Des mots pour la route...
Liste de 10 livres
créee il y a plus de 5 ans · modifiée il y a 11 mois
Les Clowns lyriques (1979)
Sortie : 1979 (France). Roman
livre de Romain Gary / Émile Ajar
Catherine Gleizes a mis 10/10.
Annotation :
Mon Credo :
La Promesse de l'aube (1960)
Sortie : 26 avril 1973 (France). Autobiographie & mémoires, Roman
livre de Romain Gary / Émile Ajar
Catherine Gleizes a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Fin du "Credo", toujours dans "Les clowns lyriques"...mais j'ai dû tricher.
"Soutenez les barcarolles contre les hymnes, les sérénades contre les chœurs, épargnez, au cœur des grandes symphonies, le petit son de flûte! Soutenez-le, rendez-le perceptible! Sauvez-nous des Wagner; du vécu, des Wagner, du sué; du saigné, du bâti, de l’arraché, donnez-nous le goût de la fragilité! Prenez à nos graves penseurs le goût de l’esthétique et donnez leur le sens de la beauté! D’ailleurs rendez nous le goût du joli! Réhabilitez à nos yeux le goût, le goût qui se cache, rampant, misérable et persécuté par l’écrasante catastrophe du beau! O Vous qui pouvez, sur le papier, les choses les moins vraisemblables, rendez nous le goût de la boucle des cheveux et du médaillon sur le cœur! O Vous, qui pouvez tout sur le papier, sauvez-nous de l’organigramme, du programmé, du perforé et de l’épure…
Mais surtout, O Vous! qui êtes capable de tout! Ne faites rien pour nous. Ne nous améliorez sous aucun prétexte! Laissez-nous éternellement tels que nous sommes, c’est très bon! Si on ne vous satisfait pas, allez ailleurs et créer quelqu’un d’autre! Ne touchez à rien! Laissez-nous les couleuvres et les guêpes et les gros rhumes - c’est si bon d’éternuer! …"
Les Contemplations (1856)
Sortie : 1856 (France). Poésie
livre de Victor Hugo
Catherine Gleizes a mis 9/10.
Annotation :
Race qui frappes et lapides, " C’est l’existence humaine sortant de l’énigme du berceau et aboutissant à l’énigme du cercueil; c’est un esprit qui marche de lueur en lueur en laissant derrière lui la jeunesse, l’amour, l’illusion, le combat, le désespoir, et qui s’ arrête éperdu « au bord de l‘infini ». Cela commence par un sourire, continue par un sanglot, et finit par un bruit du clairon de l’abîme.
Est-ce donc la vie d’un homme? Oui, et la vie des autres hommes aussi. Nul de nous n’a l’honneur d’avoir une vie qui soit à lui. Ma vie est la vôtre, votre vie est la mienne, vous vivez ce que je vis; la destinée est une. Prenez donc ce miroir, et regardez vous-y… Hélas! quand je vous parle de moi, je vous parle de vous? Comment ne le sentez-vous pas? Ah! Insensé, qui croit que je ne suis pas toi!
Pour être heureux, à tous, - destin morose! -
Tout a manqué. Tout, c’est-à-dire, hélas!
Peu de choses.
Ce peu de choses est ce que, pour sa part,
Dans l’univers chacun cherche et désire:
Un mot, un nom, un peu d’or, un regard,
Un sourire
Il est sain de toujours feuilleter la nature…(livre 2)
Je te plains! hommes, je vous plains!
Le Portique (1999)
Sortie : 1999 (France). Roman
livre de Philippe Delerm
Catherine Gleizes a mis 9/10.
Annotation :
L'excellent poème "Le baba et les gâteaux secs"
(Auteur inconnu. On dirait du La Fontaine...)
Ce qui caractérise le baba,
C'est l'intempérance notoire.
A-t-il dans l'estomac
Une éponge ? On le pourrait croire,
Avec laquelle on lui voit boire,
— En quelle étrange quantité —
Soit du kirsch, de la Forêt-Noire
Soit du rhum, de première qualité.
Oui, le baba se saoule sans vergogne
Au milieu d'une assiette humide s'étalant,
Tandis que près de lui, dans leur boîte en fer-blanc
De honte et de dégoût tout confus et tremblants,
Les gâteaux secs regardent cet ivrogne.
« Voyez, dit l'un des gâteaux secs, un ancien — à ce point ancien qu'il est même un peu rance —
Voyez combien l'intempérance nous doit inspirer de mépris
Et voyez-en aussi les déplorables fruits :
Victime de son inconduite,
Sachez que le baba se mange tout de suite.
Pour nous qui menons au contraire
une vie réglée, austère
on nous laisse parfois des mois. »
Cependant, une croquignole,
jeune et frivole, et un peu folle,
Une croquignole songe à part soi :
— On le mange, mais lui, en attendant, il boit.
Je connais plus d'un gâteau sec
Dont c'est au fond l'ambition secrète
Et qui souhaite d'être baba.
Et pour le déguster dans son contexte :
https://www.sauv.net/portique.php
Le Faune de marbre (1860)
The Marble Faun
Sortie : 1860 (États-Unis). Roman
livre de Nathaniel Hawthorne
Annotation :
« Aujourd’hui il existe une règle de fer : avoir un but. Cela nous transforme tous en pièces d’une mécanique compliquée que l’on nomme Progrès. En fin de compte on nous oblige à vivre d’une vie sans chaleur et insipide pour laquelle nous ne sommes pas nés. Il nous faut constamment ajouter quelque chose – ne serait-ce qu’une miette, mais au prix d’efforts répétés – à un monceau d’utilités. La seule conséquence sera de surcharger notre postérité d’obsessions, d’un labeur toujours plus accablant que le nôtre. On ne pourra jamais plus comparer notre existence au cours régulier d’un fleuve ; sur le moindre ruisseau on observe un moulin dont la roue ne cesse de tourner. Bref, nous allons tout de travers pour vouloir aller tout droit. »
Ronce-rose
Sortie : 3 janvier 2017 (France). Roman
livre de Éric Chevillard
Catherine Gleizes l'a mis en envie.
Annotation :
« Et d’ailleurs, si je ne pouvais plus écrire "comme", je n’ai aucune idée de ce que j’écrirais. Parce que moi, quand j’écris dans mon carnet, ce qui me plait surtout, c’est ce qui vient après les "comme". Ce qu’il y a avant les "comme", ce sont toujours les choses que je savais déjà. Je n’ai même pas besoin d’écrire. Il suffit d’ouvrir les yeux et de regarder, ou de les fermer et de se souvenir. Ce qui arrive après les "comme", par contre, quelle surprise à chaque fois, je ne m’attendais vraiment pas à trouver ça ici et je suis heureuse parce qu’en même temps, rien ne pouvait mieux tomber, rien ne pouvait me faire plus plaisir ».
Le Japon comme ma poche
Sortie : 2009 (France). Roman
livre de Jean-Yves Cendrey
Annotation :
« Le remède serait évidemment de maîtriser enfin la langue du
pays qui m’accueille en son sein plantureux, mais ma carence en la matière a plaisamment
hypertrophié mon sens de l’observation, et je trouve excitant de devoir user d’intuition dans
la plupart des circonstances. Certes le résultat n’est pas toujours fameux, les bévues et les
déboires sont légion, mais je ne renoncerai pas pour autant à n’apprendre l’allemand
autrement que par imprégnation, aussi laborieuse et aléatoire qu’elle soit. Je tiens à mes
brouillards. Ils sont mon luxe, celui de ne pas avoir une conscience trop claire de ce qui
m’entoure, de ce qui m’attend. Je demeure étranger en pays familier. Je continue de voir le
monde en enfant, en animal de compagnie. De cette façon, puisque la vie ne peut
s’empêcher de devenir la vie, j’en prends mon parti, mais petit à petit, et avec un peu de
retard sur les événements ».