Doggybags, pot-pourri d'hémoglobine irrésistiblement inégal

Annotation :

Avec ce troisième tome, "DoggyBags" trouve plus qu'une cohérence : un propos. Se tournant entièrement sur les problèmes du cartel mexicain, la démarche est plus rigoureuse et documentaire, les trois récits plus maîtrisés tout en restant très jouissifs... Bref, "Doggybags" s'émancipe de son simple désir d'hommage référencé pour un résultat très satisfaisant.

Annotation :

C'est volontairement régressif : imaginez la "Rubrique-à-brac" qu'aurait réalisé un John Carpenter bercé trop près du mur. C'est débile et ultra-gore mais cela fait parfaitement son boulot d'hommage décomplexé et bon-enfant, très agréable à lire. On sent que le concept a de quoi mûrir, ce qui j'espère est le cas dans les tomes suivants...

Annotation :

Si la première histoire du crocodile dans les égouts de Miami est peu mémorable, la deuxième explorant la folie halluciné d'un jeune paumé est nettement plus intéressante. Et la troisième, avec son parc d'attraction zombiesque et patriotique critiquant franchement l'impérialisme américain, est on ne peut plus jouissive ! Un résultat satisfaisant pour ce cinquième tome donc, qui est à ranger dans le haut du panier de la série "Doggybags", avec les tomes 1 et 3.

Annotation :

Un quatrième épisode correct, qui vaut surtout pour son troisième récit sur l'attaque de la villa de Ben Laden, suivie de sa mise à mort, jouissive et surréaliste. C'est toujours aussi foisonnant et agréable, mais pas mémorable pour cette fois : la deuxième histoire est anecdotique, peu inspirée, la première franchement moyenne.

Annotation :

DoggyBags rejoue la carte de l'épisode à thème, et ça gagne bien évidemment en cohérence. Bon, c'est sûr que s'attaquer au zombie n'a rien de bien audacieux, mais prolonger l'idée géniale d'un parc d'attraction patriote où les ricains se défoulent sur des zombies déguisés en mexicains et en indiens, c'est tout de même un brin excitant. Et ça tient plutôt bien la route, même s'il manque une chute dans la deuxième histoire et que la troisième est sacrément digressive.

Annotation :

Il est frustrant de voir comment la série "DoggyBags" se tire des balles dans le pied dans le choix de ses regroupements de récits : dans celui-ci, on a affaire à une histoire féministe sur fond de légende locale nicaraguayenne, et deux autres de serial-killer, (dont celle, bien réelle, de Dahmer, bien connu des fans de Derf Backderf dont je fais parti). Pourquoi ne pas avoir fait trois histoires de serial-killer, pour conférer une unité à l'album ? Cela me dépasse un peu, surtout que cette première histoire, bien que son propos est intéressant, est la moins maîtrisée des trois. Le récit sur Dahmer est vraiment bien foutu et glaçant, tandis que le troisième choisit un lieu vraiment atypique qui forme un personnage à part entière.

Annotation :

Ça commençait pourtant bien : le premier récit dénonce avec pertinence les horreurs que peut commettre une foule cathartique d'abrutis texans. Et avec classe. Le deuxième récit est absolument anecdotique, mal dessiné, et souvent illisible et confus dans son découpage. Le troisième remonte quelque peu la barre, bien qu'il tire en longueur pour une émotion quelque peu artificielle. Dommage d'un point de vue global.

Annotation :

Un deuxième tome plutôt moyen, il y a toujours le même savoir-faire, mais le souffle enthousiasmant se fait moins ressentir. Les histoires y sont plus plates, plus anecdotiques, mais néanmoins toujours cocasses... Ce n'est pas cette fausse note qui m'empêchera de lire la suite en tout cas, car ça reste plutôt plaisant.

Annotation :

Derrière tout ce gore, ces effusions de sang que les auteurs voudraient rendre aussi sexy que les corps dénudés qui ponctuent l'album, se cache un beau morceau de vacuité. Scénarisés par Katsuni, ces trois récits forment le pire album de DoggyBags : ils n'ont aucune épaisseur, aucun autre but que de déranger avec de l'hémoglobine et des fesses.