Ces filles électriques

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Maud-Elisa alias le Prince Miiaou est une pure autodidacte. Artisan unique de sa musique, elle contrôle, réalise et produit tout, de la première note de guitare à la pochette de l'album en passant par les clips faits maison au fin fond de sa campagne charentaise. C'est sans doute la raison de la cohérence de son univers poétique, original, barré, fouillis et sincère. Ses trois albums sont auto-produits comme le quatrième en préparation. Un de mes meilleurs souvenirs de concert.

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Quand on connait les grandes lignes de la vie de Mary Gauthier on comprend comment et pourquoi sa musique est tant empreinte de mélancolie et parfois de désespoir. Abandonnée à la naissance par sa mère, fugueuse à 15 ans, droguée et marginale pendant de nombreuses années et surtout alcoolique, ce n'est qu'à la trentaine qu'elle se révèle à elle-même, écrit ses premières chansons et trouve une stabilité grâce à son travail de restauratrice. Bruce Springsteen au féminin, comme lui elle chante les laisser pour compte, l’Amérique qui ne gagne pas, en témoigne son vibrant hommage aux survivants de l'ouragan Katrina (http://www.youtube.com/watch?v=1Ta0bnkNXW0). Et puis il y a sa musique, comme seule l’Amérique sait en produire, un mélange de folk, de country et de blues, à écouter sur les routes de Louisiane.

C'est avec "Last of the Hobos Kings" que je l'ai découverte.

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C'est d'abord la voix qui interpelle, exotique, venue d'ailleurs, d'Afrique peut-être et pourtant non, Merrill Garbus n'a rien de cette femme à la peau d'ébène qu'on imagine à l'écoute de son chant et de sa musique syncopée. Le mieux est de la voir sur scène où elle se révèle en femme orchestre, reine des percussions, experte en loops et samples, en bref inclassable. Titres à écouter d'urgence : "Gangsta" et "Bizness".

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La chanteuse du groupe, Brittany Howard, c'est la petite grosse qui louche pas franchement gâtée par la nature qui a pris sa revanche sur la vie et se révèle sur scène en prêtresse de la soul et du southern rock, à l'instar d'une certaine Janis Joplin. Une belle histoire comme on les aime, celle du groupe de lycée d'un bled paumé d'Alabama qui tourne désormais un peu partout dans le monde et sur les plateaux télé les plus courus du moment. Avec des titres aussi puissants que "Hold On" ou "Always Alright" il aurait été dommage que leur musique demeure inaudible en dehors d'Athens US-AL.

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Difficile d'imaginer que Julia Lanoë, leader du groupe complètement fou Sexy Sushi, est également à l'origine de Mansfield TYA tant ces univers se situent aux antipodes l'un de l'autre. D'un côté une musique d'ado attardé jouissive et défouloir aux textes aussi débiles qu'absurdes ("chevaaal, chevaaal"), et de l'autre cet univers noir, mélancolique et d'une poésie infinie. Je ne me lasserai jamais d'écouter "You're the Woman".

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Simplement parce que c'est beau, et parfois c'est tout ce qui nous retient.
Pour ceux qui aiment les mélodies entêtantes et la poésie, Daughter, mélange de Soley, Bat For Lashes et Mireille Mathieu (pour la coupe de cheveux uniquement). Et des textes d'une rare beauté, à tomber par terre de déprime mais c'est aussi ça la vie...

"Things cannot be reversed, we learn from the time we are cursed"

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Trois soeurs complètement intenables sur scène mais on leur pardonne tant leur pop teintée de funk sonne comme une vague rafraîchissante qui viendrait nous lécher les doigts de pieds sur une plage lumineuse et branchée de Californie. Fans de Michael Jackson et ça s'entend (en bien).

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Christine and the Queens n'est pas un groupe mais une jolie française répondant au doux nom d'Héloïse, fan absolue de Michael Jackson, intriguée par l’androgynie, la confusion des genres et le cross dressing. Sa musique pop mâtinée d'électro, exclusivement numérique (aucun musicien ne l'accompagne en live) et dans la langue de Shakespeare est d'une belle élégance. Mais où sont les Queens me direz-vous ? Les drag-queens sont restées à Londres ayant refusé d'accompagner Christine/Héloïse dans son aventure musicale. Peu importe, Christine est un groupe à elle toute seule.

Sa reprise de Bashung que j'aime tout particulièrement, elle qui chante rarement en français et "Cripple" :
http://www.youtube.com/watch?v=cz25UabNRMw
http://www.youtube.com/watch?v=4yCdatsAss8

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La musique de Jessie Ware c'est un peu une machine à remonter le temps, ou comment sortir un album en 2012 avec un son purement années 90. On ne va pas s'en plaindre tant les influences sont bonnes et pour ma part synonymes de nostalgie (Gabrielle, Shola Ama, Beverley Knight, Sade, Soul II Soul etc.). Les titres "Running" et le très Lykke Liesque "Wildest Moments" sont représentatifs de l'album.

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Lykke Li c'est cette chanteuse venue du froid, à la voix enfantine, canaille à ses heures, mélancolique aussi et bête de scène en prime. Son premier album, d'une fausse naïveté, pop-folk aux légères touches synthétiques, présente l'avantage de comporter de nombreuses pépites aux rythmes cathartiques ainsi que des morceaux sombres comme une nuit suédoise de quatre mois.

Un deuxième album est sorti en 20011 (Wounded Rhymes).

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Il y a chez ces trois jeunes filles aux cheveux longs un air de nymphe éthérée, de déesse de la Nature vivant au fond d'un lac, s'adonnant au chant d'une voix cristalline une fois la nuit venue, allongée sur un lit de feuilles mortes et humides, entourée de chouettes, de renards et de crapauds. Bon d'accord, ces trois fées n'habitent pas la forêt (où brancheraient-elles leur 17 synthés sinon ?) mais plutôt Brooklyn, comme tout le monde. Il n'en reste pas moins que leur musique transporte dans des contrées lointaines et un peu fantastiques. Et ça s'écoute les yeux fermés.

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Tegan et Sara sont soeurs, sont jumelles et toutes deux lesbiennes (et le vivent très bien, merci pour elles). Icônes de la scène gay/lez/bi/truc/bidule elles restent finalement peu connues du grand public. Pourtant leur pop/rock/electro/truc/bidule est d'une redoutable efficacité, en particulier sur l'album Sainthood présent dans cette liste. Des mélodies qui accrochent dès la première écoute et dont on ne se lasse pas dès la troisième, c'est assez rare pour le mentionner. On pourra prêter une oreille à "Alligator" ou "Someday" pour s'en convaincre.

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Il y a dans cet album quelque chose qui ne court pas les rues, à savoir un tout nouveau son (en tout cas pour moi en 2008) aux multiples influences et pourtant d'une cohérence à toute épreuve. Santigold a du panache, de l'audace et ce grain de folie qui donne à sa musique toute sa singularité. Il paraît qu'elle écoutait déjà James Brown à sept ans. Je veux bien le croire.

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Oui Izia est la fille de Jacques Higelin et oui il ne s'agit sûrement pas d'un hasard si elle a pu sortir un tel album à 17 ans, s'entourer de tant de bons musiciens, de compositeurs et jouir d'une promo aux petits oignons. Mais ne boudons pas notre plaisir car malgré la jeunesse et le manque de légitimité de la chanteuse, l'album reste enthousiasmant, non ?

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Venue à Paris en 2008 pour un concert totalement passé inaperçu à la Maroquinerie (nous étions 30 tout au plus), je me souviens encore de ses santiags usées, de sa petite robe de cow girl, un verre de vin rouge à la main, accompagnée d'un bassiste au jean serré jusqu'au ridicule. Sa musique en live sonnait presque punk alors qu'elle est pop et folk à souhait en studio.

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