D'une originalité à toute épreuve : mon avis sur la saga Star Wars.

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J'ai conscience que certains effets spéciaux sont datés, à commencer par l'animation de Yoda. J'admets aussi que la romance entre Leia et Han Solo manque de subtilité tout comme l'humour général de l'oeuvre et que que C3-PO gonfle très souvent... Mais tous ces petits défauts font partie intégrante du charme de l'oeuvre.

Et c'est vraiment tout ce qu'il y a à redire. Le scénario, extrêmement efficace et partagé entre les péripéties de Han Solo et Leia et la quête initiatique de Luke, nous fait vivre des moments de bravoures absolues. La bataille de Hoth, la course-poursuite dans le champ d'astéroïde, la rencontre avec Yoda, l’enlèvement tragique de Han Solo avant le combat entre Luke et Vador, sûrement l'une des scènes les plus marquantes du cinéma. La tension et la colère émanant de Dark Vador qui va crescendo, sa respiration sifflante et incessante, les effets de lumières et de fumées dans cette salle sombre et mystérieuse... avant la révélation finale et la réplique culte à l'origine de centaines de parodies. Cette scène représente tout ce que le cinéma de divertissement peut apporter de mieux à un spectateur : une tension qui l’impressionne et l'implique dans l'action, des personnages inoubliables, et un ressort dramatique éclatant.

C'est la preuve qu'un film peut-être à la fois grand public et particulièrement intelligent dans sa mise en scène comme dans le développement de ses personnages. Non, vraiment, Star Wars V n'a pas baissé dans mon estime. Même si mon adoration pour ce film étant enfant entre en jeu et fausse probablement une partie de mon jugement, il est, au même titre que "Indiana Jones et la dernière Croisade" ou "Retour vers le Futur", ma madeleine de Proust, tout simplement.

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Note inchangée : 8. Et pas si loin du 9 finalement, car si certaines petites digressions entachent quelque peu l'ampleur de cet opus (les ewoks, la présence d'une deuxième étoile à détruire attestant d'un certain manque d'originalité scénaristique, etc.) elles ne sont rien comparées aux grandes qualités de l'oeuvre. En effet l'univers est plus que jamais foisonnant, de l'éléphant bleu dans l'antre de Jabba au calamar amiral de la flotte rebelle, on ressent cette volonté d'agrandir la mythologie du film.

Le film est très bien rythmé en tout cas malgré un début qui fait pâle figure face à la superbe dernière partie du film. Le combat Luke/Vador/L'Empereur est simplement brillant, John Williams y a composé de nouveaux thèmes rafraîchissants, comme cette "Imperial March" jouée par un instrument à corde lors de la mort de Vador. Cette rédemption de Vador est tout bonnement déchirante, concluant avec brio une trilogie qui a décidément traversée les âges sans prendre une ride. La mort de Yoda est d'ailleurs elle aussi très émouvante. Je suis certain d'une chose : malgré l'aboutissement de cet épisode, lui réaliser une suite est pleinement justifiée. Manque plus qu'à aller voir le VII.

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Je persiste et signe : ce troisième épisode est l'aboutissement inespéré d'une trilogie en demie-teinte. Et à tous les niveaux : réalisation, rythme, dramaturgie, décors, montages parallèles, et surtout une maturité et une noirceur dans le récit véritablement appréciable. Il y a toujours ce basculement d'Anakin quelque peu forcé, et une légère tendance à la surenchère des combats qui ne laisse pas le temps de respirer, mais tout le reste atteste de la volonté de Lucas de finir en beauté. Et pour le coup, il ne s'est pas moqué de nous. Il montre que le basculement du côté obscur n'est pas seulement due à la haine et la peur de perdre l'autre : c'est aussi par le mensonge, l'égoïsme mais surtout l'auto-persuasion d'une réalité fausse. Non, les jedi n'ont pas tenté de coup d'état, Anakin le sait très bien, mais il s'est persuadé du contraire. Le côté obscur comme endoctrinement, abandon à l'amertume et à la rage absolue.

Seul véritable regret : le délaissement total du personnage du comte Dooku, qui aurait pu être tellement plus substantiel et mieux exploité...

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Il va pas falloir attendre de moi un avis construit avant un certain temps, même si j'ai accumulé des notes pour écrire une potentielle critique. Cet épisode est celui de toutes les contradictions, pouvant passer du trait de génie à l'incohérence la plus totale d'une scène à l'autre. Il est clair que Rian Johnson propose de très bonnes choses avec cet épisode, mais il y a tant d'éléments qui nuisent à la narration, et qui sont pour certains tellement typiques de la formule Disney appliquée à Marvel. Si d'ailleurs ce n'était que cela, mais de désamorçage en désamorçage de ses postulats narratifs la situation patine. Et tout cela n'empêche pas d'autre part au film d'être le plus iconoclaste et le plus réinventeur de ce qui signifie et implique la force, tendant à en faire une critique anti-élitiste et anti-manichéenne. Autant dire qu'il va falloir laisser décanter un peu plus longtemps.

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J'entame ma rétrospective Star Wars avec le sous-estimé "La Menace fantôme", qui entre deux blagues scato avec Jar-Jar nous propose tout de même quelques moments de bravoures : la course de pods, et un dernier acte parfaitement géré entre combats aériens, combats au sol et le duel Jinn/Kanobi/Maul. La réalisation est inspirée la plupart du temps, certains décors flattent la rétine même si certains personnages en image de synthèse ou la marionnette Yoda ont clairement mal vieillis.

C'est aussi pour son intrigue politique que cet épisode vaut aussi le coup : Lucas vaut montrer ici les limites de la démocratie, lente à réagir, gangrenée par la corruption et la bureaucratie. Se profile déjà le machiavélisme de Palpatine, parfait portrait du politicien qui joue sur tous les tableaux. Même si les événements de Naboo n'auront eut pour utilité que de rassembler les personnages pour plus d'enjeux dans les deux films suivants (enfin surtout le 3 cela dit), cela reste un "Star Wars" réjouissant, avec toujours ce désir de faire rêver tout en se raccrochant à notre société actuelle.

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L'univers a beau être plus riche, plus varié que le premier, il reste décevant sur de nombreux points. A commencer d'ailleurs par des décors moins inspirés, qui pompent "Blade Runner" notamment (ce n'est plus un hommage, à ce niveau). Le scénario comme le rythme sont aussi déconcertants : la romance entre Padmé et Anakin à gerber, et les prémices de la colère d'Anakin pas très bien amenés non plus. Obi-Wan est certainement le personnage le plus intéressant du film, le plus drôle en tout cas.

Le film se suit plutôt bien, mais sans passion, avant un dernier acte vraiment en demie-teinte : le coup de l'arène de combat, franchement, c'est plus que convenu ! C'est rattrapé après par la bataille de Géonosis bien orchestré, et un combat Yoda/Dooku remarquable. Pour le personnage de Dooku d'ailleurs, son double/triple-jeu était à deux doigts d'être intéressant, mais avec du recul il avait nettement plus de potentiel. Dernière chose : comment les Jedi ont pu sauvegarder la République depuis mille ans sans avoir besoin d'armée ? C'est complètement irréaliste, et entache la volonté de Lucas de faire des parallèles avec notre monde. Même le coup des plein pouvoir accordé à Palpatine par Jar-Jar Binks (!) est tellement ironique qu'on en reste un peu blasé.

Annotation :

Je vais être poli : c'est un film très mignon et pas si mal foutu (mise à part les incrustes dégueulasses et quelques costumes).

Pour le reste... Le titre parle de lui même.