Cover Cédric Klapisch - Commentaires

Cédric Klapisch - Commentaires

Un réalisateur honni par bien des cinéphiles pour ce qu’il représente – le côté générationnel, la sympathie en toc, la fausse connivence avec le spectateur… Je peux comprendre ces accusations, mais je prends néanmoins plaisir à la vision de ses films, parce qu’il s’y déploient un enthousiasme et une ...

Afficher plus

Liste de

7 films

créee il y a presque 12 ans · modifiée il y a plus de 10 ans

Le Péril jeune
6.9

Le Péril jeune (1994)

1 h 41 min. Sortie : 21 mai 1994. Comédie dramatique

Téléfilm de Cédric Klapisch

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Quatre potes se revoient, rabotés et aplatis, dix ans après la terminale. Et leurs souvenirs sont jubilatoires : pas une scène sans une idée lumineuse, un gag hilarant, un portrait savoureusement croqué. Le film est générationnel (le qualificatif que l’on collera à Klapisch, pour le meilleur et surtout pour le pire), mais il brille d’une légèreté, d’une justesse et d’une drôlerie dans sa reconstitution lycéenne des années 70 qui en font un régal de tous les instants. Le prof de maths psychologue adepte de yoga, les nanas qui se proclament MLF, une séance de fumette qui tourne au violent au bad trip, le militantisme dilettante, pas aussi sérieux que celui des grands frères qui, eux, ont fait les barricades… Klapsich se meut à l’aise entre enthousiasme et nostalgie foutraque. J’adore, je le revois régulièrement.

Chacun cherche son chat
6.3

Chacun cherche son chat (1996)

1 h 31 min. Sortie : 3 avril 1996 (France). Comédie romantique

Film de Cédric Klapisch

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Ce serait quelque chose comme une chanson populaire en images, une promenade désordonnée, un film qui musarde, une galerie de portraits croqués au soleil d’été dans le quartier de la Bastille ou, pour être précis, autour de la rue Keller, entre terrains vagues dans l’expectative et îlots réhabilités. Klapisch organise une chronique savoureuse qui agence une ronde de personnages très contemporains regardés avec une générosité chaleureuse : à cette époque-là, il pratique toujours un cinéma de proximité, plein d’humilité et de tendresse, dénué des ambitions "leçon de vie" qui alourdiront certains de ses opus suivants. La justesse des instantanés, l’humour des situations, la légèreté du ton, la santé et la vérité dont brillent les saynètes enfilées comme des perles confèrent un charme irrésistible à l’ensemble.

Un air de famille
7.3

Un air de famille (1996)

1 h 50 min. Sortie : 6 novembre 1996. Comédie dramatique

Film de Cédric Klapisch

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

En s’offrant le concours scénaristique de Bacri et Jaoui, le cinéma de Klapisch perd peut-être un peu de spontanéité, mais gagne en acuité psychologique. Sans jamais chercher à dissimuler les origines théâtrales de son entreprise, le réalisateur livre une étude de comportements particulièrement drôle qui témoigne d’un art consommé de la réplique cinglante, du trait acéré, du détail qui tue. De toute évidence il aime les petites gens qu’il dépeint raillerie ni mépris, et son adaptation témoigne d’une bienveillance particulière, y compris lorsque, au cœur des tensions et des éclats, se montre la vérité que l’on n’attend pas. Féroce mais jamais méchant, acide mais non dénué de compassion, ce règlement de comptes familial est aussi et surtout la limpide mise en espace d’un sensationnel travail de comédiens.

L'Auberge espagnole
6.7

L'Auberge espagnole (2002)

2 h 02 min. Sortie : 19 juin 2002. Comédie romantique

Film de Cédric Klapisch

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

La jeunesse, encore et toujours. En près de dix ans, on pourrait dire que Klapisch s’est embourgeoisé : ce serait un peu cruel mais pas complètement faux tant au début on a un peu peur que cela tourne au "Loft" haut de gamme ou au clip institutionnel pour la Communauté européenne. Mais très vite le film séduit, l’auteur demeurant un chroniqueur affectueux qui sait faire partager les espérances et les fous rires de sa troupe bigarrée, les joies et les tracas du frigo collectif, et plus si affinités. Il faire vivre une ambiance, un esprit de groupe dans toute sa dimension composite, croque des personnages en quelques traits bien sentis. Le tout est drôle, chaleureux, sympathique, dispensant un message confortable et lisible : la vie en genèse de Xavier est un joyeux bordel, la construction européenne idem.

Ni pour, ni contre (bien au contraire)
6

Ni pour, ni contre (bien au contraire) (2003)

1 h 51 min. Sortie : 5 mars 2003 (France). Drame, Policier

Film de Cédric Klapisch

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Entre comédie policière à la Gabin-Ventura (seconds rôles typés, dialogues ciselés) et "gangsta movie" prototarantinien (récit à plusieurs voix, montage à tiroirs), le réalisateur se fait cette fois plus grave et plus sérieux. L’emploi de Marie Gillain, l’appât de Tavernier, n’est sans doute pas innocent, le film analysant le glissement progressif d’une caméra-girl qui devient petit à petit l’égérie d’un gang de malfrats et s’aperçoit rapidement que le rôle de témoin cathodique est proche de celui de complice. Portrait d’une fille innocente mais fascinée par la transgression des lois, il raconte la genèse d’une criminelle, suit une évolution insolite vers une complète corruption, révèle sa personnalité complexe et inattendue, et se révèle plutôt efficace dans la gestion d’un récit qui se dénoue avec une amère dérision.

Les Poupées russes
6.3

Les Poupées russes (2005)

2 h 05 min. Sortie : 15 juin 2005 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Cédric Klapisch

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

La suite de "L’Auberge espagnole" devait faire preuve d’ambition, approfondir ses enjeux, prendre acte de l’évolution difficile de son grand ado un tantinet immature, don Juan bobo refusant d’assumer ses responsabilités d’adulte et ses choix d’avenir. Au fil d’un scénario-puzzle alerte, tous les colocataires du premier volet sont mis en lumière à la faveur d’une mise en scène ludique, de dialogues affûtés, d’un humour fantaisiste et mordant. Rivé au pouls désordonné de ces trentenaires sans frontières qui ne cessent d’aller et venir en quête de romance, Klapisch filme les déboires et atermoiement de son héros avec tendresse mais sans complaisance, dans une variation du romantisme contemporain qui, s’il peut ponctuellement agacer par ses velléités opportunistes, n’en dispense pas moins un véritable charme.

Casse-tête chinois
6.3

Casse-tête chinois (2013)

1 h 57 min. Sortie : 4 décembre 2013. Comédie, Drame, Romance

Film de Cédric Klapisch

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Évidemment la facture de ce troisième volet souffre d’automatismes et de gimmicks un tantinet prévisibles : le savoir-faire a remplacé la fraîcheur et la spontanéité. Bien sûr on peut s’irriter des leçons de vie et de la philosophie béate façon Marc Lévy qui se loge dans les interstices du divertissement. Mais le plaisir de retrouver ces personnages et de les voir mûrir, l’efficacité radieuse et sans faille de ce vaudeville new-yorkais viennent à bout des réserves. Sans surprise mais très agréable, superficielle mais séduisante, la comédie, simple, rythmée et (un peu trop) dans l’air du temps, puise dans l’allègre fatras qu’est devenue au XXIème siècle la notion de famille et dans les éternelles indécisions sentimentales de ses héros assez de punch et de situations désopilantes pour assurer un bon moment.

Thaddeus

Liste de

Liste vue 883 fois

3