Cover DYSTOPIES / UTOPIES / UCHRONIES  
NO...tre FUTUR ! {LIVRES}
End of the world !

DYSTOPIES / UTOPIES / UCHRONIES NO...tre FUTUR ! {LIVRES} End of the world !

Utopie : Plan imaginaire de gouvernement pour une société future idéale, qui réaliserait le bonheur de chacun. Dégager de tout la vertu, construire des utopies, déranger le présent, arranger l'avenir.
Dystopie : Société imaginaire régie par un pouvoir totalitaire ou une idéologie ...

Afficher plus

Liste de

135 livres

créee il y a plus de 3 ans · modifiée il y a 5 jours

Anthologie des dystopies
7.1

Anthologie des dystopies (2020)

Sortie : 20 février 2020. Essai

livre de Jean-Pierre Andrevon

L'Âge de cristal
7.5

L'Âge de cristal (1967)

(quand ton cristal mourra)

Logan's Run

Sortie : 10 janvier 1977 (France). Roman, Science-fiction

livre de William F. Nolan et George C. Johnson

SombreLune a mis 8/10.

Annotation :

Rendez-vous au moulin
Nouvelle Dystopique de Sombrelune (à suivre sur les commentaires des livres)
**

La matinée de travail avait été éprouvante. Louis Tinsdorf rentrait dans son grand « deux pièces », privilège de Commander, quand il vit le feuillet placardé sur sa porte où étaient inscrits ces quatre mots.

Rendez-vous au MOULIN !

Du papier ! Seules les personnes de son rang recevaient ce message sur du papier. Bien sur il savait ce que cela signifiait. Il le toucha. Cela devait faire trente ans qu’il n’en avait pas eu dans les mains. C’était un vestige, une chose presque vivante qui le rattachait au passé, un lien ténu qui remontait à sa toute petite enfance, à la chair même de la Terre. L’âge des arbres…
Intersphère ! L’Homme avait accès à toutes les informations de ce monde malade, en perdition, exsangue, en clignant des yeux, en se concentrant. La seule force d’une pensée pulsée par une technologie qui confinait à la magie suffisait pour se noyer, se perdre dans des méandres virtuels insondables. Malgré cette facilité de communication on lui envoyait du papier, un dérisoire bout de papier pour souligner l’importance de son rendez-vous, le matérialiser, lui donner une réalité, un corps et donc du poids, un rappel d’inéluctabilité. Cela aurait du être une fête mais il n’arrivait pas à se réjouir. Fatigué par son travail du matin il prit des gouttes pour les yeux. Depuis qu’il avait passé cinquante ans, ils le gênaient, ils fatiguaient plus vite et surtout il avait moins envie de s’intersphérer. Ensuite il enleva son « Lugnon ». C’était un vieux modèle d’écran, une simple bille de verre comme une petite boule de cristal qui se fixait par un système d’aimant implanté sous l’arête du nez et relié directement à son implant cervical. Quand il était en place toute l’Intersphère se déployait devant les yeux du porteur mais il gardait la possibilité de voir l’arrière plan. Bien sur il fallait un peu d’habitude et de vigilance. Il y a dix ans c’était une révolution. Dépassé ! Les jeunes, c’est-à-dire tout le monde, possédaient, depuis leur naissance, l’implant sous-cortical PHI avec projection directe sur la rétine.

La bombe P

La bombe P (1968)

The population Bomb

Sortie : 1970 (France). Science-fiction

livre de Paul Ralph Ehrlich

SombreLune l'a mis en envie.

Annotation :

Intersphérés en permanence ils semblaient des zombies hagards mais heureux déambulant en mêlant vie réelle et vie virtuelle au fond de leurs yeux larmoyants. Sans son « Lugnon » il pouvait laisser plus librement vagabonder ses pensées. Il se souvint alors des mots du secrétaire du chirurgien d’implants rétiniens. Un homme dans la vingtaine au visage informe couvert d’un maquillage rouge zébré d’éclairs bleus très en vogue et portant un uniforme verdasse sur un corps disgracieux car trop long et squelettique.
- Ce n’est plus pour vous Monsieur Tinsdorf. Nous n’installons pas de nouveaux modèles aux personnes de plus de cinquante ans. Ce serait trop dangereux. Retirer votre implant cervical pourrait être létal !
Le visage de Louis s’était raidi, comme figé et il s’était éclipsé sans un au revoir à ce jeune blanc-bec qui ne mettait pas assez de formes pour parler à un Commander puis il s’était consolé à la pensée que le rendez-vous au moulin de cet homoncule serait pour bientôt et sans gaspiller du papier. Louis Tinsdorf avait aujourd’hui cinquante et un ans et il ne pensait pas recevoir son rendez-vous si tôt. Mal à l’aise, il contracta sa mâchoire et son visage déjà peu amène se durcit un peu plus. Ses traits non maquillés étaient fins sans rides mais froids. Ils contrastaient avec des yeux rêveurs comme absents. Cet air détaché voire lointain adoucissait un visage qui proposait néanmoins le charisme naturel d’un chef. Il parlait et se souciait peu des opinions préférant forger ses idées par l’examen minutieux et approfondi des choses et des hommes.

Le 33e mariage de Donia Nour

Le 33e mariage de Donia Nour

Sortie : 5 avril 2018 (France). Science-fiction

livre de Hazem Ilmi

SombreLune a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Froidement il raisonnait, froidement il décidait. Des questions sans réponse se mirent à rebondir dans sa tête accentuant son malaise et faisant monter une boule d’angoisse derrière son sternum. Le temps ? « Sic mundus creatus est », « Ainsi le Monde a été créé » ? Pourquoi ? Louis Tinsdorf s’approcha de la fenêtre quasi hermétique et essaya de distinguer entre deux gigantesques Tours un peu de ciel bleu. L’atmosphère à treize heures était sombre, lourde et chargée de pollution. Habituelle… Non, pas de ciel bleu même pas un misérable morceau, juste des miasmes putrides. Imaginer la beauté azurée de la voute céleste c’est tout ce qu’il pouvait faire sur cette pauvre petite chose qu'on appelait planète. Une pensée triste et inaccoutumée s’insinua en lui : l’Homme est un virus mais il est capable de s’adapter, de changer son comportement pour survivre, aller plus loin et donner la chance aux meilleurs de ses membres de continuer cette quête insensée de néant. Qui sont les meilleurs ? Qui doit vivre ? Qui doit mourir ? Le temps ? Les mots vides de sens, les questions sans réponse s’entrechoquaient de plus belle dans sa caboche.

Le Monde enfin
6.8

Le Monde enfin

Sortie : novembre 2005 (France). Roman

livre de Jean-Pierre Andrevon

SombreLune a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Il décida pour couper court de retourner à son travail pour ne pas penser et parce qu’il le devait. Laissant son appartement au cent quarante sixième étage, il se dirigea à petits pas vers l’ascenseur qui le conduirait au deux cent trentième d’une Tour qui en comptait trois cents. Cela faisait maintenant six mois qu’il ne l’avait pas quittée. Heureusement, grâce à son accréditation élevée, son poste de haut rang, il avait le droit chaque semaine à sept repas avec de vrais légumes et de la vraie viande mais plus de poisson depuis deux ans. A cela s’ajoutait cinq heures de piscine d’eau de mer et six de « virtual sport training» en salle et puis la Cinémmersphère était vraiment très au point depuis trois ans. Elle englobait les cinq sens et permettait les mouvements du corps. Louis s’était pris d’affection pour le héros « Indiana Jones » et il adorait se glisser dans sa peau pour vivre des aventures antiques. Les temps anciens le fascinaient. Malgré cela il succombait, comme tout le monde, très souvent, à la pornographie. Tellement réelle, tellement vraie ! On pouvait même vivre de vraies passions amoureuses. Ils appelaient cela « Cinamoursphère ». S’il parvenait à l’extase du corps, en revanche la mystification des sentiments ne l’atteignait pas et il sentait depuis quelques mois un vide, un manque étrange qui ne l’avait jamais touché auparavant. Un homme de son rang ne pouvait lier de contact.
Dans l’ascenseur il croqua une pastille apaisante « Psylune », lissa ses pensées rapidement puis il connecta ses subordonnés pour le rapport hebdomadaire et terminer le travail entamé le matin. Son étage supervisait l’alimentation de tout le Nord-Est de cette ville tentaculaire soit près de seize millions d’habitants et il fallait être réactif, rapide. Depuis qu’il avait pris son poste il avait eu à gérer plusieurs pénuries. Heureusement avec l’avènement du programme « Rendez-vous au Moulin » cela allait un peu mieux. Avant d’arriver à son bureau il constata qu’il avait un peu de mal à respirer. Un peu plus essoufflé qu’à l’habitude et légèrement agacé il posa ses fesses sur un coin de « Tabliosphère » diaphane et brillante puis lança un appel vers le service d’épuration.

Le Paradoxe de Fermi
6

Le Paradoxe de Fermi

Sortie : 8 janvier 2015 (France). Roman

livre de Jean-Pierre Boudine

SombreLune a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

D’abord ce cliquetis puis l’attente sur un message répétitif :
- Service d’épuration, Mack pour l’homme, Tour quatre mille cinquante cinq… Service d’épuration, Mack pour l’homme, Tour quatre mille cinquan…
Et puis la voix !
- Oui M. Tinsdorf, pardon Commander Tinsdorf ?
- Il se passe quoi là ? Encore en train de ne rien foutre, de te branler sur ton fauteuil directorial au lieu de régler les problèmes. On respire mal Tour quatre mille.
- Désolé Commander les équipes « Airvie » sont en train de changer les filtres mais certains épurateurs sont foutus. Vous allez passer à soixante pour cent pendant deux jours. Les travaux sont plus compli…
- Tu te fous de ma gueule, soixante pour cent ! Tu sais ce que tu vas bouffer si c’est pas réglé demain ? Tu vas bouffer ta merde parce que tu n’auras rien de mon service. Ne joue pas à ce jeu avec moi, je n’ai aucune patience ! Tu sais que j’ai déjà affamé une tour pour moins que ça. Ce sera donc cadences infernales, réparations effectuées en vingt-quatre heures et bien sur dérivation immédiate aux étages essentiels de ma Tour.
- Tout de suite…Je fonce…Je fais tout c’que j’peux Commander. Vous savez le respect que j’ai pour vous et votre travail… Donnez-moi trente six heures !
- Mack tu es à mon service. Je commande, tu obéis. Je suis pas là pour marchander. Un jour, plus la dérivation ! Prends l’air où tu veux, asphyxie qui tu veux, je m’en fous ! Sans ça début de la famine pour la Tour quatre mille cinquante cinq.

Je suis une légende
7.7

Je suis une légende (1954)

(traduction Claude Elsen)

I Am Legend

Sortie : 1955 (France). Roman, Science-fiction

livre de Richard Matheson

SombreLune a mis 7/10.

Annotation :

Louis ferma l’accès. L’avertissement était donné sans s’énerver, bien calmement. Il savait qu’il avait ce pouvoir, celui de dicter à cet abruti ce qu’il avait à faire et s’il devait faire crever sa Tour et bien pas de problème. Il serait même certainement félicité. Pensez-donc quinze mille personnes en moins : une aubaine ! Ensuite nettoyage et réhabilitation par de nouvelles équipes certainement plus performantes car affûtées par le sort de leur prédécesseur. Positif ! Mack lui rappelait cet avorton de la Tour huit cent treize qui avait voulu tenter un bras de fer, lui poser un ultimatum. Côme, il s’appelait Côme et il n’avait pas compris le système des accréditations. Louis était « double zéro ». Il avait un pouvoir décisionnel de vie ou de mort immédiat, sans référer à quiconque, sans perdre de temps. Magnanime il pouvait affamer quelques jours, quelques mois…autant d’économies, ou intransigeant mettre à mort des milliers de gens par « cadenassage » et inversion du réseau « Airvie » du bâtiment. Louis avait agi immédiatement pour que ce taré de Côme n’ait pas le temps de vider les lieux. Une fois la procédure engagée impossible de faire marche arrière. Bien sur il avait du réfléchir tout en croquant une pastille « Psyrage », juste quelques minutes pour décider de la vie ou de la mort. En tant que nouveau chef alimentaire du Nord il devait faire un exemple. Treize mille unités balayées en trois heures ! L’Edikt numéro cinq Klans lui avait même envoyé un connect de félicitations « voix à voix ». Impensable !
Perdu dans ses pensées et les infos courantes de l’Intersphère qui défilaient devant ses yeux il fut interpellé par l’écran quatre mètres sur trois du mur Nord qui flamboyait en rouge lançant ainsi l’appel de l’approvisionnement quotidien. Machinalement il se courba sur sa « Tabliosphère » bleuâtre puis épaulé en direct par une vingtaine de ses subordonnés poursuivit sa journée de travail. Cinq heures et deux pilules de « Psynergie » plus tard les problèmes étaient résolus pour au moins quatre jours. Treize millions d’habitants mangeraient à peu près à leur faim et trois millions se trouveraient en pénurie légère.

1984
8.3

1984 (1949)

(traduction d'Amélie Audiberti)

Nineteen Eighty-Four

Sortie : 1 juillet 1950 (France). Roman, Science-fiction

livre de George Orwell

SombreLune a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Mentalement Louis fit avancer un fauteuil lévitant équipé de son mini bar, encore un privilège, s’installa confortablement en suçotant une « Psyneige », la seule qui pouvait calmer ses maux de tête et peut être cette nouvelle angoisse installée depuis la missive de midi, pencha la tête en arrière et soupira longuement. Il avait besoin de boire. Malgré son accréditation élevée, quatre litres d’eau potable par jour s’avéraient parfois un peu justes. Soudainement le bureau au demeurant mal éclairé plongea dans la pénombre et l’écran « mur Nord » s’illumina à nouveau en rouge. Connect à haute accréditation ! Un jingle musical joyeux assortis d’images magnifiques de la Terre d’avant se fit entendre. L’Edikt numéro trois Vinzer apparu auréolé et magnifié de lumière. Rare les Commanders l’ayant déjà vu. Pour Louis étonné c’était la seconde fois en dix ans. On disait qu’il était centenaire. Son visage n’avait pas bougé. Sec, noueux, parsemé de fines rides que l’on devinait sous un fond de teint rose criard, lèvres minces comme tracées au couteau sous un nez aquilin et racé. De cheveux point mais deux tatouages de chaque côté de la tête représentaient, l’un le symbole noir du pouvoir en place, l’autre un serpent vert dont la langue caressait le coin d’un œil et la queue titillait la pomme d’Adam après de nombreux méandres sur le crâne, la joue et le cou. A ce visage sévère qui tentait d’être aimable s’ajoutait un regard perçant froid et profond, un regard sans âge qui imposait une hiérarchie sans faille. Louis plongea dans son passé à l’époque où il avait assisté à cette formation sur le nouveau programme « Rendez-vous au moulin ».C’était là où il avait vu numéro trois, le fameux Edikt Vinzer. Celui-ci avait déclamé d’une voix de stentor le poème du Moulin dont Louis se souvenait parfaitement :

Le Meilleur des mondes
7.6

Le Meilleur des mondes (1931)

Brave New World

Sortie : 1931. Science-fiction, Roman

livre de Aldous Huxley

SombreLune a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Sous le ciel triste et privé de son bleu
Sur une colline morne et sombre
Où de fiers animaux vivaient heureux
Où les arbres anciens donnaient leur ombre

Il déploie ses ailes en un cri d’espoir
Souriant largement dans le grand vent
Faisant tourner sa meule matin et soir
Qui donnera à l’homme le bon pain blanc

Le grain de blé c’est toi et c’est nous
Sous le Soleil noirci tu te déploies
Sous la pluie acide tu te renforces
Enfin vers le moulin tu t’en iras

Retour au meilleur des mondes
7.4

Retour au meilleur des mondes

Brave New World Revisited

Sortie : 1958 (France). Essai, Culture & société

livre de Aldous Huxley

SombreLune a mis 7/10.

Annotation :

D’une voix mécanique et cassante l’Edikt sortit Louis de sa rêverie.
- Commander Tinsdorf, quelle joie de vous voir ! J’ai tenu à vous connecter directement pour célébrer votre « Rendez-vous au moulin » et mettre en place avec vous, au vu de vos états de services élogieux une cérémonie particulière et fastueuse. Vous êtes très efficace, un des meilleurs, si, si, nous devons vous féliciter mais plus encore nous devons vous montrer aux autres, montrer la valeur de votre travail, votre valeur nom de Dieu de merde, montrer comment nous récompensons nos meilleurs membres !
- C’est trop d’honneur maître Edikt, mais pourquoi me rappeler si tôt, je peux encore être utile longtemps, je connais…
Un ton sec, aride fusa avec une violence maitrisée et une douleur intense, intolérable irradia de l’implant dans la tête de Louis.
- Je ne vous ai pas encore autorisé à prendre la parole Commander, vous la méritez, c’est sur mais attendez mon invitation. Vous connaissez les règles, mieux vous les transpirez ! Donc ce soir vingt heures, étage trois cents pour vous congratuler, vous porter aux nues devant tous et enfin vous conduire au moulin. Parlez maintenant !
L’avertissement était sans appel. Il était impossible de questionner, de dévier, de chercher une issue. D’un ton très calme malgré sa bouche sèche Louis balbutia une phrase de remerciements. L’écran s’éteignit alors et la pièce de travail retrouva sa faible clarté.

Etau : 1 Instrument servant à serrer l’objet que l’on veut travailler grâce à deux mâchoires. 2 (figuré) Etre pris, bloqué.

Louis retira son « Lugnon » et la définition disparut. Il était un grain de blé, une parcelle infime d’un tout prêt à rejoindre le moulin au premier appel. Il lui restait un peu plus de deux heures avant la cérémonie, sa cérémonie ! De retour à son appartement il s’assoupit un moment puis se prépara calmement. L’uniforme pourpre de Commander lui allait à merveille et il opta pour une simplicité maximale sans fourragère ni épaulette ni barrette presque une insulte à tout le moins un reniement. Se massant les tempes il constata qu’une petite douleur au cerveau, un mal de tête lancinant sortait à nouveau de son implant lui rappelant qu’il devait se mettre en route, qu’il était un peu en retard.

Un bonheur insoutenable
7.8

Un bonheur insoutenable (1970)

(traduction Frank Straschitz)

This Perfect Day

Sortie : octobre 1970 (France). Roman, Science-fiction

livre de Ira Levin

SombreLune a mis 8/10.

Annotation :

Tenailles : 1 Outil de métal, formé de deux pièces croisées et articulées, terminées par des mâchoires. 2 (figuré) Ce qui contraint, ce qui enserre.

L’ascenseur avala les étages tel une bête vorace. Quand la porte électrique coulissa avec un bruit feutré Louis eut un haut le cœur mais décida de se maitriser. D’un pas altier et droit il entra dans une vaste salle circulaire où se trouvait une cinquantaine de personnes plus ou moins importantes, influentes. Il était le plus âgé. Des tables étaient disposées en demi-cercle. De la vraie nourriture, du vrai vin seraient servis à tous. Derrière les baies vitrées qui occupaient la moitié Ouest de la pièce on distinguait, là bas si loin entre des fumerolles passagères, des volutes de fumées nocives, un petit pan de ciel bleu. Il le fixa intensément. La soirée passa comme un rêve, il remplit son rôle jusqu’au bout, parlant à l’un, souriant à l’autre, expliquant son travail, le don de sa vie pour la réussite de l’Ediktat, pour la survie des hommes encore et malgré leurs erreurs passées.
A minuit, les invités formèrent la double file rituelle, un couloir humain conduisant à la porte du Moulin. Il marcha la tête haute, le visage extatique. Tous le félicitaient, tous voulaient le toucher, tous voulaient communier avec lui.

Moulin : machine permettant de moudre du grain.

Meule : Roue en pierre, en bois, qui sert à broyer en tournant.

Nous autres
7.6

Nous autres (1920)

(traduction B. Cauvet-Duhamel)

Sortie : 1929 (France). Roman

livre de Evguéni Zamiatine

SombreLune a mis 7/10.

Annotation :

S’immoler : Du latin immolare qui signifie « enduire de farine sacrée la victime d’un sacrifice ». Le mot se décompose en im- (« sur ») et -mola (« meule » ou « farine »). Offrir sa vie en sacrifice pour une cause politique ou religieuse.

Les mots défilaient, la porte se ferma. Il savait ce qui l’attendait, ce qu’il avait à faire. Un lit, une injection, le sommeil. Il était un grain de blé. Il allait devenir farine. Les pauvres humains prendraient sa chair et la consommeraient. Le programme « Rendez-vous au moulin » était une réussite pour certains, un sursis supplémentaire pour d’autres. Toutefois il permettait une grande flexibilité, un regain d’espoir pour la race humaine. Contrôler la population en fixant des limites d’âge selon l’accréditation, selon l’utilité au système et bien sur augmenter les ressources alimentaires, une des matières même du travail de Louis. Une antique citation lui revint à l’esprit « Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables ». Pas de tombes dans l’Ediktat et donc pas de cimetières puisque même après sa mort il continuerait d’être utile. Alors il marcha vers la table et s’allongea. Installé confortablement, comme hypnotisé il saisit la seringue posée sur la tablette attenante. Sans hésitation il enfonça l'aiguille dans son bras et ferma les yeux... Il sentit à peine la morsure du serpent. Puis, lentement il enfonça le piston à venin. Partir pour un voyage. Monter vers les cieux. Il les savait vides mais il croyait au ciel, au bleu immense, il était bien. Soudain, il renversa la tête en arrière, son corps se tendit brusquement, s’arc bouta et son cerveau explosa.

Fahrenheit 451
7.7

Fahrenheit 451 (1953)

Sortie : 1955 (France). Roman, Science-fiction

livre de Ray Bradbury

SombreLune a mis 9/10.

Annotation :

Après ce rituel, cette immolation sans flamme, ce pseudo sommeil, deux hommes entrèrent dans la pièce morbide au carrefour de la clinique et de la boucherie. Ils déshabillèrent et installèrent Louis dans un tube translucide très large. Il fut sanglé méthodiquement et deux perfusions furent posées. Toujours inerte on déplaça le corps dans de longs couloirs.
La poitrine se soulevait très lentement, imperceptiblement, montrant ainsi la marque indéniable de la vie. Un filet d’air faible et fragile s’échappait des lèvres entrouvertes. Le Commander n’était pas mort. Il ouvrit les yeux et prit conscience de sa situation. La salle dans laquelle il se trouvait devait mesurer une cinquantaine de mètres de long sur une vingtaine de large. Le plafond très haut et la blancheur spectrale du lieu accentuaient l’impression de vide qui le prit à la gorge et lui serra la poitrine encore plus. A une extrémité de la pièce rectangulaire une large porte à double battants et de l’autre côté huit grandes bouches vides et noires qui pénétraient les murs. Partout dans la salle des lits d’hôpitaux ou s’avachissaient des patients très différents dans des containers de verre. Là-bas, tout au fond Louis distingua plutôt qu’il ne vit qu’on enfournait dans un des trous un container ou sarcophage de verre semblable au sien et empli de ce qui lui sembla être un corps difforme. Il voyait mal, tout tournait et son corps le faisait souffrir.

Malevil
8.1

Malevil (1972)

Sortie : 1972 (France). Science-fiction, Roman

livre de Robert Merle

SombreLune a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pourquoi ce cercueil de verre si grand et pourquoi était-il attaché ? Après un moment sa vision se rétablit et mille détails horribles lui sautèrent aux yeux. Il était dans l’antichambre d’un abattoir. Les perfusions provoquaient une hypertrophie sauvage du corps et permettaient d’augmenter son volume. D’un côté de la salle les nouveaux dont il faisait partie et tout au fond, là-bas, ultime destination, les plus anciens. Au fur à mesure les huit files de lits avançaient, grâce à un système au sol de tapis roulants, vers les trous béants, les bouches qui allaient les gober, les digérer. Les morts ne suffisaient plus, le programme s’était développé. Le don de soi se transformait en calvaire. Son corps, au vu de l’espace de son cercueil de verre allait tripler, quadrupler peut être. Une aubaine, une quantité de nourriture bien plus intéressante pour les vivants. Bientôt lui aussi serait avalé par les tubes. Il voyait les êtres qui avaient été des hommes se tordre de douleur, grimacer et geindre. Louis Tinsdorf n’était plus rien ! Sous l’effet des médicaments il sentait les réactions chimiques au tréfonds de son être, une torture indicible. Toutefois, malgré cette souffrance physique innommable c’est plus l’horreur et le désespoir de sa situation qui, dans son sarcophage insonorisé, le firent hurler sans fin.

Ravage
7.2

Ravage (1943)

Sortie : 1943 (France). Roman, Science-fiction

livre de René Barjavel

SombreLune a mis 8/10.

La Ferme des animaux
7.8

La Ferme des animaux (1945)

(traduction Jean Queval)

Animal Farm

Sortie : 1981 (France). Roman

livre de George Orwell

SombreLune a mis 8/10.

La Zone du dehors
7.6

La Zone du dehors (2001)

Sortie : 2001 (France). Roman

livre de Alain Damasio

SombreLune a mis 8/10.

Le Maître du haut château
7.1

Le Maître du haut château (1962)

The Man in the High Castle

Sortie : 1970 (France). Roman, Science-fiction

livre de Philip K. Dick

SombreLune a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Uchronie Nazie !

Substance Mort
7.8

Substance Mort (1977)

A Scanner Darkly

Sortie : 1978 (France). Roman, Science-fiction

livre de Philip K. Dick

SombreLune a mis 5/10 et a écrit une critique.

La Vérité avant-dernière
7.5

La Vérité avant-dernière

The Penultimate Truth

Sortie : 1964 (France). Roman, Science-fiction

livre de Philip K. Dick

SombreLune l'a mis en envie.

Soleil vert
7.2

Soleil vert (1966)

Make Room ! Make Room !

Sortie : 1974 (France). Roman

livre de Harry Harrison

Le Talon de fer
7.6

Le Talon de fer (1908)

(traduction Louis Postif)

The Iron Heel

Sortie : 1923 (France). Roman

livre de Jack London

SombreLune a mis 6/10.

Annotation :

Déception, un scénario qui à mon humble avis ne tient pas bien la route. Entre révolution marxiste et romantisme littéraire.

Globalia
6.9

Globalia (2004)

Sortie : 2004 (France).

livre de Jean-Christophe Rufin

Les Monades urbaines
7.5

Les Monades urbaines (1971)

The World Inside

Sortie : 1974 (France). Roman, Science-fiction

livre de Robert Silverberg

SombreLune a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Le Travail du Furet
7

Le Travail du Furet (1983)

Sortie : 1983 (France). Roman

livre de Jean-Pierre Andrevon

SombreLune a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Excellent scénario qui donnerait un excellent film !

Marche ou crève
7.7

Marche ou crève (1979)

The Long Walk

Sortie : 17 octobre 1989 (France). Roman

livre de Stephen King / Richard Bachman

SombreLune a mis 8/10.

Running Man
7.4

Running Man (1982)

The Running Man

Sortie : janvier 1987 (France). Roman

livre de Stephen King / Richard Bachman

Le Procès
7.8

Le Procès (1925)

(traduction Alexandre Vialatte)

Der Prozess

Sortie : 1933 (France). Roman

livre de Franz Kafka

SombreLune a mis 9/10.

Annotation :

Les méandres du cerveau humain !

La Kallocaïne
7.6

La Kallocaïne (1940)

Kallocain

Sortie : 19 février 2015 (France). Roman, Science-fiction

livre de Karin Boye

SombreLune a mis 9/10.

Neuromancien
6.9

Neuromancien (1984)

(Traduction Jean Bonnefoy)

Neuromancer

Sortie : 14 novembre 1985 (France). Roman, Science-fiction

livre de William Gibson

SombreLune a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Dystopie complexe ayant pour toile de fond le cyberespace ou matrice, des conurbations gigantesques glauques et déshumanisées, un monde ploutocratique et un transhumanisme extrêmement développé. Un roman majeur de 1984 à l'origine du film Matrix.
Hypnagogie informatique portée à son summum !

SombreLune

Liste de

Liste vue 923 fois

22
15