Carnet de notes de mes films coup de cœur

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"Le film ne prône ni méthode ni discipline pour trouver le bonheur. Le réalisateur vante seulement un certain art de vivre et de voir." Jacques Morice. Vision quelque peu utopique de la société mais on peut toujours rêver. Et moi, ça me va....

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Magnifique et hypnotique Gerard Philippe ! Ce film est, autant le dire tout de suite, d'une grande tristesse et plein de mélancolie, avec un noir et blanc magnifique. L'histoire d'un orphelin qui revient sur les traces de son passé, constatant avec amertume la prédestination de sa condition à travers un enfant dans lequel il reconnait son histoire et dont il ne connait que trop bien la triste fin.

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Casting impeccable à commencer par Patrick Dewaere qui forme un duo/duel père/fils bouleversant avec Yves Robert et un couple de camé avec Brigitte Fossey qui l'est tout autant. Pas grand chose à rajouter car après Sautet reste Sautet, un réalisateur dont j'admire le travail depuis longtemps par sa façon à la fois simple (à première vu en tout cas) et honnête de sonder l'âme humaine.

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Il faut aimer les films militants et qui sont de l'ordre parfois presque du reportage. L'avantage de ce format c'est que le coté cinématographique permet peut-être de toucher un plus large public sur un sujet plutôt pointu voir barbant pour certain, la pollution en masse du groupe chimique DuPont. Plus largement, le film aborde une question essentielle valable pour bien d'autres cas partout dans le monde, la préservation de nos industries et donc de nos emplois a-t-elle plus de valeur que notre environnement ? Mark Ruffalo en porte parole est impeccable.

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Au-delà du fond prévisible mais pas manichéens contrairement à ce que j'ai pu lire par ci par là, la forme est déjà incroyable. Le film a fait tellement de bruit que j'appréhendais un peu, je n'aime pas qu'on me sur-vende une oeuvre. Et bien je n'ai pas été déçu. La tension monte crescendo tout le long de l'histoire qui passe de la chronique de vie de quartier à un règlement de compte digne des meilleurs films de Michael Mann. Ladj Ly met dos à dos les protagonistes et responsables d'une jeunesse sans repère, les tauliers de la cité comme les flics qui s'accommodent d'un statu quo qui n'est pourtant plus tenable. PS: ce film n'est pas une suite de La Haine.

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Le cinéma polonais est doté d'atout formidable, Pawel Pawlikowski en fait partie. Et ce film est l'un des meilleurs exemple avec, pour moi, la révélation d'une actrice formidable Joanna Kulig, hypnotique. Une histoire d'amour comme métaphore de la Guerre froide et de l'exile, un déchirement que l'on vit dans un très beau noir et blanc qui sublime les corps notamment dans les scènes musicales de groupe lorsqu'il est question de musique folklorique et plus intimiste lorsqu'il s'agit de jazz. Folklore/Jazz, Est/ouest.

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Rien de très original à admirer Marielle dans ce rôle romanesque de musicien qui ne joue que pour revoir l'être aimé trop tôt disparu. Un film aussi sur l'intégrité et sur l'abnégation. Le musicien cherche ici la perfection même si il sait que c'est chose vaine.

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Ma fascination pour ce film à surement été l'une des origines de ma fascination pour le cinéma tout simplement. Je l'ai vu très jeune, c'est l'une de mes premières claques cinématographiques. Et ma première rencontre avec Clint Eastwood. Donc déterminant. Je n'ai plus rien à ajouter.

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Il est extrêmement rare chez moi de regarder plusieurs fois des films quasiment coup sur coup. Et bien voici l'une des exceptions. L'ambiance désabusée de la ville, le personnage fanatique de Robert de Niro, la musique de Bernard Hermann...

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Palme d'or largement mérité pour Abdellatif Kechiche, réalisateur aujourd'hui incontournable quoi qu'on en pense, et pour ces deux actrices principales. Le film dure trois heures, personnellement je ne les ai pas vu passer. C'est le temps qu'il fallait pour suivre cette histoire d'amour qui mêle identification sexuelle, différenciation de classe sociale et pur romance.

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L'une de mes premières rencontres avec le cinéma néoréaliste italien. Rare sont ceux qui n'ont pas lâché une petite larme après avoir vu l'histoire déchirante de ce père et de son fils à la dérive dans une Italie d'après guerre aux abois. Non, moi j'avais juste un truc dans l’œil...

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Quel suspense ! Quelle mise en scène ! Quelle intrique ! Des scènes cultes comme la première séance photo et celle de la découverte du crime commis en hors-champ de la photo qui fera tout basculer. Du grand Antonioni !!!

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Pas besoin dans dire beaucoup sur ce film de braquage qui a fait les lettres de noblesse du genre, à influencer beaucoup, après quoi s'en est suivi de pâle copie. Film typique du cinéma américain des années 90 à son apogée.

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L'un des meilleurs films de Tavernier. Formidable Michel Galabru que je pensais à contre emploi au moment où je l'avais vu mais après une rencontre avec Bertrand Tavernier et une connaissance un peu plus approfondi du bonhomme, on se rend compte qu'il est plus question d'un retour au source pour lui. Formé au cours dramatique et au classique mais dont on a pu voir le talent dramatique plus sur les planches que sur grand écran. Exception faite ici.

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A l'époque où je l'ai découvert, avant de voir ce film, je m'endormais devant tous les films muets. Celui-ci était bien trop captivant pour me résister. Par ses thèmes, par ses décors, sa mise en scène, ce film est d'une grande modernité et aborde notamment la question du totalitarisme et de l'exploitation des Hommes comme personne dans l'histoire du cinéma.

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Une claque esthétique, un pamphlet pacifiste, un contraste saisissant entre la guerre des hommes et la paix de la nature. Un film de guerre dont la forme va à contre courant du genre et change du patriotisme parfois exacerbé que l'on nous propose ordinairement.

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Il y a du Tchekov et du Bergman chez Ceylan. Beaucoup de dialogues intensifs, longs mais passionnants et passionnés, dans lesquels se jouent le destin ici d'un homme mais aussi d'un couple désabusé, confronté à ses illusions perdues. Mais Ceylan n'en oublie pas moins qu'il fait du cinéma et, comme dans la plupart de ses films, il donne un rôle important à une mise en scène qui sait se servir du paysage qui entoure cette auberge et qui hante pour longtemps le regard du spectateur.

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J'ai vu ce film presque au hasard et j'ai même failli le rater car si l'Oscar ne lui avait pas été attribué, il n'aurait plus été à l'affiche au moment où, une amie et moi, avions l'intention d'aller voir un film. Nous sommes sortis tous les deux sans voix. L'histoire d'un jeune noir-américain qui découvre son homosexualité dans un quartier difficile avec une mère drogué qui le néglige et des camarades qui le harcèlent. Le speech a tout pour tomber dans le misérabilisme larmoyant mais Barry Jenkins aime son personnage principal et fait de son parcours une épopée dont il est le héros et prend un ton véritablement poétique.

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Histoire plutôt singulière d'un féminicide qui finit en romance sur fond de rédemption et ou l'émotion laisse place à la stupeur. Première rencontre avec un autre grand nom du cinéma allemand, Murnau.

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Ce film est l'avant-Joker, voir une entrée en matière. L'affiche nous annonce un "Taxi Driver du XXIe siècle", ce n'est pas totalement faux tant on peut y voir une sorte d'actualisation du film de Scorsese. C'est ce qui fait sa force mais aussi sa faiblesse, un scénario simpliste et déjà vu. Mais le plaisir ici n'est en réalité pour moi fondé que sur le plaisir de voir la performance de Joaquin Phoenix, dépressif et cassant tout un réseaux pédophile. L'ambiance est aussi très prenante. On en ressort avec une vision peu glorieuse de la société et l'envie de casser des gueules à coup de marteau.

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Ce film est d'une grande richesse cinématographique avant tout, avec des prouesses techniques dès la première scène où le personnage de Dupontel est enseveli avec un cheval. Des prouesses plastiques aussi avec des masques sublimes. Certaines scènes sont de l'ordre du burlesque et m'ont fait penser au cinéma muet de Keaton, Chaplin et tant d'autres. Et la fin est une apothéose. On passe par plusieurs émotions.

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Les films avec enfants, pour être honnête, ça n'est pas forcément mon truc. Mais ici, Kore-eda nous montre déjà tout son talent de metteur en scène et ses enfants paressent bien plus mature que bien des adultes par la force des choses.

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L'un des plus beau rôle de la regretté Ronit Elkabetz en prise face à un acteur que l'on voit trop peu Carlo Brandt et sa voix charismatique. Un film singulier sur l'univers carcéral et ses règles, sur la ligne trouble qui s'érige entre la loi et la morale, sur l'emprise et la passion.

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Le meilleur film d'Ettore Scola avec le couple inoubliable Mastroianni/Loren. Marcello Mastroianni, magistrale en intellectuel homosexuel rejeté, perturbant les certitudes d'une femme au foyer, dans la société machiste et fasciste de Mussollini

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Décidément j'ai une affection qui se tourne pour des films pas franchement jo-jo j'avoue. Celui-là est carrément déchirant, une jeune femme se prostitue pour payer les études de son frère. Quand celui-ci s'en aperçoit, il la rejette violemment. Premier contact avec le cinéma de Ozu après "Bonjour", ce film est un petit bijou de la première période du cinéaste japonais avec une vision de la société japonaise traditionaliste comme rarement vu. Ozu sonde comme personne les maux de son époque.

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Premier contact avec le cinéma d'Ozu et véritable révélation. On est pas chez Kurozawa (que j'aime beaucoup par ailleurs) que j'identifiais pendant longtemps comme LE cinéaste japonais par excellence. Là encore, Ozu nous montre avec brio l'évolution de la société japonaise, qui s'ouvre de plus en plus au monde et à sa technologie et sa culture, à travers l'histoire de ces deux enfants qui entament une grève de la parole après l'interdiction de leur parent d'aller chez une voisine qui est une des rares personnes possédant une télévision.

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Je ne connaissais pas vraiment le cinéma d'Alfonso Cuaron avant de voir ce film. Je l'ai vu donc sans aucune appréhension. Histoire et destin d'une domestique d'origine indigène dans le Mexique perturbé des années 70, le film s'inspire en partie de l'enfance du réalisateur. On se prend vite de passion pour un quotidien pourtant assez morose de cette jeune femme subalterne de ses maîtres et rejeté de ses proches et qui deviendra pourtant le pilier de cette famille (en témoigne l'affiche). Alfonso Cuaron livre ici un hommage poignant à cette femme que l'on devine avoir réellement existé et la condition en générale de ces femmes relayés bien souvent au second plan. Un hommage enfin au Mexique de son enfance dans un noir et blanc qui me fait dire que mon seul regret est de ne l'avoir vu que sur mon écran télé. (Le film n'est sorti que sur la plateforme Netflix en France en tout cas).

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Autre chef-d'oeuvre de Kore-eda sur une "fausse" famille constituée d'arnaqueur et de voleur, qui recueille une enfant laissée à l'abandon sur le balcon de chez elle. Cette famille atypique s'avéra être plus authentique, nourrie de lien bien plus profond que bien d'autres familles dites" naturelles". Dommage qu'au Japon on y a vu une glorification du crime...

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Nanni Moretti fait preuve d'une lucidité et d'une prouesse incroyable dans cet hommage bouleversant à sa mère où il prend pour le représenter le personnage d'une réalisatrice dépassée par ses sentiments et ses responsabilités. Le film passe du rire (avec John Turturro comme star américaine capricieuse sur le plateau de tournage, excellent) aux larmes.

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Film portugais passé un peu inaperçu en 2017, porté pourtant par un acteur monumental (au sens propre du terme) que l'on suit dans un cercle vicieux, obligé de jouer les gros bras pour des préteurs mafieux car lui-même est endetté. Des moments de grâce avec une femme et son enfant, immigrés brésiliens, avec qui il constituait une famille il y a peu et qu'il souhaite reconquérir, encore faut-il avoir un avenir. Crise économique, crise morale. Dans l'esprit de Ken Loach et un peu du film Bullhead.