campe son personnage et merveille et lui livre une prestation on ne peut plus crédible. Mais pourquoi ce film, avec cette fin, n'est pas le film testament de Bunuel ? Cette fin, offrant une solution à tous ses films ? Peut-être parce que Bunuel, contrairement à Archibald à la fin, n'est pas guéri. Il a vécu le poids d'une société qui désirait de meurtre.

La Nuit américaine
7.5
7.

La Nuit américaine (1973)

1 h 56 min. Sortie : 24 mai 1973. Comédie dramatique, Romance

Film de François Truffaut

MrOrange a mis 9/10.

Annotation :

Godard disait que ce film était un mensonge par rapport au déroulement et à l'ambiance des tournages cinématographiques, je suis incapable d'apporter mon point de vue par rapport à ceci, mais cela est vraiment passionnant. Ne se contentant pas seulement de montrer d'un point de vue professionnel les techniciens du domaine du 7eme Art, Truffaut filme avant tout les relations humaines au cour de ce tournage, leurs sacrifices pour arriver à l'aboutissement du film, leurs limites, il y a ceux qui sont trop terre-à-terre, ceux qui sont dénués de tout sens de la réalité, et ceux qui subissent tout cela, c'est un véritable film sur l'homme. Mensonge ou réalité, Godard ou Truffaut, choisissez votre camp. Mais si il y a bien une chose que Truffaut à réussi à faire, c'est de transmettre sa passion du cinéma et du tournage.

Le Fantôme de la liberté
7.3
8.

Le Fantôme de la liberté (1974)

1 h 44 min. Sortie : 11 septembre 1974 (France). Comédie

Film de Luis Buñuel

MrOrange a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Le film le plus drôle de Bunuel, avec une galerie d'acteurs exceptionnels (Brialy, Piccoli, Lonsdale, Rochefort, Monica Vitti), où le cinéaste se réinvente complètement : il est toujours question de surréalisme, de piques envers l'Eglise, de satire sur la bourgeoisie, mais l'onirisme n'est plus là, le surréalisme est ici la surenchère de situations burlesques (des religieux qui se retrouvent horrifiés devant un couple sadomasochiste en pleine action), une logique totalement inversée (des gens qui cachent pour manger mais qui chient publiquement, des gendarmes infantiles qui se comportent comme des collégiens pré pubères lors d'une réunion, des parents qui sont choqués par le fait que leur fille regarde des cartes postales de monuments comme si c'était des photos X...). Il y a également une réflexion très ironique sur la liberté, où Bunuel montre à travers cette série de sketchs farfelus que la liberté n'est autre qu'une haute société déguisée posant ses règles et ses convenances. Peut-être bien le film le plus profond de son auteur, bien que plus divertissant. Un immense film.

Starship Troopers
7.4
9.

Starship Troopers (1997)

2 h 09 min. Sortie : 21 janvier 1998 (France). Action, Science-fiction, Guerre

Film de Paul Verhoeven

MrOrange a mis 9/10.

Annotation :

Verhoeven est dans sa période où il détruit le pouvoir dans lequel il se niche : Hollywood. Se foutant de la gueule de ses producteurs, de ses acteurs, il offre au spectateur, derrière un film aux airs de série B de science-fiction faussement ultra-patriotique, un jeu de massacre se moquant du fascisme et du cinéma "USA forever", où il détruit ses personnages vaniteux, orgueilleux, précieux, aveuglés par l'autorité suprême de la politique. Mais ne nous voilons pas la farce : derrière la farce politique décomplêxée se trouve un vrai film bourrin, accumulant les morceaux de bravoure (presque pathétiques, et remplis de connerie) avec tant de dérision et d'agressivité qui nous divertit pour notre plus grand plaisir.

Snake Eyes
6.8
10.

Snake Eyes (1998)

1 h 38 min. Sortie : 10 novembre 1998 (France). Policier, Thriller, Drame

Film de Brian De Palma

MrOrange a mis 9/10.

Annotation :

Peut-être bien mon moment cinématographique le plus jouissif de cette année 2013. Tout va à 100 à l'heure, Brian de Palma se déchaîne dans sa mise en scène et est au sommet de sa virtuosité, offrant des plans-séquences fous furieux dans un huis-clos qui sera exploré sous tous les points de vue des personnages. Un flic pourri, un officier traître, une femme faussement fatale et des terroristes minables se retrouvent emmêlés dans une enquête de meurtre politique qui se retrouve noyée dans une foule de fans de boxe paniqués et sous l'adrénaline. Très jubilatoire, et assurément l'un des meilleurs films de De Palma, l'archétype de son oeuvre entière et un divertissement pur et dur qui offre en l'espace d'une heure quarante un moment jubilatoire : du vrai cinéma de divertissement, comme on n'en fait plus (ou très peu).

MrOrange

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