Considérations typologiques

Annotation :

Jung est le premier à avoir parlé de « types psychologiques », au début du XXe siècle. Jung voit l'individu comme un tout, comprenant des qualités conscientes connues et un potentiel inconscient opposé et complémentaire, qui doit être développé afin d'équilibrer le pôle conscient. De fait, il relève quatre fonctions psychologiques opposées deux à deux : il y a deux fonctions de perception dites irrationnelles, destinées à percevoir les informations : l'iNtuition et la Sensation ; et deux fonctions de jugement, dites rationnelles, et permettant de traiter cette information : la Pensée et le Sentiment. Il distingue également les attitudes introvertie et extravertie, bref tout ce dont on a parlé plus haut. À partir de ces quatre fonctions et de ces deux orientations les Américaines Katherine Cook Briggs et Isabel Briggs Myers développent le MBTI.

Le positionnement de Jung lui-même est ambigu. Si ses inclinaisons iNtuitive et Introvertie ne font aucun doute (la polarité IN est celle du métaphysicien, de l'introspectif), les autres composantes de son type sont discutées. Beaucoup l'identifient comme INFJ, en conséquence du penchant mystique et de l'orientation vers une symbolique universelle que l'on associe à ce type et qu'on retrouve chez lui. Mais lui-même se décrivait comme un penseur (T), du type Pensée introvertie (Ti, fonction dominante des I-TP), bien qu'ayant une forte inclinaison vers l'intuition. Il été toute sa vie en difficulté avec le domaine du sentiment extraverti, et d'une vraie rigueur scientifique, Ti empirique. Il serait plutôt un INTP très marqué sur la polarité IN et ayant, avec le temps (c'est l'œuvre d'un Jung déjà expérimenté qu'on étudie), largement développé ses fonctions inférieures, lui conférant mesure et même une certaine ambivalence sur l'axe Ti-Fe, pouvant l'apparenter à un INFJ. La structure de sa pensée, de son cheminement, de ses phrases même évoque plutôt l'intuition extravertie (Ne), pondérée par la sensation introvertie Si lui permettant de disposer d'une certaine matière factuelle sur laquelle s'appuyer.

Dans l'Ennéagramme, je l'ai parfois vu identifié comme 9, c'est une erreur. Si Jung pouvait avoir un côté médiateur, c'est du fait de l'âge et de l'assagissement, mais Jung jeune était au contraire relativement arrogant et orgueilleux, déclenchant de nombreux conflits avec ses confrères en faisant passer les idées bien avant le reste. Je crois que c'est un 5 assez caractéristique, du sous-type sexuel-conservation.

Annotation :

Vadim doit être ENTP (à la découverte du Sentiment — F), 3 aile 4, sous-type social (« Prestige ») ou sexuel (« Image d'homme/femme »).

C'est le type 3 qui m'interpelle le plus chez lui, il s'en tient à ce qu'il veut être et renvoyer en niant ses sentiments authentiques (ce dont témoigne sa relation avec les femmes : Zinotchka, Sonia, sa mère, avec qui il refuse de suivre ses sentiments par manque de crédit et par peur de perdre la face).

Annotation :

Momo est clairement IxFP : ISFP ou INFP, difficile de trancher. Il me rappelle beaucoup deux ISFP que je connais par sa vie de découverte au jour le jour et la manière qu'il a de reprendre les idées, les façons de parler de ceux qui l'entourent en les transposant à son monde à lui. Bien sûr c'est un enfant. En tout cas ce qu'il dit et ce qu'il fait témoigne d'une vision du monde qu'il entend lui être propre, telle qu'il veut la rêver : c'est la définition du Sentiment introverti (Fi), par opposition à la Pensée extravertie (Te), qui est le sens des processus de la réalité objective, le monde tel qu'il fonctionne de fait, morale et affectivité mises à part.

Dans l'Ennéagramme il est probablement 9, aile 1 (« le Rêveur », le médiateur qui oublie ses besoins et se confond dans l'autre).

Annotation :

Malgré ses apparences de troll ENTP, Nabe est certainement INFJ : il témoigne d'une perception toute abstraite, personnelle et esthétique et atteste parfaitement de la Sensation extravertie (Se) en fonction inférieure, ce qui s'exprime dans son orientation vers une grande Vérité propre plutôt que le petit plaisir des sens, et dans la place prépondérante qu'occupent paradoxalement ceux-ci dans son œuvre, dans ses délires scato-excessifs débordants. Son attitude critique et cynique (qui évoque le T) est surtout une façon de confondre son affectivité exacerbée, tout de même évidente vu son implication émotionnelle dans tout ce qu'il entreprend.

Tout aussi prégnante est son appartenance au type 4 de l'Ennéagramme : voilà déjà trente ans qu'il combat seul envers et contre tous, sûr de ses valeurs et de son authenticité, à lui, tout cela est assez clair au vu de son passage chez Pivot en 1985, voir ici ! http://youtu.be/l_v676pj0QY

L'instinct sexuel est le plus prégnant, dans la façon qu'il a de se livrer tout entier dans un monde érotisé ; en revanche il rejette entièrement l'instinct de conservation. Je l'identifie donc comme un 4 de sous-type sexuel-social.

Annotation :

Raskolnikov est solitaire, intellectuel, vit dans un monde de pensées. Il accorde peu de crédit à la sensibilité des autres, comme à la sienne ; il ne croit pas en la morale des autres. C'est pourtant en se soumettant aux conséquences de la morale officielle et en s'offrant à l'empathie de Sonia qu'il finit par trouver la seule issue à son trouble. J'en déduis qu'il est INTP — les INTP répriment le sentiment extraverti (Fe), or c'est en y accédant après l'avoir nié pendant tout le roman que Raskolnikov évolue et peut s'épanouir.

Annotation :

C'est un personnage atypique, qui semble avoir pour seul but de vivre une vie raffinée et unique... ce qui sonne assez 4 (conservation), sauf que dans son cas, le raffinement est recherché pour lui-même, plutôt qu'en l'expression d'une unicité constitutive... alors je crois que c'est plutôt du 3 (avec une forte aile 4).

Niveau MBTI, il est introverti, et intuitif, et un penseur (T), critique et rigoureux, niant ou jouant le sentiment viscéral (F), s'abandonnant au plus à un émoi puéril et emprunté. INTP ou INTJ, difficile de choisir.

Annotation :

INTJ, 5 aile 4, sous-type conservation, je développerai un jour.

Annotation :

Patti Smith : INFP, 4 aile 5, conservation ou sexuelle.
Robert Mapplethorpe : ISFP (on voit d'assez près émerger le Ni tertiaire, une nouvelle dimension s'ajoute à son esthétique et la transfigure), 4 aile 3 sexuel.

Annotation :

H. H. : INFj 4 aile 5, sexuel. La scène finale offre à Harry Haller d'accepter enfin de vivre la Sensation et montre pleinement à quel point il l'avait ravalée précédemment. On peut noter que ce sont les relations personnelles (Fe) qui lui permettent de s'ouvrir à l'animal homme qui est en lui. Le Sentiment ouvre la voie à la Sensation (extravertis), accomplissement du personnage (initialement sur son versant introverti : intuition introvertie dominante et Pensée introvertie tertiaire). On retrouve bien la structure cognitive de l'INFJ : Ni, Fe, Ti, Se.

Haller est aussi un vrai 4, aile 5 : il esthétise son existence en la consacrant à sa vie intellectuelle et artistique, refusant longtemps de s'abaisser à mener une vie bourgeoise qui n'est pas celle qu'il se reconnaît. Le sous-type sexuel est justifié par le besoin vital qu'a Haller de trouver la place qui doit être la sienne, et son incapacité à l'accepter.

Pour ce que j'ai lu d'autre, Hesse semble bien INFJ.

Annotation :

INFJ 4 aile 5 sexuel, et un bon exemple du type 4 comme du couple iNtuition introvertie dominante / Sensation extravertie inférieure.

Annotation :

Humbert : INFJ 5 (intellectuel !) ; idéalisation du domaine sensible, si étranger (Se inférieur).

Annotation :

Une INFP en béton ! Complètement 4 aussi — aile 3, sous-type conservation-sexuel je crois. Charles est ISFJ 9, conservation.

Annotation :

Nick Cave : INFP, 4 aile 5, sexuel-conservation

Annotation :

Même type.

Annotation :

J'avais oublié Jim ! Lui aussi je le vois INFP, d'un genre inhabituel, loin de la sensiblerie pantouflarde que présente parfois ce type, lui est pour le moins désinhibé mais présente la délicatesse et les inclinations de ce type... Niveau Ennéagramme il ressemble à un 7 mais je le soupçonne d'être 4... beaucoup de mal avec lui.

Annotation :

INFP 4, esthète, se fonde sur une morale très personnelle. C'est une caractéristique de l'instinct sexuel de se donner en représentation, sans la moindre considération pour ce que le confort et la sécurité pourraient lui suggérer. Il ne mène jamais les choses qu'aussi loin qu'il peut les pousser, et s'il ne le fait pas c'est déjà en soi un sacrifice. Je le type 4 aile 3 sexuel/social.
Edit (novembre) : vu son rapport d'amour/haine si prépondérant envers le pouvoir, l'autorité, et le thème de la déviance omniprésent, sacralisé il doit plutôt être 6 !

Annotation :

Enfin un profil un peu différent : Franz Biberkopf est ISFP, probablement 9 aile 8, variante sexuelle-sociale.

Biberkopf est un bon exemple de type S, des paires xSFx, xSxP si rares dans cette liste je m'en rends compte. Il vit au jour le jour sans se soucier d'interpréter, il fait ce qu'il croit juste ou ce qui lui convient, suit ses affects sans détachement. Il chercherait la paix mais ne peut s'y conforter, les événements l'entraînent toujours ailleurs sans qu'il ait aucun contrôle sur sa place au milieu d'eux. Malgré son apparente intégration dans le monde où il évolue (propriété de la combinaison SP, de l'instinctif qui trouve sa place dans l'action), Franz Biberkopf est un vrai type Sentiment introverti (Fi), entièrement voué à ses affects, refusant toute intellectualité, ne croyant qu'en la volonté et fuyant plus que tout la loi sans remords de la Pensée extravertie (Te) : l'intérêt personnel en tout, les vérités sur lesquels on est sans contrôle, le destin (auquel il se soumet enfin).

Je le vois aussi 9 aile 8, un type que j'ai souvent du mal à évaluer et je crois que j'en ai trouvé un bon exemple. Biberkopf est absolument inconscient de ses besoins (que le 9 craint de reconnaître, à plus forte raison quand l'instinct de conservation est aux oubliettes comme chez lui), insupportable d'inertie, inégalable dans sa capacité à se planter quelque part et tout empêcher de tourner autour de lui. Enfin l'homme est une force de la nature et n'est rien sans cette puissance qui le caractérise ; ceci pour l'aile 8. Instinct sexuel car il n'écoute que lui, avec beaucoup d'engagement ; un peu d'instinct social et aucun sens de la préservation évidemment.

Annotation :

La formidable architecture d'Ulysse, l'exploration minutieuse qu'il représente de chaque point de vue, chaque univers, chaque genre, me fait penser Joyce INTP.

Le plus évident dans cette œuvre, c'est l'investigation infinie de milliers de possibilités, d'idées, la papillonnement autour de chaque détail mêlant les contextes et la chronologie pure, qui évoquent fortement l'iNtuition extravertie, fonction de la prospection et de l'extrapolation, qui cherche des possibilités dans le monde extérieur (fonction de perception extravertie) pour les soumettre à un jugement interne complémentaire, en relation dialectique permanente avec sa fonction opposée Si (Sensation introvertie), qui stocke des sensations, des atmosphères, des images du passé (c'est cette fonction qui saura directement ce qui sonne juste et ce qui a déjà été éliminé, c'est grâce à elle que les intuitifs extravertis peuvent ne pas tourner en rond toute leur vie sur des idées qui réapparaissent — c'est aussi le dialogue de ces deux fonctions, et l'ascendant de l'intuition sur la sensation qui créent ce flou constant entre contexte, faits et chronologie mal définis, souvenirs omniprésents...).

En complément de cette forte intuition, Joyce apparaît très focalisé sur les idées, toujours immensément subtil, et fait preuve d'une cohérence infinie dans l'ensemble de l'œuvre, propriété idéale de la Pensée introvertie qui cherche à affiner son jugement intellectuel. De fait il faut se glisser dans sa peau plus que nulle part ailleurs pour pouvoir le suivre (le jugement introverti prend son sens dans un contexte et un esprit ; le jugement extraverti est plus facile à extraire et partager). Aucune trace de Sentiment introverti (Fi) en revanche.

Joyce apparaissant ouvertement Introverti comme iNtuitif, on retrouve bien chez lui la structure du type INTP : Pensée introvertie dominante, iNtuition extravertie auxiliaire, Sensation introvertie tertiaire, Sentiment extraverti inférieur.

Annotation :

J'ai été un peu choqué de lire qu'on typait Jack London ENTj sur un forum de Socionique (encore une typologie, élaborée en Union soviétique en réponse au MBTI) — ce qui correspond plus ou moins à l'ENTP ou l'ENTJ de Myers et Briggs. Pourtant Martin Eden (et donc London pas loin derrière) me semble bien Fi-dominant — INFP ou ISFP ; je n'arrive pas à choisir pour l'instant et c'est vrai que le personnage est atypique, mais le voir ExTx relève pour moi d'une grossière erreur. Malgré ce qu'il a su devenir, il est évident que Martin Eden est un authentique affectif bien avant d'être un penseur pragmatique, et de nature introvertie, à l'écoute des sentiments avant celle des suggestions du dehors. La brutalité de ses conditions de vie ainsi qu'un certain idéal d'absolu lié à son tempérament l'ont poussé à développer cette puissance vitale qui le caractérise, qui ne saurait tolérer l'apathie et la complaisance qui sont les revers habituels du Fi (voir Madame Bovary). Lorsqu'il rencontre Ruth, Martin est avant tout impressionné par son rang (projection de toute une charge de fantasmes de puissance et noblesse, qui offriraient la contrepartie et la légitimation de l'importance de ses états subjectifs Fi – fantasmes récurrents chez les Fi-dominants), et travaille dès lors (d'une manière Te) à s'élever à son niveau. Dès ce moment, il se laisse submerger par le conflit entre ces deux forces qui le dominent : Sentiment introverti (Fi), préférence naturelle trahie, et Pensée extravertie (Te), la puissance étrangère qu'il sollicite. Par la suite il ne saura jamais où s'en tenir entre l'affirmation catégorique de soi (enfermement rigoureux dans son étude, individualisme et matérialisme sous-jacent) et la poursuite de ses penchants naturels (romance), lesquels se recoupent et se mêlent dans la création. Fatalement, l'une de ces forces doit triompher de l'autre : Martin Eden a vendu son âme au diable.

Dans l'Ennéagramme, il fait évidemment 3 dans sa façon de mettre de côté son état personnel dans la recherche d'une approbation extérieure.
Et par sa vigueur, sa radicalité, son besoin vital d'asseoir son individualité, Martin est un bon exemple du sous-type sexuel.

Quant à Ruth, elle est ISFJ et surtout, elle est 1 (aile 2, conservation). Elle porte ainsi tout le poids de son milieu, travers et attraits qui ne sont pas les siens.

Annotation :

Le poète et l'homme aperçu dans ces quelques lettres est un INFP exemplaire, célébrant avec foi le Sentiment le plus profond et le plus juste, tout entier fidèle à la culture d'une subjectivité offerte à une pureté que le monde du dehors ne connaîtra jamais. Certainement l'homme est un 4 (aile 5, conservation) de haut niveau, voué à l'individualisation au plus haut degré sans pour autant succomber aux écueils confortables à ce type : complaisance et orgueil, dont jamais il ne témoigne.

Annotation :

Le personnage qui m'intéresse ici est le Loup, vraisemblablement un ESTP particulièrement intelligent, et c'est surtout sur son Ennéagramme que je m'interroge. Il est évidemment 7 ou 8 et, malgré l'importance dans le récit de sa puissance extraordinaire, je crois que c'est un 7, puisqu'il tient à sa vie plus qu'à sa dignité et même, ce qui le constitue. Ça n'explique pas grand-chose et je vais essayer d'y revenir. Sous-type sexuel, évidemment.

Maud Brewster est ENFJ et le narrateur, INFP. Mugridge le cuistot est un sale exemple de 6 phobique.

Annotation :

Ici les personnages sont trop porteurs de sens pour être simplement « typables », mais tellement humains... Le prince Mychkine, c'est l'accomplissement du Fi, l'idéalisme du Sentiment et l'innocence de l'introverti pourtant si vain dans la réalité du monde des autres... mais voilà un cas bien particulier, ce Fi est totalement dépourvu de l'égoïsme puéril qui dirige cette fonction lorsqu'elle en appelle aux règles qu'elle a coutume de refuser, dès qu'il s'agit d'atteindre quelque chose de réel (Madame Bovary)... le prince, lui, ne recherche rien, il se contente d'être vrai et dès lors pas besoin de se corrompre. Si Mychkine est INFP (d'un Fi très pur, et de toute évidence pas S), Lizaveta Prokofievna Epantchina est ESFJ : chez elle aussi le Sentiment domine, mais il s'agit de Sentiment extraverti, Fe, la différence est nette...

Nastassia Filippovna est complètement Ne (xNxP), sans aucun souci des conventions et des règles de l'existence à long terme... elle est sans doute ENFP. Comme souvent chez ce type, difficile de lui choisir un type entre le 4 (aile 3) et le 7 (aile 8 ?)... je penche plutôt pour le 4 dans son cas, puisqu'elle vit dans la représentation d'elle-même et qu'elle est motivée par l'envie, compulsion du type. Elle est aussi clairement sexuelle.

Annotation :

J'ai du mal à saisir Dorian, mais Lord Henry Wotton est l'ENTP 7 le plus caricatural que j'aie vu ! Chacun de ses traits d'esprit (chacune de ses phrases !) montre les caractéristiques du 7 : la fuite face à la souffrance et une peur panique de l'enfermement, l'intempérance, puis (en Ne-Ti d'ENTP) des justifications théoriques hasardeuses pour tout, plutôt des prétextes montés de toutes pièces après coup que des bonnes raisons. Oscar Wilde est connu comme ENFP et 4 aile 3 social et je crois ça sans difficultés.

Annotation :

Calculateur et circonspect, Tchitchikov est un Russe peu ordinaire. Sa minutie fait de lui le pendant d'un type slave généreux et fantasque, dépeint dans les longues pages amoureuses et railleuses que dédie le poète à sa patrie, et dont témoigne la large gamme des personnages qui croisent la route du héros. Le MBTI en rend compte : Tchitchikov a tout d'un Penseur extraverti (exTJ), habile et efficace, concentré vers son objectif — l'« âme russe » étant, elle, de la race des rêveurs et des idéalistes : sentimentale introvertie (xxFP). Gogol, le poète, est lui-même probablement INFP, à l'opposé de Tchitchikov.

Dans le prolongement de son MBTI, notre triste héros appartient au type 3 de l'Ennéagramme (sous-type conservation) : ambitieux, productif, il rêve de s'acheter une valeur et l'on entrevoit que malgré sa fierté il est lui-même bien peu au fait de sa valeur, et de ce qu'il poursuit réellement — croyant n'aller nulle part, il suit par défaut le chemin qui éloigne de l'« échec ».

Annotation :

ENTP !!

Annotation :

Nietzsche oppose la pureté idéelle de l'apollinien au retour au chaos originel porté par l'impulsion dionysiaque. Cette dernière est l'expression ultime de la Sensation extravertie, en contraste de quoi on peut considérer l'état apollinien comme l'expression accomplie de l'iNtuition introvertie, en une perception globale et unifiée. Nietzsche n'aura de cesse de revenir à cette même antithèse de l'homme primitif, soumis à ses instincts (ESFP) et de l'homme intellectuel, à l'esprit rationnel (INTJ) — lui-même appartenant en effet à ce dernier type. Il est intéressant de remarquer que son idéalisation de l'homme instinctif s'adresse en fait à son propre contraire...