Découverte Cinéma - Corée du Sud

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La fresque de l'horreur qu'expose Park Chan-Wook est ignoble, et continue d'escalader même quand on pense avoir atteint le sommet. La scène de confrontation finale est un moment de cinéma grandiose, la tension qui joue au yo-yo est d'une maitrise absolu.

Mise en scène brillante avec ses choix esthétiques très marqués et de multiples références à différents univers (vidéoludique notamment), rythme effréné qui ne ralenti que pour appuyer l'importance narrative de certains moments, Oldboy est un film nerveux, animés par des pulsions violentes.

Violence physique, psychologique et peut-être même symbolique : le riche puissant face à l'homme qui a tout perdu, mais tout les deux animés par la même rage profonde. Finalement ces deux personnages se ressemblent beaucoup, et leur deux fins respectives sont en fait équivalente : le suicide physique pour l'un, mentale pour l'autre.

Histoire sordide, explorant les thèmes les plus tabou (inceste, mutilation, et vengeance bien entendu), dont on ne peut pas sortir indemne.

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Film de guerre avec d'énormes moyens, d'une facette tout à fait méconnu de la Seconde Guerre Mondiale. On a l'impression d'une mise en scène à la Spielberg pour les scènes de guerre (façon Ryan), mais globalement ça reste trop classique et convenu, avec des performances d'acteurs pas toujours au niveau. J'avoue avoir été un peu ébahis par la débauche de moyen employé. C'est certes visuellement impressionnant, mais ça n'est pas suffisant pour considérer le film comme totalement réussi.

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Quand un réalisateur de talent s'attaque à un genre nanardesque de nature, ça donne ça. The Host n'est pas un film de montre, c'est beaucoup plus profond que ça : réflexion sur la société Coréenne, l'écologie, le mensonge d'État, la présence américaine sur le sol Coréen, Bong Joon-Ho a créé un film éminent politique, où le monstre n'est qu'un outil pour aborder des problèmes de fond. Ajouter à ça une mise en scène inventive et rythmé, un humour noir acide et décapent, vous avez là l'un des film les plus inventif des années 2000.

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Dernier film de la trilogie de la vengeance de Wook, Lady Vengeance m'a beaucoup moins impressionné que Old Boy, et ce pour plusieurs raisons. J'ai trouvé la narration confuse par moments ; à force de flashback répétés, de vas et viens permanent, on a parfois du mal à comprendre ce qui se passe vraiment.

Au delà de cet aspect, le plus gros problème du film est, assez paradoxalement, ce qui fait la force de Old Boy : sa mise en scène ultra-esthétisé. Mais à la différence de Old Boy, ça ne fonctionne pas très bien dans Lady Vengeance. Ça tombe parfois dans le ridicule, le kitch. L'esthétisation à outrance est un choix difficile à assumer, et ça ne fonctionne pas à chaque fois.

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Bong Joon-Ho frappe encore, plus fort encore qu'avec The Host. Le genre me parle plus, et la réalisation me parait encore plus virtuose, encore plus maitrisé. Acteurs flamboyant, photo superbe, ambiance mi-burlesque mi-écœurante parfaitement dosé. La symbolique (qui me semble être chère à Bong Joon-Ho) est forte mais caché et disséminé un peu partout (le tunnel des dernières séquences, la jambe violente amputé etc.). Mais l'atout le plus important de ce film, celui qui fait de lui un chef d'œuvre, c'est son rythme, dosé avec une précision inouïe.

Qui a tué? Le spectateur est laissé dans le même doutes que les enquêteurs, dans une impasse.

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Quelle virtuosité du récit... La manière qu'a Bong Joon-Ho de jouer avec son spectateur est vraiment hallucinante. Il nous présente des situations qu'il sabote et retourne allègrement par la suite. On se retrouve comme un con à assister à une scène d'une violence inouïe alors qu'on pensait l'instant d'avant que le personnage était la bonté et l'amour incarnée. Ici encore, comme dans Memories of murder et the Host, Bong Joon-Ho parle des miséreux, des attardés, des rebus de la société, mais toujours avec une bienveillance et une tendresse étrange, qui contraste avec l'horreur des thèmes abordés en fond.

Sa mise en scène est toujours aussi fluide et précise, jouant avec le temps et l'espace, toujours aussi drôle et monstrueux à la fois. Et cette actrice Kim Hye-ja, simplement fabuleuse, qui porte son personnage à bout de bras. Un chef d'œuvre de plus, ni plus ni moins.

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Park Chan-wook s'est assagit. Pas au niveau de ces thèmes, pour ça il est toujours prêt à en découdre sur la vengeance et autres perversions diverses, ces sentiments profonds, rejetés et tabous mais inhérent à la condition humaine. Il s'est assagit dans sa mise en scène. L'évolution est très claire si on compare la trilogie de la vengeance à Mademoiselle. Plus de sur-esthétisation outrancière, la mise en scène travaille plus sur la subtilité et le détail. Le bruit parfois exacerbés des corps et des objects, les gros plans court, comme un œil qui vient scruter rapidement un détail important, il y a quelque chose de très sensoriel dans cette mise en scène... Et toujours en filigrane cet humour très noir, qui vient de temps en temps brutalement relâcher la pression. Et le travail de reconstitution de la Villa est immense, baroque, et superbe.

La relecture du film en deuxième partie permet à Park Chan-wook de réécrire ses personnages avec les même éléments narratifs vu sous des angles différents. Contrairement à un twist qui arriverai en fin de film, le Coréen décide ici de le faire intervenir très tôt pour faire une relecture des mouvements de manipulations divers autour du trio centrale. Mais ce film est avant tout une ode à l'Amour, celui avec un grand A, celui qui sauvera les Hommes. Malgré les blessure et vicissitudes qui encombrent parfois la vie, le vrai Amour lui ne connait pas le défaitisme. Prêt à tout et surtout prêt à mentir, détruire, salir pour lui. Les scènes de sexes sont sublimés par les mouvements, jamais putassières ou gênantes.

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En fait c'est un film Hollywoodien? Quelques bonnes idées dans le train et quelques scène bien prenantes, mais le tire-larme permanent, les artifices du scénario ultra banales et les personnages sans nuance et archétypaux (le patron sans cœur et la petite fille qui joue les Jésus ohlala) me tapent sur le système.

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Chacun voit le mal comme il veut l'imaginer. Na Hong-jin superpose les arcs narratifs dont les notions de bien et de mal sont définies par les personnages, par ce qu'ils veulent bien croire ou comprendre du mal. Ce thème se synthétise de diverses manières, et l'une d'elle c'est la confusion générale qui règne sur les objectifs des personages fantastiques (qui sont les personifications de la morale, en un sens): dans le dernier quart d'heure, les certitudes sur leurs objectifs sont toutes mis à mal. On ne sait plus qui veut du bien à qui. C'est pour ça que certaines scène montés en parallèle paraissent ne pas aller ensemble, incongrues et incohérentes (je pense surtout à la dernière scène): elle étudient les représentations du mal en fonction des personnages en présence.

Il n'en demeure pas moins que certains tics de mise en scène sont assez gênants, qui m'ont parfois empêché d'être emporté dans le récit, mais The Strangers reste un très bon film à l'esthétique soigné qui me hype définitivement pour The Chaser.

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Premier Hong Sang-soo, et déjà convaincu par son style. La réécriture subtile, les scènes rejouées pour en tirer des situations opposés, qu’est ce que c’est malin. Cette mise en scène minimaliste permet en plus de donner libre court aux acteurs, et ça donne lieu à de superbes performances, des sentiments complexes et changeants. Le spectateur sonde ces personnages, et partage avidement ces quelques moments de grâce dans une intimité qui parait plus vraie que nature. Et ces zooms…

C’est fou hein, mais dans tous les endroits du monde, les gens parlent de la météo quand il n’ont rien à dire.

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Ils y a vraiment un style du thriller coréen, définissable et reconnaissable. Très maitrisé dans la mise en scène, toujours extrême dans la démarche, on est proche de la crasse, celle de la ville et celle de l'homme. On retrouve certains détails (à la fois de mise en scène et narratifs) qui me chiffonnent un peu et qui m'avait un peu coupé de The Strangers, cela dit ça m'a moins impacté. Na Hong-jin se la joue un peu Bong Joon-ho en piégeant son spectateur dans une idée qu'il ancre dans notre tête, pour nous la mettre à l'envers l'instant d'après en brisant nos certitudes.

Face à une menace aussi violente qu'imprévisible et invisible, comment la justice, complaisante et corrompue, peut-elle protéger? C'est toute la question du film. A coup de fausses pistes, courses poursuite, détails successifs, le personage se rapproche du mal par lui même, et face à celui-ci, déchaine la violence jusqu'à l'extrême limite. Ce moment, cristallisé par l'entrée de la police chez le tueur et cet instant de paralysie totale, symbolise parfaitement la problématique soulevé pendant le film.

J'aime bien l'idée que toute la recherche tourne autour d'un seul lieu, qu'on passe à coté de la cible continuellement dans la recherche.

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Je pense que j’ai été un peu déconcerté par l’aspect irréel, onirique que le film installe, le doute qu’il laisse planer sur la réalité de ce qui est présenté. J’ai un peu oscillé avec un demi-ennui de temps en temps, ça m’a moins marqué que Un Jour Avec, Un Jour Sans, mais en vrai j’ai eu souvent le même sentiment de douceur, de délicatesse, cette admiration profonde pour le travail des acteurs, ainsi que cette attention que j’ai porté au moindre mouvement de caméra et au moindre zoom.

Décidément il me plait bien ce Hong Sang-soo.

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C'est fou... C'est encore le même film mais on s'en lasse pas.

Cette fois ci, il y a une confrontation du personnage/artiste/salaud, mis face à ses frasques, bien plus brutal que dans ses films précédents (de ceux que j'ai vu). En général, la confrontation est plutôt entre lui et le public ; mais cette fois ci se sont les "victimes" qui le mettent face à ses contradictions.

Sinon il y a toujours cette réalisation minimaliste, cette place de choix laissé au jeu, ces saillies philosophiques sorties de nulle part, l'usage de la musique aux moments clés si bien rythmés... Cet opus joue particulièrement sur le malaise, les silences qui son des aveux, créant un sentiment de gêne mêlé à la satisfaction de voir le salaud être mis à mal. Enfin bref c'est fou.

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Bonne métaphore de l'espoir. Le tunnel, la lumière au bout, tu connais.

Formellement c'est maitrisé, mais c'est moi ou il y a une "blockbusterisation" du thriller coréen dernièrement? D'abord un Train pour Busan, maintenant ça... On voir les ficelles hollywoodiennes dépassé de partout, ça contraste avec l'humour noir typique et le propos politique, qui est totalement absent de l'archétype américain usuel. Ça donne l'impression étrange d'être coincé entre deux méthodes qui interagissent pas trop.

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Ça peut pas marcher. Ce personnage de flic ne peut pas fonctionner en l'état, ça fout en l'air l'idée du film. Ce personnage qui se transforme en montre sanguinaire, on ne le connait pas, on ne comprend pas cette transition. Il en résulte une très forte impression de gratuité, de trip gore inefficace. Kim Jee-woon c'est Park Chan Wook sans la recherche esthétique aussi poussé, et sans le savoir-faire d’écriture.

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Et voilà, la recette Hong Sang-Soo fonctionne encore, avec une simplicité bouleversante. Des gens qui divaguent sur l'amour, se réfugiant dans la douceur aigre de l'alcool pour mieux parler. Il a atteint une telle perfection dans sa démarche, chaque mouvement de caméra prenant une ampleur démesurée, je ne sais plus quel épithète choisir pour évoquer la cohorte d'émotion contradictoires qui accompagnent chaque visionnage de ces films. La quasi-perfection dans le plus simple appareil.

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Ah mais qu'est ce que vous voulez, Isabelle qui joue à peine, Kwon Hae-hyo qui scintille, du sublime narratif (il faudra qu'on en parle un de ces jours, c'est trop puissant pour ne pas en parler), de la petite musique à vous percer le cœur... Plus j'en vois et plus je me dis que Hong Sang-soo est mon réalisateur contemporain préféré.

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Variation mineure sur In Another Country