"Défendre" une cause ne te rendra pas meilleur

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Plutôt qu'essayer de réinventer la franchise (chose qui paraît difficile quand on fait un remake dans les années 2010), autant balancer des comiques américaines qui ridiculiseront les personnages masculins (Chris Hemsworth à contre-emploi), histoire de proposer autant de clichés et de personnages caricaturaux que possible. Après tout, cela devrait plaire au public féminin, des femmes qui crient en faisant tout péter. C'est un peu tout ce qu'on veut quand on va voir des blockbusters au cinéma, non?

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S'il manquait du féminisme au genre du Slasher, Black Christmas s'est pointé pour ajouter son grain de sel à l'ouvrage, avec un supplément de progressisme touchant aussi les afro-américains. Il dévoile rapidement le sens véritable de son propos (surfer sur une vague pour récolter du pognon) en confondant toutes les thématiques qu'il propose, terminant par parodier le mouvement du féminisme en sous-entendant que ses partisans sont des hystériques sexistes et incapables de réflexion. Les blancs et les noirs en prennent eux aussi pour leur grade : les premiers sont des machistes menteurs et égoïstes, là où les autres seront réduits au stade de symboles de progressisme sans capacité d'action. Tout le monde est déshumanisé, le film ne va nul part : c'est un naufrage.

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Quelques petites blaguounettes par ci (et pourquoi pas les Women in Black?), de petits tacles par là (Chris Hemsworth rendu, une nouvelle fois, au stade d'abruti congénital), et Men in Black : International témoigne de son incapacité à proposer autre chose qu'un ramassis de blagues à peine engagées (il n'a même pas l'imagination d'aller au bout de ses idées) et le retour du duo de Thor : Ragnarok (qui fonctionnait très bien) passé sous la moulinette du féminisme comme cache-misère du peu de nouveautés que cette suite/remake avait à offrir.

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A se la jouer réac sur la grande importance dans nos vies de nos smartphones et de leurs applications, ce nanar sur-mesure se la joue même défenseur du féminisme et de la cause des noirs américains en détruisant tout ce qu'il touche : ses personnages, sortis d'autres films, démontrent la bêtise de son écriture en rendant antipathiques, par leur comportement stupide et la propagation des mêmes clichés de société que ceux de Black Christmas (le méchant blanc, les méchants hommes), ses figures voulues comme progressistes pour rentrer dans le moule et se faire apprécier du public. Dommage qu'il n'ait pas compris que le progrès ne peut être assimilé à une oeuvre aussi kitsch et obsolète.

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John Connor évincé, Schwarzy ridiculisé, Sarah Connor qui force le trait pour coller au cliché de la femme forte façon baroudeuse (aussi grotesque que n'importe quel cliché de vieille icône qui serre les lèvres avec des Ray-ban et un fusil pour dissimuler son âge), la fille qui va donner vie au garçon qui sauvera le monde (sérieusement?) sans se douter que c'est elle, le mec en question (étant mexicaine, elle amènera forcément les héros à traverser la frontière illégalement par le biais d'un passeur qu'elle connaît bien), le gentil Terminator féminin et le méchant Terminator masculin affichent, sans aucune tentative de le dissimuler, les derniers soubresauts d'une saga qui ne sait plus quoi raconter d'autre qu'une histoire peu crédible et pointée dans le sens du politiquement correct : à l'heure où il fait bien d'être contre Trump, quoi de plus logique, quand on sait qu'on n'aura plus pour soi qu'une faible part du public originel de la franchise (c'est cela aussi, de piller son héritage), que de viser plus loin, du côté des anti-Trump, de ce public qui constitue le dernier rempart contre un échec au box-office? Pas de bol, ils n'ont pas apprécié non plus. Surement qu'ils y ont vu l'opportunisme d'un film qui ne propose qu'une caricature de propos politiquement engagé.

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Quoi de plus propice à attirer les foules qu'un trio de jolies femmes propulsées dans des explosions et des combats au corps à corps? Dur de rester dans la mouvance actuelle en donnant à voir à ce que les producteurs considèrent comme une joyeuse bande de décérébrés, le public masculin. Du coup ils coupent la poire en deux : de la femme-forte pour la femme hystérique, et des corps moulants filmés au ralenti pour ces gros daleux d'hommes. Une vision tout à fait juste et respectueuse du public, n'est-ce pas? D'un côté, c'est un peu cela aussi, Charlie's Angels au cinéma.

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Analyse à venir.