Emptiness prevails : top Phil Elvrum et Geneviève Castrée

Annotation :

Plein de scintillements (la guitare sèche réverbérée à l'excès, les nappes aiguës qui hululent, les cymbales frappées parcimonieusement), comme une impression flottante au-dessus de mélodies toutes plus jolies les unes que les autres, avec en plus un excellent sens de la place du silence, l'impression feutrée d'un album de Bark Psychosis.
Pétrit de beauté menacée, comme si être au clair de lune n'était pas une bénediction, mais une exposition au danger.

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Des paroles : "I meant all my songs
Not as a picture of the woods
But just to remind myself
That I briefly live"

S'il n'en fallait qu'une : The Place I Live, les stridences organiques qui me rappelle I Believe in You de Talk Talk.
https://www.youtube.com/watch?v=3Ib46H0Pt80

Annotation :

Les images disparaîtront. Forcément, à écouter préférablement avec le défilé des belles photos étalées par Phil, sur la vidéo associée. Une vie qui n'est pas bien plus que ce qui ne cesse pas, ce qui s'est produit par le passé et dont les effets et les échos portent sur l'instant (le seul vécu, "Now Only"), et arrivé à ce temps, on prend le temps de revenir donc sur ce qui nous a formé, retracer à peu près notre route jusque-là.

Pour raconter tout ça, une forme musicale minimale, quelques accords, déclinés et à tour de rôle déformés, façonnés plus abrupts, ou ressaisis par quelques pianos, percussions.

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Des paroles :
"And I say:
"Nothing stays the same
No one knows anything
Someone else lives in the house I used to live in
And soon it will be torn down or burn""

"And the sun
Relentlessly rises still"

Tout ce qu'il faut écouter, souffle de l'univers-Phil : https://www.youtube.com/watch?v=A7BkabF31ak

Annotation :

Suite directe de A Crow Looked at Me. Album-photo douloureux, l'instrumentation qui râle, s'énerve plus, rompt tout, distord et tend de nouveau.

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Des paroles : "But people get cancer and die
People get hit by trucks and die
People just living their live get erased for no reason..."

S'il n'en fallait qu'une : Distortion, les pianos qui fondent, la sécheresse étalée de la voix, la tristesse doucereuse du tout.
https://www.youtube.com/watch?v=ul-gSdnQnlg

Annotation :

Folk animale, tribale, animiste, sur fond de chevaux. Danse forcenée, bizarre.
Et la voix douce de feu-Geneviève... Déchirant, à ne surtout pas enchaîner avec A Crow Looked at Me ou Now Only pour éviter de s'assombrir.

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Des paroles : "Le cheval numéro 1 est un grand étalon noir, qui porte bien sa tristesse, j'aimerai dormir dans ses bras, il me fait penser à ceux et celles qui ne s'attendent à rien..."

S'il n'en fallait qu'une : Chevaux, évidemment ; les plus beaux pianos qui tombent, les cordes qui sortent et emportent ; et toute l'écurie dévoilée peu à peu, le cheval mort en premier...
https://www.youtube.com/watch?v=qrBgtysHREc

Annotation :

Murmures et frottis indécents des guitares, envolées très lyriques... Puis les saturations, le râle soudain des guitares énervées. Le vent souffle, un vent tristoune et réconfortant, sur ce disque.

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Des paroles : "My roots are strong and deep
I'm swaying in your breeze
My limbs stretch out to meet you
You've got me on my knees"

S'il n'en fallait qu'une : The Moon, qui commence et finit des plus belles des façons, et se perd en fanfares de cuivres tordus.
https://www.youtube.com/watch?v=bb2mAJbH5AU

Annotation :

Musique univers. Du bruit, de la percussion sourde, folle, des escapades cassées, quelque chose de lointain et cassant, et cette voix qui minaude dessus ; où l'universalité, où les échos, où la beauté de l'univers ? Des hululements, des pianos qui saisissent d'un coup, des frappes altérées... et un jeu de réponse gigantesque entre Phil, les pensées de Phil, le monde ; les choeurs superbes et terrassant, une oeuvre hydre à mille têtes où l'on se perd.

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Des mots : "How many times have I learned this before?
How many times have I made up this song before?
How many times have I died up here before?
And oh how hidden tomorrow morning is!
What heavy fog!
What wide shadow!"

S'il n'en fallait qu'une : la piste d'introduction avec tout dedans, The Sun : un univers à part entière.
https://www.youtube.com/watch?v=s8IExZoklac

Annotation :

Collusion sonore, tous les éléments se fracassent et se rentrent dedans ; l'un des albums les plus compacts de Phil, donnant presque des textures qui lorgneraient sur Paysage d'Hiver - de rares moments plus éclaircis mais toujours sous la tonnelle, sous l'ombrage permanent (L'instrumental 1, ses flûtes, son piano qui s'exaspère). Toutes les pistes commencent quelque part pour finir nulle part, se taisent soudainement, alors que crachent les guitares les plus saturées de Phil ; d'abord la transe des Pale Lights, sur deux accords ad nauseam qui s'éclaircissent petit à petit et laissent un genre de marimba, puis l'hurlement de l'océan sur Waves : une batterie en bolero qui se serait accéléré et ne romprait jamais, et une avancée héroïque des guitares, on se souvient du Flood de Boris, et on hurlerait un "Cause we are the flood !" des Silver Mt Zion, de grâce, de grâce...

Et enfin, ça reprend de plus belle sur la cover sans répit de Popol Vuh, "Engel Luft" revue dans l'oeil du cyclone, plus que jamais les sons se brouillent, se troublent, une cacophonie homérique, une nature infernale, méchante, hargneuse.

C'est Phil à son moins aimable, qui convie les forces les moins paisibles des éléments cette fois, et s'essaie à retrouver parfois la paix intérieure le temps d'une marche dans la ville désolée sur le lunaire "I Walked Home Beholding", comme un miroir au Clear Moon précédent. Ecrasant, gigantesque, comme réduisant l'homme à sa place devant les forces démesurées qu'il croise.

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Des paroles :
"Tossed on the waves
blown onto land
Grasping meaning
in churning mess
A moment of clear air breathing, seeing the expanse.
Totally at peace with the meaninglessness of living.

Drifting in a changing world
alone
Reaching for a solid thing
in vain
The stone dissolves in the same wind I swim through.
Where I live there is a constant roaring."

S'il n'en fallait qu'une : Engel der Luft, où tout se brise. Le râle immense de notre vacuité.
https://www.youtube.com/watch?v=Ufs3Wpg2-Y0

Annotation :

On assiste à un exercice aux paroles très impudiques dans leur justesse, à l'instrumentation dépouillée, à la tristesse sèche, incomblable en l'instant (de manière semblable à Ghost Tropic, de Songs : Ohia) ; d'un côté le verbiage mortuaire ici, de l'autre la réserve des paroles ; deux aridités, deux modèles.
Ca pourrait être foncièrement bouleversant - ça l'est surtout en réécoutant Ô Paon juste avant pour se fondre dans le concept, sans ça c'est juste touchant. C'est déjà beaucoup.

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Des paroles : "The loss in my life is a chasm I take into town and I don't want to close it
Look at me.
Death is real." - l'effondrement de la voix dans le "Death is real"...

S'il n'en fallait qu'une : Soria Moria, celle avec le plus de lumière, de chair - sur la fin de l'album.
https://www.youtube.com/watch?v=GF3DfaQJTTY

Annotation :

Disque plein d'harmoniums - doubles tremblements de la voix de Geneviève et des nappes ; la voix pincée cassée qui sort ses douceurs, son français de québécoise, et les percussions de tambours, la répétition, les couinements - dans la piste titre merveilleuse.

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Des paroles : "coeur brisé qui peine dans la boue..."

S'il n'en fallait qu'une : Gris, les mêmes accords à l'infini, et la lente mélopée.
https://www.youtube.com/watch?v=MjDI8VSB3JU

Annotation :

Un des disques les plus doux de Mount Eerie (et la voix de Julie Doiron, contrepoint de tendresse aigue, qui vient créer dialogues et réponses, y est pour quelque chose), enregistrement de proximité, guitare qui mouchète, qui flanelle un peu, toute cette tristesse délicate, ce deuil d'Amour (les déchirants Who? et What?...).

C'est un disque plein de calme, de voix tailladée, de vide, cru et nu. Peu d'autres instruments que la guitare sèche, peut-être un glockenspiel sur Flaming Home ("Emptiness prevails..."), des ombres d'instruments plutôt que les instruments eux-même. Un disque bref (à peine vingt minutes), qui suffit à t'évoquer des tonnes de sentiments un peu poignant, un peu douloureux, mais un disque qui vient t'offrir des bras où se blottir (encore un disque hygge, quoi).

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Des mots: "What do I want in my life now that you're gone? I want your ghost gone..." "What do I want with my life now that I'm blinded with your life?..."

S'il n'en fallait qu'une : Lost Wisdom, le morceau-titre... L'écho silencieux.
https://www.youtube.com/watch?v=HMG9EZ0vGAY

Annotation :

Un Phil qui s'amuse : très très beau, assez abstrait - son très comprimé, comme sur le point d'éclater à tout instant (des moments quasi-black metal), persistance de longues nappes entre quelques moments bruitistes, l'utilisation du vent hurlant, et la voix en murmure d'Elvrum... Juste un peu inégal, mais quel plaisir d'entendre le tout.

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Des paroles : "I think the screaming wind said my name
Significance found in rocks
Then the mountain slowly blowing
And the river
Lost Wisdom returns
And the sound of the river sighing
"Here's your home." "

S'il n'en fallait qu'une : Between Two Mysteries, les xylophones qui résonnent, et le sample de Twin Peaks...
https://www.youtube.com/watch?v=B55C3LfFBMg

Annotation :

Plein de drones, de renflements, de ventres de distorsion, d'orgues à n'en plus finir, de souffle noyant tout, un (something) qui rappellerai un peu Reich tiens, puis des pistes étendues sur une dizaine de minutes... Un charme discret et étrange, l'impression de corne de brume / de hurlement de paquebot parfois. Des pistes se fondant l'une dans l'autre de manière abrupte, passage soudain de la douceur à la tempête.

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Des mots : "There is a veil between me
And the bottomless sky
Cloud or a sheet billowing
The edge of my mind"

S'il n'en fallait qu'une : La conclusive Youth. Hurlement soudain pour lacérer une dernière fois, après les nappes.
https://www.youtube.com/watch?v=j_FwBXtfRf4

Annotation :

Un des disques les plus variés du Phil, de la chanson très discrète et courte (2 moons, belle conclusion) aux déchaînements mêlant hululements, sursaturation, tapage incessant de la batterie (superbe The Moan), parfois des éléments électroniques qu'on n'a pas l'habitude de voir (I Hold nothing, quelques bribes qui remplacent le piano) ; toujours un goût pour la douilletterie triste (et encore les murmures de Julie Doiron sur un morceau). Un petit ventre creux, tout ne prend pas, enfin ça reste beau.

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Des paroles : "I still must find a way how. How do I live with the romance of the world? How do I live with the romance: the lure of scenery? How do I live with the romance of comfort and closed eyes? How do I live with the romance? ...and admit that this might be the world where I belong."

S'il n'en fallait qu'une : How. Les "hummm" qui montent...
https://www.youtube.com/watch?v=SD_Lry9cqgA

Annotation :

Un premier morceau fabuleux, tout de splendeur et tristesse, reste que j'y trouve plutôt une version affaiblie du premier Lost Wisdom, les mélodies imprègnent moins, la brièveté du tout n'aide pas à rentrer dedans, et aussitôt venu, déjà filé, ça ne sera pas aussi renversant que les "Crow" et autres "Now Only", mais enfin ça fait toujours une belle dose d'amertume de fin d'automne bienvenue au coin de la tisane.

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Des paroles :
"Trying to stop clinging to a dream
And let an old idea of love dissipate
Back into formless rolling waves
Of discomfort and uncertainty
The true state of all things"

S'il n'y en avait qu'une, le vrai état des choses, Belief : https://pwelverumandsun.bandcamp.com/track/belief

Annotation :

Des pistes du fulmineux "The Glow Pt. 2" à venir, beaucoup de sprezzatura dans ces accords de guitare, cet énervement qui vient soudain, du puzzle, manque encore d'accroches, de vraies mélodies inoubliables bien que ce soit souvent beau. Phil se retient encore un peu trop à mon goût, et ça manque des choses lunaires et spectrales d'autres albums.

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Des paroles :
"But we didn't listen, he swam off alone
Long live his words, all caught up on his own
He said someday the moon will reach out to the sun
But for now, it must drift along
But for now, he drifts alone"

S'il n'en fallait qu'une : les onze minutes deThe Glow, annonciatrices de ce qui finirait donc par être : https://www.youtube.com/watch?v=13vBLFtb7EU

Annotation :

Ô Paon me plait moins que sur Courses ici - joue sur différentes cordes aussi, beaucoup plus tout en tensions, en accrochages, en notes qui fuzzent, s'allongent dans la saturation : Courses me rappelait les premiers Silver Mt Zion, Fleuve se rapproche plus des derniers - surtout de Kollaps tradixionales - avec toujours l'approche de Geneviève, sa voix moins cassée mais non moins touchante qu'Efrim, ses textes plus étranges...

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Des paroles : "L'arbre disparait, les fous rires invisibles, un paysage de briques [...] Partant tôt ce matin, j'ai embrassé mon chien, j'ai renversé les poubelles et j'ai craché sur notre école. Nous n'irons plus au bois, nous irons sur l'autoroute..."

S'il n'en fallait qu'une : Fleuve i. Entrée sur nappes comme un peu sur Gris de Woelv. Puis la guitare rugit désormais, et je ne connais rien du fleuve...
https://opaon.bandcamp.com/track/fleuve-i

Annotation :

Guitare qui gémit, en drones, quelques battements sourds, peu de mélodie, qui se voit largement plus portée par la voix un peu désespérée de Geneviève. Ce sont des chants comme une supplication, pleine de mémoire, de rappels des parents, des camarades d'école, dont on se souvient alors qu'on ne se sent pas bien, lové sur soi-même (illustration de l'album superbe et en lien direct avec le contenu musical).
Une fin en énervement pleine de clochettes, un synthé étrange, qui rompt avec l'album.

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Des paroles : "Karine,
Je suis vilaine avec toi,
Je suis vilaine tout court,
Je t'ignore ou je t'aime,
Dans les corridors de l'école,
Je te passe un mot,
D'un pupitre à un autre,
Je sème le trouble,
Je me fous dans des pétrins,
J'ai une idée derrière la tête,
et je ne peux pas en parler,
Même si je parle tout le temps..."

S'il n'en fallait qu'une : Hors-Terre, litanie superbe au battement doux (pensez : Candy, de Low), répétitif, tandis que le piano s'écoule (presque l'Aquatic Ambiance de Wise), comme une vieille et belle mélodie qui nous reviendrai soudain.
https://www.youtube.com/watch?v=vKP60k8jD2U

Annotation :

Essai pas tout à fait terminé, où encore une fois Geneviève piaille, des paroles parfois un peu aigres, un peu tristes, une écologie qui meurt, des êtres affaiblis, un piano omniprésent par petits éclats, une contrebasse loin, une batterie ronde, mais parfois ça ne semble aller vers nulle part, un grand nulle part étrange (morceaux trop courts peut-être, ou manque de cohésion du tout, va savoir), enfin, enfin on a quand même Agace-Pissette, gaillarde, et le tristissime Inquiétude, bouleversant dans sa façon de boucler le piano, le simple.

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Des paroles :
"Oh non, et aprèèèèèès ?
Oh non, et aprèèèèèès ?
Oh non, et aprèèèèèès ?
Oh non, et aprèèèèèès ?"

S'il n'en fallait qu'une : Inquiétude, sa toute tristesse du piano chutant un peu, éclatant en-dessous.
https://opaon.bandcamp.com/track/inqui-tude

Annotation :

J'ai beaucoup réécouté Phil dernièrement, histoire de me replonger dans son cocon d'histoires, de ballades dans son mont Eerie, de vertiges de l'omniscience après une mort fantasmée (l'enchaînement The Glow Pt 2 / l'album Mount Eerie et l'escalade pleines de trompettes terrifiantes, de percussions innombrables et d'observations craintives, de fuite au sommet de ce mont sous le couvert du "Sun" du premier morceau).
Et malgré tout, je ne peux toujours qu'être surpris en farfouillant les pièces de son puzzle de discographie que je ne connais pas. Là, Black Wooden, je l'avais relégué un temps en croyant que c'était le même album que "Black Wooden Ceiling Opening" distraitement - mais, non. Ils partagent des choses évidemment : des paroles, des bouts de morceaux (Appetite, un bout de "In Moonlight" qui est refondu par cette souche pourrissante qui chante), et surtout une certaine ambiance de dessous de sous-bois. Mais à ne pas s'y tromper : l'un est violent, déchaîné, quand l'autre a des instruments qui ronflent plus, sorte de torpeur plus sombre, presque incantatoire.
Le long des cernes du tronc : des paroles qui reviennent d'ailleurs (If we knew, toujours qui revient là et là, O my heart en morceaux), des mélodies fidèles et partagées, tout ce qui file et parsème encore des indices, des traces pour se fondre un peu plus chez Phil.

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Des paroles : "Nothing is revealed to me now
Groping in the light
For a spear of dark, a slit in the moss
A pile of rocks, a poem’s line
The fabric of the screen pulls apart
I crawl inside and see it from behind
Secret knowledge comes to me in the dusk
An indentation in the lawn, forgotten mind
Revealed and then obscured again
Standing in the fog as it clears, rubbing my eyes
...
But I know it now, that this will be gone
The wind in the grass will be here
Undescribed"

S'il n'en fallait qu'une : Black Wooden, pleine de nœuds et de graves qui frémissent.
https://www.youtube.com/watch?v=Fbr-XpQSK5s

Annotation :

Brouillon de l'album à suivre (Wind's Poem), sympa sans plus, trop court pour marquer vraiment (enfin, Phil s'amuse beaucoup avec ses guitares sursaturées et ca fait plaisir à entendre).

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Des paroles : "What I find will be found easily
Only when I'm not looking for it
Without looking for the morning in the sunset
And it's like this; my will to live
Hides implied of my heart beating
Without looking for fulfillment, just accepting it"

S'il n'en fallait qu'une : In Moonlight, la douce ballade qui rompt pour un des passages les plus à vif du tout.
https://www.youtube.com/watch?v=6BdI3SbMkg4

Annotation :

Petites choses - des mignonneries tristounes, courtes, comme un bonbon qui fondrait trop vite ; il manque un peu de consistance au tout pour être tout à fait mémorable, ce sont des comptines en souffles, en questionnements inquiets, des phrases qu'on a déjà entendu ailleurs chez Phil - son univers, ses disques-mondes, accompagnées autrement, sur d'autres mélodies. Un disque blanc brouillon, des textes et des textes sur peu de choses.

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Des paroles :
"Come over. Climb over. Get over. Get on.
Climb over the hill to where you hope to find nothing
Find it teeming with gold in the light
Be disappointed and glum
Beat yourself like a drum
Yell out, "Who stole my silent night?"

Calling Sorrow your friend, ask her where has she been?
And where does she head? Left or right?
Call Compassion in, ask him "How are your kids?
And where are you guys crawling tonight?"


S'il n'en fallait qu'une : Moon Sequel, l'entêtement devant la disparition "You're gone, you're gone, you're gone !"
https://www.youtube.com/watch?v=dsUfvPx7gbY

Annotation :

Pour la toile Elverum, les textures imparables que Phil dresse là et là (l'espèce de grondement très caverneux de la guitare, le feedback permanent, le hululement), le geste jamais possible de fixer le temps par la parole ou la musique, et tout qui finit dans la boue. Une idée fixe qui surplombe le court album, les anciennes terres animales artificialisées, et la sourde tristesse de ces animaux alors, mais la connaissance qu'à travers tout, le vent soufflera un jour de nouveau, que tout est voué à disparaître, et la projection de Phil dans les murs et les pièces du grand immeuble qu'il sait voué à finir en ruines, et que peu importera alors les histoires et toutes les alcôves.

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Des paroles :
"Grappling uneasily with memory
I sing song to make it clear
If a building is my mind being hollowed out
Many stories, many rooms
Then I'm an aging shell propped up in slow decay
Forgetting all I had too soon
Lost wisdom
Roaring in the traffic
Under looming tombstone sign
Summoning memory
Did something start here?
Wild salmon in the reeds
Glowing flooring was sleeping under trees"

S'il n'en fallait qu'une: Sighing, les suppliques des spectres pour se rappeler d'eux et de leur habitat.
https://www.youtube.com/watch?v=XJFGl2O6GrA

Annotation :

Forcément loin d'être aussi radicalement vif, vital, que l'album qui le précède ("Mount Eerie" donc, sous l'appellation Microphones - le Soleil, l'Univers, les percussions à foison), et plein de flotte entre deux envolées plus entraînantes. Mais comme toujours, je ne crache pas sur des retrouvailles sous un autre angle de Phil, chouchou qui aveugle tout sens critique, en se posant les mêmes éternelles questions sur là où il vivote / vit, en faisant parler la Lune, la Norvège, le monde connu et inconnu. Pour creuser la même veine jusqu'au bout - synthétiseurs et chœurs cinglants de la dernière chanson surtout.


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Des paroles - la Lune qui vrombit :
" Hello, little man in the house
Glancing out the window and going to bed
This is the mountain above your roof
This is the space above your head
I know you're comfortable in there
Being content with what you have
Saying 'No more hunting. This is it'
And sitting still for good
But you must come reconcile with me
I am the space above your head
The dark, unfolding mystery
Come out, come out and see
What you don't know."

S'il n'en fallait qu'une : Mount Eerie Revealed, les nuages qui s'écartent pour dévoiler le sommet entre deux sapins morts.
https://www.youtube.com/watch?v=fkJ0WuDklT4