Deux mille dix-neuf, que le cinéma se remette à neuf (classement sorties 2019)

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Transformant l'espace en carte mentale et sentimentale, James Gray offre avec Ad Astra le récit sublime d'un homme voyageant dans sa propre psyché en étoiles. Film d'une beauté infinie, il traite la peur d'être humain dans un monde où l'héritage déchire entre peur et amour. Wow. Je sais pas si c'est parce que je me suis énormément identifiée au personnage principal ou si c'est parce que je suis particulièrement fatiguée mais j'ai tellement pleuré c'était un carnage, y'a eu un point de rupture et j'ai plus arrêté, tout me faisait pleurer.

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Utilisant encore les pouvoirs en métaphores de la différence et des blessures, M. Night Shyamalan fait avec Glass un film qui questionne profondément notre rapport à l'autre et à la souffrance. C'est déchirant, brillamment écrit et mis en scène... Un très très très grand film. Je suis particulièrement admirative de la mise en scène qui mêle les gimmicks d'Incassables et Split. Et j'adore l'écriture qui te redirige sans cesse entre rationalisme et fantastique. Ça surprend, c'est beau, ça m'a noyée sous les larmes, bref, bref voilà.

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D'une grâce infinie, If Beale Street could talk de Barry Jenkins est une longue balade de jazz qui transporte avec son lyrisme désenchanté dans les souvenirs, dans l'injustice, dans l'art et dans l'amour. Le travail du son et de la lumière sont aussi démentiels que les acteurs. D'ailleurs un truc fantastique c'est que ce film m'a faite pleurer de toutes les façons possibles : de joie, émue par tant de beauté, juste plongée dans une nostalgie amoureuse et enfin évidemment de tristesse terrible. Un truc sur lequel j'aimerais c'est vraiment la gestion du son. Dans chaque plan il y a un vrai petit brouhaha de fond qui s'estompe lors des grandes émotions, lorsque les personnages sont dans leur bulle entre eux. Ainsi Jenkins rend merveilleusement hommage au titre. La rue parle. Tout le temps les environnements chuchotent et deviennent vraiment réel (avec aussi beaucoup de figurants tout le temps). On a une histoire d'amour oui, mais elle est entièrement reliée à la ville qui chante.

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Revu et note inchangée (mais retour en première place du top 2019)

J'ai revu Un grand voyage vers la nuit de Bi Gan aujourd'hui et vraiment c'est un si grand film. Construit comme un long souvenirs langoureux il use de la technique avec une virtuosité sans pareil pour une oeuvre unique, impressionnante qui repousse les lois du cinéma.

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Avec Portrait de la jeune fille en feu, Céline Sciamma livre un chef d'oeuvre. Avec une réalisation sublime, sensorielle, érotique elle nous dépeint une histoire déchirante sur l'amour, l'art, la poésie où le visage devient objet mystique d'adoration. Sublime.

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Sorry to bother you de Boots Riley est une véritable pépite. Ce film est même extraordinaire tant il va loin dans tout ce qu'il entreprend. À la fois absolument hilarant et politique il a une mise en scène réfléchie, maligne avec un comique aussi visuel. Grandiose.

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Violemment bouleversée par Marriage Story de Noah Baumbach, un sublime récit où la mise en scène tente en vain de relier deux êtres déchirés entre amour et volonté de liberté. Terriblement honnête sur la dureté des relations, du rôle de parents, l'œuvre est brillante, incroyable.

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Avec une mise en scène toute de verticalité Bong Joon-ho signe avec Parasite un nouveau chef d'oeuvre. Poursuivant son discours sur la lutte des classes, il réalise une histoire surprenante, forte, aussi drôle qu'émouvante et horrifique. Encore un coup de maître pour ce génie.

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The Lighthouse de Robert Eggers est une véritable expérience. Réécriture mythique, cauchemar absolu, il happe dans une esthétique sublime et viscérale. On est fasciné, dégoûté, parfois amusé jusqu'à se sentir pris au piège dans ces limbes salées, dans cette genèse infernale.

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Midsommar d'Ari Aster est un cauchemar saturé de soleil qui se déploie en véritable conte de fée moderne, sanglant et mystique. Il happe dans une violence viscérale et psychologique abordant tant les traumatismes que les dérives d'un monde où tout nous pousse au hurlement.

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Objet chaotique, Vox Lux de Brady Corbet offre une atmosphère anxieuse et pailletée dévoilant dans une image sublime le portrait d'une Amérique masquant ses traumatismes par l'argent et l'aveuglante beauté. Violente montée aux enfers, le film émeut, bouscule et, surtout, fascine. Oh et Natalie Portman, définitivement l'une des plus grandes actrices actuelles, je ne cesserais jamais de le clamer partout, elle a un talent et une présence dingue cette femme.

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Avec Traîné sur le bitume, S. Craig Zahler choisit la brutale rupture. Rupture dans les tons, les genres, le rythme, il émane du film une atmosphère désolée et étrange qui agrippe. On rit, on frissonne, et à la fin demeure un constat cynique et âpre sur un monde chaotique. Wow.

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Citant tant Lewis Carroll que Spielberg tout en affirmant sa patte, Jordan Peele frappe encore un grand coup avec Us. Film aux milles contradictions, à la fois horreur et comédie, il terrifie et fait réfléchir dans une mise en scène à la maîtrise absolue. Et ce dernier plan ❤ Ce qui me fascine dans ce film c'est vraiment tous les propos qu'on peut en tirer, sur le 11/9, sur les afro-américains, sur les femmes, le tout aux US et dans l'histoire du cinéma (triple sens du titre).

La scène de confrontation finale est proprement sublime, elle m'obsède.

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Film sur le parcours du deuil, immense histoire d'amour, d'amitié, de famille et récit sur la culpabilité, So long, My Son de Wang Xiaoshuai est aussi un grand portrait de la Chine sur des années où la précarité économique et sociale fragilise l'humain. Magnifique, bouleversant.

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Avec The Favourite Yorgos Lanthimos confirme son statut d'auteur unique et extrêmement talentueux. Dans une mise en scène baroque, sublime et un humour sombre et parfois tragique défilent des dialogues géniaux, une course au pouvoir acide et des performances parfaites.

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C'est tout en douceur que Terrence Malick nous terrasse dans Une vie cachée. Le film recueille la pureté dans la barbarie et regarde, désolé, l'homme éloigné de la nature et par la même de ses convictions. Recherche sur la justice, sur la nécessité de l'amour, l’œuvre bouleverse.

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Avec The Beach Bum, Harmony Korine s'inscrit dans la lignée des "Dharma Bums" de Kerouac. Il dépeint des poètes noyés par les couleurs, jouissant d'un bonheur à en pleurer, dans une brutale mélancolie hystérique. C'est une errance sublime dans un éclatant monde abscons.

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J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin est une symphonie de sensations qui parcoure le temps et les émotions. L'animation sublime crée un espace hors du réel où tout est possible et un lyrisme poignant se dégage de cette œuvre magnifique, sur le regret et la perte de soi-même. Wow. Le jeu virtuose sur les points de vue, la musique d'une beauté folle, tous le boulot sur le son, mais je suis encore complètement dedans et j'ai encore envie de pleurer rien que d'y repenser. Y'a une force incroyable dans ce portrait d'un garçon incomplet et déchiré.

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Synonymes de Nadav Lapid est un film absolument brillant. Se servant du langage comme arme de résistance contre un état et comme arme de poésie, il dévoile aussi la perte de sens dans un Paris qui ne se ressemble plus, qui vampirise et fait fantasmer. C'est complexe et très beau.

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Une fatalité émouvante plane au-dessus de The Irishman de Martin Scorsese. À l'écran, les idoles ont vieillies mais pas le message qu'elles portent. La mort, la solitude, la trahison grignotent les vies d'hommes qui les ont choisies dans cette superbe fresque sur la décrépitude. Scorsese c'est vraiment le roi pour faire des films de gangster qui dénoncent totalement la pratique. Heureusement qu'on a ce monsieur pour à ce point pointer la violence et à ce point montrer comme, non, c'est pas cool et ça ne l'a jamais été.
Je l'aime fort.

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Tout en silences, errances, ennuis et violences, An Elephant Sitting Still de Hu Bo est une épreuve dans sa longueur, dans sa dureté. Le film enveloppe dans une atmosphère désespérée et lassée dans une Chine pauvre et dépouillée d'où seule une brutalité affligée émerge. Puissant.

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Le chant du Loup d'Antonin Baudry fut une immense claque. Le film réussit à mêler une tension insoutenable à une intrigue si émouvante sur le déchirement entre le protocole et l'humain. Le travail du son est fou, les plans surchargés étouffent, c'est d'une grande puissance.
Et j'annonce une zéro objectivité totale pour ce film : il m'a démolit. J'ai sangloté pendant tout le générique, j'ai cru que j'allais faire une crise cardiaque pendant certaines scènes. Pour moi c'est aussi ça les grands films : ceux qui me bouleversent infiniment.

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Bacurau de Kleber Mendoça et Juliano Dornelles est un film juste exceptionnel. À la fois science fiction, western, film de guerre, il est politiquement merveilleux, optimiste, prônant l'auto-gestion et la solidarité. C'est beau drôle, fort, vraiment génial et merveilleux.

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Dans un film hystérique, bruyant, rapide, mélangeant tous types d'images Adam McKay fait dans Vice une critique acerbe où un coup d'état exécutif est à la fois faute d'un homme et phénomène de société. Un film brillant en beaucoup de points et surtout réellement effrayant.
Aussi grâce a l'AVP j'ai donc pu voir Amy Adams et j'étais tout devant et olala tant de charisme et de beauté ça devrait être interdit. Et de talent d'ailleurs, parce que dans le film elle est géniale. Et Christian Bale est juste magistrale.

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Ma vie avec John F. Donovan de Xavier Dolan est vraiment une magnifique fresque tragique sur la célébrité, la famille, le déclin, l'idolâtrie. Le film m'a tellement parlé, j'ai tellement pleuré. Et miracle : Kit Harrington joue extrêmement bien, j'en suis choquée.

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Avec Brooklyn Affairs, Edward Norton réussit brillamment son exercice de style. Par ce polar à l'ambiance froide et élégante, il parvient à nous balader au son d'une bo jazz superbe pour dévoiler les dessous d'une ville aux fondations pourries, égoïstes et hypocrites.

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Gravement bouleversée par Sybil de Justine Triet. Avec une justesse déstabilisante à en faire mal, elle dépeint des sentiments contradictoires, autodestructeurs, tout en parlant merveilleusement du manque sous toutes ses formes. Vraiment j'ai trouvé ça magnifique et dévastateur.

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Apprendre à se pardonner pour s'autoriser la liberté est le propos bouleversant de Nevada de Laure de Clermont-Tonnerre. Dans une mise en scène étroite qui enferme, elle dépeint une magnifique et brutale histoire sur la rédemption, la culpabilité et la colère qui consume un être.

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Chambre 212 de Christophe Honoré est un film assez merveilleux. Avec un quatuor d'acteurs exceptionnels, il dépeint une belle histoire d'amour où les souvenirs luttent pour ne pas devenir des regrets, où le temps doit être accepté, le tout dans une mise en scène si jolie.