Eau de boudin et queue de poisson : ces excellents films dont la fin est ratée

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Du pur Shyamalan grande époque : l'angoisse monte lentement mais inexorablement, l'atmosphère est tendue à souhait, les acteurs jouent au cordeau, le réalisateur tient la baraque sans rien montrer ou presque, le scénario développe des idées intéressantes...

Jusqu'à la fin, interminable, où Night croit utile de sortir un extra-terrestre hideux et mal foutu de son chapeau, ainsi qu'un twist (les verres d'eau) plus grossier tu meurs, assorti d'une double révélation psychologique (le pasteur Mel Gibson retrouve la foi, son petit frère Joaquin Phoenix comprend pourquoi il était fait pour cogner comme une brute au base-ball) qui serait à hurler de rire si elle n'était à pleurer.

Et je ne parle pas de l'épilogue, où la musique superbe de James Newton Howard ne sauve pas le plan final du ridicule.

Le premier signe de la longue et triste chute de M. Night Shyamalan ? Possible...

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Le retour du fils adolescent pour la grande scène pompière des retrouvailles familiales, alors qu'on le croyait mort (et c'était très bien comme ça) depuis au moins trois quarts d'heure.

Franchement, Steven, était-ce bien utile ?!?

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On le sait, Steven Spielberg a un gros faible pour les happy ends. Ici, que le film se termine plutôt bien pour les héros n'est pas illogique en fin de compte, vu tout ce qu'ils ont morflé auparavant.

Là où ça boite, c'est dans la mise en scène : le plan hyper lumineux du trio des Precogs réfugiés dans un chalet confortable, avec feu de cheminée, couvertures moelleuses et gros mugs de café, le tout sur fond de coucher de soleil rougeoyant (qu'on a le temps d'admirer durant un long long looooooong travelling arrière aérien), c'est vraiment too much, et ça gâche un peu la noirceur globale et la maestria du film. Rien qu'un peu, mais quand même.

Annotation :

Rien que grâce au talent tout en ambiguïté d'Yvan Attal et de Sami Frey, excellents, et celui toujours aussi plastique de Sophie Marceau, ça aurait pu être un bon suspense.

Dommage que le scénario soit cousu de fil blanc depuis le début, sans laisser la place à aucune fausse piste valable - si bien qu'on arrive en pantoufles à la conclusion et à la supposée "révélation" finale : "Ah ben ouais, c'était bien ce dont tout le monde se doutait depuis le début... Mais il n'y a pas de surprise, vraiment aucune ? Ah bon. Ben on n'a plus qu'à rentrer à la maison et se mater un bon Hitchcock en dvd, alors..."

Ben oui, et Jérôme Salle devrait en faire autant, tiens, juste pour donner un sens au mot suspense.

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Ce n'est pas tant la fin de ce premier volet qui est ratée, que la fin de la trilogie, soit le troisième film tout entier. Donc, si j'avais été juste, j'aurais mis Matrix Revolutions plutôt que celui-ci.
Mais je n'avais pas envie d'être juste.

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Bon, déjà, pour moi, ce n'est pas un très bon film ; c'est en tout cas le premier de Shyamalan qui m'a largement déçu (peut-être devrais-je le revoir à la lumière de ce qui a suivi, ce pourrait être l'occasion de le réévaluer...)

Mais le dernier quart du film est un festival de n'importe quoi, entre le gamin qui lit l'avenir sur les boîtes de céréales, le très méchant critique (vous savez, celui qui ne comprend rien au talent gigantesque de Shyamalan et ose écrire que ses films ne sont pas totalement géniaux) qui se fait buter d'une manière ridicule, et l'aigle géant qui déboule pour ramener dans son monde féérique la pauvre sirène égarée - espèce de final d'E.T. du pauvre.

Non, franchement, le talent de Paul Giamatti ne méritait pas un scénario aussi piteux.

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Drôle de film que celui-là, avec des moments de génie et d'autres étranges, voire incompréhensibles, qui font d'une histoire très classique sur le papier (un gamin a vu quelque chose qu'il n'aurait pas dû voir, et un agent du F.B.I. le prend sous sa protection pour à la fois le faire parler et le protéger de la Mafia) un moment de cinéma beaucoup plus imprévisible qu'on pourrait le penser.

Mais bon, à la fin, la scène du mouton qui explose, c'est vraiment too much, désolé.