Classement général commenté de la fiction TV

Annotation :

#drama #famille #psychanalyse #grandclassique #madeinamerica

+ Sociale, politique, psychologique, philosophique...
+ Du drame, du thriller, du soap...
+ La puissance du symbolisme
+ Divinement écrite
+ Magistralement interprétée
+ La fin

Parangon de la série culte, œuvre totale et indépassée, The Sopranos semble toujours sans défauts apparents. Un récit complexe, aux niveaux de lectures multiples, aux interprétations à plusieurs échelles, qui mélange les genres et les registres avec grâce, sait se montrer drôle et tragique, suffisamment réaliste pour qu'on y croit à chaque instant, suffisamment "bigger than life" pour que les personnages incarnent bien plus qu'eux-mêmes, et notamment Tony Soprano, qui reste le moule à partir duquel les protagonistes de séries sont encore écrits aujourd'hui. The Sopranos a redistribué les cartes il y a quasiment 20 ans, et c’est toujours la même partie qui se joue : toutes les meilleures séries TV depuis lors (Mad Men, Breaking Bad, etc...) n'en sont que des échos.

Annotation :

#drama #thriller #grandclassique #davidsimon #baltimore #whenyoucomeattheking #youbestnotmiss

+ L’hyperréalisme documentaire
+ L’anatomie d’une ville
+ Le découpage thématique des saisons
+ Une galerie de personnages cultes
+ Par delà le bien et le mal
+ La poésie du fatalisme

Thriller quasi-documentaire tiré de l’expérience journalistique de David Simon dans les rues de Baltimore, The Wire explore sans aucun manichéisme toutes les facettes de l’Amérique urbaine en découpant tranche par tranche cette ville ouvrière en crise économique. Exigeante par son absence de didactique, sa lenteur narrative, son fourmillement de personnages, The Wire tisse sur ses cinq saisons un gigantesque opéra tragique où chacun vient jouer sa partition, mais qui se termine par un cinglant retour à la case départ. Les mécanismes broient les individus qui forgent les mécanismes qui broient les individus qui forgent les mécanismes... Way down in the hole.

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#drama #famille #mort #breathe #youcanttakeapictureofthis #itsalreadygone

+ Un traitement sans concession de personnages d’une rare complexité
+ De la très bonne philo narrative
+ L’humour noir
+ La plus belle fin de l’histoire de la fiction TV

Placée au coeur de la sacro-sainte trinité HBO du début des années 2000, Six Feet Under traîne derrière elle la réputation d’être un simple soap pour intello branchouille. Limiter la série d’Alan Ball à cela oblige à passer à côté de son extraordinaire richesse de par sa palette très large de thématiques, mais surtout par son traitement toujours en contre-pied, tragique évidemment, souvent ironique, des fois très drôle, parfois même pathétique. Un miroir en kaléidoscope tendu face à nos passions bien trop humaines. C’est en cela que Six Feet Under est surtout un manifeste philosophique ataraxique, nous appelant à faire la paix avec notre propre mortalité. Pour enfin vivre. Vraiment.

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#drama #thriller #tech #psychanalyse #helloworld #hellofriend #helloelliot #thecarefulmassacreofthebourgeoisie

+ La réalisation exceptionnelle
+ Le travail sur la musique
+ Une voix off utilisée à bon escient, c'est rare
+ Le spectateur est un personnage
+ Le labyrinthe narratif et notre place dans celui-ci
+ Les références subtiles à ses grandes sœurs
- Parfois sibyllin à l'excès, par pure prétention

Mr. Robot est d'une intelligence rare. En effet, outre sa beauté visuelle et sonore, et l'interprétation irréprochable des acteurs, elle fascine avant tout par la profondeur de sa narration. Entre vrais-faux twists, intégration du spectateur dans le récit, confusion entre la fiction et sa perception, tout cela utilisé pour nous déstabiliser sans cesse, et nous faire douter de tout, tout le temps, et même de nous-mêmes, Sam Esmail prend un malin plaisir à jouer avec nos repères, remis en question en permanence. Mr. Robot est une série exigeante, qui certes aborde frontalement des questions politiques d'actualité, mais questionne surtout les interstices vertigineux entre les vérités et le réel, avec nous, perdus, au milieu.

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#drama #grandclassique #historique #60s #whoisdondraper #itstoasted

+ Donald Draper, personnage d'une très grande complexité
+ Les multiples niveaux de lecture
+ Les références complexes à l'histoire des Etats-Unis
+ L'évolution visuelle, qui suit parfaitement l'évolution temporelle
+ Classe et sordide à la fois
- Cette fausse impression qu'il ne se passe rien

Fille illégitime des Sopranos, Mad Men en est pourtant très proche, son showrunner, Matthew Weiner ayant bossé sous les ordres de David Chase avant de voler de ses propres ailes. Donald Draper remplace Tony Soprano, la publicité remplace la mafia, les années 60 remplacent les années 2000, mais la recette de fond est la même : un texte millimétré porté par des acteurs virtuoses, des arcs narratifs complexes et entrelacés, bourrés de symbolique, avec un jeu d'échelles (Don, la famille, l'agence, la pub', les Etats-Unis) et d'interprétations vertigineux. Sous un abord de superficialité, Mad Men déploie lentement un portrait ambiguë d'un homme qui ne l'est pas moins, en quête d'identité dans un monde socialement très violent, représenté sans complaisance mais sans jugement. Quelque part entre la tendresse et le cynisme. Ambiguë, jusqu'au bout.

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#drama #thriller #grandclassique #antiheros #chemistry #yo #bitch

+ La tragédie à son plus haut niveau
+ Les expériences formelles et narratives
+ Le symbolisme politique
- Une fin prudente et prévisible

Comment un type moyen se transforme en génie du mal ? Voilà comment Vince Gilligan répond à Tony Soprano, qui, né et élevé dans la criminalité, refuse chaque occasion de faire amende honorable. Walter White, lui, du haut de sa banalité, descendra chaque marche vers la déchéance tout à fait consciemment. En cela, la représentation du parcours de ce modèle de self-made man, sorte de parrain postmoderne, en dit long sur le portrait que Gilligan dresse des Etats-Unis : le héros moderne n’a plus le choix. Il doit être un méchant, ou mourir. Quand en plus, c’est incarné par des acteurs qui transcendent leurs personnages, et filmé avec virtuosité, que réclamer de plus ? Breaking Bad est à l’image de Walter White : elle n’a rien attendu des autres, elle a écrit sa légende elle-même.

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#drama #hbo #famille #pognon #gregtheegg

+ L’incroyable élégance de la narration
+ L’interprétation de haute volée
+ La musique
+ Le générique, bijou d’image narrative
+ L’équilibre entre la finesse et la vulgarité
- L’usage répété du deux ex machina

Appartenant plutôt à la catégorie des séries low-profile d’HBO, Succession est pourtant en train de se creuser une place parmi les toutes grandes. Portrait très cynique d’une famille qui ne l’est pas moins, Succession n’épargnera rien à personne. Ainsi, sous ses abords de drama à pognon, elle est particulièrement féroce : à la fois fantastique jeu de massacre en huis-clos, subtil drame shakespearien et satire hystérique de la violence sociale. Une des séries les plus drôles et les plus tristes de ces dernières années, et un fabuleux miroir tragique : la marque des grands classiques.

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#sitcom #comédiemusicale #chefdoeuvreméconnu #kiwis #bandmeeting #theyear2000

+ Les chansons, évidemment...
+ ...qui s’accompagnent de délicieux mini-clips
+ L’humour décalé, naïf et rafraîchissant
+ Le ton doux-amer
- Seulement deux saisons

A la simple lecture du pitch et si on ne connait pas la production musicale du groupe homonyme, lorsque deux néo-zélandais débarquent aux USA pour faire carrière dans la musique, on pourrait craindre le pire. Pourtant, en tout point, Flight of the Conchords n’est pas comme les autres. Les morceaux les plus cultes du groupe de Sub Pop sont mis en images, entrecoupés de petites saynètes les intégrant au parcours misérable des deux musiciens au pays de l’Oncle Sam. Sur le fond, ce n’est pas bien rose : leur groupe est médiocre, ils (sur)vivent dans la misère, et le succès espéré est, on le comprend vite, hors de portée. Mais par la musique, ils transcendent leur morne quotidien, et on aime à se perdre dans l'enchantement poétique de leur combat ordinaire. C’est triste et drôle, c’est humble et généreux.

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#drama #anthologie #detective #phychosphere

SAISON 1

+ L'élégance de la narration à la fois en flash-back et en miroir
+ La Louisiane poisseuse et envoutante
+ L'écriture exceptionnelle de Pizzolato
+ La réalisation de Fukunaga
+ L'interprétation magistrale
+ Rust Cohle

SAISON 2

+ Le courage de la rupture
+ L'interprétation et la réal' restent de haute qualité
- Narration bouffie et confuse

SAISON 3

+ L’interprétation, encore
+ Le jeu temporel plus complexe
+ La réalisation de très haut niveau
- Une fin trop expliquée

Cette anthologie policière a frappé très fort avec une première saison très Southern Gothic, largement rentrée dans l'histoire de la fiction TV. Et pour cause : elle est irréprochable, parfaite, taillée pure dans un diamant d'une rare noirceur. La seconde saison, plus proche du film noir moderne, s'est un peu perdue à vouloir raconter trop de choses, avec trop de personnages et en prenant trop son temps. La troisième itération propose une variation sur le thème de la saison originelle, avec un jeu temporel plus complexe encore, mais surtout une virtuosité de tous les instants.

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#dramedy #humourdegêne #humournoir #cunt

+ Phoebe Waller-Bridge
+ La relation entre Fleabag et nous, spectateurs
+ Tellement noir que chaque rire fait mal
+ Le timing millimétré de la narration
- Un peu cousu de fil blanc
- Pas pour tout le monde

Dans Fleabag, Phoebe Waller-Bridge reprend peu ou prou son personnage de Crashing, et construit un récit sur le deuil, l'amour et l'absolution, autour du portrait de cette jeune femme dépravée, cynique et égoïste qu’on apprend à aimer et à détester, comme on passe du rire aux larmes. Fleabag, le personnage comme la série, est radicale, brutale, sauvage, tout en étant fragile, tendre et sensible. A mourir de rire et triste à en crever, Fleabag joue sur une corde raide un grand écart qui peut rebuter une partie du public.

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#animation #harmontown #existentialisme #scifi #betterthandoctorwho #picklerick

+ Catharsis : la série
+ Les niveaux de lecture et l’intelligence du propos
+ Des concepts scientifiques transformés en concepts narratifs
+ Mille idées à la minute
+ Des références pop’ obscures dans tous les sens
+ Des éclats d’humour (très) noir et de violence parfois extrême
- Visuellement sans aucune originalité

Harmon est de retour, avec une série animée, où l’on suit les aventures fantastiques d’un scientifique et de son petit-fils. Ne nous y trompons pas : ce n’est pas pour les enfants. Les voyages dans le multivers sont régulièrement l’occasion d’invoquer existentialisme, nihilisme ou encore psychanalyse, dans un programme qui semble trouver son (dés)équilibre quelque part entre un Einstein sous mescaline et un Nietzsche dopé aux amphéts.

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#drama #bbc #mini-série #noircestnoir #chefdoeuvreméconnu

+ La scène d'ouverture, à la mise en scène époustouflante
+ Très bien filmé
+ Scénario en béton
+ Interprétation parfaite, sobre et nuancée
+ Une conclusion cynique et désabusée, glaçante et implacable

Lorsqu'un baron de la drogue récemment libéré de prison est retrouvé mort, le voile se lève sur les compromissions policières et leurs inexorables conséquences. Oeuvre aussi magistrale qu’elle est méconnue, The Shadow Line, au-delà de son apparence de simple thriller, est une mécanique implacable, un puzzle complexe et vertigineux, un petit miracle de narration, qui s’achève sur une note particulièrement ténébreuse.

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#drama #prison #violence #grandclassique

+ Le choeur d'Agustus Hill
+ La prison traitée de manière réaliste
+ Aucune thématique n'est laissée de côté
- Interprétation inégale
- Le propos se perd parfois en contradictions

Creuset de la révolution HBO au tournant du siècle, Oz a écrit les tables de la loi de la politique moderne des séries, même si elle n’a pas aussi bien vieilli que ses trois légendaires suivantes. A l’écran, il en reste une œuvre sans concession sur l’univers carcéral, qui bien entendu, reflète non sans un certain cynisme la société Etatsunienne contemporaine.

Annotation :

#drama #detective #cumberbitch #backtoreichenbach

+ Une des meilleures incarnations de Sherlock Holmes
+ Le casting, évidemment
+ Une réalisation élégante, au service de la narration
- La série se perd peu à peu dans des effets de manche systématiques et des twists du niveau d’une fanfic

Avec ce Sherlock version BBC, Cumberbatch rejoint Livanov, Cushing et Brett parmi les meilleures incarnations du détective à l’écran. D’excellente facture sur ses deux premières saisons, la série bascule progressivement dans la recherche du twist le plus alambiqué, en sacrifiant petit à petit tout le reste : réalisation qui perd son identité, personnages out-of-character, pour un final au niveau des pires James Bond.

Annotation :

#sitcom #pawnee #mockumentary #treatyourself #littlesebastian4ever

+ Le Pawneeverse
+ Le casting, qui paraîtrait dingue aujourd'hui
+ Un nombre très important de personnages cultes
+ Un humour référencé sans être balourd
- Une (courte) première saison ratée, qu'il faut accepter de subir

Parks and Recreation n’est pas particulièrement intelligente, elle n’est pas non plus particulièrement émouvante. D’ailleurs, elle n’est même pas franchement originale en fait. Mais Parks and Recreation est la sitcom la plus drôle du monde, mixant tous les types d’humour en un cocktail détonnant et inégalé, et il faudra passer la première saison pour en savourer, ensuite, chaque petite seconde.

Annotation :

#sitcom #mockumentary #humourdegêne #michaelscott #dundermifflinthisispam

+ La meilleure occasion de s'initier à l'humour de gêne
+ De la romance réaliste, sans sucre rajouté
+ Le jeu est d'une subtilité rare pour une sitcom
- L'humour de gêne, c'est pas pour tout le monde
- Une petite chute de régime après le départ de Carell

La version US de The Office est beaucoup moins noire et désespérante que sa grande sœur britannique. Elle en profite pour être plus subtile, pour jouer sur une gamme plus vaste de registres, et proposer finalement un portrait plus complexe de personnages auxquels on finit par s 'attacher, grâce à des qualités rares dans une sitcom : un niveau de jeu exceptionnel et la construction d'une romance crédible, lente, sans paillettes ni effets de manche, et, de fait, touchante.

Annotation :

#sitcom #harmontown #meta #psychanalyse #coolcoolcool

+ Le Greendaleverse
+ La méta-sitcom qui ridiculise les autres
+ Un humour qui manie les références avec élégance, contrairement à d'autres
+ Les coups de folie que se permet Dan Harmon
- (Très) inégale

Community est une série bien singulière. Portant le principe métafictionnel comme un préliminaire à tout propos, et jouant avec un nombre hallucinant de références pop’ Etatsuniennes (dont une bonne moitié sont inconnues de ce côté de l’Atlantique), on peut parler de Community comme d’une méta-sitcom, attachée à déconstruire les codes tout en les respectant à la lettre, tout autant que comme d’une psychanalyse publique de Dan Harmon par lui-même, ainsi que par les millions de spectateurs qui se sont attachés à toutes ces facettes de sa personnalité torturée.

Annotation :

#sitcom #FX #FXX #Thegang #Paddys

+ Immoral jusqu’au bout des ongles
+ Plus fin qu’il n’y paraît
+ Ose absolument tout
- Un humour très noir qui peut devenir un repoussoir
- Les cris omniprésents sont fatiguants
- Une formule qui se répète et se répète et se...

Unique, It’s Always Sunny In Philadelphia, l’est surtout par ce qu’elle se permet : nulle part sur le petit écran, vous ne trouverez représentés des individus aussi lâches, méchants, malhonnêtes et égocentriques, suivis dans leurs comportements les plus dangereux et abjects, avec par exemple de l’alcoolisme, plus ou moins toutes les drogues en fait, mais aussi le cannibalisme, le kidnapping, l’encouragement au suicide, le fat-shaming et même, finalement, le « blackface », puisque c’est, semble-t-il, devenu le symbole de l’immoralité occidentale. Soyez donc prévenus : IASIP ne recule devant rien. Evidemment, la série ne se contente pas de baigner dans cette fange, mais elle raconte plutôt la vie de paumés, des gens cassés par la vie, et qui nourrissent leurs délires en cercle fermé, ce qui peut certes s’avérer fatiguant à la longue. Les situations absurdes qui en découlent sont souvent hilarantes, si vous disposez d’un minimum d’humour noir. Et l’humour noir, c’est comme la nourriture, tout le monde n’en a pas.

Annotation :

#drama #whodunit #doctorwhoisstillinbritain #grief

+ De très belles prestations d’acteurs
+ Une réalisation de haute volée
+ La musique d’Olafur Arnalds
+ La représentation du deuil
+ L’alchimie entre Tennant et Colman
- La saison 2, en dessous
- La symbolique un peu caricaturale

Inspirée sans fard du thriller nordique à la Forbrydelsen, Broadchurch en propose une version plus resserrée, mais en en gardant toutes les caractéristiques. Elle s’en sort grâce à la relation touchante entre les deux personnages principaux, mais plus globalement à un casting incroyable, qui offre quelques moments inoubliables, notamment les Latimer, qu’on suit sur les trois saisons. Car au-delà de sa formule classique de whodunit criminel, c’est dans la représentation du deuil que Broadchurch se montre la plus virtuose, magnifiée par les notes de piano glaçantes qui accompagnent l’errance des membres de cette famille brisée, à la recherche de réponses qui n’existent pas.

Annotation :

#drama #medfan #asongoficeandfire #lesroismaudits #r+l=j

+ De la low-fantasy avec du pognon
+ Un casting globalement très bon
+ Un univers riche, crédible et fascinant
- Les dernières saisons en chute libre
- L’utilisation racoleuse de la nudité

Adaptation d’une série culte de romans sur HBO, l’annonce avait excité au plus haut point les amateurs de littérature fantasy. Le résultat a été meilleur qu’on n’aurait osé le souhaiter. D’important moyens financiers ont permis de filmer une très bonne reconstitution de l’univers de Martin, d’autant plus qu’un très bon casting a pu relever le défi le plus ardu : donner une véritable chair à des personnages passionnants. Dans ses premières saisons, GOT a été un phénomène largement mérité, grâce à la finesse d’écriture des intrigues politiques, rythmée par des twists qui ont marqué leur temps. Les deux dernières saisons, privées du support du matériau originel, poussent les potards à 11 et perdent rapidement tout sens de la narration, préférant le grand spectacle de la vacuité et s’achevant dans un lamentable gâchis.

Annotation :

#dramédie #sicaire #théâtre #hbo #notdexter #leeroyjenkins

+ L'interprétation touchante ET comique de Bill Hader
+ La partition hilarante d'Anthony Carrigan
+ L'irruption absurde de l'humour en général
- Le personnage de Sally est finalement assez insipide


Tenue de bout en bout par un Bill Hader de très haut niveau, Barry propose une formule curieuse, mélangeant une action ne rechignant pas devant une certaine violence, et un humour très low-key, presque absurde, autour d’un récit faisant se rencontrer une histoire d’assassinats mafieux et une bande de wannabe actors. Là où ça devient intéressant, c’est que Barry prend nos attentes à contre-pied en faisant jaillir son humour non de ces gentiment pathétiques acteurs amateurs, mais des affres burlesques des mafieux, et au contraire, le drama ne vient pas de la sordide violence dans laquelle est prisonnier Barry, mais plutôt de son incapacité à s’intégrer pleinement à la banalité de ce petit monde du théâtre de seconde zone à Los Angeles. Le contenu lui-même de Barry ne fera pas date, et de fait, elle est bien moins noire qu’elle ne le prétend, mais elle gagne finalement grâce à la tendresse avec laquelle Bill Hader incarne cet assassin qui cherche une issue.

Annotation :

#dramedie #rap #paperboi #teddyperkinsisdead

+ Complètement imprévisible
+ L’humour absurde, rafraîchissant
+ Darius
- Certains épisodes moins percutants

Atlanta n’est pas une série sur le rap. Elle parle plutôt d’échecs, de déceptions et de désœuvrement. Atlanta n’est pas non plus un programme politique. Très peu d’ironie mordante ici, car l’humour déployé, même sur des sujets sociaux graves et complexes, ne se départit jamais d’une certaine tendresse. Atlanta n’est pas non plus un thriller. Pas de twists, mais un patchwork postmoderne entre naturalisme et absurde souvent déconcertant, se permettant même des touches d’onirisme. Ainsi, Atlanta prend souvent à contre-pied, notamment dans sa deuxième saison, véritable kaléidoscope narratif, où l’intrigue devient le paysage lointain d’épisodes quasiment auto-contenus qu’ils soient films d’épouvante, récits d’apprentissage ou chroniques douces-amères de la misère sociale.

Annotation :

#drama #anthologie #coen #truestory #siouxfalls #badendings

SAISON 1

+ Le casting fou (Martin Freeman et Billy Bob Thornton notamment)
+ Une narration particulièrement propre
+ Un humour noir délicieux
- L’humour d’accents un peu redondant
- Pas mal de remplissage, quand même

SAISON 2

+ L’écriture des personnages, particulièrement équilibrée
+ La narration est toujours au top
+ Encore plus violent
- Le deus ex machina, un peu difficile à avaler

Comédie noire anthologique construite sur le modèle du film du même nom, Fargo joue sur un fil d’équilibriste entre le thriller et l’absurde, entre le drame et le grotesque. Ce fameux esprit Coen, parfois difficile à saisir, trouve ici une incarnation très réussie, qui profite évidemment d’un développement étendu des personnages et de son fameux décor. La première saison, particulièrement cynique, fait briller l’un plus fascinants bad guys de l’histoire de la fiction TV emporté par un small town man qui pète un plomb. La seconde saison, plus brutale, conte le drame de la descente aux enfers d’un couple pris dans un affrontement entre deux clans mafieux, mais s’offre une conclusion peu satisfaisante et qui a beaucoup divisé.

Annotation :

#anticipation #drama #politique #comics #goodjoke #everybodylaughs #rollonsnaredrum #curtains

+ Toujours aussi politiquement ambigüe
+ L’équilibre entre les « nouveaux personnages » et les anciens
+ La ré-exploration assez virtuose de l’univers Watchmen
+ La musique
- Aucun intérêt si on ne connaît pas bien l’oeuvre originale
- Un patchwork stylistique pas toujours très heureux

Avec The Leftovers, Lindelof a gagné un capital confiance très important, et lorsqu’il mise tout sur un projet de suite de Watchmen, cela tient vraiment du quitte ou double, tant l’oeuvre originale est culte, et son adaptation ciné, adorée autant que conspuée. Finalement, l’ensemble est malin, parce qu’il y a une vraie idée derrière, et que la série honore les qualités de son ainée dessinée : des personnages complexes, un texte de qualité, un sous-texte politique qui brise les repères. Mais on sent beaucoup de décalages. Entre les personnages, entre les épisodes, entre les fils narratifs, entre l’ambition déployée de se hisser au niveau vertigineux de Watchmen et l’impression de parfois rester à celui d’une fanfiction. Il manque à la série la cohérence diabolique qui faisait le génie de la BD. En l’état, il ne s’agit donc pas plus que d’un épilogue généreux mais maladroit dont on aurait pu se passer.

Annotation :

#drama #bbc #mini-série #espionnage #johnlecarré #betterthanjamesbond

+ Le casting incroyable
+ L'interprétation magistrale
+ visuellement impeccable
+ Parfaitement rythmée
+ L"ambiance mélancolique
- Rien de nouveau dans le genre
- La géopolitique pour les attardés
- Aure Atika

Mini-série de la BBC, gage immédiat de qualité, cette adaptation de John le Carré met un coup de vieux en six épisodes à 60 ans d'espionnage à la télé et au cinéma, malgré les clichés accumulés : grand méchant à-la-james-bond et femme fatale, hôtels exotiques et villa labyrinthique en méditerranée. Dans ce grand jeu de bluff, Hiddleston crève l'écran avec une étrange mélancolie lancinante qui apporte toute la personnalité qui aurait pu manquer à ce qui reste finalement une variation sur un thème.

Annotation :

#drama #minisérie #BBC #englishmagic #ravenking

+ L’interprétation
+ Les décors et les costumes
+ Le travail d’ambiance
- Certains passages assez cheap

Roman culte, souvent présenté comme une sorte de Harry Potter pour adulte, Jonathan Strange and Mr Norrell, après une tentative avortée au cinéma, opère son adaptation sur le petit écran britannique. Et à l’exception des effets spéciaux aux résultats, disons, contrastés (pour rester poli), c’est une vraie réussite : tour à tour drôle et touchante, la série met en scène un ensemble de personnages auxquels on accroche très vite dans cet antagonisme, plus profond qu’il n’y paraît, entre ordre et chaos.

Annotation :

#drama #comicbook #superhero #xmen #psychanalyse

+ L'esthétique entre avant-garde 60s et onirisme
+ Les excentricités de mise en scène
+ Jemaine Clement
- Quand même beaucoup de remplissage
- Les scènes d'action, à la réalisation discutable

Excentrique mélange entre Utopia pour l'esthétique, Hannibal pour l'exploration psychédélique, et un bon vieux comic X-Men aux couleurs vintages, Legion semble être la première série TV « superhéroique » à proposer un vrai contenu : c'est plutôt joli, c'est assez malin, et surtout on sent qu'on s'adresse à notre cerveau et pas juste à nos regards distraits. Ainsi, malgré quelques maladresses et notamment des longueurs inutiles, Legion redonne un petit espoir en ce qui concerne les adaptations de comics à la TV, et il était largement temps que ça arrive.

Annotation :

#drama #survival #history #arewebrothersfrancis? #iwouldlikethatverymuch

+ L'excellent casting et l'interprétation au diapason
+ Le décor, des navires au désert de roc en passant par la banquise
+ Le rythme, très bien dosé
+ Le sous-texte symbolique et spirituel
- Quelques effets spéciaux qui laissent à désirer
- Aucune surprise pour un ensemble finalement très classique

Événement historique devenu légendaire, adaptation d'un roman culte, casting de très haut niveau et budget considérable : The Terror n'avait pas le droit de se planter, malgré l'ambition du projet. Le résultat est à la hauteur de ce qu'on pouvait espérer. Épique, la série l'est par son décor, et la représentation de la puissance démentielle de la nature face à laquelle nous ne sommes rien. Intime, elle l'est par la dégradation morale de ces êtres piégés dans leur propre vanité. Le fantastique est en fait presque de trop dans cette fable qui fait écho aux mythes fondateurs de notre civilisation : une mise en garde contre nous-même.

Annotation :

#drama #superslip #violence #gore

+ Le genre super-héroïque à l’envers
+ Anthony Starr est époustouflant
- Loin d’être aussi punk qu’elle ne le prétend
- Un récit qui tourne en rond

Il faut avouer que le genre super-héroïque n’a pas donné ses plus grandes lettres de noblesse à la télévision, et rares sont celles qui sortent du lot. Adaptée d’un comics particulièrement cynique et violent, The Boys version TV perd en outrance punk ce qu’elle gagne en crédibilité et en lisibilité. Rien d’incroyable, de révolutionnaire ou même d’inédit au programme puisqu’il s’agit simplement de montrer la face sombre des super-héros, accompagnée d’une critique bien inoffensive du capitalisme, ritournelle bien connue d’une certaine vague de comics indépendants. Mais le résultat à l’écran est de qualité et survole avec désinvolture la médiocre concurrence, malgré des arcs narratifs inconséquents.

Annotation :

#drama #ww1 #birmingham #redrighthand

+ Esthétique de premier rang
+ Bande-son de qualité
+ Du joli monde au casting
- Un seul décor sous tous les angles
- Une superficialité lassante

Il faut bien l’avouer, Peaky Blinders est particulièrement séduisante. On aime les histoires de gangsters et de bad boys, surtout dans un contexte historique original, et dans un écrin visuel et sonore au top. Mais si la série a de la gueule, elle n’a malheureusement pas grand-chose à dire, et on s’en rend compte très vite. Elle semble même traîner ses thématiques – le trauma de la guerre, la famille, la misère sociale, les connexions interlopes entre criminalité et politique – comme des boulets plus que comme des bijoux, tant elle n’en tire que des banalités épuisantes de redite. Peaky Blinders est un divertissement de qualité, alors qu’elle aurait pu être bien plus que cela.