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2021: A travers les âges du cinéma

Ma liste de films vus en 2021 !

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Confiné entre le sabre et l'épée
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295 films

créee il y a plus de 3 ans · modifiée il y a 5 mois

Le Sang du damné
7.3

Le Sang du damné (1966)

Gohiki no shinshi

1 h 32 min. Sortie : 15 janvier 1966 (Japon). Action, Policier

Film de Hideo Gosha

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Quoi de mieux qu'un petit film de Gosha pour commencer en beauté cette nouvelle année ? Gosha oui, mais pas là où j'avais l'habitude de le retrouver jusqu'alors. Les samouraïs laissent place aux yakuzas, le Chanbara au polar, Tatsuya Nakadai à... Tatsuya Nakadai. "Le Sang du damné" raconte l'histoire d'un jeune homme envoyé en prison suite à un accident de voiture ayant causé la mort d'un père et sa fille. Forcé à démissionner avant son incarcération, déchu du titre temps convoité de petit ami de la fille du grand patron, écrasé par la culpabilité, Oida a tout perdu. Alors qu'il s'apprête à être libéré, un codétenu conscient de sa situation lui propose de travailler pour lui sans lui révéler la nature de son boulot. N'ayant absolument plus rien à perdre, il accepte de lui confier sa nouvelle vie. En sortant, il apprend que sa mission peut lui rapporter gros... Tout ce qu'il a à faire, c'est tuer 3 hommes... Un peu perdu, hésitant il part à la rencontre du premier, mais tout ne se déroule pas comme prévu.

"Le Sang du damné" est un polar haletant et passionnant, au scénario assez didactique, montrant la quête de rédemption d'un Homme détruit. Oida n'a pas l'âme d'un tueur, il va se retrouver mêlé à une histoire bien plus complexe qu'il ne le pensait au départ, prenant au final le parti des pauvres hommes condamné au lieu d'endosser la casquette du bourreau. Son aventure va l'amener à devenir le garde du corps d'une fillette orpheline, son oncle d'adoption bien décidé à protéger la gamine à tout prix. Cette relation inattendue va apporter de magnifiques scènes de complicité, sortes de trêves paisibles dans ce monde de l'ombre où tout le monde cherche à se tuer pour empocher le magot. Le film est composé d'une bonne partie de dialogues permettant aux spectateurs de s'attacher à tous les pauvres types qu'ils rencontrent et pas la même occasion de rendre petit-à-petit à Oida son humanité.

Gosha ne perd pas ses priorités. L'oppression des faibles par les plus forts restent un sujet central du récit, d'autant plus pertinent que l'histoire se déroule cette fois dans son Japon contemporain. La réalisation est toujours aussi soignée et classieuse, embellissant ce film qui se déroule principalement de nuit dans le monde des cabarets et maisons de geishas. C'est donc sur une très belle découverte que démarre cette année 2021 qui je l'espère sera au pire aussi bonne que 2020 en terme de découvertes personnelles !

Il faut sauver le soldat Ryan
7.4

Il faut sauver le soldat Ryan (1998)

Saving Private Ryan

2 h 49 min. Sortie : 30 septembre 1998 (France). Guerre, Drame

Film de Steven Spielberg

Psycox a mis 7/10.

Annotation :

Première séance de rattrapage de l'année avec "Saving Privte Ryan", que je n'avais jamais vu malgré le fait qu'il s'agit à la fois d'un des films de guerre les plus connus (qui est un genre que j'apprécie beaucoup en plus) et un film de Steven Spielberg alors que j'en ai déjà vu une bonne vingtaine avant. Mais bon, on connait l'adage, mieux vaut tard que jamais, et tard ce fut hier soir. J'ai passé un très bon moment devant ce film, je le trouve excellent en terme de divertissement notamment. "Saving Private Ryan" est à la fois assez accessible et étonnement violent pour du Spielberg, les morts étant très graphiques à coup de démembrassions et cascade de sang. Cela donne un côté réaliste au film bien venu, une immersion au sein de l'horreur de la guerre à laquelle on croît vraiment. Pour le coup je ne me suis jamais ennuyé, malgré une durée assez importante, la force du film réside selon moi dans sa narration presque en temps réel, l'action s'étalant sur une poignée de jour seulement. La scène introductive du débarquement est assez mémorable, longue et intense, donnant directement la couleur. La plus grande force du film réside selon moi dans ses décors. La reconstitution est folle, surtout pour ce qui est des villes françaises détruites et globalement tous les terrains de bataille. On sent qu'il y a du budget, mais surtout qu'il a été judicieusement utilisé !

Je dirais simplement que ce n'est pas le film de guerre qui m'a le plus marqué parce que le message reste très convenu. Y'a également tout ce côté patriotique américain qui dépasse la raison, mais bon c'est en soi pas un problème très grave, surtout qu'en tant que français c'est normal d'être reconnaissant ici. Si on y réfléchit, la mission est quand même déraisonnable d'entrée de jeu. Enfin, pour terminer sur une note positive, je dois dire que cela fait toujours plaisir de voir des visages familiers dans les films de guerre. Que ce soit "Platoon" ou encore "La Ligne Rouge", y'a toujours des tas d'acteurs connus pour jouer des petits rôles secondaires de soldat, ce qui fait que souvent c'est bien joué à tous les étages. En bref, "Saving Private Ryan" ne sera pas nouveau mon film de guerre préféré, mais reste pour moi un bon film de guerre qui mérite le coup d'oeil si le genre vous intéresse !

Les Loups
7.5

Les Loups (1971)

Shussho Iwai

2 h 11 min. Sortie : 30 octobre 1971 (Japon). Drame, Gangster

Film de Hideo Gosha

Psycox a mis 7/10.

Annotation :

Huitième Gosha mais deuxième film seulement hors du japon féodal, dans l'univers des Yakuzas. Si l'époque et les personnages changent, les préoccupations et les oppositions de force restent les mêmes. Conflit rime souvent avec mort, affrontements avec véritables boucheries. Les faibles finissent dévorés par les plus forts, vision pessimiste du Monde qui accompagne Gosha à travers toute son oeuvre. Envoyés en prison suite à une guerre de clan sanglante, Iwanashi et d'autres détenus du milieu sont relâchés avant la fin de leur peine suite au changement de gouvernement accompagnant le passage à une nouvelle ère japonaise. Cette sortie anticipée vient perturber les plans des hautes sphères, bien décidées à créer une union entre les différents clans pour peser sur les décisions du pays. Alors que la paix semble avoir été déclarées entre les clans anciennement ennemis, la réalité est bien moins rose...

Gosha délivre ici un film assez perturbant, très expérimental dans son montage et dans sa narration. Un peu trop même car cela rend l'histoire plus compliquée qu'elle ne l'est réellement. Visuellement par contre c'est une vértiable tuerie. Ce n'est pas la première fois que je me fais la remarque, mais le passage a la couleur a vraiment ajouté quelque chose à son cinéma. Le film est particulièrement coloré, proposant de magnifiques plans durant la "golden hour", heure sainte en photographie, présentée tel un personnage à part entière lorsque les personnages sont amenés à réfléchir et resasser leur passé. J'ai d'ailleurs fait des arrêts pendant le film pour me garder quelques captures d'écran sous la main pour égayer mes listes, tant cela était beau visuellement ! Les personnages sont tous très intéressants, très différents les uns des autres bien qu'appartenant à un même milieu, mais trop nombreux pour être vraiment bien développés à mon goût. J'ai notamment beaucoup aimé l'histoire dans l'histoire, avec ces tueuses à l'ombrelle qui vivent leur propre aventure mutique et meurtrière au sein du récit. La musique elle aussi est imprévisible, prenant le pas sur le film lui-même à des moments parfois inattendus.

"Les Loups" est donc une oeuvre assez difficile à appréhender, un peu bipolaire car complexe et simple à la fois, proposition artistique bluffante, récit confus mais oeuvre morale pertinente. Un film qui divisera clairement l'audience, on peut facilement l'imaginer être perçue comme un chef d'oeuvre pour les uns tout en perdant totalement les autres.

Les Trois Brigands
7.1

Les Trois Brigands (2007)

Die drei Räuber

1 h 19 min. Sortie : 19 décembre 2007 (France). Animation, Comédie, Policier

Long-métrage d'animation de Hayo Freitag

Psycox a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pour ce deuxième film du Crulic, proposé par Nick_Cortex, je n'ai pas eu besoin de beaucoup voyager en tant que Strasbourgeois. Tiré du livre jeunesse qui porte le même nom, "Les Trois Brigands" est un film d'animation fort sympathique qui ravira les fans du regretté Tomi Ungerer, véritable symbole de notre ville frontalière. Si le style de dessin assez simple de Ungerer me plaît bien de manière statique, animé c'est un peu moins convaincant... Le mouvement n'est clairement pas pensé dans ce genre de dessin presque caricatural, mais pour un projet petit budget ça reste tout de même satisfaisant et surtout fidèle à l'oeuvre originelle. Si ma mémoire est bonne je pense d'ailleurs qu'il s'agit d'une adaptation très proche du livre, mais ça remonte maintenant donc je me trompe peut-être. Le public visé est quand même très enfantin, pas forcément le film d'animation qui marquera le plus un spectateur le découvrant adulte. Heureusement la nostalgie que j'éprouve pour le livre fait que personnellement j'ai eu pas mal de sympathie pour cette proposition. J'avais oublié par contre à quel point l'orphelinat de ce film est encore pire que tout ceux que le cinéma a pu proposer auparavant... et pourtant y'a de la concurrence ! Entre l'état déplorable du bâtiment, le look horrible de la directrice, les statues qui semblent souffrir le martyre dans l'entrée et ce ciel noirci par la fumée des usines, on est clairement sur un favori. Donc voilà, même si la proposition reste très simple, ça fait du bien parfois de voir un petit film plus léger. Merci beaucoup Nick !

Ernest et Célestine
7.8

Ernest et Célestine (2012)

1 h 16 min. Sortie : 12 décembre 2012 (France). Animation, Comédie dramatique, Jeunesse

Long-métrage d'animation de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un film de souris conseillé par Sieur Fritz le Chat, quel comble... Enormément de sympathie pour ce genre de petit projet francophone d'animation. Dans un style très original, sorte de faux gribouillage à base d'aquarelle, "Ernest & Célestine" est un petit film bienveillant qui raconte l'histoire de deux parias issus de castes différentes qui vont par hasard se rencontrer et se serrer les coudes. Le choc de deux mondes très différents, l'un vivant dans l'ombre de l'autre, mais avec un business commun: la dent. Souris des dents contre ours gloutons amateurs de sucre, telle est la vision du monde dépeinte dans "Ernest & Célestine". Tout est globalement très bien fichu, que ce soit la direction artistique, l'animation ou encore le doublage. Rien à redire, même si tout cela reste très simple, on a tout de même un sous-texte sur la tolérance assez évident ici qui ne fait jamais de mal. Le but est clairement avant tout proposer un petit film très mignon, idéal pour les visionnages en famille ou pour les solitaires fans d'animation indé. Au final pas du tout mécontent d'avoir lancé ça un dimanche aprèm pluvieux et froid, petite bulle réconfortante dans laquelle il fait bon de se blottir. Merci du conseil !

Byzantium
6.3

Byzantium (2013)

1 h 58 min. Sortie : 2 janvier 2014 (France). Drame, Fantastique, Épouvante-Horreur

Film de Neil Jordan

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Une très belle proposition rafraîchissante dans le paysage du film de vampires. "Byzantium", un peu à la manière d'un "Only Lovers Left Alive" ou encore "Morse" aborde la thématique du vampire de manière moderne. Comment vivre dans notre monde actuel en devant s'abreuver de sang frais, comment survivre à l'éternité et à la solitude qui l'accompagne, quel sens donner à sa vie quand celle si n'a pas de fin ? Deux femmes, une jeune mère et sa fille, devenues vampires par un concours de circonstance malheureux qui arpentent la Terre depuis plus de 200 ans, vivant recluses et condamnés à toujours s'enfuir, chacune ayant une vision bien différente de la façon de gérer leur condition. Si la mère use de ses charmes pour vampiriser les hommes peu vertueux qu'elle estime non-nécessaire à la société, sa fille préfère accompagner les personnes arrivées en fin de course vers l'autre côté. Une manière presque poétique de venir arracher les derniers fragments de vie à ceux qui ont accepté la fin, tout en subsistant de son côté.

"Byzantium" m'a surtout plu de part la manière dont il aborde le lore du vampire. De la manière dont on rejoint les rangs, jusqu'à tout ce background qui existe derrière les protagonistes, tout est écrit avec soin et justesse. L'histoire qui en découle est fatalement intéressante, notamment le fait que chaque vampire se retrouve en quelque-sorte bloqué à jamais dans sa condition de départ. Certes, le temps leur permet d'accumuler leur expérience, mais il n'altère que très peu leur personnalité. Le contrat n'est pas tant de perdre son âme pour devenir immortel, mais plus de devoir vivre au dépend des autres à jamais: c'est la conscience qui paye le prix fort.

Visuellement le film est sobre mais beau, avec un travail tout particulier sur le lieu où tout commence pour eux. Île mystérieuse accessible uniquement grâce à un carte, elle abrite un petit mausolée de pierre derrière lequel se dresse une immense cascade. Lorsque le contrat est signé, ses eaux se teignent de rouge, annonciatrices du pénible parcours qui les attend. Au delà même du fait que me faire passer 2h devant Saoirse Ronan est un bon moyen de me tenir en haleine, j'ai donc vraiment apprécié cette expérience. Belle proposition de la part de Fritz, solide première recommandation pour le La La Lounge. Un film à voir absolument pour tout fan de vampire qui se respecte !

La Femme insecte
7.1

La Femme insecte (1963)

Nippon konchûki

2 h 03 min. Sortie : 11 octobre 1972 (France). Drame

Film de Shôhei Imamura

Psycox a mis 7/10.

Annotation :

Fresque de plus de 40 ans sur la vie d'un femme pauvre au Japon, de sa naissance dans les années 20 jusqu'à son retour dans ses terres natales dans les années 60, "La Femme Insecte" est une expérience assez perturbante. Imamura aime mettre en scène les parias, les personnes qui ne collent pas au moule bien lisse que la société nippone entretient à coup de traditions strictes. Tome est née dans un petit village de campagne, d'une mère extrêmement pauvre vivant avec une petite dizaine de personnes, à priori de sa famille. Son père supposé est une gentille brute "un peu en retard", la seule personne qui s'occupe d'elle du mieux que sa condition le permet. Leur relation quasi incestueuse a beau être assez gênante et malsaine, elle reste la seule chose sur laquelle Tome pourra compter durant sa courte enfance. Débrouillarde et travailleuse, elle va se retrouver à quitter son job à l'atelier de tissage, promise au riche propriétaire du coin: c'est le début du calvaire.

Avec son regard toujours aussi cynique sur le Japon, Imamura nous dévoile en 2h la vie de déchéance d'une femme contrainte par son statut social, sa condition de femme et ses mauvais choix de vie à travers un Japon en plein bouleversement économique, politique et démographique. De sa naissance à sa mort, rares sont les réels moments de joie et les réussites. Consciente de sa situation, elle finit par l'accepter, maintenue en vie par sa volonté de subvenir aux besoins de sa fille... et surtout de l'empêcher autant que possible de reproduire ses erreurs passées. "La Femme Insecte" possède son lot de scènes choquantes pour l'époque qui font encore carrément leur effet de nos jours, avec l'art de cultiver le malaise et le dérangeant. Un film qui mérite le détour même si je l'ai trouvé un peu en dessous de mes précédentes expériences avec le cinéaste. Imamura c'est du pur cinéma social tragique comme je les aime, j'ai vraiment hâte de découvrir le reste de son oeuvre. Ca tombe bien j'ai encore un paquet de films prometteurs sous la main qui arrivent bientôt !

La Voiture de l’ombre

La Voiture de l’ombre (1970)

Kage no kuruma

1 h 37 min. Sortie : 6 juin 1970 (Japon). Drame, Thriller

Film de Yoshitarō Nomura

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Nomura, le plus connus des injustement méconnus réalisateurs ayant eu du succès dans l'archipel nippon sans jamais ou presque avoir eu l'opportunité de percer à l'international. Hormis son fameux "Le Vase de Sable", et dans une moindre mesure "The Demon", c'est silence radio hors Japon. Dommage parce qu'à chaque fois que j'arrive à mettre la main sur un de ses longs métrages, je suis toujours extrêmement convaincu par ce que je vois. "The Shadow Within" ne fait pas exception à la règle. Si tout commence bien apparence, simple histoire de coup de foudre entre un homme nommé Hamajima et une ancienne amie d'enfance retrouvée par hasard loin de leur village natal, un détail chagrine: Monsieur est déjà marié. Même si la flamme n'est plus là entre lui et son actuelle compagne, elle ne se doute absolument pas que son mari se lasse d'elle et surtout la trompe avec une autre. Cette nouvelle venue au joli minois est veuve et élève seule son unique fils, souhaitant plus que tout que Hamajima quitte sa femme pour la rejoindre. Très vite, il se retrouve à passer plus de temps chez elle que dans son propre foyer. Si son amante est en ravie, l'enfant lui n'est pas du même avis...

"The Shadow Within" est un super film sur la paranoia. D'ores et déjà préoccupé du fait de s'enliser un peu plus profondément chaque jour dans cette vie d'adultère et de mensonges, il prend très à coeur son nouveau rôle de père de substitution, d'autant plus lorsqu'il se rend compte que l'enfant ne veut pas de lui. Une lente décente aux confins de la folie s'engage alors à mesure que ses tentatives de nouer des liens avec l'enfant se soldent d'échecs, finissant par le persuader que l'enfant veut carrément le tuer. Est-il fou ? L'enfant est-il un véritable psychopathe ? Pourquoi cela lui rappelle-t-il tant sa propre enfance ? Tant de question que le film s'amusera à faire grandir dans l'esprit du spectateur.

Si les décors sont sublimes, on appréciera une fois encore le clivage net entre Japon magnifique et ensoleillée et noirceur latente qui s'immisce dans le coeur et les actions des personnages. Le film doit en grande partie sa réussite à son super trio d'acteurs, à commencer par notre couple caché: l'inénarrable Go Kato encore tout jeune et la brillante Shima Iwashita - accessoirement pas les plus mauvais partis du cinéma nippon - mais aussi et surtout ce gamin dont je ne connais pas le nom, qui remplit son rôle pourtant pas évident avec brio. Le seul bémol réside selon moi dans sa résolutio

Printemps tardif
7.7

Printemps tardif (1949)

Banshun

1 h 48 min. Sortie : 19 janvier 1994 (France). Drame

Film de Yasujirō Ozu

Psycox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ozu et son duo d'acteurs fétiche de retour dans une histoire qui tente de bousculer les traditions trop archaïques du Japon, pays qui encore de nos jours peine à se débarrasser de tous ses démons. Noriko vit seule avec son père, veuf. Presque toutes ses amies sont déjà mariées mais elle se plaît à vivre seule avec son père avec qui elle jouit d'une relation fusionnelle depuis toujours. Cependant le temps joue contre elle, son entourage commence à s'impatienter, tous aimeraient beaucoup la voir se marier avec un bon parti pour commencer une nouvelle vie avant "qu'il ne soit trop tard". Pas assez forte pour résister, trop gentille pour vouloir décevoir, elle va finir par céder et accepter de rencontrer le prétendant choisi par sa tante...

Bien plus pessimiste que les précédents métrages que j'ai pu voir du cinéaste, "Printemps tardif" aborde parfaitement ce sujet ô combien central et épineux dans le cinéma nippon de studio des années 50 et 60 qu'est le mariage arrangé. Si souvent cela se solde sur une note positive, ou au pire amère, ici c'est la douche froide. A la fois attristé et révolté, le spectateur se retrouve aussi impuissant que Noriko devant l'absurdité des traditions. Certaines phrases sont assez dures et se suffisent à elles seules pour comprendre à quel point le problème est ancré dans les coutumes du pays et que tout le monde ou presque l'accepte. Pour beaucoup il n'y a pas d'échappatoire. Même si cela n'est pas forcément la fin du bonheur, on peut légitimement se demander si ce sera le cas pour elle, sa meilleure amie ayant déjà divorcé une fois malgré son jeune âge.

Visuellement le film est à tomber. Impossible de confondre Ozu avec ses pairs: sa réalisation toujours aussi précise, sa science du plan volontairement symétrique/asymétrique et le côté très minimaliste de sa photographie font de "Printemps Tardif" une oeuvre d'art Zen à part entière. J'aime particulièrement ses plans de transitions entre les différentes scènes majeurs du film. Deux vélos perdus dans le sable, un miroir abandonné par son possesseur, une personnes assise de dos regardant vers le lointain... Tout est à la fois simple mais porteur d'un sens précis, témoin du temps qui passe. N'étant pas le plus grand fan de base du jeu de Setsuko Hara et ayant déjà vu pas mal d'histoires similaires avant, j'étais parti pour mettre une note plus sévère... mais le fait de ne jamais ne serait-ce qu'entrevoir son prétendant et ce final bouleversant d'une justesse rare m'ont fait chang

À l'approche de l'automne
7.7

À l'approche de l'automne (1960)

Aki tachinu

1 h 19 min. Sortie : 10 novembre 2021 (France). Drame

Film de Mikio Naruse

Psycox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Définitivement Naruse est incapable de décevoir. "Aki Tachinu" est le digne ancêtre de "L'Eté de Kikujiro" de Kitano, un film qui se déroule en un été, suivant les péripéties d'un enfant loin de ses terres natales, abandonné par un parent et tissant de nouvelles relations inattendues mais enrichissantes. Un petit film court, sans le moindre gras, qui fait extrêmement plaisir à suivre. C'est à la fois assez amusant, touchant et excitant de découvrir la ville de Tokyo avec les yeux d'un enfant. On est émerveillé comme lui par les choses totalement nouvelles qui se présentent à nous, perdu face à des comportements qui nous sont étrangers et surtout par cette ville qui jamais ne semble s'arrêter de bouger. Malgré le fait que le film possède son lot de tristesse - Naruse oblige, toujours tout en nuance et très réaliste - c'est indéniablement un super moment assuré qui fait un bien fou au spectateur avide de découvrir le Japon d'après-guerre.

Cette sincérité et simplicité à toute épreuve dont fait preuve Naruse avec "Aki Tachinu" est la plus grande force du film. Tout est globalement basé sur les personnages, leurs relations et leurs émotions. Le jeu des acteurs devient donc un point encore plus indispensable dans ce genre de récit, mais fort heureusement tous sont brillants dans leurs rôles respectifs. Ca fait vraiment de plaisir de voir des enfants aussi bons pour jouer la comédie, toujours justes avec une palette d'émotion aussi large que celle proposée ici. "Aki Tachinu" a beau vivre dans l'ombre des plus grands succès du cinéaste, il mérite tout autant d'être vu. Un nouveau film "berlingot de lait" à savourer sans culpabiliser, petite parenthèse sur l'enfance et une fois encore superbe film témoin d'une époque.

Nuages d'été
7.6

Nuages d'été (1958)

Iwashigumo

2 h 04 min. Sortie : 2 septembre 1958 (Japon). Drame

Film de Mikio Naruse

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un weekend à la campagne en compagnie de Naruse, comment refuser ? "Nuages d'été" a beau partager un demi-titre avec bons nombres d'autres films du cinéaste, il n'en reste pas moins très différent. Beaucoup moins centré sur un seul personnage, presque choral, "Nuages d'été" c'est une véritable immersion dans le quotidien de paysans dépassés par les bouleversements que subit le pays d'après-guerre. Traditions désuètes, exode rurale des jeunes et dévalorisation de leurs faibles biens sont tant de maux qui viennent les assaillir de toutes parts. En particulier les plus vieux d'entre eux, impuissants face à de tels changements aussi soudains. On y découvre toute une communauté centrée autour de Yae, veuve de guerre et conseillère de la plus part des âmes du villages, véritable clé de voute faisant le pont entre les générations.

Si contrairement à d'habitude j'ai mis un peu de temps à rentrer dans le film, "Nuages d'été" se révèle, à mesure que le visionnage avance, réellement passionnant. On apprend au fur et à mesure à s'attacher à chacun des personnages, même ceux pour lesquels on est amené à éprouver une vraie antipathie au départ s'avèrent au final très attachants. Touchants de part leurs faiblesses qu'ils cachent derrière un tempérament bien trempé et leur travail au champ acharné. Naruse a définitivement un don pour mettre sur les genoux le spectateur, avec toujours une justesse et une sincérité dans l'écriture de ses personnages qui force le respect. "Nuages d'été" est un vrai film de dialogues, sans réelles péripéties - hormis peut-être l'histoire d'amour de Yae - qui se base uniquement sur la construction des relations entre toutes ces âmes perdues dans ce petit paradis en apparence qui n'a pourtant plus rien à offrir. Huitième expérience du cinéma de Naruse, huitième réussite, pourvu que ça dure !

Slevin
6.8

Slevin (2006)

Lucky Number Slevin

1 h 48 min. Sortie : 28 juin 2006 (France). Policier, Thriller, Drame

Film de Paul McGuigan

Psycox a mis 6/10.

Annotation :

En tant que nouvelle recrue dans une communauté, c'est malheureusement souvent le cas: on passe par une période de bizutage. Fort heureusement, dans un club ciné, ce dernier revient simplement à poser ses fesses devant des films peu recommandables. On va pas se plaindre, y'a pire dans la vie ! Je suis un peu malhonnête parce qu'en réalité, c'était surtout moi qui était très intrigué par ce film qui divise tant les membres du Crulic, et dont même son principal défenseur, celui qui avait osé le proposer aux autres, se moque un peu de lui. Pression psychologique ou tendance autodestructrice ? On ne saura jamais, mais toujours est-il que je me suis lancé. "Slevin" c'est un casting XXL au service... d'une parodie de film de mafieux à twist, 10 ans après l'âge d'or du genre. Si certains pensent que le film se prend réellement au sérieux, je suis plutôt dans la team des gens qui voient en lui une idée débile menée jusqu'au bout, très imparfaite certes, mais divertissante.

"Slevin" est outrancier, pas subtile pour un sous, assez fun dans sa première partie, volontairement trop compliqué et alambiqué dans sa dernière, mais généreux dans tous les cas. Pour moi le soucis - même si encore une fois cela peut-être expliqué par le côté parodique du genre du film à twist - c'est que "Slevin" s'attarde trop sur l'explication de son twist. Je veux bien que le spectateur moyen américain est stupide, mais là même Trumpy pourrait comprendre sans avoir besoin d'insulter le réalisateur sur Twitter tellement c'est insistant. J'aurais aimé quelque-chose de plus bref, peut-être tourné en ridicule d'une autre manière, pour que le film soit réellement pertinent. Si par contre vous chercher du beau cinéma, de la réalisation inspirée et du montage qualitatif, passez-votre chemin. "Slevin" est un film techniquement assez laid, mais cela colle tout même bien si, encore une fois, on voit en lui une oeuvre parodique. Donc oui, désolé si j'ai déçu une partie du crew, j'ai quand même de la sympathie pour ce truc, pas du grand cinéma mais un bon moment braindead que je ne refuse pas de temps en temps !

Kamikaze Club
7.1

Kamikaze Club (1968)

Kyôkatsu koso waga jinsei

1 h 30 min. Sortie : 26 octobre 1968 (Japon). Action, Policier

Film de Kinji Fukasaku

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Quelle superbe découverte ! Cela faisait bien trop longtemps que je n'avais pas vu de film du papa de Kitano, Kinji Fukasaku. Je ne m'attendais pas du tout à découvrir un film comme ça: sorte de mélange hybride entre le cinéma expérimental de Suzuki, le film de mafieux à la "Pulp Fiction" de Tarantino et du Guy Ritchie si ce dernier savait filmer correctement ! Une oeuvre sulfureuse, un peu folle, jouissive et pleine de rebondissements. Dans "Kamizake Club", on suit une bande très attachante de malfrats spécialistes du chantage à qui tout semble sourire dans l'exécution de leurs contrats. De petites ambitions qui vont grandir, jusqu'au jour où ils vont décider de s'attaquer à un trop gros poisson...

Avec un montage très nerveux mais lisible (coucou Ritchie), des visuels avant-gardistes et un ton qui jongle parfaitement entre le drame et la comédie, Fukasaku brise les codes du cinéma japonais des années 60-70 à grand coup de pompes. Si le film reste assez classique dans son déroulé, il offre une expérience rafraichissante et très divertissante. Le film sort du lot grâce à ses expérimentations techniques sans pour autant perdre les spectateurs non-initiés. Il peut clairement être apprécié sans que l'on ne s'intéresse vraiment au cinéma expérimental de la nouvelle vague japonaise, là où un "La marque du tueur" de Suzuki, bien que brillant à mon sens, pourrait perdre pas mal de monde en route. On sent clairement que le film a - avec "Battle Royale" - pas mal inspiré les générations de réalisateurs actuelles sur bien des aspects, on ne dira pas qu'ils ont pompés des trucs, mais ça y ressemble un peu quand même !

"Kamikaze Club" est donc une expérience surprenante dans le bon sens du terme. Un film qui annonce la couleur pour la sainte époque des années 70 et ses innombrables films de yakuzas qui constituent pour moi les œuvres les plus intéressantes du cinéaste (regardez absolument "Combat sans code d'honneur" !). Je trouve toujours ça assez triste que Fukasaku soit connu presque exclusivement pour son "Battle Royale", y'a vraiment plein d'autres films qui valent le détour, donc faites moi plaisir venez-voir ça ! J'ai encore plus hâte de me lancer dans "Virus" maintenant, c'est malin...

Sous les drapeaux, l'enfer
7.5

Sous les drapeaux, l'enfer (1972)

Gunki hatameku motoni

1 h 36 min. Sortie : 12 mars 1972 (Japon). Drame, Historique, Thriller

Film de Kinji Fukasaku

Psycox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

"Sous les drapeaux, l'enfer" est un titre qui envoie du pâté. Il ne s'agit pas d'une traduction littérale, le nom originel donnant quelque-chose du genre: "Les drapeaux flottent à l'envers", mais le sens est bien préservé. Fukasaku a beau être connu pour ses films de yakuzas et son côté antisystème presque punk, force est de constater qu'il sait également proposer des drames bien plombants et chargés historiquement parlant. Quelle claque... A la lecture du synopsis, "Sous les drapeaux, l'enfer" annonçait déjà bien la couleur, mais je ne m'attendais pas une expérience de ce genre là. On suit une veuve de guerre qui depuis des années bataille pour redorer le blason de son mari déclaré mutin pendant la seconde guerre mondiale. Essuyant de nombreux échecs, l'arrivée d'un petit nouveau au sein du service administratif sonne comme une lueur d'espoir nouvelle pour elle: quatre noms, quatre anciens compagnons de batailles n'ont pas encore répondu à l'appel du gouvernement concernant ses demandes. Elle se met donc en tête d'aller les rencontrer pour essayer de comprendre ce qu'il s'est réellement passé...

A mi-chemin entre la fiction et le film historique, "Sous les drapeaux, l'enfer" nous emporte dans la quête désespérée d'une femme qui survit plus qu'elle ne vit réellement depuis la mort de son mari. 26 longues années de souffrances uniquement dédiées à l'éducation de sa fille, sans qui elle serait sans doute déjà morte. Alternant judicieusement entre scènes de dialogues et rencontres au présent, reconstitution en noir et blanc des scènes se déroulant durant la guerre et images d'archives, le film est aussi passionnant à suivre qu'effrayant d'horreur humaine. Magnifique jeu d'acteur, explosion d'émotions, sincérité à toute épreuve, tant de qualité qui font de ce film une expérience choc qui ne peut laisser indifférent. Je ne m'attendais vraiment pas à autant accrocher, le genre de belles surprises qui vous scotche devant votre écran et vous fait dire: "Le cinéma c'est quand même vachement bien !". Grand film méconnu, Fukasaku qui confirme qu'il est un des boss des années 70-80 au Japon, rien à dire: il faut absolument voir cette petite pépite !

Le Peuple Loup
7.8

Le Peuple Loup (2020)

Wolfwalkers

1 h 40 min. Sortie : 20 octobre 2021 (France). Fantastique, Aventure, Animation

Long-métrage d'animation de Tomm Moore et Ross Stewart

Psycox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Quel plaisir ! Des beaux films d'animations comme ça, on en voit pas tous les jours... Ce studio irish est définitivement une de nos plus grandes fiertés en Europe, si ce n'est les vrais boss de l'animation game. A chaque film, c'est encore plus beau visuellement. Avec un style crayonné faussement simple et surtout une direction artistique et un travail sur des décors à couper le souffle, "Wolfwalkers" débarque et balaie tout sur son passage. Histoire simple mais efficace faisant une fois encore honneur aux mythes et légendes de leur pays, le film raconte l'histoire de Robyn, petite fille anglaise vivant seule avec son père qui a émigré en Irlande pour venir chasser les loups qui terrorisent la population et empêchent les hommes de raser la forêt pour étendre leurs plantations. Si la petite fille meure d'envie de quitter la vie citadine et bien rangée qui attend les filles de l'époque pour aller chasser avec son père, une rencontre va changer sa vision du monde...

"Wolfwalkers" est purement et simplement féérique. On est catapulté dans ce conte médiéval et il est tout bonnement impossible de détourner le regard avant le générique de fin tant il est visuellement sublime. J'avais déjà beaucoup accroché avec "Le Chant de la Mer" mais il est à des années-lumière de la qualité graphique de ce dernier. Il y a un vrai soin apporté jusque dans les moindres de détail, l'animation étant clairement au niveau du coup de crayon. La musique est elle aussi vraiment superbe, en adéquation totale avec l'image, avec une mention toute particulière pour le doublage qui ravira les gens qui comme moi trouvent que le bon vieil accent britannique est une délice pour les oreilles. J'étais comme un gamin devant ce film, je me suis vraiment surpris à sourire de manière incontrôlée à maintes reprises simplement parce que je passais juste un super agréable moment, donc ouais énorme coup de coeur !

Harikomi
6.9

Harikomi (1958)

張込み

1 h 56 min. Sortie : 15 janvier 1958 (Japon). Thriller, Drame

Film de Yoshitarô Nomura

Psycox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Nous sommes à la fin des années 50. Yoshitaro Nomura a déjà réalisé une bonne poignée de films, tous plus introuvables les uns que les autres. Tellement introuvables que pour nous occidentaux, c'est potentiellement le film le plus ancien du réalisateur trouvable... du moins à ma connaissance. Nomura a beau être encore au début de sa carrière, il n'a vraisemblablement pas attendu les années 70 pour réaliser de grands films. "The Chase" ressemble à bien des égards à "Fenêtre sur Cour" de Hitchcock. Le malheureux plâtré est remplacé par un duo de flic en planque, surveillant la maison de l'amante d'un criminel activement recherché pour un crime commis à Tokyo. Du haut de leur perchoir, ils s'ennuient et guettent à longueur de journée la maison de cette femme, espérant voir leur proie rejoindre sa bien aimée...

"The Chase" est particulièrement malin parce qu'il utilise l'ennui des protagonistes pour faire baisser la garde du spectateur. Comme eux, on finit par douter de la complicité de cette pauvre femme dans cette affaire de meurtre, elle qui semble si douce et docile, mariée à un banquier avare et très peu sympathique malgré le fait qu'elle s'occupe parfaitement de ses beaux-enfants. Le film prend donc volontairement son temps dans sa première partie, jouant avec les nerfs à la fois du spectateur et des personnages et accumulant les fausses pistes pour surprendre lorsqu'enfin quelque-chose se passe vraiment. L'oeuvre possède son lot de scène de filature et courses-poursuites, haletantes et vraiment fascinantes à suivre. Il y a un côté voyeuriste totalement assumé qui fonctionne parfaitement, nourrissant une certaine forme de curiosité malsaine à l'égard de cette femme, interprétée par Hideo Takamine, ce qui aide beaucoup ne nous le cachons pas. La gestion du temps dans le film est également très intéressante, c'est presque un personnage à part entière, le principal antagoniste du récit.

On retrouve d'ores et déjà dans "The Chase" des traits de réalisation qui feront la marque du cinéaste dans les décennies à venir: Japon solaire et personnages écrasés par la chaleur de l'été, grands voyages en train à travers le pays avec une volonté claire de présenter la beauté des paysages nippons et personnages torturés qui cachent une certaine noirceur ou du moins des secrets qu'ils aimeraient ne jamais révéler. "The Chase" est donc un énième excellent film signé Nomura, toujours aussi juste dans sa réalisation et entouré d'acteurs talentueux. Il est galère à chopper

Zero Focus
7.1

Zero Focus (1961)

Zero no shoten

1 h 35 min. Sortie : 19 mars 1961 (Japon). Thriller, Drame

Film de Yoshitarō Nomura

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Enfin ! Enfin un film de Nomura où les personnages ne sont pas en train de transpirer sous le soleil brûlant de l'été japonais. C'est tout le contraire même: de la neige, beaucoup de neige ! Changement de saison certes, mais ne vous trompez pas, le style de Nomura est bien intact. Film policier, invitation au voyage à travers le japon vers des contrées méconnues, omniprésence du train et noirceur latente sont bel et bien au rendez-vous... Teiko est jeune mariée depuis moins d'une semaine des suites d'un mariage arrangé avec un bon parti tokyoïte. La nuit de noce à peine consommée, il l'abandonne déjà pour un voyage d'affaires à l'autre bout du pays, le dernier avant d'être promu à Tokyo par son agence. Sur le quai de la gare, il assure à Teiko qu'il sera de retour une semaine plus tard, le 12 décembre. Elle lui fait signe, le train démarre: c'est la dernière fois qu'elle aura l'occasion de le saluer...

"Zero Focus" propose aux spectateurs une enquête sinueuse et pleine de rebondissements dont seul Nomura a le secret. Une histoire de meurtre, de lourd passé, d'accident mais aussi d'aventures amoureuses torturées. Un film très ambitieux, assez passionnant à suivre mais sans doute un poil trop méandreux à mon goût. On a peut être un peu trop de personnages impliqués et de noms différents à retenir pour que cela soit totalement digeste. C'est dommage parce qu'à côté de ça, la formule reste vraiment très convaincante. Le choix de l'actrice principal Yoshiko Kuga, personnalité importante du cinéma des années 60 au Japon, est particulièrement judicieux. Avec son aura si particulière, ce côté à la fois triste, un peu perdue mais déterminée donne un vrai relief au personnage de Teiko, participant activement à l'immersion du spectateur dans ce récit complexe. J'ai beaucoup apprécié les interventions de cette dernière en voix off, très bien senties et toujours efficaces pour connaître les pensées et sentiments des personnages vis à vis des situations auxquelles elles sont exposées. Certes les mots ne sont pas toujours nécessaires, mais bien choisis ils ont toujours un sens profond très intéressant...

Sans être mon Nomura préféré, je suis forcé de reconnaître qu'une fois encore j'ai été séduit. C'est toujours un peu éprouvant, mais contrebalancé par l'excitation liée à la découverte du pays et plus généralement de l'inconnu. Petits villages perdus, secrets bien gardés, mystères surnaturels en apparence mais ayant toujours une explication rationnelle au final, tant d

Amagi Pass

Amagi Pass (1983)

Amagi goe

1 h 39 min. Sortie : 19 février 1983 (Japon). Drame, Policier

Film de Haruhiko Mimura

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Rien de tel que traîner sur SensCritique pour découvrir des films méconnus. Tu erres au départ sans but, et finalement tu tombes sur des introuvables, parfois même avec moins d'une dizaine de notes, que tu finis par ajouter en envie sans grandes convictions, persuadé que jamais vos chemins ne se croiseront. Mais comme dit l'adage, il ne faut jamais dire jamais. Parce que "Amagi Pass", qui m'avait fait de l'oeil avec son affiche rappelant un film bien plus connu que j'aime beaucoup, est finalement tombé entre mes mains quelques années plus tard... Un film assez étrange, partagé entre deux époques, racontant une histoire mystérieuse dans les montagnes japonaises au "Amagi Pass", tunnel connu dans la région comme étant le point de passage incontournable pour les voyageurs du coin. Un enfant vivant seul avec sa mère et un futur beau père qu'il apprécie peu décide de fuguer pour rejoindre son frère, imprimeur dans la grande ville la plus proche. Avec deux sous en poche et des sandalettes usées, il arpente seul les sentiers à travers la montagne. Sur son chemin, il va multiplier les rencontres improbables avant de finalement revenir sur sa décision et retourner chez lui. Le lendemain, un travailleur du coin est déclaré disparu... Que s'est-il passé à Amagi Goe ?

"Amagi Pass" est assez difficile à appréhender au départ, mais joue très astucieusement sur son côté mystérieux pour captiver le spectateur. En témoigne cette très originale scène d'introduction dont on ne comprend pas vraiment le sens jusqu'à sa chute. L'oeuvre propose un magnifique voyage dans le passé à travers les forêts luxuriantes de l'archipel nippon, contrées méconnues du grand public et des citadins, opposées aussi bien visuellement que temporellement à la ville de Tokyo où se déroule la timeline au présent du film. Le film regorge de très bonnes idées, bien amenées, notamment la manière dont est fait disparaître l'arme du crime. Il offre également son lot de scènes assez marquantes, à commencer par un échange de regard particulièrement intense sous une pluie battante, où les deux âmes se comprennent malgré la gravité de la situation. Si certaines choses m'ont un peu dérangé, à commencer par le jeu d'acteur un peu trop proche du cabotinage de certains seconds rôles, les protagonistes eux sont particulièrement bluffants, à commencer par le gamin qui tient vraiment la barraque. Le film est globalement très plaisant à suivre et tout s'enchaîne très naturelle jusqu'à un final également satisfaisant

L'étranger à l'intérieur d'une femme
7.2

L'étranger à l'intérieur d'une femme (1966)

Onna no naka ni iru tanin

1 h 42 min. Sortie : 25 janvier 1966 (Japon). Drame

Film de Mikio Naruse

Psycox a mis 6/10.

Annotation :

Naruse sort de sa zone de confort pour nous proposer une histoire un peu plus sordide qu'à l'accoutumée: une femme retrouvée étranglée dans son lit avec d'énormes soupçons sur le meilleur ami du mari de la victime... Un film qui sur le papier semblait très prometteur, mais qui au final s'est avéré un peu décevant... Sans spoiler c'est un peu difficile d'en parler, donc je vais volontairement rester vague dans mon analyse. On a beau dire que les japonais sont moins expressifs, plus froids dans leurs relations sociales, il y a quand même une limite. Je trouve globalement que la majorité des acteurs de ce films sont clairement en sous-jeu. On ne croit pas vraiment à certaines relations, on se retrouve à maintes reprises face à des révélations scandaleuses qui ne font même pas lever un sourcil aux personnages. A côté de ça, la première révélation - que l'on voit tout de même venir - est accompagnée de détails... assez décevant également. Ce contexte particulier qui entoure l'homicide n'apporte vraiment rien de bien intéressant au récit, pire je trouve que cela affaiblit considérablement l'écriture du protagoniste. C'est vraiment dommage parce qu'à contrario cela permet à un autre personnage d'entrer dans le coeur du récit, allant jusqu'à devenir le nouveau protagoniste du film dans un acte final pour le coup vraiment excellent. Acte final qui en plus de ça est accompagné d'un véritable bouquet final aussi bien abstrait que littéral, comme dans "Blow Out". Le film se termine sur une scène vraiment exceptionnelle, rendant l'expérience globale du film encore plus frustrante. Contrairement à d'habitude, cet avis n'est pas vraiment destiné à ceux qui n'ont pas encore vu le film, mais plus à justifier ma petite déception devant ce potentiel un peu gâché et ma stupéfaction face à un Naruse beaucoup moins rigoureux qu'à l'accoutumée. Le film que j'ai le moins aimé du réalisateur à ce jour, et de loin, c'est dommage parce que comme souvent c'est beau, bien filmé, avec une belle musique, mais c'est clairement son histoire la moins bien menée.

King of Comedy
7.2

King of Comedy (1999)

Hei kek ji wong

1 h 25 min. Sortie : 13 février 1999 (Hong Kong). Comédie, Drame, Romance

Film de Lee Lik-Chi et Stephen Chow

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pour cette deuxième séance de rattrapage du Crulic, nous partons en Asie retrouver un des plus grands noms de la comédie hongkongaise: Stephen Chow. "King of Comedy" a beau être un des films les plus connus du réalisateur, il n'a pas eu la chance de sortir dans nos contrées et de jouir de la même visibilité que ses petits frères "Shaolin Soccer" et "Crazy Kung-Fu". Cela faisait bien longtemps que je voulais le voir, l'occasion était donc parfaite donc gros merci à TheBadBreaker d'avoir en quelque-sorte provoqué notre rencontre. Quelques secondes seulement suffisent pour qu'on soit directement immergé dans l'univers totalement fou et singulier du cinéaste. Stephen Chow, c'est du cinéma complètement dingue, de la comédie généreuse qui utilise souvent l'exagération et un côté too much totalement assumé pour créer le rire chez le spectateur. Comme dans le très sympathique "Love on Delivery" - dont Chow est un des co-réalisateur - on retrouve la formule star du "looser sympathique et pauvre qui va essayer de sortir de sa condition et prendre sa vie en main". Derrière le côté potache se cache toujours une histoire assez touchante et sociale, prise de parole d'un petit peuple miséreux qui souhaite se faire entendre ! J'ai énormément de sympathie pour ce genre d'histoire et ce style assez chaotique sans que cela ne soit bordélique pour autant. Ca surjoue, y'a des gags qui sont parfois très (ou trop) enfantin, mais c'est un cinéma qui transpire la sincérité et la bienveillance. Donc ouais, une fois encore j'ai beaucoup aimé la proposition de Chow. Côté casting, on a de très beaux noms qui défilent, à commencer par Chow lui-même dans le rôle principal, mais surtout la sublime Cecilia Cheung que j'avais découvert dans le film coréen "Failan" que je vous conseille chaudement. On a même le droit à un petit caméo du boss Jackie Chan assez drôle qui fait plaisir. Même si je lui préfère tout de même "Love on Delivery", c'est une vraie belle découverte une fois encore, je suis conquis !

Rose bonbon
6.2

Rose bonbon (1986)

Pretty in Pink

1 h 37 min. Sortie : 4 juin 1986 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Howard Deutch

Psycox a mis 6/10.

Annotation :

Cette semaine c'est au tour de Anyore de proposer un film pour le Crulic ! "Rose Bonbon" (ou "Pretty in Pink" dans sa version originale) est une comédie romantique américaine des années 80. Il n'y a clairement pas erreur sur la marchandise, on pourrait même dire qu'on a ici entre les mains l'élément zéro, l'archétype même qui définit le genre du teen movie romantique américain 80s. Les jeunes ont des looks absolument abominables, on a toujours des querelles de lycée entre les gentils weirdos pauvres et fils à papa riches et arrogants, l'héroïne va tomber amoureuse d'un type avec qui elle "ne devrait pas" sortir à la base compte-tenu de son groupe social, etc... Même si le cocktail est cohérent et sympathique, on est clairement pas dans le cinéma qui me parle le plus. Au delà même du genre en lui-même - dont je ne suis clairement pas le public cible - j'ai du mal à vraiment m'attacher aux personnages tant ils sont tous un peu trop caricaturaux, même si c'est volontaire. On pourrait se dire que c'est parce que je n'ai pas vécu ce genre d'histoires que je ne connais pas ça, mais c'est au contraire complètement le cas. Ayant toujours eu de plutôt bons résultats, j'ai été mis dans les mêmes classes que ces enfants un peu bourgeois avec qui j'avais plus tendance à être "ennemi" qu'ami. Toujours est-il que naturellement j'éprouve quand même toujours plus de sympathie pour des personnages comme ceux l'héroïne du film et son ami paumé foncièrement gentil que pour les pin-up méprisantes et les "beaux gosses" futurs golfeurs. Le gros plus cependant c'est la présence du regretté Harry Dean Stanton pour lequel j'éprouve une énorme sympathie, déjà parce qu'il a joué dans plein de films que j'adore, mais surtout parce que je le trouve naturellement et instantanément touchant, parfait pour ce genre de rôle de gentils gars paumés et profondément tristes. Du coup si on fait le bilan, je suis loin d'avoir détesté mais c'est pas ma cam. Je préfère clairement les teens movies plus comiques à la "Fuerris Bueller" ou plus profond comme "Breakfast Club" à choisir. Merci tout de même à Anyore pour la découverte ! Je suis toujours content de pouvoir voir des films que je n'aurais clairement jamais vu sans une intervention extérieure !

Le Samouraï et le Shogun
7.4

Le Samouraï et le Shogun (1978)

Yagyû ichizoku no inbô

2 h 10 min. Sortie : 21 janvier 1978 (Japon). Action, Aventure, Drame

Film de Kinji Fukasaku

Psycox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Fuck le système, même à l'ère d'Edo ! L'imprévisible Fukasaku aux commandes d'un Chanbara... Ca paraît assez improbable et pourtant ça marche du tonnerre ! Epopée ambitieuse et épique, "Le Samouraï et le Shogun" partage la grandeur d'un film à la "Ran" de Kurosawa et la virulence d'un "Hitokiri" de Gosha. Un savant mélange qui a dépassé toutes mes espérances, aussi bien en terme de récit que de réalisation. Nous sommes au 17e siècle. Le Shogun est retrouvé mort dans des circonstances étranges alors qu'il s'apprêtait à désigner son benjamin comme successeur au trône, aux dépens de son ainé jugé indigne à gouverner car défiguré et bègue risquant ainsi de donner une image impure au titre de chef suprême du pays. Un clivage se forme alors au sein du gouvernement: la famille et le corps exécutif fuit avec le plus jeune, les militaires et les conseils restent auprès de l'ainé. Au diable les liens du sang, un seul homme doit gouverner même si cela implique de se débarrasser d'un frère. Une seule question reste alors: qui aura les meilleures alliés à ses côtés pour le mener vers la victoire ?

Avec un casting absolument scandaleux, des décors & costumes grandioses, des batailles d'une brutalité folle et un scénario riche en rebondissements, Fukasaku fait carton plein. Il réussit admirablement à concilier tout ce qui fait l'essence même de son cinéma et l'héritage de ses pères. On retrouve ce côté nihiliste et contestataire qui caractérise son cinéma dans un contexte inédit, proposant en plus une très belle reconstitution historique qui n'a pas à rougir des plus grands classiques du film de sabre. Bien qu'un peu difficile à suivre au départ de part la profusions de personnages et leurs différentes affiliations, le film se dévoile de plus en plus passionnant à mesure qu'avance le récit, allant crescendo dans la violence jusqu'à un climax final explosif et pertinent. Fukasaku a beau arriver après l'âge d'or du Chanbara, il prouve avec panache et en un seule tentative que non seulement le genre n'est pas encore mort mais qu'en plus de ça il vient de gagner un nouveau classique immanquable parmi ses rangs. Magnifique.

La Langue des papillons
6.9

La Langue des papillons (1999)

La Lengua de las mariposas

1 h 35 min. Sortie : 14 mars 2001 (France). Comédie dramatique

Film de José Luis Cuerda

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

"La Lengua de las Mariposas" porte très bien la double casquette du film sur l'enfance et de l'oeuvre historique. On y découvre les aventures du petit Moncho, gamin très malin mais terrifié à l'idée d'aller à l'école pour la première fois. Vivant dans une famille modeste mais heureuse, il va finir par se lier d'amitié avec son professeur aux idées très progressistes pour l'époque et bien déterminé à faire élever les consciences de ses élèves ainsi que de leurs familles grâce au savoir. Malheureusement pour tout ce beau petit monde, des cris commencent à se faire entendre à l'autre bout du pays...

Enormément de tendresse et d'affection pour ce cinéma espagnol que je trouve vraiment brillant lorsqu'il se place à hauteur d'enfant pour raconter des histoires plus ou moins tristes qui, derrière leur côté anodin en apparences, en disent long sur les pages importantes du pays. Si "La Lengua de las Mariposas" se déroule ici avant l'Espagne Franquiste qui faisait planer son ombre oppressante sur les magnifiques "Cria Cuervos" et "L'Esprit de la Ruche", il n'en reste pas moins un très beau film témoin d'une époque, de ce petit moment de paix avant que les choses se gâtent. Si le ton du film est assez léger, connaissant les événements futurs et voyant les petits signes avant-coureurs se multiplier à mesure que le récit avance, on sait qu'un Happy End est difficilement possible. Encore un film qui me fait dire que je ne passe pas assez de temps devant le cinéma espagnol, alors que mes rares excursions sont toujours de véritables succès. Je vais essayer d'arranger ça à l'avenir, c'est promis ! Merci Anyore en tout cas pour cette belle découverte !

L'Extraordinaire Voyage de Marona
7.5

L'Extraordinaire Voyage de Marona (2020)

1 h 32 min. Sortie : 8 janvier 2020 (France). Animation, Drame, Expérimental

Long-métrage d'animation de Anca Damian

Psycox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

L'animation est un des terrains d'expérimentation les plus foisonnant du 7e art. Chaque studio possède son propre style visuel, sa manière d'animer, ses priorités sur le chara-design ou les décors et plus généralement des directions artistiques/techniques très différentes les unes des autres. J'aime tout particulièrement les festivals de courts-métrages animés pour cette raison. Enchaîner une dizaine de courts totalement différents à la suite est un vrai plaisir et à chaque fois un voyage extrêmement inspirant. Si je parle de tout ça, c'est parce que "L'Extraordinaire voyage de Marona" m'a fait revivre ce frisson de découverte animé, cette satisfaction d'entrer dans un monde nouveau, totalement maîtrisé.

Parce que oui, "L'Extraordinaire voyage de Marona" est un objet filmique absolument unique. Un style de dessin crayonné assez simple qui mélange de manière étrange la 2D et la 3D, donnant l'impression que la caméra se balade librement DANS un dessin. C'est assez dur à décrire avec des mots, mais l'expérience à elle seule mérite le détour. Tout est constamment en mouvement, avec une myriade de couleurs & formes qui dansent à l'écran et donnent un sentiment de vie extradiégétique au film. L'histoire est également assez simple sur le papier, mais vraiment intéressante car elle adopte le point de vue du chien de manière réaliste: A quoi pense un chien ? Comment appréhende-t-il le monde qui l'entoure ? Quelles sont les choses qui comptent pour lui ? Une réflexion poussée à l'extrême qui offre au spectateur une expérience poétique et mémorable, un beau moment aussi généreux visuellement qu'émotionnellement parlant. Je suis vraiment dégouté de l'avoir raté au cinéma, mais pour ma défense, il est sorti durant cette satanée année 2020... Un must-seen pour tout fan d'animation qui se respecte, un superbe cadeau offert au merveilleux monde de l'animation, une fierté pour l'Europe qui trop souvent est relayée au second rang derrière les géants Pixar ou Ghibli.

Détective bureau 2-3
6.9

Détective bureau 2-3 (1963)

Tantei Jimusho 2-3: Kutabare Akutodomo

1 h 26 min. Sortie : 27 janvier 1963 (Japon). Action, Comédie

Film de Seijun Suzuki

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Retour au cinéma punk des années 60 japonais avec son réalisateur le plus emblématique, Seijun Suzuki. "Detective Bureau 2-3" - en plus d'avoir un titre assez étrange - est un film ouvertement fun et effronté, avec une réalisation précise mais décomplexée, jonglant astucieusement entre le film policier, la comédie et la parodie de film d'espion avec une arrogance qui force le respect. Une BO qui swing, tantôt jazzy tantôt rock'n'roll, au service d'un Jo Shishido en roue libre qui incarne une sorte de James Bond nippon imperturbable et invincible. Shishido a beau avoir des joues de hamster, son assurance à toute épreuve en fait un héros charismatique qu'on a instantanément envie de suivre dans toutes ses aventures, aussi stupidement dangereuses et complexes soit-elles. Comme souvent chez Suzuki, tout va à 200km/h, offrant une expérience frénétique sans le moindre gras aux spectateurs. Ca tire dans tous les sens sans jamais vraiment toucher, les personnages semblent ne jamais pouvoir rester en place plus de cinq secondes, on maltraite gratuitement les femmes sans que cela ne semble poser aucun problème éthique, y'a des séquences chantées style cabaret qui viennent égayer le récit, et plus globalement la surenchère est toujours la bienvenue. Ce cocktail détonant et trop ambitieux sur le papier fonctionne parce que le parti pris un peu comique est pleinement assumé par Suzuki qui lui aussi s'amuse à l'idée de bousculer le spectateur dans un gloubi-boulga faussement chaotique. La réalisation est toujours clean, la BO est très entraînante, le récit transgressif pour l'époque et totalement jouissif: bref c'est vraiment cool ! Suzuki a beau ne pas toujours avoir eu l'occasion de faire ce qu'il voulait pendant sa carrière, réussir à sortir des trucs pareils dans les années 60 en opposition totale avec les exigences des grands studio de l'époque c'est quand même sacrément stylé !

Pluie soudaine
7

Pluie soudaine (1956)

Shûu

1 h 31 min. Sortie : 24 janvier 1956 (Japon). Drame, Romance

Film de Mikio Naruse

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Naruse n'arrive décidemment pas à concevoir qu'une relation amoureuse peut-être simplement synonyme de joie et de bonheur... Avec son amertume légendaire, il dépeint la pénible existence de Fumiko, mariée depuis quatre longues années à un horrible goujat qui m'a fait haïr ma condition d'homme, vivant dans un quartier où les commérages vont bon train et où la personne la plus aimable est un pauvre chien errant dont tout le monde semble vouloir se débarrasser sauf elle. Setsuko Hara endosse à merveille ce rôle de femme tourmentée, délaissant son sourire iconique pour de la tristesse et surtout beaucoup de désillusion. Naruse confirme qu'il est définitivement le cinéaste qui comprend le mieux les femmes, véritable porte-parole des souffrances qu'elles endurent de part leur condition imposée par l'époque et les traditions ridiculement strictes nippones.

Pour parler des difficultés liées à la vie à 2, il confronte cette fois trois relations différentes, toutes marquées par une opposition nette des deux camps aussi bien au niveau de la personnalité que de la vision même de ce que devrait être un couple. L'expérience est authentique, Naruse se contente de décrire des scènes de vies assez classiques mais y injecte des dialogues d'une violence verbale rare: au mieux les personnages ne s'écoutent pas, au pire sont à deux doigts d'exploser... Le film donne envie de se révolter, de partir distribuer des paires de claques et kidnapper Fumiko pour l'emmener loin de cet environnement infernal, lui permettre de juste profiter de la vie sans se soucier du regard des autres. Malgré ce climat plus dramatique que comique, le ton du film n'est pas trop lourd pour autant. Quelques scènes plus légères sont également là pour contrebalancer, garder le réalisme cher au cinéma de studio de l'époque. Ambiguïté est donc le maître mot, à l'image de cette surprenante mais belle scène de fin, laissant au spectateur le soin de se faire sa propre interprétation et d'imaginer comment sera l'avenir de Fumiko désormais. Un très beau film une fois encore, mon dixième Naruse mine de rien ! Pourvu que ça dure !

Sur le globe d'argent
7.4

Sur le globe d'argent (1988)

Na Srebrnym Globie

2 h 46 min. Sortie : 12 mai 1988 (France). Science-fiction

Film de Andrzej Zulawski

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

En cette bobine enchevêtrée d'où s'échappent des images, j'ai enlisé mon être. Rencontre fortuite imposée par un comparse qui se délecte des étrangetés dont seul l'art cinématographique a su donner vie. Pantin de la sphère mère couverte par les flots, Andrei Zulawski s'entiche du devenir de l'être de chair dans un récit prolixe où milles mots viennent submerger le subconscient des curieux badauds, perdus dans un univers dont le vide n'est qu'un reflet de l'immensité glacée que représente notre existence. L'engin de métal du faiseur d'images, derrière son monocle de verre, arpente les étendues sablonnées qui délimitent terres et mers pour dénuder la naissance d'une civilisation nouvelle. Sous un voile pâle atteint de saturnisme, expérimentations visuelles s'entremêlent avec décors gargantuesques et complet-vestons, à mi-chemin entre les décors d'antan et l'image fantasmée de l'incertain lendemain. Mon savoir lacunaire ne saurait me dire combien furent déboursés pour l'élaboration de cette pantagruélique entreprise, mais Dieu seul sait à quel point le résultat impressionne de part son ambition démesurée. Ô cinéma tu ne cesses de me surprendre, avec toi je deviens docile, je m'offre à toi et je m'égare dans tes pérégrinations, aussi folles soit-elles...

Bref arrêtons de parler comme un dialoguiste du cinéma de l'Est et concentrons nous sur mon ressentis vis-à-vis de ce singulier objet filmique. J'ai rarement eu l'occasion de voir des films aussi ambitieux, que ce soit en terme d'histoire ou de visuels. Les costumes et décors sont incroyables, sans conteste un des films de SF les plus bluffants sur le plan technique que j'ai eu la chance de voir. Ca aurait pu être un coup de foudre instantané si le film n'était pas tombé dans le pire revers cliché du cinéma de l'Est: les dialogues pompeux. Je suis désolé mais je n'accroche vraiment pas à ce style, c'est vraiment éliminatoire en ce qui me concerne. Cette volonté d'écrire de manière sur-poétique et sur-stylisées rend l'expérience assez pénible à suivre, les monologues de personnages tourmentés occupant pas loin de la moitié de la durée du film... et quand ton film fait 2h46, ça fait beaucoup.

C'est vraiment rageant parce que je suis intimement convaincu que cette durée est nécessaire pour raconter une histoire aussi ambitieuse & intéressante que celle-ci. Surtout que le film n'est pas fini (mais ça pour le coup c'est assez intéressant, en particulier dans la version de 2h46 qui explique un peu le contexte du f

La Dernière Licorne
6.6

La Dernière Licorne (1982)

The Last Unicorn

1 h 32 min. Sortie : 18 décembre 1985 (France). Animation, Aventure, Drame

Long-métrage d'animation de Jules Bass et Arthur Rankin Jr.

Psycox a mis 4/10.

Annotation :

Alors là par contre pour le coup je suis désolé, mais j'ai vraiment pas du tout accroché. Malgré un univers heroic-fantasy très sympathique et des décors variés, "La Dernière Licorne" est tout de même un film d'animation qui a très mal vieilli. D'un point de vue purement technique, c'est surtout côté animation que cela pêche. Qu'on aime ou pas le style de dessin, c'est une question de goût, mais au niveau des mouvements et mimiques des personnages, je trouve ça assez terrible tout de même. Evidemment c'est un peu cruel comme comparaison, mais on est quasiment à la même date de parution que "Nausicaa" ou encore "Bernard et Bianca" pour parler des gros studios de l'époque. Mais même sans aller taper dans des aussi gros budgets, près de 10 ans avant sortait en France "La Planète Sauvage" qui - au delà de ses partis pris visuels - reste bien meilleur en animation pure. A côté de ça l'histoire principale est assez convenue et pas forcément intéressante à mon sens pour un public adulte, mais ce n'est pas tant un soucis en soi d'autant que le film est tiré d'une histoire assez connue et donc pas un scénario original qu'on peut donc reprocher au film. Cependant je trouve que les dialogues et tous les évenements qui se déroulent en dehors de la trame principal sont particulièrement mal gérés... C'est un peu laborieux, tout ce qui tourne autour du sidekick rigolo, de ce magicien un peu nul qui doit progresser, tombe assez souvent à l'eau à mon sens.

Je suis sans doute un peu dur mais c'est vraiment rare que je ne passe pas un bon moment devant un film d'animation, en particulier pour des films de cette période. J'ai même du mal à me rappeler de la dernière fois que j'ai dû me forcer pour finir un film d'animation. Si je veux être totalement honnête je ne peux décemment pas décerner la moyenne à ce film. La présence de Christopher Lee au doublage est un plus non négligeable et vient directement ajouter un capital sympathie mais ça ne suffit pas à gommer tout le reste. Notons cependant pour finir sur une note positive que j'aime plutôt bien la fin, qui évite quand même une conclusion cliché que j'aurais vraiment détesté pour le coup. C'est vraiment pas ma cam, désolé pour ça.

Le Silence des agneaux
8

Le Silence des agneaux (1991)

The Silence of the Lambs

1 h 58 min. Sortie : 10 avril 1991 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Jonathan Demme

Psycox a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un revisionnage toujours aussi savoureux, un peu comme le serait un foie aux fèves accompagné d'un délicieux Chianti. "The Silence of the Lambs" est un film emblématique des saintes années 90 en Amérique. Je ne saurais trop expliquer comment ni pourquoi, mais il y a cette empreinte reconnaissable entre mille, ce style de films policiers un peu plus crasseux et ces enquêtes plus alambiquées qui donnent une saveur toute particulière aux films de la décennie. Evidemment il y a aussi un facteur nostalgie à prendre en compte pour moi ici, le film étant un grand classique de mes débuts dans le merveilleux monde du cinéma, mais même au revisionnage je ne décampe pas de ma position. Pour moi "The Silence of the Lambs" est un grand film !

C'est clairement une des œuvres coupable de l'intérêt morbide qu'on porte de nos jours aux serial killers, avec ces personnages monstrueux mais intelligents. Des sortes de génies du Mal bien souvent assez charismatiques qui fascinent encore plus qu'ils n'effraient. La plus-value de ce film reste cependant la relation entre Clarice Stirling (Jodie Foster) et Hannibal Lecteur (Anthony Hopkins) avec cette double psychanalyse entre le psychologue manipulateur et l'apprenti profiler déterminée. Les dialogues sont savoureux, les acteurs talentueux, la synergie est parfaite. le récit est haletant jusqu'à son dernier souffle, laissant le spectateur sur une note satisfaisante bien que moralement mauvaise...

Au delà de ça, avec plus de maturité et de recul, j'ai été bien plus marqué par le traitement de la place de la femme dans la société contemporaine proposée par le film. Clarice est presque toujours perçue comme un magnifique morceau de viande par la plupart de son entourage, elle qui doit lutter pour évoluer dans un univers principalement masculin. Cela fait un parallèle intéressant avec les crimes du tueur en série qui lui rêve de la féminité... en s'en prenant également aux femmes. On a droit à des scènes qui nous écœurent parce qu'elles sont particulièrement explicite en terme de gore... mais d'autres qui nous dégoutent parce que Clarice est constamment reluquée, jugée et décrédibilisée par ses collègues des forces de l'ordre. Tout cela nous donne un superbe film policier, une très belle œuvre témoin de son époque et un classique immanquable pour le cinéma américain !

Johnny Mnemonic
4.9

Johnny Mnemonic (1995)

1 h 38 min. Sortie : 22 novembre 1995 (France). Action, Science-fiction

Film de Robert Longo

Psycox a mis 3/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

En 1995, Robert Longo, réalisateur de "Johnny Mnemonic" avait vu le futur. La Covid, les guerres pour le vaccins, l'omniprésence du numérique dans nos vies... les dauphins tactiques télépathes, les recherches en Powerglove sur les internets et même les ongles lassos laser ! Un sans-faute impressionnant pour un véritable chef d'oeuvre méconnu de la Science-Fiction moderne. "Johnny Mnemonic" est pour moi un vrai nanar. Acteurs aux fraises (à commencer par notre héros à tous Keanu, désolé), scénario beaucoup trop con-pliqué, scènes de combats mémorablement nazes, personnages écrits avec l'arrière-train et effets spéciaux abominables. Une sorte de bouillie généreuse qui - à défaut d'avoir des qualités autres que la présence de mon réalisateur préféré en tant qu'acteur - m'a quand même fait rire par moment contre son gré. Comme tout bon nanar qui se respecte, on a le droit à quelques tirades particulièrement savoureuses, bien souvent prononcées par Keanu himself comme notamment la fameuse "Next time knock baldy !" après avoir tué un PNG souffrant d'alopécie ou le déjà culte "I WANT ROOM SERVICE, I WANT A CLUB SANDWICH, I WANT A COLD MEXICAN BEER" en hurlant sous un pont lors d'une crise de protagonite aiguë. Je soupçonne vraiment le fait que le scénario a été écrit par un petit garçon très enthousiaste, fan de SF à l'imagination débordante. Comme Johnny, le spectateur a le droit en quelque-sorte à un lavage de cerveau à 90°C en mode turbo essorage, une sorte de programme expérimental qui aurait mérité d'être encore un peu peauffiné avant d'être envoyé en phase de test. Après voilà, je suis un client de nanar en général, donc forcément je trouve une certaine satisfaction devant ce genre de chose, mais si vous cherchez un bon film avec Keanu Reeves c'est peut-être pas le meilleur choix à faire !

Psycox

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