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Citations choisies

Le lecteur attentif remarquera que ces citations ne sont pas choisies au hasard. Elles procèdent d'une quête ; d'une quête intérieure, au cœur de la civilisation, de la culture, de l'humaine nature dans ses obsessions rébarbatives, celles qui reviennent siècle après siècle en réminiscences occultes ...

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32 livres

créee il y a plus de 2 ans · modifiée il y a 21 jours

Théogonie
7.7

Théogonie

La Naissance des dieux

Theogonía

Sortie : 1 février 1993 (France). Mythes & épopée

livre de Hésiode

Annotation :

« Lorsque le deuil s'est abattu sur l'âme de l'homme,
et que le cœur accablé se dessèche, il suffit qu'un aède,
serviteur des Muses, célèbre la gloire des hommes
de jadis et les dieux bienheureux qui possèdent l'Olympe ;
l'homme en oublie aussitôt sa souffrance, il perd la mémoire
de son deuil : le présent des déesses déjà le console. »

Les Travaux et les Jours
7.2

Les Travaux et les Jours

Érga kaì Hêmérai

Poésie

livre de Hésiode

Annotation :

« D'or fut la race première des hommes de vie périssable,
race créée par les dieux immortels qui peuplent l'Olympe.
C'était au temps de Cronos, quand le ciel était son royaume,
lorsque les dieux menaient une vie préservée des souffrances,
loin à l'écart des malheurs et des peines ; jamais la vieillesse
âpre n'approchait ; les pieds et les bras toujours jeunes,
ils vivaient de festins, à l'abri de toute misère ;
ils mouraient comme s'ils s'endormaient. Et toutes richesses
leur revenaient : la terre qui donne la vie, d'elle-même,
leur tendait ses fruits abondants ; la joie et le calme
présidaient aux travaux des champs, à leurs grandes richesses —
riches en bétail, chéris des puissances divines !
(...)
Si j'avais pu ne pas vivre parmi la cinquième race !
Être mort plus tôt ou être né par la suite !
Car la race actuelle est de fer : de jour, les misères,
et, de nuit, les afflictions consument sans trêve
les mortels. Les dieux leur octroient d'atroces souffrances.
Quelque bonheur, pourtant, viendra se mêler à leur peine.
Zeurs détruira cette race d'hommes vivant sur la terre,
lorsque, après leur naissance, leurs tempes deviendront grises. »

« Toi, Persès, poursuis la justice, et ne laisse pas croître
la démesure, mauvaise au faible ; pas même le noble
ne pourrait aisément la porter : il croule sous elle,
il trébuche et se perd. De l'autre côté, la route
mène aux justes travaux. A la fin, Justice l'emporte
sur Démesure. Insensé qui souffre finit par entendre.
(...)
Ceux qui rendent de droits jugements aussi bien à leurs hôtes
qu'à eux-mêmes, sans se départir de Justice (...),
Zeus le puissant les affranchit des mêlées douloureuses.
(...)
Ceux qu'accaparent la démesure et les actes funestes,
Zeus le Cronide puissant les marque de sa justice.
(...)
Qui trame le mal le trame contre lui-même,
le projet mauvais est pire pour qui le projette. »

« Quand le chardon fleurit et quand la cigale stridente
haut perchée sur son arbre répand la chanson mélodieuse
que ses ailes impriment,quand la chaleur nous épuise,
c'est alors que le vin est meilleur, les chèvres plus grasses,
plus lascives les femmes, plus faciles les hommes,
car Sirius leur consume à la fois les genoux et la tête,
et leur peau brûlée se dessèche. Qu'advienne l'heure
de goûter au vin de Biblos, à l'ombre des roches,
à la galette gonflée, au lait de chèvres sevrantes,
(...) de boire enfin le vin fauve,
bien assis à l'ombre, le cœur rassasié de mangeailles. »

Iliade
7.9

Iliade

(traduction Mario Meunier)

Ἰλιάς

Sortie : 1943 (France). Mythes & épopée

livre de Homère

Antrustion a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

« Comme la race des feuilles est la race des hommes.
Les feuilles, le vent les porte à terre, mais la forêt féconde
En produit d'autres, et le printemps revient.
Ainsi des hommes : une race naît ; une autre cesse d'être. »

« Zeus nous a chargés d'une mauvaise part, pour que, plus tard,
Nous puissions être chantés par les hommes qui viendront. »

« Je le dis, il n'est pas d'homme qui échappe à son sort,
Qu'il soit vilain ou noble, puisqu'il est né. »

(Priam à Hélène, accusée d'être à l'origine des maux de Troie :)
« Pour moi, il faut s'en prendre non à toi, mais aux dieux,
Ils ont lancé contre moi les Achéens et la guerre qui fait pleurer. »

« Tout ce qui se dévoile est beau. »

Odyssée
8

Odyssée

(traduction Victor Bérard)

Odýsseia

Sortie : 1924 (France). Mythes & épopée

livre de Homère

Antrustion a mis 8/10.

Annotation :

« Sur la terre, il n'est rien de plus faible que l'homme, de tous les animaux qui marchent et respirent : tant que les Immortels lui donnent le bonheur et lui gardent sa force, il pense que jamais le mal ne l'atteindra ; mais quand des Bienheureux, il a sa part de maux, ce n'est qu'à contrecœur qu'il supporte la vie. En ce monde, dis-moi, qu'ont les hommes dans l'âme ? ce que chaque matin, le Père des humains et des dieux veut y mettre !... »

Fragments
8.1

Fragments

(traduction Marcel Conche)

Περὶ φύσεως

Sortie : juillet 1991 (France). Aphorismes & pensées, Philosophie

livre de Héraclite

Antrustion a mis 9/10.

Annotation :

« On ne peut entrer deux fois dans le même fleuve. »

« Pour le dieu, toutes choses sont belles, bonnes et justes, mais les hommes en tiennent certaines pour injustes et d'autres pour justes. »

« Les ânes préféreraient le foin à l'or. »

« Il vaut mieux pour les hommes que tout ce qu'ils souhaitent ne se produise pas. »

« Le soleil n'outrepassera pas ses mesures, sinon les Érinyes, servantes de la justice, le découvriront. »

« La nature aime à se cacher. »

« La plus belle harmonie naît des différences. »

« Ici aussi il y a des dieux. »

Le Banquet
7.4

Le Banquet

Sumpósion

Essai, Philosophie

livre de Platon

Annotation :

« Tout ce qui est cause du passage du non-être vers l'être pour quoi que ce soit, voilà en quoi consiste la poiésis (fabrication, production, poésie). »

Les Politiques
7.3

Les Politiques

(Traduction Pierre Pellegrin)

Politiká

Sortie : 22 avril 2015 (France). Essai, Philosophie, Politique & économie

livre de Aristote

Annotation :

« Une cité est la communauté des lignages et des villages menant une vie parfaite et autarcique. C'est cela, selon nous, mener une vie heureuse et belle. Il faut donc poser que c'est en vue des belles actions qu'existe la communauté politique, et non en vue du vivre ensemble. »

Géorgiques
7

Géorgiques

Georgica

Poésie

livre de Virgile

Annotation :

« Toute chose court à son déclin. »

« Astres qui, poursuivant votre course ordonnée,
Conduisez dans les cieux la marche de l'année ;
Protecteur des raisins, déesse des moissons,
Si l'homme encor sauvage, instruit par vos leçons,
Quitta le gland des bois pour les gerbes fécondes,
Et d'un nectar vermeil rougit les froides ondes ;
Divinités des prés, des champs et des forêts,
Faunes aux pieds légers, vous nymphes des guérets,
Faunes, nymphes, venez ; c'est pour vous que je chante. »

« Frappés de ces grands traits, des sages ont pensé
Qu'un céleste rayon dans leur sein fut versé.
Dieu remplit, disent-ils, le ciel, la terre et l'onde ;
Dieu circule partout, et son âme féconde
À tous les animaux prête un souffle léger :
Aucun ne doit périr, mais tous doivent changer :
Et, retournant aux cieux en globe de lumière,
Vont rejoindre leur être à la masse première. »

Pensées à moi-même
7.9

Pensées à moi-même (180)

(traduction Cyril Morana)

Ta eis heauton

Sortie : 7 septembre 2005 (France). Aphorismes & pensées, Philosophie

livre de Marc-Aurèle

Antrustion a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

« Les œuvres des Dieux sont pleines de providence ; celles de la Fortune ne se font pas sans la nature ou sans être filées et tissées avec les événements que dirige la Providence. Tout découle de là. De plus, tout ce qui arrive est nécessaire et utile au monde universel, dont tu fais partie. Aussi, pour toute partie de la nature, le bien est-il ce que comporte la nature universelle et ce qui est propre à sa conservation. Or, ce qui conserve le monde, ce sont les transformations des éléments,aussi bien que celles de leurs combinaisons. Que cela te suffise et te serve de principes. »

« Tout ce qui arrive est aussi habituel et prévu que la rose au printemps et les fruits en été ; il en est ainsi de la maladie, de la mort, de la calomnie, des embûches et de tout ce qui réjouit ou afflige les sots. »

« La perte de la vie n'est pas autre chose qu'une transformation. Tel est ce qui plaît à la nature universelle, et c'est selon ses plans que tout se fait à propos, que tout, depuis l'éternité, semblablement se produit et se reproduira sous d'autres formes semblables à l'infini. »

« La décomposition de la matière qui fait le fond de chaque être donne de l'eau, des cendres, des os, une puanteur. Les marbres aussi sont des callosités de la terre ; l'or, l'argent, des sédiments ; les vêtements, des poils ; la pourpre, du sang, et ainsi de tout le reste. Le souffle est du même genre, il passe d'un être à l'autre. »

La Consolation de philosophie
8.1

La Consolation de philosophie (524)

De consolatione philosophiae

Sortie : 0524 (Italie). Essai, Philosophie

livre de Boèce

Annotation :

« Toi aussi, si tu veux,
dans sa clarté lumineuse,
discerner le vrai,
du droit chemin
suis la voie ;
les joies, chasse-les,
chasse la crainte,
fais fuir l'espérance
et éloigne la douleur.
L'esprit est nébuleux
et bridé par leur frein
quand elles règnent sur lui. »

« Toute chose recherche ses origines
et chacune se réjouit d'y revenir,
et nul ordre transmis ne se maintient
s'il ne joint l'origine à la fin
et ne forme un cercle stable. »

« Si tu veux comprendre les lois de l'altier Tonnant (Jupiter)
avec un esprit pur et ingénieux,
regarde les plus hautes cimes du ciel :
là, par la juste alliance du monde,
les constellations maintiennent une ancienne paix.
(...)
Ainsi, un amour mutuel rétablit
les cours éternels ; ainsi il bannit
la guerre et ses discordes des contrées étoilées.
Cette harmonie accorde les éléments
avec des mesures égales pour que l'humide
batailleur cède son tour au sec,
le froid conclue un pacte avec les flammes,
le feu suspendu s'élève dans les hauteurs
et la terre lourde s'affaisse sous son poids.
Par les mêmes causes, au printemps tiède,
la saison fleurie exhale ses parfums,
l'été brûlant dessèche Cérès,
l'automne revient pour les fruits alourdis,
la pluie tombe et arrose l'hiver.
Cette harmonie nourrit et produit
tout ce qui respire la vie sur terre,
elle ravit, emporte et ensevelit de même
tout ce qui est né et le précipite dans le trépas suprême. »

« Puisqu'il en est ainsi, les mortels gardent leur libre arbitre intact et ce ne sont pas des lois injustes qui proposent des récompenses et des punitions aux volontés libres de toute nécessité. Il demeure aussi celui qui observe d'en haut et qui sait d'avance toutes choses, Dieu, et l'éternité toujours présente de sa vision rencontre la qualité future de nos actes, en dispensant aux bons les récompenses et aux méchants les châtiments. Et ce n'est pas en vain que l'on place en Dieu des espoirs et des prières qui, quand ils sont justes, ne peuvent être inefficaces. Détournez-vous donc des vices, cultivez les vertus, élevez votre âme à de droites espérances, étendez jusqu'aux hauteurs du ciel vos humbles prières. Elle est grande, si vous ne voulez pas vous la dissimuler, la nécessité qui vous impose l'honnêteté quand vous agissez sous les yeux d'un juge qui distingue toutes choses. »

L'Edda poétique
8.2

L'Edda poétique

Sortie : 15 janvier 1995 (France). Mythes & épopée

livre

Antrustion a mis 6/10.

Annotation :

« Jeune, je fus jadis,
Je cheminai solitaire ;
Alors, je perdis ma route ;
Riche je me sentis
Quand je rencontrai autrui :
L'homme est la joie de l'homme.

(...)

Dépérit le jeune pin
Qui se dresse en lieu sans abri :
Ne l'abritent écorce ni aiguilles ;
Ainsi l'homme
Que n'aime personne :
Pourquoi vivrait-il longtemps ?

(...)

Modérément sage
Devrait être chacun,
Jamais trop sage ;
Car l'esprit du sage
Rarement est joyeux
Si sa sagesse est suprême.

Modérément sage
Devrait être chacun,
Jamais trop sage ;
Celui qui ne sait pas d'avance
Son destin
A le cœur plus libre de soin.

(...)

Meurent les biens,
Meurent les parents,
Et toi, tu mourras de même ;
Mais la réputation
Ne meurt jamais,
Celle que bonne l'on s'est acquise.

Meurent les biens,
Meurent les parents,
Et toi, tu mourras de même ;
Mais je sais une chose
Qui jamais ne meurt :
Le jugement porté sur chaque mort.

(...)

Preuve en est faite :
Quand tu interroges sur les runes
Venues des dieux,
Celles que firent les dieux suprêmes
Et que colora le grand maître du monde,
Le plus sûr est de se taire.

C'est le soir qu'il faut louer le jour,
La femme, quand elle est brûlée,
L'épée, quand on l'a éprouvée,
La vierge, quand elle est mariée,
La glace, quand on l'a traversée,
La bière, quand elle est bue.

C'est dans le vent qu'il faut abattre l'arbre,
Par bonne brise qu'il fat ramer en mer,
Dans l'obscurité qu'il faut bavarder avec la vierge :
Nombreux sont les yeux du jour ;
Un bateau est fait pour cingler,
Une targe, pour protéger,
Une épée, pour les coups,
Et une vierge, pour les baisers.

(...)

L'esprit seul sait
Ce qui gît près du cœur,
Il est seul avec son amour :
Il n'est pire peine
Pour tout homme sage
Que de n'être pas satisfait de soi. »

Extrait des Dits du Très Haut (Havamal)

L'Edda
8.2

L'Edda (1220)

Récits de mythologie nordique

Snorra Edda

Sortie : 1991 (France). Conte

livre de Snorri Sturluson

Annotation :

(après les Ragnarök)

« La terre surgira de la mer, et elle sera verte et belle. Les champs donneront des fruits sans avoir été semés. Vidar et Vali survivront, car ni la mer ni le feu de Surt ne leur auront fait de mal. Ils habiteront à Idavoll, là où autrefois s'élevait Asgard. C'est là aussi que viendront les fils de Thor, Modi et Magni, lesquels seront en possession de Miolnir. C'est là encore que se rendront Baldr et Hodr, en provenance de Hel. Tous ensemble, ils prendront place et converseront : ils évoqueront leurs antiques secrets et s'entretiendront de tous les évènements qui autrefois se déroulèrent, du serpent de Midgard et du loup Fenrir. Ils trouveront dans l'herbe les tablettes d'or qui avaient appartenu aux Ases. »

Poésie des troubadours

Poésie des troubadours (2009)

Sortie : 24 septembre 2009. Poésie

livre de Henri Gougaud

Antrustion a mis 8/10.

Annotation :

« L'autre jour, par un beau matin
Passant les hauteurs d'un coteau
Je vis auprès d'un aubépin
Une fille ornée de soleil.
Elle ressemblait à s'y méprendre
À une aimée d'autrefois.
Je fis un détour vers elle.
Rieuse, elle me salua.

Alors joyeux, je descendis
De mon cheval. À peine à terre,
Elle prit ma main, me fit asseoir
À l'ombre tendre d'un tilleul
Sans poser la moindre question.
Etais-je ou non connu d'elle ?
Mais bien sûr ! Pourquoi mentir ?
Elle baisa mes yeux, mon front.

Je crus défaillir de plaisir
Quand ses beaux cheveux m'effleurèrent.
- Vous ici, belle ? Assurément
Dieu a voulu notre rencontre !
- Oui seigneur,Il nous réunit.
Je ne désirais rien d'autre ;
Je vous prie, bien me plairait
Le jeu d'amour interdit !

- Amie, si je devine bien
J'aurais grand tort de me plaindre.
Vous me montrez tant de bonté
Que je veux vous dire un secret :
Amour m'a repris son cadeau,
Celle qui tant me plaisait
Est partie je ne sais où
Et j'en suis inconsolé.

- Seigneur j'entends et je comprends.
Mes nuits ne sont que veilles tristes
Depuis que vous m'avez quittée
Le sommeil déserte mes yeux.
L'amour qui tant vous éloigna
Me fit souffrir. C'est fini,
Puisque notre compagnie
N'en sera que plus plaisante.

- Mon amie c'est ma bonne étoile
Qui m'a conduit auprès de vous
Pour m'éjouir de pré en lit.
- Votre joie est mienne. Merveille !
Pour vous et pour moi tout est bien.
Grâce à nous deux aucun lieu
N'attire ailleurs nos désirs.
Le dieu d'Amour visa juste !

Eve, seigneur a transgressé
L'interdit qu'on lui avait fait.
Qui me blâmerait d'être à vous
Perdrait son temps en vain babils ! »

Gavaudan, Pastourelle, XIIIe siècle.

Traité sur l'origine des langues

Traité sur l'origine des langues (1772)

Sortie : 9 septembre 2010 (France). Essai, Culture & société, Littérature & linguistique

livre de Johann Gottfried Von Herder

Antrustion a mis 8/10.

Annotation :

« Je ne parviens pas à comprendre comment notre siècle peut se perdre au fond des ombres, dans les obscurs ateliers dédiés aux arts, sans chercher aussi une fois la claire et vaste lumière de la nature affranchie. Au vu des plus grands esprits que l'esprit humain ne pouvait accomplir et exprimer que dans son choc avec le monde vivant, les exercices scolaires gisent dans la poussière de nos prisons professorales, et au vu des chefs-d'œuvre de l'art poétique et de l'éloquence humaine, ce sont des enfantillages dans lesquels des gamins jeunes et vieux apprennent des phrases et trient des règles. Nous suivons leurs formalités mais nous avons perdu leur esprit, nous apprenons leur langue mais ne ressentons rien de l'univers vivant de leurs idées. (...) Dès lors, la réflexion mortifère enseigne des choses qui animèrent l'homme à partir du pur souffle vivifiant du monde, de l'esprit de l'immense et puissante nature. Ainsi, les lourdes lois tardives des grammairiens sont censés devenir ce qu'il y a de plus divin à vénérer, alors que nous oublions la vraie langue divine, qui se forma avec l'esprit humain dans le cœur même de la nature, aussi irrégulière qu'elle paraisse. La formation du langage a disparu dans les ténèbres des écoles, depuis lesquelles il n'agit plus désormais pour le monde vivant, raison pour laquelle on prétend qu'il n'y eut jamais de monde lumineux dans lequel les premiers créateurs de langues devaient vivre, sentir, construire et poétiser. »

Les Souffrances du jeune Werther
7.2

Les Souffrances du jeune Werther (1776)

Die Leiden des jungen Werthers

Sortie : 29 septembre 1774 (Allemagne). Roman

livre de Johann Wolfgang von Goethe

Antrustion a mis 7/10.

Annotation :

« Peut-on dire "cela est" quand tout passe ? quand tout, avec la vitesse d'un éclair, roule et passe ? quand chaque être conserve si peu de temps la quantité d'existence qu'il a en lui, et est entraîné dans le torrent, submergé, écrasé sur les rochers ? Il n'y a point d'instant qui ne te dévore, toi et les tiens ; point d'instant que tu ne sois, que tu ne doives être un destructeur. La plus innocente promenade coûte la vie à mille pauvres insectes ; un seul de tes pas détruit le pénible ouvrage des fourmis et foule un petit monde dans le tombeau. Ah ! ce ne sont pas vos grandes et rares catastrophes, ces inondations, ces tremblements de terre qui engloutissent vos villes, qui me touchent : ce qui me mine le cœur, c'est cette force dévorante qui est cachée dans toute la nature, qui ne produit rien qui ne détruise ce qui l'environne et ne se détruise soi-même. (...) Ciel, terre, forces actives qui m'environnent, je ne vois rien dans tout cela qu'un monstre affairé à tout dévorer dans d'éternelles ruminations. »

Les Rêveries du promeneur solitaire
6.9

Les Rêveries du promeneur solitaire (1778)

Sortie : 1778 (France). Autobiographie & mémoires, Philosophie

livre de Jean-Jacques Rousseau

Antrustion a mis 8/10.

Annotation :

« Tout est dans un flux continuel sur la terre. Rien n'y garde une forme constante et arrêtée, et nos affections qui s'attachent aux choses extérieures passent et changent nécessairement comme elles. Toujours en avant ou en arrière de nous,elles rappellent le passé qui n'est plus ou préviennent l'avenir qui souvent ne doit point être : il n'y a rien là de solide, à quoi le cœur se puisse attacher. Aussi n'a-t-on guère ici-bas que du plaisir qui passe ; pour le bonheur qui dure je doute qu'il y soit connu. A peine est-il dans nos plus vives jouissances un instant où le cœur puisse véritablement nous dire : Je voudrais que cet instant durât toujours ; et comment peut-on appeler bonheur un état fugitif qui nous laisse encore le cœur inquiet et vide, qui nous fait regretter quelque chose avant, ou désirer encore quelque chose après ?

(...)

Il est vrai que ces dédommagements ne peuvent être sentis par toutes les âmes ni dans toutes les situations. Il faut que le cœur soit en paix et qu'aucune passion n'en vienne troubler le calme. Il y faut des dispositions de la part de celui qui les éprouve, il en faut dans le concours des objets environnants. Il n'y faut ni un repos absolu ni trop d'agitation, mais un mouvement uniforme et modéré qui n'ait ni secousses ni intervalles. Sans mouvement, la vie n'est qu'une léthargie. Si le mouvement est inégal ou trop fort, il réveille ; en nous rappelant aux objets environnants, il détruit le charme de la rêverie, et nous arrache au-dedans de nous pour nous remettre à l'instant sous le joug de la fortune et des hommes et nous rendre au sentiment de nos malheurs. Un silence absolu porte à la tristesse. Il offre une image de la mort. Alors le secours d'une imagination riante est nécessaire et se présente assez naturellement à ceux que le ciel en a gratifiés. Le mouvement qui ne vient pas du dehors se fait alors au-dedans de nous. »

Hypérion
8.5

Hypérion (1797)

Hyperion oder Der Eremit in Griechenland

Sortie : 25 janvier 1973 (France). Poésie, Roman

livre de Friedrich Hölderlin

Antrustion a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

« Nous parlons de notre cœur, de nos desseins, comme s'ils nous appartenaient ; mais c'est une puissance inconnue qui nous mène, qui nous couche au tombeau à son gré, et nous ne savons ni d'où elle vient, ni où elle va. »

« La mort n'est qu'apparence, comme ces couleurs qui bougent devant nos yeux quand ils ont fixé le soleil trop longtemps !... »

« Contre moi aussi s'est exercée la déesse de mort, l'innommable que l'on nomme Destin ! »

« Hiver et printemps, été et automne sont des noms sacrés, mais nous ne les connaissons point. N'est-ce pas un péché d'être triste au printemps ? Pourquoi le sommes-nous quand même ? »

« Lève les yeux sur le monde ! N'est-il point pareil à un triomphe célébrant l'éternelle victoire de la Nature sur toute corruption ? »

« Mais une belle mort, Hypérion ! vaut toujours mieux que ce sommeil qu'est devenue maintenant notre vie. »

« Cher ami, je suis calme, car je n'exige pas un sort meilleur que les dieux. Toutes choses ne doivent-elles pas souffrir ? (...) La sainte Nature ne souffre-t-elle pas ? (...) Mais la félicité qui ignore la souffrance est sommeil, et, sans mort il n'est pas de vie. Devrais-tu ressembler éternellement à un enfant et sommeiller, à l'instar du Néant ? »

« L'homme est sans pouvoir, et la lumière de la vie vient et s'éloigne à son gré. »

« Une félicité nouvelle est donnée au cœur qui persiste, qui endure la mi-nuit du chagrin ; et, comme le chant du rossignol dans l'obscurité, le concert du monde n'est perçu divinement qu'au fond de la douleur. »

Les Disciples à Saïs - Hymnes à la nuit - Chants religieux
8

Les Disciples à Saïs - Hymnes à la nuit - Chants religieux (1802)

Die Lehrlinge zu Sais - Hymnen an die Nacht - Geistliche Liede

Sortie : 8 avril 1980 (France). Poésie

livre de Novalis

Antrustion a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

« Entre leurs mains (des chercheurs) la Nature amicale mourut, ne laissant que des restes palpitants ou morts, tandis que par le poète, au contraire, ranimée encore comme par un vin généreux, elle faisait entendre les chants les plus alertes et les plus divins, et, élevée au-dessus de la vie quotidienne, elle montait jusqu'au ciel, dansait et prophétisait ; elle nommait chacun de ses hôtes le bienvenu et, d'un cœur joyeux, elle prodiguait ses trésors. Elle goûtait ainsi, avec le poète, des heures célestes et ne conviait le chercheur que lorsqu'elle était malade et prise de scrupules. Alors elle faisait une réponse à chacune de ses questions et, de bon gré, vénérait l'homme grave et austère. Celui, donc, qui veut connaître bien son âme, doit la chercher en compagnie du poète : c'est là qu'elle est ouverte et que s'épanche son cœur plein de merveilles. »

« Dire qu'il existe une Nature, on ne le peut pas sans dire une chose immense, surabondante ; et toute recherche faite en paroles et en discours sur la Nature, tout effort ainsi vers la vérité ne font qu'éloigner du naturel toujours plus. »

« Personne n'erre plus sûrement, ne s'égare plus loin du but, que celui qui s'imagine connaître déjà l'étrange royaume et qu'il saurait sonder en quelques mots sa constitution profonde et trouver partout le bon chemin. »

« Elles s'éloignent, les pensées, en ondes vives et mobiles, du point où a été ressentie l'impression et se répandent de tous côtés, emportant le moi avec elles. »

« Il n'y a que les poètes qui aient senti ce que la Nature peut être pour l'homme (...) ; les poètes, dont on peut dire encore ici, que l'humanité se trouve en eux dans sa résolution parfaite et qu'à travers leurs transparences de cristal et leur mobilité, pure en toutes ses variations infinies, chaque sensation se propage de tous côtés. »

« L'homme, en pensant, retourne à la fonction originelle de son être, à la méditation créatrice. »

« Combien bizarre, que soient justement entre les mains d'hommes aussi morts que le sont les chimistes, et remis à leurs soins, les phénomènes les plus sacrés et les plus enchanteurs de la Nature ! »

(toutes citations tirées des Disciples à Saïs uniquement)

Elégie de Marienbad et autres poèmes
7.5

Elégie de Marienbad et autres poèmes

Poésie

livre de Johann Wolfgang von Goethe

Antrustion a mis 9/10.

Annotation :

« Il faut que tout agisse et soit mouvant et créé
Et que la forme change aussitôt que formée.
Tu n'es qu'une apparence, ô repos du moment !
Partout au plus profond se meut l'éternité,
Car toute chose ira se dissoudre au Néant
Si dans l'Être immobile elle veut demeurer. »

L'un et le Tout

Mémoires d'outre-tombe - Tome 1/4
8.4

Mémoires d'outre-tombe - Tome 1/4 (1850)

Livres I à XII

Sortie : 1850 (France). Histoire, Autobiographie & mémoires

livre de François-René de Chateaubriand

Antrustion a mis 8/10.

Annotation :

« ... et les monuments des arts embelliront-ils mieux les bords de l'Ohio que les monuments de la nature ? »

« C'est une mère charmante que la terre ; nous sortons de son sein : dans l'enfance, elle nous tient à ses mamelles gonflées de lait et de miel ; dans la jeunesse et l'âge mûr, elle nous prodigue ses eaux fraîches, ses moissons et ses fruits; elle nous offre en tous lieux l'ombre, le bain, la table et le lit ; à notre mort, elle nous ouvre ses entrailles, jette sur notre dépouille une couverture d'herbe et de fleurs, tandis qu'elle nous transforme secrètement dans sa propre substance pour nous reproduire sous quelque forme grâcieuse. »

Les Chimères
8.2

Les Chimères (1854)

Sortie : 1854 (France). Poésie

livre de Gérard de Nerval

Annotation :

« Ils reviendront, ces Dieux que tu pleures toujours !
Le temps va ramener l'ordre des anciens jours ;
La terre a tressailli d'un souffle prophétique... »

(Delfica)

Le Gai Savoir

Le Gai Savoir (1882)

(traduction Patrick Wotling)

Die fröhliche Wissenschaft, la gaya scienza

Sortie : 1882. Philosophie

livre de Friedrich Nietzsche

Antrustion a mis 8/10.

Annotation :

« Maintenant seulement je te crois guéri : car est guéri celui qui a oublié. » (p. 36)

« Ne reste pas au ras du sol !
Ne t'élève pas trop haut !
C'est à mi-hauteur
Que le monde apparaît le plus beau. » (p. 36)

« Proche, je n'aime pas le prochain :
Qu'il s'en aille, loin et s'élève !
Comment sans cela deviendrait-il mon étoile ? — » (p. 43)

« Dieu nous aime parce qu'il nous a créés ! —
"L'homme a créé Dieu" — rétorquez-vous, les subtils,
N'aimerait-il pas ce qu'il a créé ?
Devrait-il, parce qu'il l'a créé, le nier ?
Voilà qui boite, et trahit le sabot du diable. » (p. 46)

« Le soleil, tous les épuisés le maudissent ;
La valeur de l'arbre, c'est pour eux — son ombre ! » (p. 48)

Le peintre réaliste

« "La nature, fidèlement et tout entière !" —
Comment s'y prendra-t-il ?
Quand donc la nature serait-elle épuisée dans l'image ?
Infinie est la plus petite part du monde ! —
Il n'en peint, en fin de compte, que ce qui lui plaît.
Et qu'est-ce qui lui plaît ? Ce qu'il sait peindre ! » (p. 51)

« Pensées — Les pensées sont les ombres de nos sensations — toujours plus sombres, plus vides, plus simples que celles-ci. » (p. 202)

« Les penseurs chez qui tous les astres suivent des trajectoires cycliques ne sont pas les plus profonds ; qui voit en lui-même comme en un immense espace cosmique et porte en lui des voies lactées sait également combien toutes les voies lactées sont irrégulières ; elles conduisent jusque dans le chaos et le labyrinthe de l'existence. » (p. 260)

« Car vivre à la chasse au profit contraint continuellement à dépenser son esprit jusqu'à épuisement à force de constamment dissimuler, donner le change et prendre de vitesse : la véritable vertu est aujourd'hui de faire quelque chose en moins de temps qu'autrui. » (p. 265)

Par-delà le bien et le mal
8.1

Par-delà le bien et le mal (1886)

(traduction Henri Albert)

Jenseits von Gut und Böse : Vorspiel einer Philosophie der Zukunft

Sortie : 1898 (France). Essai, Philosophie

livre de Friedrich Nietzsche

Annotation :

« Les philosophes ont l'habitude de parler de la volonté comme si elle était la chose la mieux connue au monde (...). Le vouloir me semble avant tout quelque chose de compliqué, quelque chose qui n'a d'unité que verbale (...). »

« L'objection, l'écart, la gaie méfiance, le sarcasme sont signes de santé : tout inconditionné relève de la pathologie. »

« Les poètes traitent leurs expériences de manières éhontée : ils les exploitent. »

Bruges-la-morte
7.3

Bruges-la-morte (1892)

Sortie : 1892 (France). Roman

livre de Georges Rodenbach

Antrustion a mis 7/10.

Annotation :

« Muettes analogies ! Pénétration réciproque de l'âme et des choses ! Nous entrons en elles, tandis qu'elles pénètrent en nous.
Les villes surtout ont ainsi une personnalité, un esprit autonome, un caractère presque extériorisé qui correspond à la joie, à l'amour nouveau, au renoncement, au veuvage. Toute cité est un état d'âme, et d'y séjourner à peine, cet état d'âme se communique, se propage à nous en un fluide qui s'inocule et qu'on incorpore avec la nuance de l'air. »

Notes sur la mélodie des choses
7.9

Notes sur la mélodie des choses (1898)

Sortie : 1955 (France). Essai, Poésie

livre de Rainer Maria Rilke

Antrustion a mis 10/10.

Annotation :

« Dans cette croissance de l'art du paysage réside une vaste évolution humaine. Le contenu de ces tableaux (...) nous dit qu'un avenir a commencé au milieu de notre époque : il nous dit que l'homme n'est plus l'être de société qui marche en équilibre parmi ses semblables, et qu'il n'est plus non plus celui à qui s'adresse l'alternance du soir et du matin, du proche et du lointain. Mais qu'il est placé parmi les choses comme une chose, infiniment seul, et que tout ce qu'ils avaient de commun s'est retiré des choses et des hommes pour se réfugier dans la commune profondeur où s'abreuvent les racines de tout ce qui est en croissance. »

Du Paysage.

Le Livre rouge
8.6

Le Livre rouge

Sortie : 8 septembre 2011 (France). Journal & carnet

livre de Carl Gustav Jung

Antrustion a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

« Comprendre une chose est un pont et une possibilité de revenir sur le chemin. Par contre, expliquer une chose est un acte arbitraire et parfois même un assassinat. As-tu compté les assassins parmi les érudits ? »

« Si tes vertus entravent ton salut, abandonne-les, car elles se sont transformées en maux. L'esclave des vertus trouve aussi peu son chemin que l'esclave des vices. »

« Tout ce qui devient trop vieux devient mauvais, donc aussi ce que vous avez de plus noble. Apprenez des souffrances du Dieu crucifié que l'on peut aussi trahir et sacrifier un Dieu, le Dieu de l'année passée. Quand un Dieu cesse d'être le chemin de la vie, il faut qu'il tombe en secret. »

« Or voici ce qu'il est de plus amer pour les êtres mortels : nos dieux veulent être vaincus, car ils ont besoin de renouveau. »

Élégies de Duino / Les sonnets à Orphée
8.3

Élégies de Duino / Les sonnets à Orphée (1922)

Edition bilingue français-allemand

Sortie : mars 2010 (France). Poésie

livre de Rainer Maria Rilke

Antrustion a mis 10/10.

Annotation :

« Nous percevons depuis tant les fontaines.
Qui ont pour nous le son presque du temps.
Mais qui vont bien plutôt du même pas
Que l'éternité, l'éternelle en marche.

L'eau est une étrangère et l'eau est tienne,
d'ici en n'étant pas pourtant d'ici.
Pour un instant c'est toi qui es la vasque
et c'est l'eau qui reflète en toi les choses.

À quel point tout cela est loin et proche,
toujours dévoilé, toujours ignoré,
insensé et plein d'un sens.

À toi d'aimer ce qui t'est inconnu.
Ce qui, ce sentiment à toi donné,
te le prend et l'arrache et l'emporte. Où ? »

« Le chant tel qu'enseigné par toi n'est pas désir,
pas quête d'un encore et d'un enfin atteint ;
le chant est existence. Au dieu rien de plus simple.
Mais nous, quand sommes nous ? Et quand par lui notre être

est-il visée et but de la terre et des astres ? »

Que ma joie demeure
7.7

Que ma joie demeure (1935)

Sortie : 1935 (France). Roman

livre de Jean Giono

Antrustion a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

« Il y avait tant de lumière qu'on voyait le monde dans sa vraie vérité, non plus décharné de jour mais engraissé d'ombre et d'une couleur bien plus fine. L'œil s'en réjouissait. L'apparence des choses n'avait plus de cruauté mais tout racontait une histoire, tout parlait doucement aux sens. La forêt là-bas était couchée dans le tiède des combes comme une grosse pintade aux plumes luisantes. »

« Ecoute, écoute ce qu'il dit avec le clairon. Dès qu'ils ne parlent plus avec leurs mots on dirait qu'ils comprennent. C'est au fond de leur cœur. Il y a encore de l'espoir. Ils ont déjà eu besoin de musique. C'est bon signe. »

Le Seigneur des anneaux - Intégrale
8.2

Le Seigneur des anneaux - Intégrale (1955)

(traduction : Francis Ledoux)

The Lord of the Rings

Sortie : 1973 (France). Roman, Fantasy

livre de J.R.R. Tolkien

Antrustion a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

« Et qui brise quelque chose pour découvrir ce que c'est a quitté la voie de la sagesse. »

« En vérité, j'ai entendu dire que pour eux le souvenir ressemblait d'avantage au monde qui s'éveille qu'au rêve. »

Faërie et autres textes
7.3

Faërie et autres textes (1945)

Sortie : 2003 (France). Essai, Recueil de contes

livre de J.R.R. Tolkien

Antrustion a mis 7/10.

Annotation :

« Année après année, à jamais coulent
les Sept Rivières ;
les nuages passent, le soleil rougeoie,
le saule et le roseau frissonnent
matin et soir, mais plus jamais
les navires voguant vers l'ouest ne sont passés
dans les eaux des mortels, comme autrefois,
et leur chant s'est tu. »

(Le dernier vaisseau)

Antrustion

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