Cover David Fincher - Commentaires

David Fincher - Commentaires

Lorsque je vois un film de Fincher, j’ai l’impression qu’un ordinateur est derrière la caméra. Je ne me sens pas vraiment d'affinités avec son expression intellectualisée, distanciée, peu concernée par l'humain, l'affect, le sentiment, d’autant plus qu’il semble s’être fait une spécialité des ...

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10 films

créee il y a presque 12 ans · modifiée il y a plus de 9 ans

Alien³
6.6

Alien³ (1992)

1 h 54 min. Sortie : 26 août 1992 (France). Science-fiction, Épouvante-Horreur

Film de David Fincher

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

À bien y réfléchir, je crois que j’aime vraiment ce film, peut-être parce que (à l'instar des autres pères de la saga) Fincher se voit dans l’obligation de déplacer sa personnalité (encore tâtonnante) sur le terrain d’un univers préétabli. Je suis sans doute moins sensible à sa vision qu’aux deux précédentes, mais davantage qu’à celle de Jeunet. Au-delà de quelques belles idées (dont cette approche de l’alien comme dragon médiéval/monstre babylonien), il développe un huis-clos spatial diablement efficace, qui s’immisce entre réalisme esthético-glaçant et furia imagière, bien nourri par un sens inné du climat glauque et oppressant et par une noirceur franche du collier : le mal n’est plus seulement extérieur mais intérieur, le futur est un cauchemar sale dont le mysticisme est l’expression de la désespérance.

Seven
8.1

Seven (1995)

Se7en

2 h 07 min. Sortie : 31 janvier 1996 (France). Policier, Thriller

Film de David Fincher

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

C’est l’un des meilleurs films de Fincher et l’un de ses plus agaçants, car compromis par certains travers très fâcheux : une complaisance gourmande, une délectation à enluminer le meurtre, à mythifier l’abominable, une forme de prêchi-prêcha très américain comme ultime instance morale (tout le barnum sur cette Gomorre qui croule ses propres péchés). Reste l’essentiel : un thriller ésotérique à la lumière de morgue, bardé de fulgurances assez inouïes – ici une course-poursuite démentielle, là le visage flou du Mal se devinant dans une flaque d’eau… Il y a dans cette plongée au cœur des pulsions et des dépravations contemporaines une inspiration hallucinée franchement saisissante, dont la prodigieuse virtuosité technique et la grande inspiration plastique se mettent constamment au service du propos.

The Game
7.1

The Game (1997)

2 h 08 min. Sortie : 5 novembre 1997 (France). Thriller

Film de David Fincher

Thaddeus a mis 4/10.

Annotation :

C’est un jeu de rôles où le héros, golden boy californien odieux et dépressif, doit se laisser entraîner. Les règles sont inconnues, les épreuves imprévisibles. Et curieusement, l’arrogant requin de la finance se mue sans résister en menu fretin gigotant au bout d’une ligne. Menacé, poursuivi, brutalisé, humilié, il sortira bien sûr meilleur de ce cauchemar programmé. Programme, le mot est lâché pour ce film si vide de contenu émotif que je n’en garde que des souvenirs assez vagues... Ceux d’un truc de petit malin qui ne vaut que pour son architecture scénaristique, en plein dans la vague des films à twists imbriqués les uns dans les autres comme il en fleurissait à l’époque. Le tout s’achevant sur une leçon de morale à deux sous. Bref : je n’avais pas vraiment aimé et trouvé l’entreprise vaine.

Fight Club
8.1

Fight Club (1999)

2 h 19 min. Sortie : 10 novembre 1999 (France). Drame

Film de David Fincher

Thaddeus a mis 5/10.

Annotation :

Je l’ai vu plusieurs fois, à chaque coup il se dégonfle un peu plus. J’en suis à me demander ce que j’ai un jour aimé dans ce film. Sans doute l’efficacité narrative de Fincher, son sens du rythme, certaines idées habiles. Mais voilà : je déteste ses personnages d’ados nombrilistes, sa lourdeur symbolique et sadomorbide, sa mise en scène insupportablement m’as-tu-vu, le portrait aux fraises qu’il prétend m’offrir de son époque, sa complaisance satisfaite, son Pitt et sa Bonham-Carter affreux de cabotinage, et la manière dont il fait son grain de l’époque aseptisée, clinquante et superficielle qu’il affirme dénoncer (le hérault de la lutte contre la société de consommation taillé comme un boys band, hum). En plus d’être cynique, c’est donc parfaitement faux-derche, creux et bouffi d’arrogance.

Panic Room
6.5

Panic Room (2002)

1 h 52 min. Sortie : 24 avril 2002 (France). Policier, Thriller

Film de David Fincher

Thaddeus a mis 3/10.

Annotation :

Cette fois ça y est, la frontière est bel et bien franchie : le réalisateur est passé en mode démo graphique toc et horripilante. Plus de protagoniste, plus de facteur humain, plus d’enjeu solide si ce n‘est celui de vouloir faire un maximum d'acrobaties frimeuses à une caméra virtualisée (hop, on passe dans l’anse d’une cafetière, hop, on slalome par-dessous les portes). On pourra trouver le huis-clos plus ou moins efficace selon ses goûts (personnellement, c'est le moins qui l’emporte), mais ce genre de cinéma tout fier de ses effets et désaffecté au dernier degré me laisse de marbre. Après, reste le pignolage théorique sur l'omnipotence du dispositif cinéma sur le récit et les personnages : je laisse ça à d’autres. Rendu là, je pensais abandonner définitivement Fincher mais...

Zodiac
7.2

Zodiac (2007)

2 h 37 min. Sortie : 17 mai 2007 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de David Fincher

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Arrive ce grand thriller architectural, posé, dont la virtuosité sereine s'affiche dans une admirable sobriété. C'est le pendant mûr et magistral de "Seven", qui cerne admirablement son sujet et lui confère une forme inédite de tristesse désenchantée. Contre toute attente, le cinéma de Fincher acquiert une inquiétude quasi existentialiste, tandis que les personnages, mus par une commune ardeur du déchiffrement, de la compréhension du chaos de signes qui les entourent, cherchent la vérité jusqu’à s’y perdre. Au fil d’une narration ample imbriquant protagonistes et spectateur dans sa spirale d’hypothèses et de virtualités, se dessine le portrait mélancolique d’une époque glorieuse (les années 70), et de la façon dont elle se fait presque cannibaliser par le réseau d’angoisses souterraines qu’elle entretient malgré elle.
Top 10 Année 2007 :
http://lc.cx/UP7

L'Étrange Histoire de Benjamin Button
6.8

L'Étrange Histoire de Benjamin Button (2008)

The Curious Case of Benjamin Button

2 h 46 min. Sortie : 4 février 2009 (France). Drame, Fantastique, Romance

Film de David Fincher

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Fincher a toujours été pour moi un réalisateur cérébral, froid, peu enclin à exprimer ce qui relève du sentiment. Du coup, le voir se confronter à un sujet aussi romanesque que celui-ci relève pour lui du défi. Au final, le constat initial se confirme et le cinéaste s’avère incapable d’insuffler au récit la dimension recherchée d’un lyrisme sans retenue. Le film n’est pas dénué de qualités (telle sa narration longue, anti-spectaculaire au possible, comme aspirée par une langueur mortifère), mais que ce film est boursouflé, empesé, alignant les chromos caramélisés façon Werther’s Original et les leçons de vie pontifiantes ! Il essaie de la fuir à chaque instant, mais il saute pieds joints dans la grosse fresque hollywoodienne à Oscars, à l’image d’un final métaphorique d’une pachydermique finesse.

The Social Network
7

The Social Network (2010)

2 h. Sortie : 13 octobre 2010 (France). Biopic, Drame

Film de David Fincher

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Si le héros demeure seul tout au long du film, ce n’est pas parce que son génie et ses facultés intellectuelles l’excluent du monde mais, comme le dit explicitement sa copine au tout début, "parce qu’il est un sale con". Voilà sans doute pourquoi je ne suis pas ému par ce film brillant et intelligent sur l’incapacité de vivre son rapport à l’autre et, plus largement, la redéfinition des relations humaines dans notre société actuelle. Très réfléchi, très (trop) conscient de son intelligence (dialogues mitraillettes, fluidité des transitions entre discours indirect et discours indirect), le film me captive sans jamais m’emporter vraiment (peut-être aussi parce que me sens totalement étranger à l’univers de Facebook et que son geekisme ne me parle pas). C’est un peu le "Citizen Kane" du pauvre, quand même.

Millénium - Les hommes qui n'aimaient pas les femmes
7.1

Millénium - Les hommes qui n'aimaient pas les femmes (2011)

The Girl with the Dragon Tattoo

2 h 38 min. Sortie : 18 janvier 2012 (France). Thriller, Drame, Policier

Film de David Fincher

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Le générique gueulard et pubard donne le ton d’un thriller glauque et nihiliste qui installe un climat hivernal, dense, prenant, mais dont la science du storytelling est régulièrement rattrapée par une complaisance crapoteuse (le viol et son pendant vengeur, très douteux, sur le gros porc dégueulasse). On y suit les pas d’une hackeuse punko-gothique à baffer, totalement tue-l’amour, tenant davantage du microprocesseur que de l’être doté de sentiments. Fincher y donne un tour de vis à la froideur technologique de son inspiration, poursuit son décryptage de notre monde de signes et de la solubilité de l’humain dans le virtuel, tout ça tout ça. J’avoue que ça m’en touche une sans bouger l’autre, et qu’au terme d’une dernière demi-heure parfaitement inutile j’en avais déjà oublié l’essentiel.

Gone Girl
7.7

Gone Girl (2014)

2 h 29 min. Sortie : 8 octobre 2014 (France). Drame, Thriller, Film noir

Film de David Fincher

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

C’est bien lorsque Fincher remise au placard sa panoplie de petit malin que ses ambitions d’analyste psycho-sociétal trouvent le plein accord de son brio : thriller de très haute volée, orchestré au millimètre et dont chaque séquence multiplie les potentialités de la suivante, cet impeccable jeu de retournements et de faux-semblants radiographie le naufrage d’un couple idéal en éclairant avec méticulosité chaque sphère dans laquelle il se dissimule (familiale, collective, médiatique). La satire, féroce bien qu’un peu convenue, s’éprouve ainsi à l’angoisse d’un grand trou noir : l’opacité inviolable du conjoint, le poison des relations domestiques, l’envers des apparences. Quant aux excellents seconds rôles (la flic, l’avocat et surtout la sœur, véritable nœud de conscience), ils préservent le récit du cynisme facile.

Thaddeus

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